Terrorisme : notre irresponsable part de responsabilité

Sans attendre que l’émotion légitime née des attentats sanglants du 13 novembre ne retombe, et avant que ceux-là ne se reproduisent, il est grand temps de nous interroger sur les raisons et les responsabilités qui ont déclenché ce désastre.

Paris Photo AFP

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« C’est la guerre ! » entend-on clamer de toute part. La nation doit s’unir et mener une guerre impitoyable au terrorisme !

 

  » C’est nous qui avons déclaré la guerre « 

 

C’est aller bien vite et imprudemment en besogne. Et oublier que « c’est nous qui avons déclaré la guerre », pour reprendre les termes de Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense (France), maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.

Guerre d’abord contre les autorités légitimes des pays du Moyen-Orient, sous le prétexte d’une croisade pro-démocratique (mais bien plus sûrement pour mettre la main sur leurs immenses ressources énergétiques). On peut penser ce qu’on veut de Saddam Hussein (Irak), de Mouammar Kadhafi (Libye) ou de Bachar el-Assad (Syrie), ceux-là étaient non seulement des dirigeants légitimes, mais ils garantissaient alors leur région de l’épidémie islamiste.

Guerre ensuite contre les monstruosités islamistes que nous avons déclenchées, quand nous ne les avons pas soutenues, armées et encouragées, en jurant de la « modération » sous contrôle de certaines d’entre elles. Rappelez-vous, pas plus tard que le 13 décembre 2012 :

« Sur le terrain, Al-Nosra [nom d’Al-Quaïda en territoire syrien, ndlr] fait du bon boulot » (Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères).

Situation encore plus schizophrène, dit Pierre Conesa, nous prétendons nous battre contre l’État islamique parce qu’il décapite, coupe les mains des voleurs, interdit les autres religions et opprime les femmes, et faisons alliance avec des régimes comme l’Arabie saoudite qui décapite, qui coupe les mains des voleurs, qui interdit les autres religions et qui opprime les femmes.

 

  » On ne fait pas la guerre au terrorisme avec des moyens militaires « 

 

On ne fait pas la guerre au terrorisme avec des moyens exclusivement militaires, déclare Pierre Conesa. Si l’on fait ouvertement la guerre à ces gens, si on les bombarde avec les populations civiles qui sont autour d’eux, alors les populations qui sont sous les bombes se solidarisent avec les combattants terroristes à leurs côtés.

Plus près de chez nous, poursuit Pierre Conesa, nous avons énormément besoin de nous appuyer sur les citoyens français de culture musulmane. Au lieu de cela, nous les stigmatisons, nous les montrons du doigt en leur administrant nos leçons de savoir-vivre, nous les ghettoïsons.

Faut-il s’étonner ensuite que le chaos que nous avons semé au Moyen-Orient nous frappe de plein fouet ? Sous forme d’actions solitaires isolées pour commencer, sous forme maintenant d’attaques simultanées organisées en meute, avec la volonté de tuer un maximum de gens ?

Ça vient de tomber, le nom du premier terroriste du 13 novembre est connu : il s’appelle Omar Ismaïl Mostefaï, il est né il y a 29 ans à Courcouronnes dans l’Essonne, il était connu des services de police pour petite délinquance et plus récemment fiché, en pure inutilité, pour radicalisation.

 

Un engrenage que nous ne maîtrisons plus

 

Unité nationale ? Mais avec qui et comment ? Les dirigeants que nous avons nous-mêmes élus, de droite comme de fausse gauche, se sont déconsidérés, discrédités, ridiculisés. Non seulement, ils sont à l’origine du problème, mais ils ne maîtrisent plus rien du tout.

Croyons-nous que nous allons enrayer cet engrenage terrifiant en continuant d’envoyer nos malheureux Rafales massacrer du haut de leurs 10 000 mètres des populations civiles aussi innocentes que nos victimes du Bataclan ? Nous ne contrôlons même plus nos propres banlieues.

Nous pouvons allumer en signe de deuil toutes les petites bougies que nous voulons à nos fenêtres, illuminer nos monuments de tricolore, de Paris jusqu’à Londres et Washington, nous pouvons entonner à tue-tête nos Marseillaise par désespoir ou par rage, c’est trop tard ! La guerre que nous avons déclarée se répand sur notre territoire et nous subissons les conséquences de tempêtes effroyables dont nous portons une inexcusable part de responsabilité.

Notre seule porte de sortie aujourd’hui serait d’ordre autant politique et diplomatique que militaire. Mais encore faudrait-il que la Raison revienne. Avec à notre tête des Sarkozy, des Hollande ou, en embuscade, des Marine Le Pen, avec pour unique viatique nos pathétiques évangiles de civilisation blanche à prétention supérieure, autant dire que c’est peine et guerre perdues d’avance.

