Afghanistan : «L’outil militaire ne peut résoudre des crises»

Sarkozy en Afghanistan "Il faut savoir finir une guerre" ...En visite éclair en Afghanistan, Nicolas Sarkozy a déclaré « il faut savoir finir une guerre ». Cinq soldats français sont morts mercredi en Afghanistan dans un attentat perpétré par un kamikaze. La France est présente depuis 10 ans en Afghanistan. Quel est le sens de l’engagement français dans des opérations extérieures à durée, par nature, indéterminée ? Comment interpréter le quasi-unanimisme des hommes politiques sur les opérations conduites en Lybie et en Afghanistan ?

Pierre Conesa: Il y a, effectivement, une communauté de vues entre les experts militaires du PS et de l’UMP sur le fait que la France doit assumer des responsabilités en matière de sécurité internationale. La plupart de ces experts justifient les engagements extérieurs français par un discours qui se résume en une expression-slogan « la France membre-permanent-du-conseil-de-sécurité-puisssance-nucléaire ». Cette espèce de consensus qui unit les penseurs stratégiques de l’UMP et ceux du PS relève de la même matrice intellectuelle, celui du statut international de la France souvent sans rapport avec la crise elle-même.

C’est ce qui explique l’engagement des politiques dans des opérations que la France -et plus globalement l’occident- n’a pas toujours les moyens militaires d’assumer. Il y a à la fois une fascination sur le fait que l’outil militaire va résoudre les crises et une incapacité à penser la guerre. Nous sommes allés en Afghanistan faire une sorte de guerre par induction, par solidarité avec les Américains. Nous ne devions faire qu’une bouchée des talibans. Cela fait 10 ans que nous y sommes, soit autant que les Russes! Et nous n’avons pas beaucoup de certitudes – c’est le moins que l’on puisse dire – sur l’état de stabilité dans lequel nous laissons le pays au moment de partir parce que nous n’avons aucune idée des formes de contestations que cela suscite.

Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Nicolas Sarkozy a multiplié les engagements alors que le Livre blanc préconisait d’être plus sélectif.  Vous pensez qu’il faut revoir radicalement la politique d’intervention extérieure de la France, qu’elle n’a plus les moyens de ses ambitions politiques ?

Depuis des dizaines d’années, la France est engagée militairement dans des crises où son statut international n’est en rien menacé ! Le Tchad, Djibouti, la Côte d’ivoire, la Centrafrique c’est une mobilisation permanente. Avec 20 ans de recul, nous nous rendons compte combien c’était futile. La réflexion stratégique qui consiste à penser que la disposition d’une armée pour résoudre des crises comme celles-là n’a pas vraiment été convaincante. Mais derrière, il y a tout un appareil administratif, qui  explique que nous ne sommes pas à bout de souffle et des politiques qui vivent dans l’illusion d’une France puissance militaire d’envergure internationale, qui s’interdisent tout débat sur le rôle de la France dans le monde.

Si demain un Rafale est abattu en Libye, la question se posera : cela valait-il la peine de risquer la vie d’un pilote en Libye alors qu’aucun pays arabe ne s’y est engagé – à part les qataries et les Emirats Arabes Unis ?

Pendant ce temps-là les Saoudiens  envoient des troupes contre les Bahreïnis parce qu’ils ne supportent pas que les chiites se révoltent contre les sunnites. En Syrie, la répression continue pendant les travaux. Et la ligue arabe ne dit rien. C’est le monde à l’envers. Il est assez truculent d’entendre la Ligue arabe, qui est composée à moitié de monarques, à moitié de dictateurs –pour la plupart pro occidentaux- venir nous expliquer qu’il ne faut pas tuer des civils. Pourquoi la France se sent-elle concernée par ce conflit alors que la Ligue arabe est incapable de faire le moindre geste. Pour moi, c’est une des questions clés de ce conflit : que fait la Ligue arabe ?

Avec toutes ces opérations, l’armée est-elle en surchauffe ?

Le fait d’être sollicité perpétuellement par des politiques qui envoient des militaires partout a évidemment des conséquences. Ces interventions émargent sur les budgets d’équipements, ce qui retarde tous les programmes d’équipements. Il faut organiser des rotations, « civilianiser » beaucoup de fonctions occupées par des militaires, les formations sont retardées, le renouvellement des matériels ne se fait pas, la maintenance n’est pas assurée ou retardée. En cas de besoin, il serait encore possible d’envoyer des hommes au sol en Libye, si le mandat de l’ONU le permettait, ce qui n’est pas le cas.

