Lanegan fait long feu

Mark Lanegan étoile noire du rock us. photo dr

Mark Lanegan étoile noire du rock us. photo dr

 

Concert. La meilleure veine rock de Seattle débarque. Mark Lanegan ex-complice de Kurt Cobain lundi au Rockstore.

Le chanteur de Seattle Mark Lanegan est une étoile noire du rock américain. Il a successivement été membre de The Jury un band monté avec le Kurt Cobain le chanteur guitariste de Nirvana, de Screaming Trees qui éclusait en pratiquant une douce mélodie entre psyché et hard rock. Il a partagé la destinée des métallos Queens of the Stone Age avec qui il a cartonné au Royaume-Uni.

Lanegan est de ceux qui proclamèrent la liberté en alignant des accords brouillons mais avec l’énergie (innocente) qui soulève les foules. Il peut aussi vous subjuguer avec des ballades mortelles comme One Hundred Years, Bombed ou Strange Religion. PJ Harvey, fan de toujours apparaît à plusieurs reprises sur ses albums, récemment sur le titre Come to Me du LP Bubblegum.

« A mes débuts, on disait que je chantais comme Jim Morrison et que je lui ressemblais, maintenant on dit que je chante comme Tom Waits et que je lui ressemble. Ça s’appelle vieillir» lâche l’antihéros. Ne vous y fiez pas trop pour autant, car quand la bête se réveille ça devient fulgurant.

JMDH

Lundi 24 août au Rockstore à 20h prix des places  20 euros.

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Libre de faire de l’art sans les paillettes

Sylvie  la présidente des Anartistes

Sylvie Roblin  la présidente des Anartistes

Dessin. Yaka, 1er festival de la liberté les 21/22/23 août à Monblanc. La manifestation est organisée par une assos citoyenne pour la culture en milieu rural.

La veille des élections départementales, on se souvient que le comité interministériel à la ruralité avait opportunément réuni 11 ministres sous la présidence de Manuel Valls dans une agglo de 40 000 habitant pour évoquer l’attractivité du monde rural et annoncer une batterie de mesures en faveur des territoires ruraux concernant l’accès à la santé les services publics ou le développement à l’accès au numérique et la connexion au téléphone mobile, rien en revanche sur l’accès à la culture.

Le maillage culturel du le monde rural souffre pourtant d’importantes zones d’ombres qui se sont considérablement élargies cette année, avec la réduction des dotations d’État aux communes et aux intercommunalités. Les élus concernés s’en plaignent mais en bout de course, finissent souvent par tailler dans les budget culturels. Et les citoyens sont en reste.

Sur la petite commune héraultaise de Montblanc la présidente de l’Assos’ Thau Mate les Anartistes, Sylvie Roblin, se bat pour créer un îlot culturel exigeant sur son lieu de vie, à raison d’une proposition de spectacle par semaine. « Ce type de bénévolat demande beaucoup de temps et d’implication, confit-elle, mais je pense que la culture est un droit fondamental comme l’accès à l’eau ou au logement. Un droit oublié qui figurait dans le programme du Conseil National de la Résistance. »

Ironie du sort son association organise ce week-end à Montblanc le premier festival Yaka du dessin de presse, au moment où le village fête la Libération avec le sempiternelle bal du dimanche soir. « L’association vient de poser ses valises à Montblanc, indique Sylvie Roblin, en 2014 nous avons organisé le festival Femme plurielle, à Roujan sans aucune subvention. On a dû éponger 20 000 euros de dette. Cette année nous partons une nouvelle fois sans subvention avec un budget plus modeste mais toujours beaucoup d’exigence. »

Le dessin réalisé par le dessinateur belge Soudron pour l'affiche du festival

Le dessin réalisé par le dessinateur belge Soudron pour l’affiche du festival

Les Anartistes reçoivent notamment la dessinatrice Nadia Khiari, sur la liste noire des salafistes, dont le chat Willis from Tunis est devenus un personnage de la révolution tunisienne.

« L’idée du festival est venue après les attentats de janvier. On connaissait Tignous, on a été très touché. On travaille avec le festival international du dessin de presse de L’Estaque. Le dessinateur algérien Fathy Bourayou, son fondateur sera parmi nous. Après les attentats, beaucoup de festivals de dessin de presse ont été annulé pour des causes de sécurité. C’est un peu la double peine. »

Durant le festival les artistes animeront des ateliers de dessin pour les enfants. Il y aura des expos et des concerts. Comme le disait les membres du CNR le combat citoyen pour un équilibre moral et social ne doit pas prendre fin à la Libération.

JMDH

www.les-anartistes.fr/yaka-festival/

Source : La Marseillaise  19/08/2015

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Hilight Tribe. Connecté à l’ancestral et à la modernité

«A l’étranger, on est parfois les représentants de la French Touch tout en étant citoyens du monde» Photo dr

«A l’étranger, on est parfois les représentants de la French Touch tout en étant citoyens du monde» Photo dr

Rencontre. Hilight Tribe en concert aux arènes de Frontignan dans le cadre du festival Salut Riton mercredi 12 août.