Le Yéti

Source : Politis 15/11/ 2015

Voir aussi : Actualité Internationale, Actualité France, Rubrique Débat, L’arrogance démocratique de l’Occident, c’est d’ignorer le désenchantement de ses citoyens, rubrique Politique, Politique Internationale, rubrique Société Opinion, Le temps de la révolte est venu,

Attentats de Paris : Le temps de la récolte est venu

 

parisattacks-510x287Par Chris Floyd. Article publié dans CounterPunch, le 14 novembre 2015: The Age of Despair: Reaping the Whirlwind of Western Support for Extremist Violence

Nous, les Occidentaux, avons renversé Saddam par la violence. Nous avons renversé Kadhafi par la violence. Nous essayons de renverser Assad par la violence. Tous des régimes très durs s’il en est – mais bien moins implacables et cruels que nos alliés saoudiens et autres tyrannies. Et, quel a été le résultat de ces interventions ? L’enfer sur terre, un enfer qui s’étend, plus virulent d’année en année.

Sans ce crime perpétré par les Américains, leur guerre d’agression en Irak – laquelle, selon les mesures utilisées par les gouvernements occidentaux eux-mêmes, a fait plus d’un million de morts parmi la population civile – il n’y aurait pas d’Etat Islamique, pas d’« al-Qaïda en Irak ».  Sans le financement et l’armement par l’Arabie Saoudite les Occidentaux d’un amalgame de groupes extrémistes sunnites dans tout le Moyen-Orient, utilisés comme mandataires pour frapper l’Iran et ses alliés, il n’y aurait pas d’Etat Islamique.

Mais remontons un peu plus loin en arrière. Sans la création directe, étendue et délibérée par les Etats-Unis et leur allié saoudien d’un mouvement mondial d’extrémistes sunnites armés, durant les administrations Carter et Reagan, il n’y aurait pas de « Guerre contre la terreur » – et il n’y aurait pas eu d’attaques terroristes à Paris la nuit dernière.

Une fois encore, essayons d’être aussi clairs que possible : le monde infernal dans lequel nous vivons aujourd’hui est le résultat de politiques délibérées et d’actions entreprises par les Etats-Unis et leurs alliés au cours des dernières décennies. Ce fut Washington qui dirigea et/ou soutint la répression de la résistance politique laïque dans tout le Moyen-Orient, afin de mettre à genou des dirigeants récalcitrants comme Nasser et de soutenir des dictateurs corrompus et brutaux qui serviraient le programme états-unien de domination politique et d’exploitation des ressources naturelles.

L’histoire de ces cinquante dernières années est très claire à cet égard. Si l’on remonte jusqu’au renversement du gouvernement démocratique d’Iran [Mossadegh], en 1953, les Etats-Unis ont délibérément et consciencieusement appuyé les groupes sectaires les plus extrêmes, afin de saper la résistance laïque à grande échelle, en vue de faire avancer leur programme de domination.

Pourquoi revenir à cette « ancienne histoire », lorsque du sang tout frais coule dans les rues de Paris ? Parce que ce sang n’aurait pas coulé, si ne n’est à cause de cette ancienne histoire ; et parce que la réaction à ces dernières répercussions de l’extrémisme religieux cultivé par Washington, aussi bien par les Démocrates que par les Républicains, conduira très certainement à plus de massacres, plus de répression et plus d’interventions violentes. Lesquelles, à leur tour, produiront encore plus d’atrocités et de bouleversements, comme nous l’avons vu à Paris hier soir.

C’est le désespoir qui guide ma plume. Le désespoir face, bien sûr, à la dépravation de ces meurtriers d’innocents dans les rues de Paris. Mais un désespoir encore plus grand, face à la dépravation de ces formidables assassins qui nous ont amenés à cet endroit épouvantable dans l’histoire humaine : ces personnages du capitalisme triomphant qui ont investi les hauts lieux du pouvoir en Occident depuis des décennies, tuant des innocents par centaines de milliers, écrasant l’opposition laïque au bénéfice de leurs dictateurs favoris, et – encore et toujours – soutenant, finançant et armant certains des sectaires les plus virulents de la planète.

Et j’ai une autre raison d’être empli de désespoir : bien que ces données historiques soient là, accessibles à tous, disponibles pour la plupart des sources du courant dominant, elles continueront d’être totalement ignorées, à la fois par ceux qui luttent pour le pouvoir et par le grand public. Ces derniers continueront de soutenir les premiers, tandis qu’ils reproduisent et régurgitent les mêmes vieilles politiques d’intervention, les mêmes programmes éculés de domination et de cupidité, encore et encore – créant toujours plus de nouveaux enfers pour nous y faire vivre tous, et empoisonnant la vie de nos enfants et de tous ceux qui viendront après nous.

