Mila Turajlic : « Tito était vraiment passionné par le cinéma »

Mila+Turajlic+Filmmaker+Welcome+Party+2011+S02IelMnFPslMila Turajlic. La jeune réalisatrice filme l’histoire de l’ex-Yougoslavie racontée par son septième art. Elle était invitée hier soir au cinéma Utopia à Montpellier.

Après des études à la London School of Economics et une formation en audiovisuel à Belgrade, Mila Turajlic entreprend une carrière de documentariste. Séduite par l’aspect subversif du cinéma, elle se lance dans le septième art, En 2011, elle réalise son premier long métrage : Cinema Komunisto : il était une fois en Yougoslavie. Le film qui a reçu de nombreux prix est distribué par Les films des deux rives. Il était projeté hier soir à 20h au cinéma Utopia en sa présence. Entretien.

Comment a germé l’idée de départ de Cinema Komunisto ?
Au début, je ne pensais pas m’attaquer à un sujet aussi vaste. Je voulais faire un documentaire sur des studios Avala aujourd’hui laissés à l’abandon à Belgrade. En travaillant sur les archives, il m’est apparu que la disparition des studios était liée à celle de la Yougoslavie. Et c’est au cours de mes rencontres avec les protagonistes de l’époque que je me suis décidée a évoquer le destin de ces studios comme une métaphore du pays.

Votre film met en parallèle le cinéma, l’histoire du pays et celle de Tito. Quels choix de traitement avez-vous fait ?
Je ne voulais pas me concentrer sur Tito mais il était difficile de raconter cette histoire sans lui. C’est en avançant que j’ai découvert, la nature de son engagement qui s’exprimait dans le financement et le choix des films, et bien au-delà encore, puisqu’il allait jusqu’à s’impliquer dans les casting. Le film révèle un des aspects méconnus de sa personnalité, celle d’un vrai passionné de cinéma. J’ai aussi voulu faire appel à des personnages témoins, pas à des historiens du cinéma ou à des experts. Tous les gens qui parlent dans le film ont été impliqués dans l’histoire et beaucoup le reste. Ils ne livrent pas une analyse distanciée. Cela amène une dimension plus humaine. J’ai dû m’armer de patience pour convaincre le projectionniste personnel de Tito de s’exprimer, il n’avait jamais donné d’interview.

Lorsque Tito crée les studios en 1945, il s’inspire de l’école soviétique portée par les films des années vingt comme ceux d’Eisenstein, puis par le réalisme soviétique, sous Staline. Sa volonté s’inscrit-elle dans cette veine ?
Tito était très inspiré par le cinéma soviétique qui faisait référence. Le premier film de fiction Yougoslave, sorti avant la fin de la guerre, avait d’ailleurs un chef opérateur soviétique mais on pressent déjà une rétissance chez lui. Il le commente en disant c’est bien, mais un peu trop idéologique, il faut faire des choses plus subtiles…

La production des studios Avala accompagne les enjeux politiques du moment avec des films de guerre, de propagande ou autour de l’unification nationale, quand est-il de la politique de non alignement ?
On tourne en effet beaucoup de films de guerre. L’axe idéologique de la fraternité ethnique revient également avec constance. Les aspects du communisme yougoslave reposant sur le principe socio-économique de l’autogestion sont mis en valeur avec des sujets sur la production ouvrière dans les usines ou la valorisation d’une jeunesse engagée et bâtisseuse. Le sujet des non alignés n’apparaît pas directement dans le cinéma Yougoslave mais beaucoup de cinéastes se sont déplacés dans les pays prenant part au mouvement.

Est-ce la rupture avec l’URSS en 1948, qui ouvre la porte à Hollywood ?
Oui, l’incidence notamment économique se fait tout de suite sentir. En 1949 il n’y a plus un seul film soviétique distribué en Yougoslavie. Avec intelligence Tito parvient à attirer l’industrie du cinéma américain qui débarque avec des moyens importants pour réaliser des super productions.

Le film, souligne l’autoritarisme de Tito avec subtilité…
C’est vrai que Tito était un dictateur, mais un dictateur différent de ses homologues à l’Est. C’est le seul à avoir ouvert les frontières, permettant à beaucoup de Yougoslaves d’aller travailler en Allemagne. Il a aussi instauré une forme de liberté économique ouvrière. Sa dictature s’est surtout exercée à travers les persécutions et l’absence de liberté politique, ce que je suggère dans certains passages. Je ne voulais pas faire un film didactique. Nous avons beaucoup travaillé sur le montage pour mettre en scène l’autoritarisme qui est caché dans le décor afin que le spectateur le sente et construise ses propres représentations.