Mais pour continuer à mener un tel rythme, il faudrait repenser toute l’organisation du Ministère qui est un peu à bout de souffle. Il s’agit moins d’un problème de surchauffe au moment où nous intervenons que de la capacité à préparer le coup d’après. Nous n’avons plus les moyens d’une politique de cette nature. Quand nous sommes partis en Afghanistan, en 2002, je me souviens d’un militaire français qui me disait « j’espère que nous ne serons pas sollicités parce que nos Véhicules Avant Blindés ne peuvent pas résister à un RPG 7 (NDLR : lance-roquettes de conception soviétique) ». C’était une question de vie ou de mort pour ses hommes. La décision politique ne tenait absolument pas compte de ce genre de choses.

Un débat critique sur le thème des interventions extérieures françaises n’a jamais eu lieu en France?

Il n’y a pas de débat. Nous faisons comme s’il était évident qu’il était de notre responsabilité d’aller sauver des gens.

Cette crise est complètement caricaturale dans son déroulement. Nous votons une résolution humanitaire avant d’essayer d’inventer toutes les solutions possibles pour la contourner : parachutage d’armes, envoi d’hélicoptères. Nous sommes bloqués par notre propre prétention, sans jamais se demander pourquoi nous faisons ça sinon l’émoi médiatique suscité par les massacres de Kadhafi.

Au moment du vote sur la prolongation de l’intervention en Libye, dans une tribune au Monde, Louis Gautier, ancien conseiller de Lionel Jospin en matière de défense, appelait les socialistes à la prudence pour ne pas tomber dans ce qui pourrait se révéler un traquenard pour la représentation nationale ?

Effectivement, Louis Gautier appelle les socialistes à ne pas signer un blanc seing. Il appelle l’opposition socialiste à un peu plus de prudence. Mais, il ne demande finalement que des précisions sur le calendrier de l’engagement français. Au pouvoir, le PS aurait eu la même démarche que l’UMP. Je ne vois pas au PS de réflexion stratégique alternative sur la question de l’engagement français.

Dans une interview au Journal Du Dimanche, le Général Vincent Desportes explique que les guerres sont de plus en plus déclenchées sans analyse stratégique préalable et qu’elles échappent presque toujours à ceux qui les ont décidées ?

L’appréciation politique de la décision qui doit se prendre au moment où se perpétue un massacre est quelque chose de très compliqué.

Mais il y a un consensus sur le fait qu’il y a des bonnes crises et des mauvaises crises. La Libye, c’était le bon ennemi, parfait pour faire un coup médiatique et militaire. Mais quand nous regardons de plus près  la composition du CNT, les difficultés à appréhender l’aspect tribal de la société libyenne, nous ne sommes pas du tout sûrs que le CNT représente une opposition politique crédible et encore moins une alternative démocratique. Il faut quand même se rappeler qu’il est composé d’anciens ministres de Kadhafi, notamment l’ancien ministre de la justice qui avait fait condamner les infirmières bulgares et le Ministre de l’intérieur qui les a fait torturer. Et nous y allons, parce que BHL, « l’allié médiatique », a appelé Sarkozy pour l’assurer que les insurgés étaient prêts au combat que c’était la crise sur laquelle on ne pouvait pas ne pas réagir.

Je préfère en rire parce qu’il n’y a pas si longtemps Kadhafi, c’était le type qui nous faisait  le coup de la tente à Paris et devait nous acheter des Rafale –heureusement que nous ne lui avons rien vendu, au passage. Les historiens feront leur travail là-dessus, mais le sentiment qui domine, c’est que c’était un coup de cœur des Français et des Anglais qui trouvaient là un bon moyen de régler son compte à Kadhafi qui nous avait suffisamment ridiculisés.

Partagez-vous son pessimisme quand il estime que la stratégie d’attente de Kadhafi pourrait être payante ?

Personnellement, je pense qu’il a raison de dire que les politiques et l’Etat major font des erreurs en Libye. De là à affirmer que c’est Kadhafi qui a la main, cela me semble exagéré. Le Général Desportes est un des rares militaires qui se donnent la peine de réfléchir sur l’évolution des conflits tout en ayant une expérience opérationnelle. Et quand il a émis quelques réserves sur l’opération en Afghanistan, on l’a convoqué pour l’engueuler. Il y a quand même quelque chose qui ne va pas dans le système.

Dire pour autant que l’opération en Libye est un échec militaire me semble prématuré. Sur quatre mois, les opérations ont été assez peu nombreuses : 5000 sorties aériennes pour la Libye qui est trois fois grande que la France contre 50.000 pour le Kosovo qui fait la taille de deux départements français. La situation a quand même évolué depuis le début. Il y a trois fronts ouverts contre Kadhafi : la tripolitaine, la Cyrénaïque et un troisième, dans le Djebel Nefoussa, plus au Sud où des tribus se sont rebellés contre Kadhafi. Mais c’est une guerre tribale,  le souci des chefs tribaux sera toujours de protéger leur tribu et pas l’intérêt de la nation. Ils peuvent très bien se ranger derrière Kadhafi s’ils pensent qu’il reprend la main ou le lâcher  quand il perdra trop de terrain. Un chef de guerre afghan disait « on ne peut pas acheter un chef de tribu, mais on peut le louer », c’est la logique de la guerre tribale. L’allié d’un jour peut devenir l’adversaire du lendemain. Avec toutes les incertitudes que cela engendre.