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En Turquie, Erdogan retrouve les moyens de poursuivre sa dérive autoritaire

4801293_6_df22_portrait-de-tayyip-erdogan-a-ankara-le-2_02f0603fd6af02b94770fa5927934508Editorial du Monde.

Recep Teyyip Erdogan empoche un beau succès personnel. Le président turc voulait continuer à gouverner son pays en autocrate plus ou moins éclairé. Il en a, à nouveau, les moyens. Sa formation islamo-conservatrice, l’AKP, a très nettement remporté les élections législatives du dimanche 1er novembre. Elle obtient la majorité au Parlement et permettra à M. Erdogan de rester le maître d’une Turquie qu’il dirige de façon de plus en plus autoritaire – et, bien souvent, inquiétante.

Ce résultat va peser lourd sur l’évolution de la guerre en Syrie, sur une crise des réfugiés qui s’installe dans la durée et, enfin, sur les relations de ce pays membre de l’OTAN avec ses partenaires européens, au moment précis où ils ont plus que jamais besoin de la Turquie.

Elu président en 2014, M. Erdogan n’était pas satisfait du résultat des dernières élections générales, en juin. Pour la première fois depuis 2002, l’AKP avait perdu la majorité absolue. Elle était condamnée à gouverner en coalition. Le président s’y est refusé. Il a convoqué un nouveau scrutin et, contrairement à la lettre de la Constitution, mené lui-même une campagne conduite d’un bout à l’autre sur un seul registre : la stratégie de la tension.

La guerre avec les autonomistes armés du PKK kurde – organisation considérée comme terroriste par l’UE et les Etats-Unis – a été relancée avec l’intention de séduire une partie de l’électorat de la droite ultranationaliste. Les militants de l’AKP ont vandalisé plusieurs centaines de permanences d’une formation kurde modérée (le HDP, le Parti démocratique du peuple), qui avait réalisé une percée spectaculaire en juin. Plus grave, des rassemblements du HDP ont été la cible de deux attentats, qui ont fait plus d’une centaine de morts, en général attribués à des cellules djihadistes.

Le président a donné le ton en qualifiant ses adversaires de traîtres ou de terroristes. Sa stratégie a payé. Dans ce climat de peur, les électeurs turcs – y compris parmi les Kurdes – ont voté pour la stabilité. Avec un peu plus de 49 % des voix, l’AKP retrouve la majorité absolue (316 sièges sur 550). Qu’il réussisse ou non à faire changer la Constitution – passer d’un système parlementaire à un régime présidentiel –, M. Erdogan a les moyens de poursuivre une dérive amorcée il y a ou trois ou quatre ans : l’exercice d’un pouvoir de plus en plus personnel. Pour lui, la démocratie se résume aux élections : le vainqueur a le droit de mettre au pas tous les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des élus, de la justice ou de la presse – tous intimidés, malmenés, voire persécutés.

Le patron de l’AKP se retrouve à la tête d’un pays de 75 millions d’habitants qu’il a contribué à polariser chaque jour davantage et dont la moitié de la population lui est farouchement opposée : laïcs contre religieux, Turcs contre Kurdes, sunnites contre alévites, élites urbanisées contre conservateurs du plateau anatolien. Ce paysage politique fragmenté est encore fragilisé par une situation économique des plus médiocres et par un environnement extérieur dominé par la guerre en Syrie.

Loin d’être le pôle de stabilité qu’elle a pu être, durant les deux premiers mandats de l’AKP, la Turquie d’Erdorgan présente le profil d’un pays largement déstabilisé sous l’effet cumulé des choix politiques de son président et du chaos proche-oriental. Obnubilée par la question kurde, sera-t-elle un partenaire sérieux dans la lutte contre l’Etat islamique ? Volontiers irascible, et parfois imprévisible, M. Erdogan peut-il contribuer à la rechercher d’une issue politique en Syrie ? Rien n’est moins sûr.

L’UE est la première concernée. Elle a besoin de la Turquie pour freiner, voire enrayer l’exode des réfugiés de Syrie. Plus de deux millions d’entre eux ont été généreusement accueillis par les Turcs. Les Européens sont prêts à toutes les concessions pour qu’Ankara continue à les héberger et contribue à empêcher une migration sauvage qui s’est encore traduite, ces derniers jours, par des dizaines de noyades.

M. Erdogan est en position de force. Mais jusqu’où faut-il lui céder, s’il s’obstine à diriger la Turquie en autocrate aussi agressif à l’intérieur qu’à l’extérieur ?