Dix ans après la mort de Tito, la guerre inter-ethnique resurgit suivie d’un processus d’effacement perceptible dans la nostalgie de vos personnages. Un mode de vie disparaît de l’histoire ?
Le film touche à cette question de la disparition d’une réalité orchestrée par le pouvoir politique établi. On retrouve en effet ce processus dans tous les pays de l’ex-Yougoslavie qui s’appliquent à faire disparaître le passé, y compris la lutte antifascisme de la seconde guerre mondiale.

Quel regard portez-vous sur le cinéma des républiques de l’ex-Yougoslavie ?
L’activité s’est réduite, on ne produit plus dans ces pays que six ou sept films par an. Faire des films suppose d’être soutenu par le fonds européens ce qui implique souvent de travailler en co-production. Le résultat étonnant, est que les co-productions réunissent les ex-pays yougoslaves pour des raisons de simplicité comme le partage de la langue. La plupart des films Bosniaques sont des co-productions régionales, tant et si bien qu’on ne parle pas du cinéma de tel ou tel pays mais de l’ex cinéma Yougoslave.

Recueilli par Jean-Marie Dinh

Source : La Marseillaise 15/01/2014

Voir aussi : Rubrique Cinéma, rubrique Histoire, rubrique Rencontre, On Line, Le pillage des studios d’Avalla,

L’accord kosovar rapproche la Serbie de l’UE

Revue de Presse Europe

L’accord kosovar rapproche la Serbie de l’UE

La Serbie et le Kosovo se sont entendus vendredi à Bruxelles sur une gestion commune de leurs frontières et sur une représentation internationale du Kosovo sans que la Serbie ne reconnaisse l’Etat. Ce compromis, qui intervient juste avant les délibérations de ce lundi des ministres des Affaires étrangères de l’UE sur l’éventuel octroi à la Serbie du statut de candidat à l’adhésion, est très positif pour Belgrade, estime le quotidien Lidové noviny : « Cet accord arrive littéralement au dernier moment. Aucun progrès n’a été possible pendant des mois. Ce n’est pas un hasard si les choses avancent maintenant : les Serbes sont en effet sous pression. Ils espéraient obtenir dès le mois de décembre le statut de candidat à l’adhésion européenne. … La deuxième occasion approche maintenant. … La Serbie mériterait le statut de candidat. Elle s’efforce de remplir toutes les conditions et ne se trouve pas dans une situation plus mauvaise que la Croatie voisine. Si le statut de candidat devait ne pas lui être accordé, cela pourrait jouer en faveur des nationalistes aux élections du mois de mai. Ce serait à nouveau une régression considérable. »

Lidové noviny – République tchèque

Bruxelles mène la Hongrie à la ruine

La Commission européenne a proposé mercredi de geler les 495 millions d’euros de fonds de développement que doit recevoir la Hongrie l’année prochaine, en raison du non-respect par celle-ci du pacte de stabilité. Mais bloquer ce fonds de cohésion est incompréhensible au vu de la situation économique actuelle, critique le quotidien conservateur Dziennik Gazeta Prawna : « Si les Hongrois veulent venir à bout de la crise, ils ont besoin d’une croissance économique au même titre que les pays d’Europe méridionale. Actuellement, les prévisions du PIB pour 2012 varient entre zéro et 0,3 pour cent. Comme si la Commission n’avait pas remarqué le rôle particulier que joue la politique de cohésion pour les pays relativement pauvres de la soit disant nouvelle Europe en matière de relance économique. Il est difficile de trouver judicieux le gel de versements de près d’un demi-milliard d’euros alors que Budapest est au bord de la récession. »

Dziennik Gazeta Prawna – Pologne (23.02.2012)

Le vice-PM polonais dégrade la femme

Dans le débat relatif à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite en Pologne, le vice-Premier ministre et chef du parti paysan, Waldemar Pawlak, a proposé que pour chaque enfant mis au monde, une mère de famille voit son âge de départ à la retraite diminuer de trois ans. Cette proposition est inacceptable car elle fait de la femme une machine à procréer et occulte les problèmes essentiels, s’emporte la féministe Magdalena ?roda dans une tribune au quotidien libéral Gazeta Wyborcza : « M. le vice-Premier ministre se permet de réduire les femmes à leur fonction purement biologique de procréation. … Pour Pawlak il s’agit de ‘tradition’. Espérons que Pawlak soit pour sa femme un époux fidèle et généreux. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre une femme plus jeune. Car beaucoup d’hommes trouvent soudain une partenaire plus jeune. Une fois qu’ils mènent leur nouvelle vie, ils cessent tout bonnement de verser des pensions alimentaires convenables. Puis ils ne soutiennent plus leur ex-femme à l’âge de la retraite. C’est aussi une tradition. Et celle-ci est également soutenue par le parti paysan. »

