Jugeant qu’il y avait urgence à reprendre l’offensive, lors de son 17e congrès, la LCR a engagé le processus de dissolution du parti et la création du Nouveau parti Anticapitaliste (NPA). L’idée de « faire du neuf à gauche » repose sur un constat et plusieurs nécessités. Il s’agit de s’opposer collectivement à l’entité capitaliste qui organise et régit le modèle de la société. Et en ce sens, de proposer la plus large perspective d’engagements aux citoyens qui en font les frais. Le mouvement entend également rompre avec son image de « parti d’extrême gauche bloqué dans ses doctrines » et de renouer ainsi avec une nouvelle génération. Le troisième grand défi annoncé est de venir disputer l’hégémonie du PS. Volonté plus tactique qui ouvre sur l’épineuse question des alliances.
La situation départementale
« En construisant ce nouveau parti, avec ceux qui nous ont rejoint, nous nous dotons d’un outil plus adapté pour faire face à la politique de la droite, indique l’enseignante Martine Granier, on sent bien au sein du processus constituant auquel nous sommes associés l’idée d’une disponibilité à l’action. Les lignes bougent. »
La mobilisation pour la création du NPA s’est poursuivie dans le sillage des listes antilibérales présentes aux dernières élections municipales. Six comités d’initiative pour un NPA se sont constituées dans le département. « A l’heure qu’il est 175 personnes ont signé l’appel pour la construction du nouveau parti, commente un ancien militant de la LCR, c’est un résultat très encourageant puisque les 2/3 sont des nouveaux venus. » Si beaucoup de choses sont en débat, notamment le statut et le programme du futur parti, les membres signataires qui travaillent en commission rejettent à l’unanimité les atermoiements ou les reniements des forces de la gauche traditionnelle, notamment du PS.
« Nous ne voterons pas le budget en l’état. Nous souhaitons renforcer le lien avec les luttes sociales et celles des salariés. A ce niveau le rapport de force exige des meeting communs de toute la gauche. » souligne le conseiller municipal montpelliérain Francis Viguié. La question des alliances dépend des futurs congrès du PS et du PC. Elle reste pour l’heure subordonnée aux luttes sociales comme la manifestation du 17 juin pour la défense des retraites et des 35 heures.
L’impact des nouvelles recrues
« C’est très motivant de participer à la construction d’un parti en remettant tout à plat et d’être active par rapport à ce qui se passe » confie une jeune fille d’une vingtaine d’année. « Je cherchais une réponse politique au capitalisme financier, indique un retraité du secteur bancaire, j’étais loin de la LCR. J’ai été surpris de la profondeur du questionnement. Nous avons par exemple débattu des moyens à trouver pour sauvegarder les valeurs humaines et permettre à l’économie de tourner. » L’organisation de la convergence des réseaux d’initiative locale vers la constitution d’un nouveau parti vise la constitution d’un espace à gauche du parti socialiste. Il semble un peu tôt de vouloir mesurer l’impact idéologique des nouveaux signataires sur le nouveau parti. Comme il est difficile de s’avancer sur le futur périmètre et les composantes de ce nouvel espace, que de nombreux citoyens appellent de leurs vœux.
Tous les feux sont au vert pour les transports publics de l’Agglo qui propulse ses investissements en annonçant la création de la ligne 4 du tramway sur un tronçon de 4 à 6 kms. Celle-ci, dont le tracé est à l’étude, devrait rallier la gare St Roch au stade Yves du manoir via le quartier Figuerolles, la Chamberte et Montpellier village. « Nous allons tenter de la construire en même temps que la ligne 3 avec un objectif d’ouverture en 2012 » a annoncé hier le président de l’Agglo sans s’attarder sur le coût et le plan de financement actuellement en discussion. La bonne santé financière de la collectivité qui bénéficie d’un taux d’épargne proche de 20% et d’une capacité de désendettement inférieure à 9 ans, permet d’envisager l’avenir sereinement. « Nos bons ratios financiers permettent l’accès aux crédits de la banque européenne pour le financement de la ligne 4 », souligne le directeur général des services François Delacroix.
Avec 255 000 voyageurs jour sur l’ensemble du réseau de transport, les chiffres de Montpellier indiquent une progression de 15% depuis le début de l’année alors que les chiffres nationaux enregistrent, pour 2006, une augmentation de 4%. La montée en puissance du tram s’avère significative, avec une fréquentation moyenne de 120 000 passagers pour la ligne 1 et 47 000 pour la ligne 2, le réseau de bus assurant pour sa part la prise en charge de 88 000 passagers jour.