Source : Le Monde 02/11/2015

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Turquie, Après l’impasse l’implosion ? rubrique Politique, Politique Internationale.

Syrie : la diplomatie dans tous ces États

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Partisans ou opposants au régime de Bachar el-Assad, Moscou, Washington, Téhéran, Riyad, Ankara, Paris, Londres, Doha et Berlin sont tous impliqués de près ou de loin dans la crise syrienne. Parce qu’un règlement du conflit qui ravage la Syrie depuis plus de quatre ans dépend de leur capacité à trouver un terrain d’entente, « L’Orient-Le Jour » propose un récapitulatif de l’évolution de leurs positions depuis 2011 et de leurs engagements diplomatiques et sur le terrain.

Caroline HAYEK, Samia MEDAWAR et Anthony SAMRANI |

L’Iran, meilleur allié de Damas

Position initiale
Pourtant plutôt favorable aux « printemps arabes », qualifiés de « réveil islamique », Téhéran a, dès le début des manifestations en Syrie, dénoncé « un complot » venu de l’extérieur. En août 2011, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad parle d’« ingérences malfaisantes de l’Occident et de certains pays arabes dans les affaires intérieures syriennes ». Pour l’Iran, la chute du régime profiterait aux Occidentaux et à leurs alliés turcs et arabes, particulièrement l’Arabie saoudite. Disposant de très bonnes relations avec Damas depuis le début des années 80 et l’éclatement de la guerre Irak-Iran, Téhéran va faire le choix de soutenir coûte que coûte le président syrien Bachar el-Assad, tout en reconnaissant la légitimité de certaines revendications populaires. Anticipant une possible chute du régime syrien, l’Iran va toutefois rentrer en contact avec une partie de l’opposition syrienne, de tendance « Frères musulmans ». Téhéran veut s’assurer que, quelle que soit l’issue de la crise, il ne perdra pas tous ses intérêts stratégiques en Syrie. Ceux-ci sont historiques et nombreux. La Syrie est une pièce essentielle, si ce n’est la pièce maîtresse, de la politique étrangère de Téhéran. La Syrie a été le premier pays arabe à reconnaître la République islamique après la révolution de 1979, et le seul, avec la Libye, à le soutenir durant la guerre Iran-Irak. Le fait que la Syrie soit dirigée par des alaouites (une branche du chiisme) a également certainement favorisé l’entente entre Damas et Téhéran, même si d’autres considérations semblent plus importantes : la Syrie donne à l’Iran un accès au Moyen-Orient arabe et à la Méditerranée. Damas est un chaînon indispensable de l’axe stratégique qui relie Téhéran au Hezbollah, appelé « axe de la résistance », contre Israël. Le gouvernement syrien est d’ailleurs présenté par Téhéran comme le « fer de lance de la lutte contre le sionisme ». Le soutien logistique de Téhéran au Hezbollah passe essentiellement par la Syrie. Le conflit dans ce pays est un enjeu géopolitique majeur pour Téhéran : ce dernier joue sa place de gendarme régional contre son rival saoudien, mais aussi sa capacité à défendre certains fondements de sa doctrine révolutionnaire, islamiste et anti-occidentale.

Engagement sur le terrain
L’engagement militaire de l’Iran en Syrie a été progressif. Dès le début de la crise, Téhéran envoie des conseillers à Damas, pour contrôler l’opposition. En 2012, il commence à envoyer des gardiens de la révolution en Syrie, certains d’entre eux seront capturés par l’Armée syrienne libre puis libérés en janvier 2013. La présence des pasdaran en Syrie a été dans un premier temps niée, puis admise sans toutefois préciser combien de combattants étaient mobilisés. Il s’agirait aujourd’hui de plusieurs milliers de combattants chargés d’encadrer et de former des milices comprenant des Syriens (essentiellement chiites et alaouites), des Irakiens, ou encore des Afghans et des Pakistanais.
En outre, entre 5 000 et 8 000 membres du Hezbollah se trouvent actuellement en Syrie. Le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, reconnaît la présence de ces combattants en avril 2013, au moment de la bataille de Qousseir. Parallèlement à son soutien militaire, Téhéran fournirait plusieurs milliards de dollars par an à Damas.