Aujourd’hui, une issue politique vous paraît inéluctable ?

Je crois. On ne sait pas quel est le point de rupture du système Kadhafi. Le fait qu’il appelle les Africains pour ses milices est significatif. Il n’est pas sûr que ses soutiens se battront jusqu’au bout. Il n’a pas de relations solides sinon celles basées sur l’argent mais comme il est privé de ses concessions pétrolières, il puise dans ses réserves. L’issue politique dépendra du fait que ses alliés se retourneront contre lui parce qu’il ne pourra plus les payer. Mais ce qui risque de se passer après peut être beaucoup plus compliqué à gérer.

Dans quelle mesure ?

Il faudra installer une nouvelle constitution. Nous avons vu le succès de ces démarches dans des sociétés tribales comme en Afghanistan et en Irak. Ce sont des pays où il n’y a pas de sentiment national. Ils ne négocieront pas sur le thème : « la Libye doit redevenir une puissance régionale ». C’était le rêve de Kadhafi. Les chefs tribaux auront bien plus en tête la distribution des ressources, le pouvoir des tribus etc.. Il n’y a pas de front uni contre Kadhafi et on peut même penser qu’il y aura beaucoup plus de difficultés à gérer après le départ de Kadhafi. Il tenait le pétrole, donc il distribuait la manne. Dès que les tribus ne reçoivent plus leurs subsides habituels, elles changent d’alliances.

Malgré tous ses défauts, Kadhafi assurait une certaine sécurité. Les Libyens étaient des sujets. En démocratie, ils deviennent des citoyens et ils ont des droits. Notamment le droit de décréter pour des raisons X ou Y que leur tribu est supérieure à une autre. De fait, le risque de guerre civile est important. C’est ce qu’il se passe en Afghanistan. Stabiliser la Libye sera une opération d’une autre ampleur que l’intervention elle-même compte tenu des stocks d’armes qui circuleront.

Propos recueillis par Régis Soubrouillard Mariane 2

*La fabrication de l’ennemi ou comment tuer en ayant sa conscience pour soi. Pierre Conesa.  A paraître en septembre aux éditions Robert Laffont.

Voir aussi : Rubrique Méditerranée, rubrique Lybie, intensification des frappes signe de faiblesse politique, rubrique Afghanistan, rubrique Côte d’Ivoire, On Line, http://www.inversalis-productions.eu/blog/2011/04/libye-un-conseil-de-transition-neoliberal/,

Côte d’Ivoire: demande de commission d’enquête parlementaire sur la Force Licorne

ASSEMBLEE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIEME LEGISLATURE

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Déposée le 12 juillet 2011

PROPOSITION DE RESOLUTION

Visant à créer une commission d’enquête sur le rôle de la Force Licorne en Côte d’ivoire

Présentée par :

Monsieur Patrick BRAOUEZEC, Madame Marie-Hélène AMIABLE, Messieurs François ASENSI, Alain BOCQUET, Jean-Pierre BRARD, Madame Marie-George BUFFET, Messieurs Jean-Jacques CANDELIER, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ, Madame Jacqueline FRAYSSE, Messieurs André GERIN, Pierre GOSNAT, Jean-Paul LECOQ, Roland MUZEAU, Daniel PAUL, Jean-Claude SANDRIER, Michel VAXES

Députés

EXPOSE DES MOTIFS

Les récents évènements survenus en Côte d’Ivoire et l’implication des forces armées françaises dans une guerre civile témoignent que le gouvernement a, de par son action, plus favorisée que tempérée alors qu’auraient dû être défendues d’une part, la neutralité quant aux enjeux internes ivoiriens et d’autre part, les valeurs intemporelles et universelles qui sont les fondements de l’État français. En effet, il était impératif que la souveraineté du peuple ivoirien soit respectée, car au regard du droit international et particulièrement de l’article 2§4 de la Charte des nations unies, il n’est pas acceptable qu’une puissance étrangère s’immisce dans le déroulement des affaires internes d’un pays quel qu’il soit. Dès lors, le rôle joué par la présence militaire de la France en terre ivoirienne, compte tenu de l’histoire coloniale qui lie la France à la Côte d’Ivoire, ne peut qu’être considéré comme ambigu et problématique.