La communauté d’agglomération de Montpellier entend renforcer la capacité de la ligne 15 (Pierre de Coubertin-Gare St-Roch) qui patine aux heures de pointe ainsi que celle de la ligne 14 (Léon-Blum – La Pompignane) afin de mieux desservir les établissements scolaires Joffre et Mermoz. Côté amplitude horaire, la prolongation des lignes 1 et 2 du tramway les vendredis et samedis jusqu’à 2h du matin est jugée avec satisfaction par les gestionnaires du service public qui ont mis à l’étude un tramway qui circulerait 24/24. Montpellier by night c’est pour demain !
Livre politique. La sagesse de la démesure, le portrait de G. Frêche par un de ses proches. François Delacroix donne un visage au pouvoir dans la région. Le Directeur de cabinet de Georges Frêche depuis dix-huit ans,sort de sa réserve en signant un livre sur l’indomptable président de la région Languedoc-Roussillon. L’auteur revient sur les grands épisodes relatifs aux 25 dernières années de carrière de son patron. L’usage de l’oxymore qui tient lieu de titre répond au double besoin d’attirer l’attention du lecteur et de décrire une personnalité hors norme. On ne s’étonnera guère de l’absence de recul de l’actuel directeur de cabinet sur la politique conduite, comme sur l’impact de ses conséquences. Sous l’emprise du pouvoir charismatique, l’auteur assume en toute conscience le paradoxe d’écrire sur un élu en exercice en se situant d’emblée en partisan inconditionnel d’une action qu’il souhaite durable.
Au fil des pages, il n’a de cesse d’évoquer le caractère visionnaire de G. Frêche et l’étroitesse d’esprit de ses adversaires avec un dévouement quasi religieux. Belle image d’Epinal que celle de l’abnégation indispensable des proches collaborateurs dans notre système politique. La fidélité sans faille se drape toujours de valeurs morales dans un contexte où ne survivent pourtant que les grands fauves. Est-ce un hasard si l’auteur dresse le plan de son livre en référence au chef-d’œuvre de Machiavel ? « Le Prince est l’ouvrage de référence de l’action de G Frêche. »
Outre le rappel des grands moments de la politique locale et le décryptage des alliances conjoncturelles, l’intérêt du livre provient avant tout de l’honnêteté avec laquelle François Delacroix aborde la notion de pouvoir. Exposée dans sa nudité, cette froide et cruelle disposition éclaire sur la manière de gouverner de son mentor. Véritable roi sans couronne, Frêche a développé Montpellier sur le modèle de la Florence des Médicis en alliant finance, intelligence, culture et commerce, nous rappelle François Delacroix : « On peut se demander si G. Frêche ne se considère pas comme une réincarnation de Laurent le Magnifique (… ) Ils ont en commun cette qualité rare d’anticiper le devenir de leur ville, ils savent maîtriser la communication vis-à-vis de leurs citoyens, en possédant le goût de l’intrigue, du conflit et du rapport de force. La seule différence, regrette l’auteur, c’est que G. Frêche n’est malheureusement pas assez florentin pour réussir à tous les coups, et pour concrétiser sa capacité à anticiper par une carrière nationale à sa dimension. » Ce regret et seul reproche formulé par François Delacroix est loin d’être anodin. Il marque les limites d’un homme politique singulier qui a su faire sien le traité de Machiavel pour conquérir et conserver le pouvoir par la force, tout en refusant les contraintes du contrôle et de la limitation imposées par une carrière nationale.
Le quatrième chapitre du livre évoque trop brièvement la question de la succession du « roi Georges » qui refuse toute idée de transmission. « A ses yeux, un siège, une mairie, une circonscription cela doit être gagné de haute lutte… » Cette perception renvoie à l’image du guerrier qui entend périr sur le champ de bataille. Et découle plus d’une captation personnelle du pouvoir que de l’intérêt général, plus de démesure donc, que de sagesse. Car le pouvoir issu des urnes, ne saurait être considéré comme une propriété par celui qui l’exerce. La réalité intégrale du pouvoir est aussi sa fin.
Jean-Marie Dinh
Georges Frêche la sagesse de la démesure édition Alter ego
La ville de Montpellier est-elle prête pour le grand bond ?