Gazeta  wyborcza 27.02.2012

Amsterdam : Big Brother à l’hôpital

Les autorités sanitaires néerlandaises ont ouvert une enquête contre la clinique universitaire d’Amsterdam (VU), celle-ci ayant autorisé une chaîne de télévision à filmer le service des urgences à l’aide de 30 caméras cachées. Les patients ont souvent été informés a posteriori que les prises étaient destinées à un reality show. La chaîne privée RTL a annulé l’émission prévue pour le samedi. Ce scandale digne de Big Brother est une conséquence du néolibéralisme, critique le quotidien de centre-gauche De Volkskrant : « Cette affaire dévoile clairement la dégénérescence des normes dans l’espace public. L’appétit de sensationnel des médias, soumis depuis l’avènement de la télévision commerciale au terrorisme de l’audimat, est aiguisé : tout ce qui peut rapporter de l’argent est le bienvenu. On constate en deuxième lieu la mercantilisation de la société. Les hôpitaux sont désormais eux aussi des entreprises qui doivent s’imposer sur le marché. Pour renforcer son image de marque dans une concurrence qui met en opposition les différentes cliniques universitaires, la VU est prête à tout. … Par manque de repères moraux, sa direction a oublié où étaient les limites. »

De Volkskrant – Pays-Bas (27.02.2012)

Le bonheur sur ordonnance pour les enfants belges

En Belgique, selon les données officielles, quelque 11.000 enfants et jeunes prennent des psychotropes. Une tendance dangereuse, estime le quotidien de centre-gauche De Morgen : « Sous la pression des vendeurs de médicaments, les sautes d’humeur pubertaires, les caractères rebelles ou les tendances à l’expérimentation – spécificités caractéristiques et même saines des jeunes – sont considérés comme les symptômes de maladies psychiques. … L’industrie pharmaceutique puissante et les médecins trop dociles sont responsables de cet état de fait, mais ils ne sont pas les seuls. La manière dont nous obligeons les enfants à prendre des médicaments reflète l’attitude de notre société en matière d’éducation. Les parents, peu sûrs d’eux, sont poussés dans ce piège par les images de parents et d’enfants parfaits. Ce qui est hors normes, appuyé par une littérature pseudo-scientifique, est jugé malade. … Nous nous rendons nous-mêmes dépendants de l’illusion d’un bonheur prescriptible sur ordonnance. »

De Morgen – Belgique (24.02.2012)

Bilal : Entre coup de sang et coup de foudre

« Je voulais que le texte de Shakespeare s’invite dans la bouche des personnages ». Photo Rédouane Anfoussi

 

en 1951 à Belgrade, l’auteur de bande dessinée Enki Bilal figure parmi les artistes les plus visionnaires de sa génération. L’œuvre de Bilal pourrait être rangée aux côtés de celles des grands explorateurs d’imaginaire tels que Wim Wenders ou Jim Jarmusch. Elle rencontre une adhésion qui transcende les générations : « La chance que j’ai, c’est de ne pas vieillir avec mes lecteurs. » Son enfance dans la Yougoslavie de Tito et son exil en France nourrit l’univers envoûtant de ses albums. « L’exile oui, cela fait partie de moi. On retrouve manifestement une partie de cette expérience dans mes histoires et mes  personnages. » Plus solitaire que taciturne l’homme est d’un accès facile. «  J’ai de très bons amis  dans tous les domaines mais je mondainise peu… »

Julia & Roem, le dernier opus du dessinateur, est le second album d’une trilogie qui peut se lire en one shot. Il s’inscrit dans l’univers post-apocalyptique de Animal’Z, sorti  en 2009 et actuellement en cours d’adaptation cinématographique. Après les bleus et les gris du liquide, la gamme chromatique où dominent les beiges et les bruns, évoque la terre. L’action se situe dans un désert soumis à un dérèglement climatique brutal. « J’ai choisi d’appeler la catastrophe Coup de sang parce que cela fait référence à l’humain. On est dans l’anticipation. Si ce  type d’accident arrivait, toutes les productions humaines pourraient soudainement disparaître. Il ne resterait que la planète qui est vivante et la mémoire qui s’inscrit dans l’album à travers la présence de la littérature. »