Seul le respect des principes et des valeurs portés par le droit international auraient dû prévaloir, pourtant la France, mandatée par l’ONU pour protéger les populations civiles, s’est possiblement rendue coupable de complicité de meurtres de masse, voire d’épuration ethnique à Blolequin ou à Duékoué en étant l’allié objectif et parfois agissant, des forces présentées aujourd’hui comme républicaines.

À l’automne 2002, Le gouvernement français a refusé l’application des accords de défense à une Côte d’Ivoire en proie à une rébellion armée approvisionnée par un pays voisin. Un cessez-le-feu a été imposé. Il entérinait la partition du pays.

A cette même époque, dans le cadre des accords de défense – signés le 24 août 1961 – entre la France et la Côte d’Ivoire, la France a envoyé en Côte d’ivoire la « Force Licorne » qui dès le départ a mené une opération militaire, indépendamment de l’opération de l’ONUCI.

Cette Force fut longtemps composée de groupements tactiques interarmés, répartis sur l’ensemble du territoire du pays, comprenant des unités de différentes armes ou services (infanterie, cavalerie, train, service de santé, actions civilo-militaires, etc.), d’un bataillon de l’aviation légère, d’un bataillon logistique (BATLOG), d’escadrons de gendarmerie mobile, d’unités prévôtales et d’un groupement de transport opérationnel (GTO) de l’armée de l’air.

En janvier 2003, lors des accords de Marcoussis, la diplomatie française impose la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale intégrant des représentants de la rébellion et la mise en œuvre d’un programme abordant les principaux sujets de fond à l’origine de la crise ivoirienne (nationalité, propriété foncière rurale, éligibilité, restructuration de l’armée, désarmement de la rébellion). À Abidjan, des manifestants refusent que les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur soient confiés aux rebelles, comme le prévoyait l’exécutif français. L’objectif était la tenue d’élections démocratiques à la fin de l’année 2005, mais elles ont été repoussées parce que les conditions organisationnelles pour des élections transparentes –notamment le désarmement- n’étaient pas réunies.

Le 4 avril 2004, l’opération des Nations Unies en Côte d’ivoire, ONUCI, 6 240 hommes, – résolution 1572 – prend le relais des contingents de la CEDEAO, aux côtés de la force Licorne.

A partir de cette date, la principale mission de la force Licorne est de soutenir l’ONUCI; elle constitue une force de réaction rapide de troisième rang susceptible d’agir au profit de la force onusienne, celle-ci intervenant en soutien à l’action des forces armées ivoiriennes. Par ailleurs, la force Licorne peut, si besoin est, assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers.

Le 6 novembre 2004, l’aviation gouvernementale ivoirienne effectue un raid aérien sur la position française de Bouaké. 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français (2e régiment d’infanterie de marine, régiment d’infanterie-chars de marine, 515e régiment du train) sont à déplorer. Les forces françaises ripostent, quinze minutes après l’attaque, en neutralisant, sans les détruire, l’ensemble des forces aériennes ivoiriennes présentes sur la base de Yamoussoukro.

Selon les autorités françaises, soutenues par une résolution des Nations Unies, cette interposition aurait permis d’éviter une guerre civile et de nombreux massacres.

Depuis mars 2008, les structures ont changé, le bataillon logistique et le GTIA43 ont été dissous et l’ensemble des fonctions logistiques et du soutien sont assurés par la base de soutien à vocation interarmées stationnée à Port-Bouët.

L’opération Licorne a impliqué plus de 5 000 hommes et femmes au plus fort de la crise en novembre 2004. Les troupes françaises ont été ramenées à 2 400 militaires depuis août 2007, puis à 1 800 hommes à partir de mars 2008.

Le 31 juillet 2008, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé de six mois, les mandats de l’ONUCI et de l’opération Licorne dont le nombre de militaires a été ramené à 900. Prolongés jusqu’au 31 janvier 2009, ils devaient sécuriser l’élection présidentielle qui devait alors se tenir le 30 novembre 2008.

Au mois de février 2011, la Force Licorne, renforcée, passe à 1 100 hommes et est redéployée dans le but de protéger les ressortissants français, d’apporter un soutien à l’ONUCI et de détruire les armes lourdes des forces pro-Gbagbo utilisées contre des civils. Depuis le 2 avril, des éléments de commandement et trois compagnies, – 2e REP, RMT et 3e RPIMa – ont été projetées afin de renforcer les effectifs de la Force Licorne. Il y a désormais 1 650 militaires français à Abidjan.