L’inauguration de la Maison de Montpellier au cœur de Chengdu le 16 mai 2006, marque le 25e anniversaire du jumelage entre Montpellier et Chengdu. Coïncidence, cette date correspond aussi au quarantième anniversaire de la révolution culturelle. L’union durable entre les deux villes fut initiée par Georges Frêche en 1981, cinq ans après le décès de Mao. Le maire de Montpellier de l’époque n’a d’ailleurs jamais caché sa fascination pour la puissance politique chinoise dont une des caractéristiques réside dans son utopie, pour le meilleur comme pour le pire. Un quart de siècle plus tard, l’ouverture promulguée par Deng Xiaoping (natif du Sichuan) produit ses fruits et le temps de l’apprivoisement mutuel, entre Montpellier et Chengdu a fait son chemin.
La nouvelle impulsion que tente de donner Hélène Mandroux à cette collaboration s’inscrit dans une nouvelle Chine. Une Chine où le discours idéologique définit toujours le PCC comme le parti dirigeant qui construit le socialisme, mais où l’économie évolue largement en dehors du plan et s’ouvre au monde. Une Chine où les élites politiques chinoises se sont fortement étendues aux élites locales. Au-delà du mythe, les réformes juridiques et institutionnelles, comme le lien d’amitié dont bénéficie Montpellier méritent assurément l’attention du nouveau maire. A l’issue de son troisième séjour à Chengdu, Hélène Mandroux s’est vue confirmer que les portes lui étaient ouvertes. Outre les effets directs sur le plan du développement économique et culturel, l’invention de nouvelles formes de coopération décentralisée participe à la construction d’un nouveau monde. L’organisation de l’échange à différents niveaux est aussi une façon d’échapper à l’intégrisme du marché.
Un dimanche de mai à Chengdu
Conduite par Hélène Mandroux, la délégation montpelliéraine va de surprise en surprise. Vingt-cinq ans après la signature en 1981 du jumelage entre Montpellier et Chengdu, une première nationale en matière de coopération décentralisée franco-chinoise, la lumineuse illusion de Georges Frêche en 1981 est aujourd’hui une réalité. A l’instar du développement local, les Chinois convient leurs homologues à passer à une vitesse supérieure, tandis que les montpelliérains souhaitent maintenir une approche raisonnable pour être à portée des réalisations
Montpellier a une carte à jouer dans le Sichuan. Quarante-huit heures après avoir foulé le sol chinois, les membres de la délégation en sont fermement convaincus. Après un long round d’observation se traduisant par une collaboration ponctuée de petits pas, les échanges d’expériences entre les deux villes se sont progressivement intensifiés et s’accélèrent depuis quelques années. L’acuité de la relation s’est notamment développée en 2002 à l’occasion de la 54 ème foire internationale de Montpellier où Chengdu fut l’invité d’honneur. Ce lien d’amitié entretenu de longue date se traduit également par une augmentation notable des échanges universitaires. Le nombre d’étudiants des deux villes en situation d’immersion culturelle et linguistique est passé de la dimension symbolique à un stade significatif. Chaque année plus de 50 étudiants montpelliérains ayant une bonne connaissance de la langue rejoignent la terre du milieu pour un an afin d’approfondir leurs connaissances. Dans la réciprocité, Montpellier accueille aujourd’hui 300 étudiants Chinois. Et les accords interuniversitaires entre l’Université du Sichuan et l’université Paul Valéry se consolident ce qui devrait intensifier le flux.
Boosté par un contexte très favorable lié a l’attrait économique incontournable de la Chine et à l’ouverture internationale tout azimut, impulsée par le gouvernement chinois, le renforcement des relations s’impose comme une évidence qui n’a pas échappé au maire de Montpellier. C’est la troisième visite d’Hélène Mandroux à Chengdu depuis son accession aux commandes de la ville. Dès son premier voyage, elle a émis le vœu de renforcer les liens. Lors de sa seconde visite, elle a manifesté sa volonté d’ouvrir une antenne sur place, un souhait validé par le Conseil municipal en octobre dernier. Ce troisième voyage en deux ans se concrétisera par l’inauguration de la Maison de Montpellier à Chengdu mardi.
