Catherine
Mme Ashton devait rencontrer à Banja Luka (nord) le président de la Republika Srpska (RS, entité des Serbes de Bosnie), Milorad Dodik, a indiqué la délégation de l’Union européenne en Bosnie dans un communiqué. Un bras de fer est engagé entre les autorités serbes de Bosnie et le haut représentant de la communauté internationale dans le pays, Valentin Inzko. M. Inzko demande aux autorités de la Republika Srpska de renoncer à l’organisation d’un référendum, prévu pour juin, sur la justice centrale du pays et sur les pouvoirs du haut représentant.
Mme Ashton devait aussi s’entretenir avec les membres de la présidence tripartite de Bosnie, à Sarajevo, et avec les dirigeants de deux partis politiques de premier plan de la Fédération croato-musulmane, le Parti social-démocrate (formation multiethnique), et le Parti de l’action démocratique (musulman). La Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane sont deux entités semi-autonomes qui composent la Bosnie depuis la fin de la guerre inter-communautaire (1992-95). Elles sont liées par de faibles institutions centrales.
M. Inzko a évoqué jeudi la possibilité d’une destitution de Milorad Dodik, qu’il accuse de saper, avec son initiative sur le référendum, l’accord de paix de Dayton, qui a mis fin à la guerre. Il a annoncé qu’il allait annuler la décision des autorités serbes d’organiser un référendum, si elles n’y renonçaient pas d’elles-mêmes.
Cette crispation intervient alors que la Bosnie ne s’est toujours pas dotée d’un gouvernement central, plus de sept mois après les élections générales du 3 octobre, en raison des clivages inter-communautaires. Le gouvernement central est chargé de la mise en place de réformes requises par l’Union européenne à laquelle la Bosnie souhaite adhérer un jour.
Mme Ashton a souligné l’attachement de l’UE à la perspective européenne de la Bosnie. Nous voulons voir la Bosnie progresser dans cette direction, avec les gouvernements formés à tous les niveaux et avec des institutions efficaces, notamment au niveau de l’Etat (central), a-t-elle déclaré, selon ses propos cités dans le communiqué.
Pour l’ONG International Crisis Group (ICG), qui travaille à la prévention et au règlement des conflits, la Bosnie est confrontée à la plus grave crise politique depuis la fin de la guerre en 1995.
AFP (13/05/11)
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