En avril 2011, suite à la résolution 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU réaffirme son ferme attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Côte d’Ivoire, et rappelle l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale et accueille avec satisfaction la résolution A/HRC/16/25, adoptée par le Conseil des droits de l’homme le 25 mars 2011, notamment la décision de dépêcher une commission d’enquête internationale indépendante chargée d’enquêter sur les faits et circonstances entourant les allégations de graves violations des droits de l’homme perpétrées en Côte d’Ivoire à la suite de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010,

Le 4 avril 2011, les soldats de l’ONUCI et les militaires français de la Force Licorne ont commencé à bombarder les pièces d’artillerie des troupes loyales à Laurent Gbagbo ainsi que certains lieux tels que la RTI. L’ONUCI et la France ont justifié leur intervention en s’appuyant sur la résolution 1975, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 30 mars 2011, qui donnait mandat à l’ONUCI d’utiliser « tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de la tâche qui lui incombe de protéger les civils (…) y compris pour empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre la population civile5 ».

Le 11 avril 2011, les FRCI avec l’appui de l’ONUCI et de la Force Licorne ont arrêté Laurent Gbagbo.

Amnesty International, dans son rapport -AFR 31/002/2011, Amnesty International, mai 2011- signale que «les forces internationales (à la fois les soldats français de la Force Licorne et les forces de maintien de la paix de l’ONUCI) ont joué un rôle clé en Côte d’Ivoire depuis leur intervention dans cette crise.» Ajoutant que «la légitimité de la présence de ces forces de maintien de la paix a été remise en cause (…) en novembre 2004 et en janvier 2006» et que par ailleurs ces «forces internationales ont fait usage de la force létale en novembre 2004 et en janvier 2006.»

De nombreuses zones d’ombre entourent cette intervention en Côte d’Ivoire.

Il est important de savoir pourquoi et comment la force Licorne est intervenue, son rôle dans l’avancée des « forces républicaines » vers Abidjan et pourquoi elle n’a pas protégé les populations civiles dans le nord de la Côte Ivoire et si des éléments des troupes françaises étaient à proximité de Duékoué.

Par ailleurs, il est impératif de connaître le nombre de victimes imputables aux troupes françaises lors des bombardements visant à protéger les civils ivoiriens.

Mais il est aussi important d’avoir une information sur le rôle des forces françaises dans la capture de M. Gbagbo et de son épouse et où étaient ces troupes lors des exactions commises par les forces républicaines à Abidjan après la capture de M. Gbagbo.

Cette commission d’enquête doit étudier toutes les informations disponibles afin de déterminer les éventuelles responsabilités respectives de l’armée française et de l’ONUCI

Il est aujourd’hui plus que nécessaire qu’il soit mis fin à l’opération Licorne au profit d’un renforcement de l’ONUCI, pour la réconciliation des Ivoiriens et non pour assurer la victoire d’un camp sur l’autre, ce qui serait lourd de menaces pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Si des initiatives d’apaisement doivent être privilégiées, elles ne peuvent se faire que dans le respect de la lutte contre l’impunité qui seule permettrait à la Côte d’Ivoire de ne pas plonger dans la violence et du droit international -qui précise que les personnes commettant certaines violations graves du droit international relatif aux droits humains peuvent être tenues pénalement responsables- et du droit international humanitaire -a Côte d’Ivoire est partie aux quatre Conventions de Genève de 1949 et à leurs deux Protocoles additionnels de 1977. Beaucoup de règles spécifiques figurant dans ces traités sont contraignantes pour toutes les parties à un conflit, y compris les groupes armés. Les violations de nombre de ces règles peuvent constituer des crimes de guerre. L’une des règles fondamentales du droit international humanitaire est que les parties à un conflit « doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants », et en particulier que « les attaques ne peuvent être dirigées que contre des combattants » et « ne doivent pas être dirigées contre des civils».

Tel est le sens de la proposition de résolution visant à créer une commission d’enquête sur le rôle de la Force Licorne en Côte d’ivoire que nous vous proposons d’adopter.

 

PROPOSITION DE RESOLUTION

Article unique

En vertu de l’application des articles 140 et suivants du Règlement de l’Assemblée nationale, il est créé une commission d’enquête de trente membres visant à identifier et analyser le rôle de la Force Licorne en Côte d’ivoire depuis sa première installation.

Voir aussi : Rubrique Côte d’Ivoire, La France pyromane, Les soldats français pour la bonne cause ?, rubrique Afrique, rubrique Politique internationale, Le maintient de l’ordre un savoir-faire français,  La Françafrique se porte bien, Rubrique Livre, Que fait l’armée française en Afrique ?,

Festival d’Avignon. Arthur Nauzyciel dépasse l’inqualifiable réalité factuelle

Arthur Nauzyciel met en scène « Jan Karski mon nom est une fiction ». La création interpelle le rôle des alliés face au génocide des juifs.