le projet a bénéficié d’une bonne couverture par la presse
Vue de Chine, la notion de vitrine s’avère avant tout un levier d’action pour la promotion du développement économique. Soutenu par le maire de Cheng Du, Ge Honglin, le projet a donné une nouvelle dimension à la collaboration. Il a notamment bénéficié d’une bonne couverture par tous les organes de la presse locale. Ainsi les trois millions d’habitants de la capitale du Sichuan, province de 80 millions d’âmes, ont pu être informé de la visite de la délégation montpelliéraine bien avant son arrivée. La presse chinoise a largement relayé l’événement. Elle a notamment souligné l’importance et la diversité de la délégation montpelliéraine composée d’une trentaine de personnes. Les secteurs représentés, à travers les membres de la délégation, pharmacie, recherche, universités, tourisme, congrès, parc expositions, médecine, hospitalisation, vin, environnement, urbanisme, voirie, sont autant de pistes que les chinois entendent explorer avec pragmatisme. Samedi, l’accueil de la délégation par la ville de Changedu a été marqué par la présence du premier secrétaire général adjoint du district, Li Chun Cheng, qui a affirmé pour la première fois son soutien au partenariat engagé. Une marche semble donc avoir été franchi dans la hiérarchie à travers la présence de ce dignitaire qui préside aux destinés des sept districts de Chengdu. Un territoire de 10 millions d’habitants qui affiche un taux de croissance de 11%.
Un territoire de 10 M d’habitants qui affiche un taux de croissance de 11%.
Dimanche, la délégation montpelliéraine s’est rendue à Qionlai, ville historique de 2 300 ans qui fut en son temps la porte de départ de la route de la soie. La délégation française a profité d’une impressionnante reconstruction historique donnée en son honneur. Signe d’hospitalité et de respect, le maire a reçu les clés de la ville à l’issue d’une cérémonie en costume retraçant la tradition d’accueil des commerçants d’antan devant une population massée en nombre aux portes de la vieille ville. C’est la première fois que Qionlai reçoit une délégation française. Dans l’après-midi un partenariat a été initié entre Montpellier et le district de Qionlai, berceau de la pharmacie traditionnelle chinoise qui enregistre un fort taux de développement.
Ces deux premières journée vont se poursuivre par deux journées en groupe de travail associant les professionnels français et chinois pour approfondir les pistes d’un partenariat que chacun espère fructueux. Les premiers échanges avec les autorités démontrent une réelle détermination à faire bondir l’amitié dans le concret. Une chance à saisir sur un marché très disputé qui pose néanmoins un problème d’échelle. Avec la force que possède le réel chinois et sa capacité de développement en un temps record, il importe de saisir les bonnes perches sans tarder, et de savoir mutualiser les moyens.
Sichuan Province pilote de l’ouverture économique
Aux portes du Tibet, la capitale du Sichuan est une ville agréable. Les Chinois disent qu’il fait bon y vivre. La cité a pourtant connu une extraordinaire mutation au cours des 15 dernières passant d’une architecture traditionnelle à une mégapole où les tours continuent de monter à une vitesse impressionnante. Depuis la nuit des temps, les quatre fleuves nés des plus hauts sommets du globe viennent creuser et fertiliser le Sichuan, province de 80 millions d’habitants réputée pour sa civilisation et ses soieries.
les tours continuent de monter
Dès les années 70, la politique de développement économique a été expérimentée autours de Chengdu, sous l’impulsion d’un de ses illustres enfants Deng Xioping. C’est dans cette province que le successeur du grand timonier a testé sa formule avant de l’appliquer à l’ensemble du pays.
Il a commencé par relancer l’agriculture, puis à industrialiser les campagnes pour assurer un développement efficace reposant sur les possibilités locales. Après la mort de Deng en 1997, Jiang Zemin s’attellera à intensifier l’ouverture en s’appuyant sur trois pierres angulaires. Celles du développement, du parti et du nationalisme.
Le résultat se mesure encore bien à Chengdu quelque peu excentré par rapport aux grandes mégapoles de la côte Est. Ici aussi le triomphe économique bascule dans la société des campagnes vers la ville. « On construit deux hôtels et un palais des congrès trois fois comme le Corum de Montpellier en 8 mois », s’émerveille Eric Berard, le directeur de la SERM. Mais les problèmes liés à la rapidité des changements préoccupent les responsables chinois du développement urbain qui ont sollicité des conseils sur la gestion équilibrée de la population. « La question de l’assainissement est particulièrement aiguë, témoigne l’adjoint au maire Michel Passet, les nappes phréatiques sont polluées pour 200 ans. » Sur ce terrain aussi, les partenaires doivent trouver de l’audace. »
L’ouverture d’un local sur place est un critère déterminant.