Position actuelle
Deux facteurs ont eu des répercussions sur la politique étrangère de Téhéran en Syrie. Un : la présence de plus en plus importante de jihadistes, foncièrement antichiites, au sein de l’opposition syrienne. Téhéran voit dans cette présence une manœuvre de l’Arabie saoudite visant à contrer son influence dans le monde arabe. Cette évolution va amener l’Iran à durcir sa position, à intensifier son soutien au régime et à se présenter comme un protecteur des minorités. Deux : l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 à Vienne entre l’Iran et les 5+1. Cet accord ouvre la voie à des négociations entre Téhéran et les Occidentaux dans la mesure où il symbolise le retour de la République islamique dans le « concert des nations ». Mis à l’écart au moment des négociations de Genève I et de Genève II, l’Iran cherche depuis à s’imposer comme un acteur indispensable pour trouver une issue au conflit. Pour l’instant, Téhéran cherche, à l’instar de Moscou, à imposer son propre agenda qui vise à éradiquer la menace jihadiste dans un premier temps, avant de discuter du sort du président syrien dans un second temps. Les discours du président iranien Hassan Rohani laissent entendre que Téhéran ne se sent pas engagé envers Bachar el-Assad. Les Iraniens n’ont jusqu’à présent pas précisé quelles concessions ils seraient prêts à faire et quelles garanties ils souhaiteraient obtenir en cas de négociation sur une sortie de crise.

Les États-Unis, entre hésitation et fiasco

Position initiale
Historiquement tendues, même après la fin de la guerre froide, les relations entre la Syrie et les États-Unis s’améliorent quelque peu après l’arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche en 2009. En effet, le successeur de George W. Bush estime que Damas a un rôle-clé à jouer dans la région. Ces progrès volent en éclats lorsque le soulèvement populaire éclate en Syrie en mars 2011, bien qu’Obama mette plusieurs mois à réagir. Une première vague de sanctions, économiques surtout, est imposée, touchant les réseaux de télécommunications et de banques, ainsi que le pétrole et l’aviation. Bien d’autres suivront au cours des années suivantes, au fur et à mesure que le pays s’enlise dans une guerre de plus en plus complexe et meurtrière. L’administration Obama finit par demander le départ du président syrien Bachar el-Assad à la fin de l’été 2011. Il faudra attendre mars 2014 pour que Washington se décide à fermer son ambassade à Damas, en raison de « l’illégitimité si évidente du régime » Assad, selon les termes du secrétaire d’État John Kerry.

Engagement sur le terrain
Dès juillet 2011, l’Armée syrienne libre (ASL), constituée de soldats et haut gradés déserteurs, ainsi que de civils ayant pris les armes, s’impose sous la houlette de Riad el-Assaad, comme principal courant d’opposition sur le terrain à l’armée loyaliste de Bachar el-Assad. Très vite, l’ASL reconnaît l’autorité du Conseil national syrien (CNS, opposition syrienne en exil formée fin 2011), et s’attire peu après le soutien d’une grande partie de la communauté internationale, dont Washington. Dès le printemps 2012, des agents de la CIA aident l’ASL, lui fournissent renseignements, assistance et matériel dans ses camps en Turquie, en Jordanie et en Syrie, où ils font transiter des armes.
L’année suivante, l’hostilité monte d’un cran entre Damas et Washington, qui accuse le régime d’utiliser des armes chimiques contre la population civile, en référence au massacre au gaz sarin de la Ghouta orientale. Jugeant qu’une « ligne rouge » a été franchie, les États-unis menacent de recourir à la force et décident d’intervenir militairement en Syrie. Une intervention finalement avortée : après un suspense généralisé, Barack Obama décide de s’en remettre au Congrès. Moscou obtient entre-temps de Damas de mettre son arsenal chimique sous contrôle international.
En juin 2014, le Pentagone met en place le Train and Equip Program, dont le but est d’entraîner plusieurs milliers de rebelles triés sur le volet, mais qui s’avère être un fiasco total. Seuls quelques dizaines de combattants sont choisis et formés, avant d’être envoyés en Syrie, où ils disparaissent pour la plupart. À la mi-septembre, le commandant
des forces américaines au Moyen-Orient reconnaissait que seuls « quatre ou cinq » rebelles syriens formés et équipés par les États-Unis combattent effectivement sur le terrain.
C’est à la même période qu’une coalition de plus d’une cinquantaine de pays se met en place, menée par Washington. Cette coalition s’inscrit dans la lutte contre l’État islamique (EI) en Irak comme en Syrie. Les frappes sont aériennes, et surtout américaines. Mais en un an, si l’action de cette coalition a permis de freiner quelque peu l’expansion du groupe jihadiste, elle n’a pas réussi à l’endiguer totalement ni à l’éliminer.

Position actuelle
Plus de quatre ans après le début de la guerre, aucune solution ne semble être en vue. Le conflit est d’une complexité à toute épreuve, et les positions de certaines grandes puissances ont évolué avec la situation sur le terrain. La politique américaine semble hésitante et confuse, sans stratégie bien définie. Ainsi, en mars 2015, tout en répétant comme ce fut le cas dès 2011 que la seule solution au conflit est politique et non militaire, Washington se démarque toutefois de ses positions passées et n’exclut plus de négocier avec Bachar el-Assad. Récemment, le secrétaire d’État John Kerry a estimé que Bachar el-Assad devait partir, tout en indiquant que le calendrier restait à déterminer dans le cadre de négociations pour résoudre le conflit en Syrie.