Fragments recyclés du drame shakespearien

On plonge dans l’univers fantastique de Bilal comme on entre dans l’eau tempérée d’un lagon avec l’incertitude en plus. Ceux qui connaissent l’humour de résistance de l’auteur, savent comment il en tire parti face aux pires événements. Les survivants d’une catastrophe naturelle évoluent dans une géographie totalement chamboulée, seuls quelques Eldorados réunissent toutes les conditions de survie. C’est dans l’un d’entre eux, une ruine d’hôtel inachevé, que va se rejouer le drame de Roméo et Juliette. « J’ai travaillé sans avoir plus de trois pages de scénario d’avance. Je voulais que le texte de Shakespeare s’invite dans la bouche des personnages, explique l’artiste qui souhaitait depuis longtemps croiser la route du dramaturge. Je réglais les problèmes au fur et à mesure et Shakespeare venait valider. »

Les personnages secondaires se révèlent de manière improbable les acteurs du drame. A l’instar du narrateur Howard Lawrence, un ancien aumônier militaire multiconfessionnel qui se dit fou et va tenter de déjouer l’emballement de l’histoire qui se rejoue. « J’ai épuré pour arriver à quelque chose de très  western. La trame écrite du drame original est très simple. Je voulais garder cette fraîcheur »,  indique l’auteur.

Entre réel et irréel, l’ambiance générale de l’album fascine. Elle donne aussi envie de revisiter nos classiques. Bilal conserve la complexité des sentiments des personnages en démystifiant la mécanique et donne à la montée dramatique une nouvelle issue. On attend avec impatience le dernier album de cette série qui devrait nous porter vers l’air !

Jean-Marie Dinh

Julia & Roem, éditions Casterman, 18 euros

 

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Ashton en Bosnie pour chercher une issue à la crise politique

Catherine Ashton, le chef de la diplomatie européenne, s’est rendue vendredi en Bosnie, en visite surprise, pour s’entretenir avec des responsables politiques locaux afin d’essayer de trouver une issue à la crise politique dans ce pays, a-t-on annoncé de source officielle.

Mme Ashton devait rencontrer à Banja Luka (nord) le président de la Republika Srpska (RS, entité des Serbes de Bosnie), Milorad Dodik, a indiqué la délégation de l’Union européenne en Bosnie dans un communiqué. Un bras de fer est engagé entre les autorités serbes de Bosnie et le haut représentant de la communauté internationale dans le pays, Valentin Inzko. M. Inzko demande aux autorités de la Republika Srpska de renoncer à l’organisation d’un référendum, prévu pour juin, sur la justice centrale du pays et sur les pouvoirs du haut représentant.

Mme Ashton devait aussi s’entretenir avec les membres de la présidence tripartite de Bosnie, à Sarajevo, et avec les dirigeants de deux partis politiques de premier plan de la Fédération croato-musulmane, le Parti social-démocrate (formation multiethnique), et le Parti de l’action démocratique (musulman). La Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane sont deux entités semi-autonomes qui composent la Bosnie depuis la fin de la guerre inter-communautaire (1992-95). Elles sont liées par de faibles institutions centrales.

M. Inzko a évoqué jeudi la possibilité d’une destitution de Milorad Dodik, qu’il accuse de saper, avec son initiative sur le référendum, l’accord de paix de Dayton, qui a mis fin à la guerre. Il a annoncé qu’il allait annuler la décision des autorités serbes d’organiser un référendum, si elles n’y renonçaient pas d’elles-mêmes.

Cette crispation intervient alors que la Bosnie ne s’est toujours pas dotée d’un gouvernement central, plus de sept mois après les élections générales du 3 octobre, en raison des clivages inter-communautaires. Le gouvernement central est chargé de la mise en place de réformes requises par l’Union européenne à laquelle la Bosnie souhaite adhérer un jour.

Mme Ashton a souligné l’attachement de l’UE à la perspective européenne de la Bosnie. Nous voulons voir la Bosnie progresser dans cette direction, avec les gouvernements formés à tous les niveaux et avec des institutions efficaces, notamment au niveau de l’Etat (central), a-t-elle déclaré, selon ses propos cités dans le communiqué.

Pour l’ONG International Crisis Group (ICG), qui travaille à la prévention et au règlement des conflits, la Bosnie est confrontée à la plus grave crise politique depuis la fin de la guerre en 1995.