La délégation montpelliéraine qui s’est rendue à Chengdu la semaine dernière initie une nouvelle étape dans la collaboration entre les deux villes. L’ouverture d’un local sur place pour favoriser les rencontres s’avère un critère déterminant. A l’issue d’une visite officielle de quatre jours les feux sont au vert pour une intensification des échanges. Les Montpelliérains entendent approfondir les projets débattus pour passer au stade des réalisations.
De retour de Chengdu, capitale de la province du sud ouest de la Chine, Hélène Mandroux affirme sa satisfaction : « Nous avons bien travaillé. Il faut maintenant faire vivre la Maison de Montpellier à Chengdu. ». Le Maire s’est muée durant quatre jours, en ambassadrice aguerrie magnant le compliment avec dextérité pour présenter les attraits de la 8 éme ville de France. « Les tailles de nos collectivités sont différentes mais l’exigence de qualité est la même, a-t-elle fait passer au premier secrétaire général adjoint de la province.
Dans le district de Qionglai
Dans le même temps, la délégation œuvrait à préserver l’harmonie dans un tourbillon de propositions pour traduire le rapprochement en termes de projets concrets. Le passage de la délégation dans le district de Qionglai a permis de mesurer l’intérêt du patrimoine naturel de cette région qui abrite à elle seule, la moitié de la population mondiale de pandas. Les autorités chinoises locales ont sollicité leurs homologues pour favoriser le développement du tourisme. Un point que l’office du tourisme de Montpellier devrait pouvoir satisfaire sans difficulté en diffusant des informations sur cette destination. Par ailleurs, la Foire de Montpellier, représentée par François Barbance et Alain Formentin, agira de concert en réservant une place privilégiée, aux attraits économiques et touristiques de Chengdu et de ses alentours. De son coté, Chengdu s’engage à valoriser la destination montpelliéraine dans tous les salons où elle est représentée.
Secteur viticole
L’échange commercial entre les deux villes jumelles concerne également l’exportation de vins régionaux. Alors que les importations de vin paraissent saturées sur les zones urbaines de la côte est, le Sichuan, offre encore des opportunités. « Il faut s’adapter. Quand on sait que 80% des importations de vin en Chine correspondent à du vrac, Il est peu réaliste de mettre en marché des bouteilles, explique Pierre de Colbert, président des Grès de Montpellier : Les Chinois sont demandeurs en terme de conseils et de formation. Ils ont aussi évoqué la construction d’une usine d’embouteillage. Le Sichuan est peu propice à la culture de vigne. C’est un atout à saisir pour l’implantation des opérateurs français. »
Secteur médical
Mais c’est sans doute dans le domaine médical bien représenté, que l’échange à été le plus fructueux. La présence des doyens de la faculté de médecine et de pharmacie, du directeur du CHU Alain Manville, et de l’entreprise Sanofi a permis de nourrir le pôle de réflexion sur les projets envisageables. Sur plus de vingt pistes envisagées lors des séances de travail, trois projets restent d’actualité. Et l’axe d’échange semble tracé. La médecine chinoise, plurimillénaire dont Chengdu est un des berceaux intéresse le pôle médical de Montpellier. C’est une des conclusions qui ressort des ateliers de travail tenus en Chine la semaine dernière. En Europe, Montpellier est connue pour sa vocation médicale précoce. Par ailleurs, le fait que la ville soit aujourd’hui, conduite par un médecin, n’a pas échappé au corps médical chinois. Ainsi, la création d’un diplôme universitaire de médecine chinoise sur Montpellier devrait voir le jour dès la rentrée 2007. « La médecine chinoise dispose d’une approche totalement différente de la notre, explique Alain Terol, doyen de la faculté de pharmacie, nous prenons en compte les effets alors que les Chinois s’attaquent aux causes. » A moyen terme, le directeur du CHU, Alain Manville est disposé à ouvrir le premier service français de médecine chinoise traditionnel. Les Chinois sont aussi demandeur de formation dans différentes spécialités. « Nous avons envisagé la possibilité de retransmettre par satellite des intervention en chirurgie de la main », confirme Jacques Touchon. Chengdu a aussi demandé une collaboration montpelliéraine pour la création d’un centre de fécondation in vitro et d’une unité de diagnostic pré-ambulatoire. Ce dossier qui fait appel à des techniques de pointes, est pour l’heure «à étudier ». Il en va de même pour la déclaration d’intention qui devait conclure l’intensification des échanges entre les deux villes jumelées. Un accord, qui sied en apparence parfaitement aux autorités chinoises, a été trouvé pour se donner le temps d’approfondir.