Karski a des vertiges. Ses nuits sont blanches. Sa vie a basculé un jour de 1942, lorsqu’il est entré clandestinement dans le ghetto de Varsovie. Résistant polonais, il était chargé de fournir au gouvernement polonais en exil, un compte-rendu de la situation en Pologne. En deux mois, les Allemands ont déporté 300 000 Juifs du ghetto vers les camps de la mort. A Varsovie les 100 000 Juifs qui sont restés sur place sont livrés à eux-mêmes et à la barbarie de leurs gardiens.

« C’était une sorte d’enfer, les rues étaient sales, crasseuses, et pleines de gens squelettiques, la puanteur vous suffoquait, il régnait de la tension, de la folie dans ce lieu. Des mères allaitaient leurs bébés dans la rue, alors qu’elles n’avaient pas de seins. Les dépouilles étaient déposées, nues, à même le sol, car les familles n’avaient pas les moyens pour leur payer une sépulture… »

Les chefs de la résistance juive demandent que les alliés mènent une action pour informer le peuple allemand de ce qui se passe. Profondément choqué par ce qu’il constate sur place,  Karski n’aura de cesse de porter ce message ainsi que son témoignage personnel mais à Londres et à Washington, il se heurte à une fin de non recevoir.

Le metteur en scène Arthur Nauzyciel se saisit des faits historiques en s’appuyant sur les paroles de Karsky recueillies par Claude Lanzmann* dans son film Shoah. Il s’inspire également du livre du diplomate polonais « Story of a Secret State » publié dès 1944 et prolonge son approche par une fiction qui explore les pensées du témoin.

Karski dénonce la perte d’humanité qui signe la victoire du mensonge

Cette démarche structure la pièce en trois parties. Dans le premier acte, on retrouve un Karski hésitant face à la caméra. Dans la seconde partie les faits sont répétés et enrichis par une voix off accompagnée par une vidéo  de Miroslaw Balka qui se borne longuement sur les frontières urbaines du ghetto de Varsovie dont la surface occupait un quart de la ville. La méthode  use d’une certaine radicalité  qui trouble le confort du spectateur autant qu’elle l’imprègne de la réalité des faits. Le cœur de la pièce, arrive avec le dernier acte qui marque le retour de la théâtralité et du vrai questionnement. Ici l’inqualifiable réalité factuelle développée précédemment ne se limite pas comme lors du procès de Nuremberg à considérer les victimes juives et les bourreaux nazis. Il interroge l’abandon des juifs d’Europe par les alliés de la démocratie.

Assis dans le couloir d’un opéra, Karski, qui ne trouve plus le sommeil, dénonce la perte d’humanité qui signe la victoire du mensonge. Le témoin du massacre et aussi celui de l’inaction calculée. Les alliés ne voulaient pas accueillir les Juifs d’Europe, c’est une chance pour eux qu’Hitler ait décidé de les anéantir plutôt que de leur envoyer, dit en substance l’homme qui ne peut plus fermer les yeux. Il est seul dans l’antichambre à deux pas de lui se joue toujours le spectacle du monde.

La fiction dépasse la réalité et le propos résonne, au-delà de la Shoah, aux quatre coins de la planète.

Jean-Marie Dinh

« Jan Karski Mon nom est une fiction », Festival d’Avignon Opéra Théâtre jusqu’au 16 juillet.

Voir aussi : Rubrique Théâtre, rubrique Festival, Festival d’Avignon 2011 la force artistique, Boris Charmatz « Enfant », rubrique Israël, livre Aharon Appelfeld, Yishaï Sarid,

Le Parlement débattra mardi de l’intervention française en Libye

Le Parlement doit se prononcer mardi sur la poursuite de la participation française à l’opération militaire de l’Otan en Libye, dont l’issue reste très incertaine quatre mois après le début des frappes aériennes.

Cette consultation est rendue obligatoire par la réforme institutionnelle de 2008, qui stipule que toute opération militaire engagée par l’exécutif doit faire l’objet d’un débat assorti d’un vote si elle n’est pas terminée au bout de quatre mois.

Peu de surprises en vue, puisque UMP et PS considèrent l’opération contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi légitime dans le cadre de la résolution 1973 de l’ONU et devraient voter sa prolongation.

