Il y a 30 ans, le patronat promettait emplois contre allègements

bd0e85b31992ba5ec3686f4b998d67875a1b63ed

Il y a 30 ans, Yvon Gattaz, le père de l’actuel patron du Medef, promettait déjà au gouvernement socialiste de l’époque des embauches contre des allègements du coût du travail et plus de flexibilité.

Il a obtenu gain de cause, mais aucune statistique officielle n’a pu montrer si la promesse d’embaucher plus de 400.000 personnes avait été tenue.

Le 10 avril 1984, Yvon Gattaz, alors président du Conseil national du patronat français (CNPF), l’ancêtre du Medef, affirme que les entreprises sont « prêtes à se mobiliser sur l’emploi ». La France, qui vient de prendre le tournant de la rigueur, compte 2,2 millions de chômeurs.

Selon lui, des emplois sont « disponibles », mais un « mur » de « contraintes fiscales, administratives, sociales » pèse sur les entreprises.

Il propose au gouvernement alors dirigé par le socialiste Pierre Mauroy, parmi d’autres mesures de flexibilité, d’expérimenter pendant cinq ans des « emplois nouveaux à contraintes allégées » (ENCA), une formule susceptible, selon lui, de créer « 471.000 emplois supplémentaires, dont 400.000 dès la première année ».

Conditions: les nouvelles embauches ne doivent pas être comptabilisées dans les effectifs, afin d’éviter les effets de seuils fiscal et social aux entreprises qui créeraient ces emplois; elles doivent être exonérées des taxes assises sur les salaires (formation, apprentissage, etc.); possibilité de recours au licenciement économique pour ces emplois nouveaux, sans autorisation administrative préalable.

Les syndicats très réticents

Des négociations s’ouvrent entre les partenaires sociaux. Après sept mois et 14 séances de négociations, un protocole d’accord sur « l’adaptation des conditions d’emploi » est élaboré. Il propose, entre autres, une annualisation du temps de travail, un allongement de la durée des missions d’intérim et des contrats à durée déterminée. En outre, le paiement intégral des taxes de transport et de construction est réservé aux entreprises de plus de 20 salariés.

Une majorité de syndicats rejette le texte.

La situation reste bloquée jusqu’à la victoire de la droite aux élections législatives de mars 1986.

Sans exiger des contreparties en matière d’embauches, le gouvernement de Jacques Chirac satisfait plusieurs revendications patronales: suppression de l’autorisation administrative de licenciement, exonérations de charges sociales pour l’embauche de jeunes de moins de 25 ans et facilitation des recours aux CDD, au travail temporaire et au temps partiel.

 

Source AFP 15/01/14

Voir aussi : Rubrique Actualité France, rubrique Politique Politique économiqueLe changement c’est maintenant, rubrique Finance, rubrique Société, Emploi, rubrique Histoire,

 

Montpellier. Les ségolénistes tentent d’entretenir le désir

 

La voie n’est pas royale, pour les partisans de Ségolène qui s’efforcent cette fois de faire mentir les sondages en soulignant à raison le manque de référence des instituts face à l’exercice inédit des primaires. « On n’a jamais vu un tel matraquage. A ce jour nous en sommes à la 37e enquête d’opinion depuis le début de la campagne, ce qui équivaut à l’ensemble des sondages réalisés lors de la présidentielle 2007, s’indigne Najat Vallaud-Belkacem, l’ex  porte-parole de Ségolène Royal, adjointe au maire de Lyon. Avec l’ancien ministre des transports Charles Fiterman, et les militants des départements voisins, elle est venue booster les troupes en terre héraultaise.

Pour l’ancien ministre communiste des gouvernements Mauroy 81 et 84, Ségolène apparaît  comme la seule candidate crédible « face à la crise et au mode de gouvernement que rejette une grande majorité de français, j’ai la conviction qu’elle ne se contentera pas de petites retouches. » Tour à tour, les militants mettent en exergue les atouts de leur candidate en vantant : son expérience de la bataille présidentielle, ses qualités morales, sa vision de la démocratie participative… Mises bout à bout, l’ensemble des interventions dessinent une stratégie qui vise  à se distancier du PS pour se positionner en alternative.

Une reconquête difficile

Mais depuis les dernières élections présidentielles, la présidente de la région Poitou a perdu nombre de ses soutiens parmi les « barons locaux ». Dans l’Héraut, cette désertion a été particulièrement massive. Conscience de son handicap local, lors d’un passage à Montpellier en juin dernier, Ségolène avait lancé un appel au PS afin qu’il réintègre tous les frêchistes.  Sans que cela ne modifie l’isolement local d’élus ségolénistes comme Brahim Abou. Le jeune conseiller municipal décèle dans cette situation « Un manque de courage » de la part de ses collègues socialistes : « Localement nous avions un ténor politique. Aujourd’hui il n’y a plus personne. Je ne sais pas quelle aurait été la position de Frêche. Et je ne veux pas faire parler les morts, mais je ressens vraiment un manque d’audace.» Najat Vallaud-Belkacem élargit le débat : « Les prises de position de Ségolène sur le non cumul des mandats – elle a elle-même renoncé à se présenter à l’Assemblée Nationale – ne sont sans doute pas étrangères à cette situation. »

Pour que leur candidate soit présente au second tour, les militants ont conscience qu’il faut contourner l’appareil en mobilisant massivement les sympathisants socialistes non-inscrits dans le parti. Sans désespérer, ils s’emploient à ranimer la flamme.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Politique locale, Frêche et le serment du Jeu de paume, Démocratie de quartier , Mandroux et le village Gaulois, Le problème frêche : copie à revoir ! , rubrique Montpellier, rubrique Livre : Frêche L’empire de l’influence,