Jing hong Liu dirige la Maison
Dénichée par le délégué aux relations internationales, Bernard Fabre, cheville ouvrière du jumelage, Jing hong Liu a effectué un stage de deux ans à la Maison des relations internationales de Montpellier. C’est la nouvelle responsable de la Maison de Montpellier à Chengdu. Elle aura notamment pour mission de promouvoir la ville et sa région à travers la présentation et la commercialisation de produits et l’organisation de manifestations thématiques. Elle œuvrera également à partir de l’antenne montpelliéraine pour faciliter les rencontres en vue d’éventuels partenariats et pour promouvoir le développement économique de Montpellier ainsi que ses richesses culturelles. Une mission qui ne paraît pas hors de la portée de Jing hong Liu. Tombée en amour pour la France après avoir lu Notre Dame de Paris de Victor Hugo. Mais au-delà du coté fleur bleue, la jeune femme a ses entrées dans les réseaux du pouvoir local. La rémunération de son poste est partagée entre Montpellier et Chengdu.
Soutien du consul général
Jacques Dumasy
Dans le cadre de l’année de la France en Chine, Chengdu a reçu Jacques Chirac en octobre 2004. C’est à l’issue de cette visite que le président a donné suite à la volonté du Président Hu Jintao d’amplifier le développement des relations franco-chinoises notamment de l’ouest de la Chine. Ainsi, depuis octobre 2005 un consulat français à ouvert ses portes dans la capitale du Sichuan. La circonscription consulaire couvre une zone de 200 millions d’habitants qui comprend le Sichuan, le Yunnan, le Guizhou et la Municipalité autonome de Chongqing. « Le ministère des finances et le ministère des affaires étrangères se sont entendus pour soutenir les entrepreneurs français dans la région, plaisante le consul général Jacques Dumasy, une série d’entreprises comme Alstom, Lafarge, Groupama, BNP Paris Bas, Carrefour, Auchan… étaient déjà présentes sur place ». »>La création du consulat et de l’Alliance française où 500 Chinois apprennent déjà notre langue, vise à développer une nouvelle vague d’implantation et à réduire le déficit de notre balance commerciale. Dans ce contexte les instances consulaires se déclarent prêtes au croisement d’intérêts avec Montpellier, pour être un pôle d’entraînement auprès des opérateurs français. « Les coûts de production sont plus intéressant ici, confirme le consul général, les fonds immobiliers et la main d’œuvre qualifiée sont deux fois moins élevés que dans l’est du pays et les démarches sont facilitées par les autorités locales. » Quelle place réserver à la coopération décentralisée et à la Maison de Montpellier ? « Montpellier bénéficie d’une antériorité et nous ne sommes pas de trop, compte tenu de l’ampleur de la tâche », assure Jacques Dumasy.
L’approche chinoise s’est mesurée en partie à l’aune du contenu du protocole pour affirmer la volonté de collaboration. Elle s’est aussi traduite par la volonté chinoise de montrer les besoins sur le terrain. Montpellier a visiblement une carte à jouer mais la partie n’est pas gagnée
De la rencontre et du voyage naissent les interrogations. A première vue, les besoins chinois paraissent sans commune mesure avec ce que nous connaissons. « Cette fois on mord dans le sujet, confie Louis Pouget, adjoint au maire délégué à la voirie, Nous sommes limités du fait que nous ne passons pas par les mêmes dispositions pour arriver à un résultat analogue. » C’est le défi que Montpellier doit relever si elle veut franchir une étape avec ses collaborateurs chinois. En d’autres termes, comment intégrer et inscrire un partenariat dans une dimension où l’échange paraît peu réalisable et plein de malentendus.
La compréhension de la différence apparaît comme une nécessité pour se retrouver sur des valeurs partagées. L’existence des différences culturelles pousse à inventer de nouveaux savoir-faire pour impliquer l’autre dans la relation mais ne saurait pour autant, masquer notre commune humanité. Une ville comme Chengdu offre bien des possibilités ; encore faut-il pouvoir évaluer les offres et les demandes émises par les autorités chinoises. Comment faire le tri dans une telle profusion ?