La Russie, soutien indéfectible au régime syrien

Position initiale
Allié de la Syrie depuis la période soviétique, la Russie a réaffirmé à plusieurs reprises son soutien indéfectible au régime du président Bachar el-Assad. Un soutien illustré notamment par ses livraisons d’armes à ce pays malgré le conflit qui dure depuis maintenant plus de quatre ans. La Syrie est l’un des alliés essentiels de la Russie dans le monde arabe. Damas est d’abord important pour Moscou sur le plan commercial. Si des opposants à Bachar el-Assad venaient à s’emparer du pouvoir, ils pourraient remettre en cause les nombreux investissements russes dans l’économie syrienne. Ensuite, la base de ravitaillement et de maintenance de sa marine dans le port de Tartous dans le nord-ouest syrien est la seule dont la Russie dispose hors de l’ex-URSS, alors que l’accès aux mers chaudes est une obsession pour elle. La chute du régime de Damas entraînerait le départ de Moscou du Moyen-Orient. Depuis le début de la crise, les Occidentaux ont tenté de faire fléchir la position russe à maintes reprises. Mais la Russie a, comme la Chine, opposé son veto à quatre résolutions du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie : les 4 octobre et 4 février 2011, le 19 juillet 2012 (condamnations de la répression en Syrie des protestations contre le régime) et enfin le 22 mai 2014 (saisie de la Cour pénale internationale par l’Onu concernant les crimes de guerre en Syrie). Par ces « niet » francs, la Russie s’est attirée les foudres de la communauté internationale qui l’accuse de légitimer les exactions du président syrien. Les Russes n’ont aucune confiance dans les Occidentaux et craignent que l’adoption d’une résolution à l’Onu ne rappelle le précédent libyen (guerre civile de 2011) et que Bachar el-Assad ne subisse le même sort que le colonel Kadhafi. Pour la Russie, il revient aux Syriens de décider de son sort et du leur. En outre, Moscou a toujours démenti le recours aux armes chimiques par le régime, d’où le dernier veto de 2014. Cependant, le soutien de Moscou à Damas n’a, en coulisses, pas toujours été tout lisse. En effet, celui-ci a maintes fois été exaspéré par l’obstination du régime à refuser tout dialogue.

Engagement sur le terrain
La Russie, deuxième exportateur d’armes au monde, a fourni des armes à la Syrie sur la base de contrats signés avant et après le début du conflit en 2011. Les Russes ont envoyé des centaines d’instructeurs et de techniciens entretenir le matériel de guerre qu’elle a vendu : hélicoptères d’attaque, missiles, radars, batteries antiaériennes. Son site militaire de Tartous est précieux. Il s’agit d’une base navale rétablie en 1971 et dans laquelle stationnait jusqu’à présent une garnison de 150 hommes. Le commandant en chef de la marine, l’amiral Vladimir Massorine, avait déclaré en 2012 que la Méditerranée est « une mer de la plus haute importance stratégique » et « une région où la puissance navale et le drapeau russe doivent être vus ». Malgré son soutien au régime d’Assad depuis le début, Moscou n’a jamais émis le souhait d’intervenir militairement jusqu’au déploiement de troupes en été 2015. Les avions russes ont mené plusieurs raids contre des positions « terroristes », selon Moscou, à Hama et à Homs, dans le nord-ouest et le centre du pays. Un engagement de troupes au sol est pour le moment exclu par le Kremlin. L’objectif de cette intervention est, selon Moscou, de soutenir les « forces armées syriennes dans leur lutte contre l’État islamique » et les groupes « terroristes » en général.

Position actuelle
Au cours de cet été, la Russie a intensifié son aide au régime syrien, notamment par la livraison de blindés et d’avions, et renforcé les garnisons russes à Lattaquié (aéroport) et Tartous. Le 28 septembre dernier, Vladimir Poutine défend le régime syrien devant l’Assemblée générale de l’Onu. Le chef du Kremlin a demandé une « large coalition antiterroriste » pour lutter contre les jihadistes en Syrie et en Irak. Cette coalition serait « semblable à celle contre Hitler » au cours de la Seconde Guerre mondiale et les pays arabes « y joueraient un rôle-clé », a-t-il dit. Enfin, Moscou a appelé le gouvernement syrien à dialoguer avec les différents acteurs du conflit. Ce dernier a accepté de participer à des discussions préliminaires proposées par l’Onu afin de préparer une conférence de paix. Lors de son discours à l’Onu fin septembre, le président russe a estimé que refuser de collaborer avec le gouvernement syrien serait une « énorme erreur » car il fait, selon lui, preuve de « courage » dans sa lutte contre les jihadistes.