L’opération a débuté le 19 mars à l’initiative de Paris et Londres. Mais quatre mois plus tard, la coalition multinationale passée sous commandement de l’Otan peine à trouver une issue, notamment à se débarrasser de Kadhafi, qui continue de narguer la communauté internationale et bloque toute solution politique. «La question n’est pas de savoir s’il doit quitter le pouvoir, mais comment et quand», martèle le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Si quatre mois de frappes aériennes ont considérablement réduit le potentiel militaire libyen et permis aux insurgés de ne pas être balayés, l’absence de troupes de la coalition au sol prolonge la durée des opérations. «Les forces du colonel Kadhafi sont affaiblies. L’attrition (leur épuisement) est lente, trop lente sans doute, mais elle est régulière. Les gains du Conseil national de transition (CNT) sont réels (…) C’est pour cette raison que la coalition doit poursuivre son effort», a fait valoir le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, le 29 juin devant les députés.

Le coût en débat

L’avancée actuelle des rebelles sur Tripoli à partir des montagnes du sud montre un régime de plus en plus acculé autour de la capitale libyenne. «On voit bien que le régime de Kadhafi est à bout de souffle. Il continue à tenir grâce à quelques fidèles et à ses mercenaires, mais l’issue fait peu de doute. La situation idéale, c’est que cette affaire se termine pendant l’été», estime Axel Poniatowski (Val-d’Oise), le président UMP de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Le coût de l’opération et les conditions de l’engagement français, avec la décision d’envoyer des hélicoptères de combat et le largage en juin d’armes aux rebelles libyens, devraient être au coeur du débat à l’Assemblée puis au Sénat.

Pour le budget de l’Etat, le surcoût, selon l’amiral Guillaud, «peut être décomposé en deux parties : la première représente 100 millions d’euros et la deuxième, qui correspond au maintien en condition opérationnelle (MCO) de nos matériels, ne peut être chiffrée qu’a posteriori. On peut néanmoins l’estimer à 60 millions d’euros». Ce chiffre de 160 milliards d’euros est confirmé dans le JDD par la ministre du Budget, Valérie Pécresse. Elle estime qu’au regard du «budget de la Défense, qui est de 40 milliards d’euros» le pays «peut l’absorber».

A gauche, les députés PS soutiennent la poursuite des opérations. «Aujourd’hui», y renoncer, «serait permettre à Kadhafi de regagner le terrain perdu», estime Bernard Cazeneuve (PS) de la Commission de la Défense. Il n’entend pas moins être «très critique sur certains aspects», comme la coordination au sein de l’Otan.

Droite et gauche réclament par ailleurs une issue politique. «Nous demandons qu’on rende lisible très rapidement la suite de l’opération en créant les conditions d’une issue politique», souligne Cazeneuve. Axel Poniatowski juge, lui, «souhaitable que puisse être trouvée le plus rapidement possible une solution s’agissant de la famille Kadhafi».

AFP

Voir aussi : Rubrique Libye, rubrique Politique international

L’actualité est l’ennemi de l’information

Le retournement complet de situation dans l’affaire DSK prouve surtout une chose : l’actualité est l’ennemi de l’information.

Combien de temps les grands médias ont-ils passés sur l’affaire DSK ? Des centaines, des milliers d’heures très vraisemblablement, et bien plus de pages de magazines et de quotidiens. Pourtant, tout ce temps aurait pu servir à médiatiser bien d’autres choses, à commencer par les personnalités et les thèses jamais médiatisées, et elles sont nombreuses. Mais au lieu de cela, les médiacrates se sont acharnés sur un homme, sans attendre le verdict de la justice américaine, et traînant dans la boue son honneur et sa réputation. Ces médias sont criminels, anti-démocratiques, et lavent le cerveau de la population en répétant à l’infini des banalités et des informations qui sont souvent contredites peu de temps après. C’est un des combats que doivent mener les médias alternatifs, remettre à l’honneur la réflexion, le fond, et le respect des principes élémentaires de vérité, de présomption d’innocence, de pluralité, etc.

Cette évolution des médias est récente, et correspond à l’accélération des moyens de communication de ces 40 dernières années. Elle correspond à la baisse considérable du niveau scolaire, de la qualité de l’élite du pays, et de la santé du pays en général. Il devient urgent de déclarer son indépendance médiatique de ce système délétère, et de tout faire pour le contrer d’une part, et le contrôler d’autre part. C’est une question de vie ou de mort pour notre civilisation, ni plus, ni moins.

Pourquoi les médias sont-ils ainsi drogués à l’actualité, et pourquoi cela est-il malsain pour la population ?


Ils sont drogués à l’actualité car ils sont persuadés que l’être humain, pour être informé, doit avoir en permanence connaissance des événements qui viennent d’arriver. Or les gens les mieux informés sont ceux qui ont pris le recul nécessaire sur les événements, car ils savent que ces événements ne veulent rien dire en eux-mêmes. Voir 100 fois les avions s’écraser sur le World Trade Center n’apporte rien en terme d’information. C’est une injection d’adrénaline, qui satisfait à des pulsions de voyeur et à une recherche d’émotions et de sensationnel que nous avons tous en nous. Bref, l’actualité c’est la garantie de placer l’émotion avant la raison.