AFP (13/05/11)

 

Voir aussi : Rubrique Croatie, rubrique KosovoCrise politique au Kosovo,

La destitution de Behxhet Pacolli plonge le Kosovo dans une nouvelle crise politique

01 avril 2011 revue de presse des Balkans –
par  Courrier des Balkans / Jean-Arnault Dérens

Behxhet Pacolli

La Cour constitutionnelle du Kosovo, saisie par l’opposition, a invalidé l’élection de Behxhet Pacolli la présidence de la République. Celui-ci avait été élu par le Parlement le 22 février, au troisième tour de scrutin, sans que le quorum requis ne soit respecté. Depuis l’annonce de cette décision, le 28 mars dernier, la plus grande confusion règne à Pristina. La coalition gouvernementale cherche à éviter la convocation de nouvelles élections générales mais la majorité du Premier ministre Hashim Thaçi est extrêmement fragile. Cette crise institutionnelle risque fort de bloquer une fois de plus le dialogue entre Belgrade et Pristina, qui s’est pourtant bien poursuivi, lors de la seconde session, qui a eu lieu en début de semaine à Belgrade. Les discussions ont un caractère technique et porte sur des aspects concrets, susceptibles d’améliorer la vie des populations, mais la Serbie envisage toujours de rouvrir la question du statut du Kosovo. Pour sa part, le président Tadi? a récemment plaidé en faveur d’un « compromis historique serbo-albanais ».

Les télécommunications et l’énergie au menu du second round de dialogue Belgrade-Pristina

Kosovo : Boris Tadi? pour un « compromis historique » serbo-albanais

Ce 1er avril 2011, le premier recensement de population depuis 1981 devrait commencer au Kosovo. Le recensement sera supervisé par l’UNOPS et une mission de l’Union européenne. Le succès du processus semble pourtant très aléatoire : Belgrade appelle les Serbes du Kosovo à boycotter les opérations de recensement, tandis que les Albanais dénonce l’exclusion de la diaspora. En effet, les personnes qui n’ont pas résidé en continu au Kosovo au cours des douze derniers mois ne seront pas comptabilisées.

Kosovo : un recensement critiqué de toutes parts

La crise politique se durcit en Bosnie-Herzégovine. Le Haut Représentant a tenté de reprendre la main en gelant l’annulation de l’élection du président décidée il y a quelques jours par la Commission électorale. Il a reçu l’appui du Conseil d’application de la paix, qui réunit 55 pays. Les Croates, soutenus par le pouvoir serbe de Republika Srpska, dénoncent « l’ingérence internationale ».

La Bosnie-Herzégovine six mois après les élections : une crise politique sans fin ?

Crise politique en Bosnie : les Croates condamnent « l’ingérence internationale »

Manifestation à Belgrade

En Serbie, l’actualité sociale a dominé la semaine. Plus de 10 000 fonctionnaires ont défilé le 25 mars dans Belgrade, bloquant les rues du centre de la ville. Un dialogue de sourds se poursuit depuis des mois entre le gouvernement et les syndicats, qui ne veulent pas faire les frais de la crise, et subir les mesures d’austérité recommandées par le FMI.

Serbie : le gouvernement va-t-il répondre aux revendications des fonctionnaires ?

La Serbie espérait revendre à bon prix l’entreprise publique de télécoms. Finalement, seul Telekom Austria, déjà propriétaire de VIP l’actuel 3e opérateur serbe, s’est porté acquéreur avec une offre a minima. Un coup dur pour le gouvernement qui avait déjà vendu la peau de l’ours.

Serbie : la privatisation de Serbia Telekom capote, camouflet pour le gouvernement

En Croatie, les cortèges de protestation se succèdent toujours, mais les yeux sont désormais braqués sur La Haye. En effet, l e 15 avril prochain, le TPIY rendra son verdict contre les trois généraux Ante Gotovina, Ivan ?ermak et Mladen Marka?. Le mouvement Stop à la chasse aux combattants croates appelle déjà à la mobilisation. Le HDZ, au pouvoir mais en chute libre dans les sondages, pourra-t-il canaliser les mouvements de protestation ? En 2005, l’arrestation d’Ante Gotovina avait permis de mettre la Croatie sur les rails de l’intégration européenne, aujourd’hui sa condamnation pourrait se muer en obstacle.

Le Courrier des Balkans

 

Voir aussi : On Line TPI : le verdict contre Ante Gotovina pourrait faire chavirer la Croatie , TPI : Ante Gotovina, criminel de guerre et « ami de la France »