La dangereuse alliance entre les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite

 Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson et le ministre des affaires étrangères saoudien Adel Ahmed Al-Jubeir, à Riyad, le 22 octobre. Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson et le ministre des affaires étrangères saoudien Adel Ahmed Al-Jubeir, à Riyad, le 22 octobre. ALEX BRANDON / AP

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson et le ministre des affaires étrangères saoudien Adel Ahmed Al-Jubeir, à Riyad, le 22 octobre.
 ALEX BRANDON / AP

Par Christophe Ayad, responsable du service International du « Monde »

Chronique. A peine le califat de l’organisation Etat islamique (EI) réduit à néant, les conflits, mis en sommeil – ou plutôt passés au second plan – le temps de l’apogée et de la chute du projet djihadiste, se réveillent au Proche-Orient.

La revendication nationale des Kurdes d’Irak d’abord, qui a été rapidement anéantie, en attendant qu’on connaisse le sort réservé à leurs cousins de Syrie. Et, surtout, le conflit latent entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux principales puissances régionales, qui a fini par incarner ce que l’on range communément sous l’appellation vague et trompeuse de « guerre entre les sunnites et les chiites ».

Ce feu-là vient de se rallumer à toute allure, attisé par les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, a sonné la curée en « décertifiant », mi-octobre, l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et la République islamique d’Iran sur son programme nucléaire controversé.

L’Arabie saoudite vient subitement de faire monter la tension ambiante en contraignant (selon plusieurs récits non recoupés parus dans la presse) le premier ministre (sunnite) libanais, Saad Hariri, à démissionner et à dénoncer, dans un discours préparé qu’il a dû lire d’une voix blanche, les ingérences du Hezbollah (le grand parti-milice chiite libanais) et de son parrain iranien dans les affaires du pays du Cèdre.

Le lendemain, un ministre saoudien déclarait que l’Arabie saoudite se considérait comme « en état de guerre » au Liban et attribuait directement à Téhéran le tir d’un missile intercepté au-dessus de Riyad, la capitale saoudienne, par les rebelles houthistes yéménites accusés d’être à la solde de l’Iran chiite.

La détestation commune de l’Iran

Ce qui se dessine dans la recomposition actuelle du Proche-Orient est un axe inédit entre l’Arabie saoudite, Israël et les Etats-Unis,…

 Source Le Monde, 09/11/2017, Article complet

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