L’UE, ou la désunion à toute épreuve

Position initiale
Dès le début de la crise, les pays de l’Union européenne (UE) se montrent très fermes à l’égard de la Syrie. Quand le régime lance la répression des manifestants, l’UE condamne avec virulence l’attitude du régime, appelle au départ du président syrien Bachar el-Assad, et impose très vite un premier train de sanctions économiques, commerciales et diplomatiques, ainsi qu’un embargo sur les armes et le pétrole. De même, des personnalités proches ou faisant partie du régime sont interdites de visa pour l’UE. La France, surtout, se démarque par la violence de ses critiques contre le régime de Damas, d’où elle retire son ambassadeur dès novembre 2011. Quelques mois plus tard, c’est au tour de la Grande-Bretagne, de l’Italie et des Pays-Bas de fermer leurs chancelleries dans la capitale syrienne. Les membres de l’UE ont quasiment tous apporté leur soutien à l’opposition syrienne, multipliant les sommets et réunions internationales (comme Genève II, par exemple), malgré le peu de résultats obtenus.

Engagement sur le terrain
Si les États membres de l’UE affichent, dès le début, un front uni contre Damas et ses alliés, ils ne sont toutefois pas d’accord sur la manière de procéder. Ainsi, depuis mai 2013, certains États européens ont le droit de vendre des armes aux rebelles syriens. Toutefois, la mesure n’a pas eu grand impact sur le terrain.
Lorsque le régime syrien est accusé en 2013 par la communauté internationale de perpétrer des massacres au gaz sarin et autres armes chimiques, l’UE le condamne vivement. La fameuse « ligne rouge » américaine franchie, la France s’empresse d’annoncer des frappes punitives en Syrie; mais le Parlement britannique inflige un camouflet à ses partenaires internationaux et vote contre, tandis que les États-unis se rétractent à la dernière minute. Par la suite, les États membres de l’UE prendront part à la coalition internationale contre l’État islamique (EI) en Irak et en Syrie, qui regroupe plus d’une cinquantaine de pays. En termes de frappes concrètes, seules la Grande-Bretagne et la France en ont effectué en Syrie, et seulement récemment.

Position actuelle
Nombreux sont les observateurs et connaisseurs de la région qui estiment que, contrairement à la France, une bonne partie de pays européens (comme la Suède, l’Autriche, l’Espagne, la Roumanie ou la Pologne) ne sont plus opposés à l’idée que Bachar el-Assad fasse partie d’un processus de transition. Même la Grande-Bretagne et l’Allemagne se sont prononcées, récemment, pour l’inclusion du président syrien dans des négociations de sortie de crise. Un virage considérable par rapport à leurs positions depuis le début du conflit.
Autre pression sur l’Europe pour une résolution du conflit : l’arrivée massive depuis quelques semaines de réfugiés syriens.

Riyad/Ankara/Doha, parrains de l’opposition

Position initiale
Malgré d’importants contentieux historiques, Damas et Ankara ont entretenu de bonnes relations au cours des années 2000. Le président turc, alors Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges sur le président syrien, Bachar el-Assad qu’il qualifiait « d’ami ». Au moment des premières manifestations, Ankara cherche à être un médiateur entre la Syrie et l’Occident et appelle Damas à faire de sérieuses réformes. Au fil des mois, le discours d’Ankara va se durcir à mesure que le régime va poursuivre sa politique de répression contre les manifestants. Le 2 octobre 2011, des opposants syriens annoncent depuis Istanbul la création du Conseil national syrien (CNS), coalition de courants politiques opposés au régime. De partenaire, la Turquie va progressivement devenir l’un des chefs de file de l’opposition au régime Assad, opérant un réel retournement de position diplomatique qui l’éloigne de Téhéran, mais lui permet de se rapprocher des puissances sunnites du Golfe.

Alors que Riyad a accueilli les révolutions arabes avec beaucoup d’inquiétude, Doha a essayé de tirer profit de ce changement de situation pour favoriser la montée en puissance des Frères musulmans. Cette divergence stratégique a très largement compliqué les relations entre les deux voisins du Golfe, mais ces derniers se sont tout de même retrouvés sur un point : le soutien à l’opposition syrienne. Les pays du Golfe ont misé sur le fait que la chute du régime Assad serait un coup dur pour Téhéran, qui perdrait alors son seul allié dans la région. Les puissances du Golfe vont donc apporter, dès le début de la crise, leur soutien à l’opposition syrienne, non par souci démocratique mais pour des questions d’ordres géopolitique et stratégique. Selon des informations publiées par WikiLeaks, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie auraient conclu un accord secret en 2012 visant à renverser le gouvernement syrien.