Jean-François Vergnaud
« L’organisation chinoise est pyramidale et il y a des petites pyramides dans la grande pyramide, explique le sinologue Jean-François Vergnaud, l’Etat central préside à la destinée des grands investissements mais il faut saisir les formes de l’autonomie locale qui sont loin d’être négligeables. » La montagne est haute l’empereur est loin, rappelle un proverbe chinois. Le cheminement vers la connaissance réciproque implique aussi de connaître les capacités des partenaires. Aujourd’hui, la nouvelle génération au pouvoir en Chine est formée dans les meilleures universités et les Chinois disposent d’une force d’investissement à la hauteur de leurs ambitions. « La langue de bois est plutôt française, parce que nous n’avons pas les moyens de notre politique», constate un observateur averti.
Malgré la différence d’échelle, Montpellier bénéficie d’une amitié entretenue depuis 25 ans. La relation de confiance fait sens pour les décideurs chinois. L’importance du rapport culturel ne doit pas être sous estimé et cela passe en premier lieu, par une intensification des formations linguistiques. A charge pour Montpellier de canaliser les énergies. Pour aboutir, la ville doit maintenant obtenir le soutien concret des autres collectivités, à commencer par l’Agglomération et la Région, voir les chambres consulaires. Elle doit aussi jouer un rôle d’interface avec les entreprises locales concernées, et coordonner les initiatives par secteur d’activité.
Enfin Montpellier consolidera l’échange si elle offre des clés à ses partenaires chinois sur la subtilité des processus de décisions. Il faudra également observer comment les Chinois prendront leur part de responsabilité dans la gestion de la relation. Les opérateurs le savent, il faut bien connaître les méandres de la décentralisation chinoise pour faire avancer les dossiers.L’ouverture de la Maison de Montpellier à Chengdu correspond à une nouvelle étape qui consiste à mettre l’accent sur la préparation des réseaux humains.
Délinquance en cols blancs au Petit-Bard.Un rapport épluche les graves errements des anciens syndics
Au moment où la copropriété du Petit-Bard vient d’être divisée en neuf, le volet judiciaire mettant en cause les trois syndics sur la période 1999/2001 qui s’empoussiérait sur le bureau du juge d’instruction depuis 31 mois, risque tout bonnement de passer à la trappe.
Un peu tardivement certes, le juge d’instruction Youl-Pailhes a fait entrer au dossier, le rapport d’expertise civil Trabé et celui réalisé par une enquête du SRPJ qui épluchent les graves errements des syndics et évaluent partiellement les préjudices soufferts par la copropriété du Petit Bard. Mais le juge n’envisage pas de donner suite à la plainte des copropriétaires et locataires. Le dossier Trabé révèle pourtant d’étonnantes irrégularités : honoraires prélevés indûment par les administrateurs pouvant être qualifié d’abus de confiance, travaux réalisés par des salariés de la copropriété dans les appartements privés des gestionnaires, nombreux surcoûts constatés dans les charges, comptabilité à trous, forte présomption de détournement financier… La liste des abus émanant des trois syndics qui se sont succédé entre 1999 et 2001 est édifiante. Le préjudice financier constaté sur cette période est estimé à 157 566F
Si la réalité des dépenses effectuées dans un autre intérêt que celui de la copropriété était avérée, de tels agissements seraient d’ailleurs susceptibles de recevoir une qualification pénale » note l’expert mandaté par le TGI. « Le même tribunal a déjà eu à considérer un abus de confiance commis par un des gestionnaires à l’encontre de cette copropriété mais seulement sur 51% des sommes que l’expert considère avoir été perçues indûment. La responsabilité pénale peut donc être encore recherchée » estime l’avocat Stéphane Fernandez qui a fait une demande d’actes au nom de la partie civile afin que l’enquête soit poursuivie. Le temps de la justice étant, comme l’on sait, une arme redoutable, les périodes antécédentes sont tombées sous le coup de la prescription. Le président de la chambre d’instruction de La Cour d’Appel, Georges Moitié, doit rendre maintenant une ordonnance pour dire s’il y a lieu ou non de donner suite à cette demande. S’il la rejette il ne restera plus aux plaignants qu’à deviser et se répéter la phrase de Saint-Just : « rien ne ressemble à la vertu comme un grand crime. »