La télévision est également un outil extrêmement perfectionné pour donner aux gens ce qu’ils réclament, mais en les tirant vers le bas plutôt que vers le haut. Les pulsions primaires et les tentations arrivent en premier, du fait de nos émotions, puis il s’agit de les contenir, de les éduquer. Tous les systèmes qui visent à moraliser les sociétés humaines le disent, à leur manière. La télévision détruit cette éducation, en donnant directement et sans filtre l’accès à des pulsions souvent violentes, avec la force de l’image. Des manipulations mentales de grande ampleur ont lieu grâce à cet outil sans pour autant faire l’objet de hurlements au fascisme, bien au contraire. La société de consommation et les sommes gigantesques d’argent en jeu permettent d’affiner toujours plus ces manipulations, en faisant appel aux découvertes les plus récentes dans la psychologie, la sociologie et d’autres sciences humaines. Cela permet à un dirigeant de grande chaîne de déclarer : “Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.”

Interdire la télévision ?

A quand une loi pour décréter que la télévision est une drogue dure ? Elle l’est en effet, aussi bien pour ceux qui y passent que pour ceux qui la regardent. Ce système malsain rend donc tout le monde esclave, au lieu de rendre les gens libres. Mais la liberté ne se donne pas, elle se prend. D’où l’intérêt des livres, qui nécessitent un effort, et qui laissent une trace, tout en permettant de revenir à une phrase, un paragraphe ou un chapitre pour être sûr qu’on l’a compris, ou pour l’interpréter différemment, avec du recul. D’où l’intérêt de la radio, qui fait travailler l’imagination, et ne rend pas dépendant de l’image. D’où l’intérêt d’Internet, qui permet de produire aussi de l’information, d’approfondir via les liens hypertextes, et qui permet aussi et surtout de figer l’image et le temps, de les maîtriser bien mieux qu’avec la télévision, qui donne des rendez-vous fixes, et qui vous fixe sur votre canapé, la bouche ouverte et les neurones fermés.

L’actualité n’est pas la réalité
L’actualité est un déferlement de “faits divers qui font diversion” (Bourdieu), dont le traitement permanent reste toujours a la surface des choses, qui encourage la dictature de l’instant et empêche toute réflexion, toute mise en contexte, et tout recul. L’information nécessite du temps pour trier le bon grain de l’ivraie, elle nécessite plusieurs interprétations possibles. Les informations importantes sont peu nombreuses mais noyées dans le flot d’infos secondaires voire inutiles, d’ailleurs les sujets souvent les plus importants ne sont jamais dans l’actualité. L’imposture médiatique actuelle consiste à faire croire que l’actualité est la réalité, alors qu’elle n’en est qu’une infime partie, souvent déformée d’ailleurs. Il convient évidemment de parler d’actualité, mais sans jamais qu’elle domine l’information, à savoir le recul sur l’actualité, et sa mise en contexte avec le passé, qui est documenté et qui représente les bases d’un raisonnement humain. A se complaire dans l’actualité, on en revient au stade bestial, avec toutes les conséquences possibles.

Faites le test si vous en avez l’occasion : ne regardez plus la télévision pendant quelques semaines, ou quelques mois, et informez-vous uniquement par Internet, à condition de ne pas consulter  France Info, et autres chaînes d’informations continues. Vous découvrirez l’immense plaisir d’être à nouveau informé, car vous pourrez penser par vous-mêmes, découvrir des informations dont les médias ne parlent pas, ou peu, ou mal, et vous redeviendrez un citoyen digne de ce nom.

Conclusion
Une démocratie moderne est une démocratie dans laquelle les médias ne sont pas focalisés sur l’actualité, qu’elle soit sportive, économique ou sociale. Les citoyens doivent être en mesure de faire les bons choix, et pour cela les débats doivent être libres, les alternatives claires, et le recul doit toujours prévaloir sur l’immédiateté. Par ailleurs, et cela fera l’objet d’un autre article, les sujets doivent prévaloir sur les personnes, car la “peoplisation” à laquelle on assiste depuis plusieurs décennies, et qui est due en grande partie à la domination de la télévision, est inversement proportionnelle à la démocratie d’un pays. En Suisse, par exemple, les médias ont pour priorité de parler des sujets politiques, et non des personnalités, il faut dire que la démocratie directe impose de parler des sujets plutôt que des hommes politiques. Les personnalités les plus connues, notamment des journalistes et des animateurs, ont effectué un coup d’Etat en accédant aux manettes des grands médias qui déterminent ce qui existe, et ce qui n’existe pas. Il est temps de s’occuper d’eux.

Enquête & Débat

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