Engagement sur le terrain
L’axe Ankara-Riyad-Doha va progressivement mutualiser ses efforts en faveur de l’opposition syrienne, en fournissant argent et armes aux groupes rebelles. Leur entente a permis d’apporter un soutien logistique important à l’Armée de la conquête, coalition de rebelles menée par le Front al-Nosra (branche syrienne d’el-Qaëda) et le groupe salafiste Ahrar el-Cham, au moment de la grande offensive du printemps dernier dans la province d’Idleb. Tous les trois se sont engagés à fournir un soutien politique, financier et militaire à al-Nosra, selon certains spécialistes, bien que d’autres estiment que Riyad serait moins impliqué que ses alliés dans cet engagement implicite. Les trois pays ont également été accusés d’avoir favorisé l’expansion de l’organisation État islamique (EI), mais aucune preuve ne peut étayer ce fait jusqu’à présent.

L’Arabie saoudite aurait transféré les armes les plus lourdes dont disposent les insurgés, parmi lesquelles des lance-roquettes antichars, des lance-missiles sol-air ainsi que quantité de munitions et obus. Au printemps 2013, le Financial Times estimait l’aide qatarie aux rebelles à plus de 2,25 milliards d’euros. Ankara a été de son côté accusé par le quotidien turc Cumhuriyet d’avoir livré un millier d’obus de mortier, 80 000 munitions pour des armes de petits et gros calibres et des centaines de lance-grenades aux rebelles. Officiellement pourtant, le gouvernement turc s’est toujours défendu de ces accusations.
Le 2 octobre 2014, le Parlement turc a adopté une résolution permettant au gouvernement d’intervenir en Syrie et en Irak. Refusant au départ de prendre part à la coalition contre l’EI, les Turcs vont changer de position et accepter, en août 2015, de mettre à disposition des avions de la coalition leurs bases aériennes. Ils se lancent alors dans une guerre « contre le terrorisme » visant surtout le PKK et dans une moindre mesure l’EI. Bien que participant également à la coalition, le Qatar et l’Arabie saoudite n’effectuent officiellement pas de raids en Syrie.

Position actuelle
Ankara, Riyad et Doha continuent de réclamer le départ de Bachar el-Assad, même si Recep Tayyip Erdogan a récemment admis que le président syrien pourrait faire partie d’une période de transition. La Turquie réclame la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie, alors qu’elle doit gérer près de deux millions de réfugiés syriens sur son territoire. Riyad a de son côté récemment déclaré, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, que deux options mènent à la chute d’Assad, l’une étant politique, l’autre militaire.

Source : L’Orient du Jour 06/10/2015

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Le Canada met fin à ses frappes aériennes contre l’Etat islamique

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Le nouveau Premier ministre, Justin Trudeau, avait promis durant sa campagne « de mettre fin à la mission de combat » des forces canadiennes.

Le futur Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a informé Barack Obama, mardi 20 octobre, que son gouvernement allait mettre fin à ses frappes aériennes en Irak et en Syrie contre le groupe Etat islamique. Le chef du parti libéral, qui a remporté les élections générales lundi, avait promis durant sa campagne de « mettre fin à la mission de combat » du Canada.

Des engagements « compris » par Barack Obama, a déclaré Justin Trudeau lors d’une conférence de presse, mardi. Il n’a toutefois pas précisé le calendrier des troupes canadiennes, qui devraient désormais se cantonner à une mission d’aide humanitaire et de formation en Irak.

Toujours un « membre de premier plan de la coalition »

Durant leur entretien téléphonique, les deux hommes ont évoqué « la poursuite de l’engagement du Canada dans la coalition contre l’Etat islamique », a indiqué le futur Premier ministre. Il a assuré qu’Ottawa continuera d’être un « membre de premier plan » de l’alliance internationale dirigée par les Etats-Unis, se disant conscient du « rôle important » que son pays a à jouer contre le groupe terroriste.

Ottawa bombarde les positions des jihadistes en Irak depuis octobre 2014 et a étendu ces frappes à la Syrie en avril dernier. L’armée de l’air canadienne a déployé six chasseurs F-18, deux avions de surveillance Aurora, un avion de ravitaillement en vol et deux autres de transport dans cette zone. Quelque 600 militaires sont en outre déployés au Koweït, pour assurer le soutien logistique.

Source :  Francetv info avec AFP 21/10/2015

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Amérique du Nord, Canada, Enjeux de l’élection du 19 octobre 2015 rubrique Moyen-Orient, Irak, Syrie, rubrique Politique , Politique Internationale,