Hilight Tribe le groupe français à l’origine du Natural Tribe cartonne sur la scène internationale techno et s’allie les publics de la Spiral tribe à l’origine des free party comme ceux de la techno hardcore, le tout avec des compos 100% instrumentale. Entretien avec Ludo un des fondateurs du groupe.

Pouvez-vous retracer la genèse de votre parcours atypique ?

On a débuté à la fin des années 90. Hilight Tribe est né d’une fusion entre deux groupes de Rock. Le mien qui officiait dans le rock californien et celui de Greg qui donnait dans le rock avec des influences reggae. Nous étions en Californie qui était en plein revival des années 70. Le destin a mis sur notre chemin le producteur Jean-Marc Landau (décédé en 2012) qui avait vécu au Sri Lanka, à Bali, Goa et au Népal. On s’est retrouvé sur la même longueur d’onde. Il cherchait une nouvelle forme dans cette mouvance mais sans refaire love love love des Beatles.

En 98, il nous a réunit en haut d’une montagne des Baléares pendant 6 mois et nous a demander d’oublier tout ce qu’on avait fait avant. C’est l’acte de naissance du groupe sur une base folk, musiques du monde et électro.

Votre tournée passe par Goa, l’Israël, le Portugal qui furent des hauts lieux hippies. Comment se compose votre public actuel ?

On rassemble plusieurs mouvances du public electro, celui des rave party, de la trance, du harcore, il y a aussi beaucoup de gens qui viennent des courants de la spiral tribe, et de la house. Le rapport avec les hippies, c’est l’idée qu’on vient de la nature et qu’elle peut nous permettre de nous évader. On use de la technologie pour sa capacité à rassembler, à apporter un message pour tous. On est à la fois connecté à l’ancestral et à la modernité.

En France, le public de la contre culture et plutôt malmené c’est dernier temps, avec une multitude de festivals annulés, comme si l’on souhaitait faire le ménage pour favoriser les temples de la conso clé en main…

Ouais, nous avons vécu la magie des free party et aujourd’hui on entre dans une erre où tout est beaucoup plus encadré. C’est la globalisation. Il s’est passé un peu la même chose dans les années 70  quand les groupes comme Pink floyd ont émergé, puis sont devenus des méga produits.

Quel place concédez-vous à la machine ?

Les compos sont purement instrumentales. On utilise la machine pour produire des sonorités bizarre qui rappellent le synthé. On applique du digital sur les voix et les instruments acoustiques. On met des filtres sur les guitares des capteurs sur la batteries. C’est l’alliance de l’acoustique et du digital.

Vos influences puisées dans les musiques du monde vous permettent-elles des rencontres avec les musiciens traditionnels ?

J’ai fait plein de jam avec des musiciens du monde entier. J’ai souvenir d’une rencontre avec les joueurs de Knawa au Maroc où on a joué quasiment 24h d’affilé entrecoupées de quelques heures de sommeil. J’ai joué en Afrique de l’Ouest avec les griots de la musique mandingue qui sont d’une richesse extraordinaire, avec les Amérindiens dont les tambours apportent beaucoup de spiritualité.

On suit la voie du coeur et on garde les pieds sur terre sans tomber dans les mouvements conspirateurs New-âge qui échappent à la philosophie et à la science.

Recueilli par Jean-Marie Dinh

LP à paraître prochainement Temple of Light.

Source : La Marseillaise 11/08/2015

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Radio France. Le Domaine d’O quartier jazz du festival

Radio France. Le programmateur Pascal Rozat évoque les orientations de la programmation et l’accueil attentif d’un large public.

rozatLe volet jazz du festival de Radio France propose une riche sélection qui fait le bonheur des festivaliers tous les soirs à l’Amphithéâtre du Domaine D’O. A un peu plus de la mi-parcours Pascal Rozat, qui a pris la programmation en charge cette année, tire les premiers enseignements : « La singularité du festival , c’est ce lieu vraiment magique du Domaine d’O où les gens viennent souvent pique-niquer avant les concerts et la gratuité qui permet à un public très large de se laisser aller à la découverte, sans prendre de risque

Si l’on se fie à la fréquentation, déjà plus de 12 000 personnes depuis le début du festival, le public répond positivement à la proposition. Le jeune journaliste à Jazz Magazine connaît son affaire même si le défit d’élargir le Jazz à l’espace public ne coule pas de source.

« J’ai constitué la programmation sur la base de la qualité. Cela dit, il existe aujourd’hui beaucoup de bons musiciens et de bonnes musiques. Et on a, pour le moins, l’embarras du choix. J’ai privilégié les groupes disposant d’un bon contact avec le public. Ce qui n’a rien à voir avec le genre musical car ce rapport peut s’établir de différente manière comme on a pu le voir avec le show de la formation suisse d’Andreas Schaerer ou encore avec David Enhco Quartet dans une atmosphère beaucoup plus intime, presque pudique.» La programmation met clairement  en valeur la scène française tout en ouvrant le champ à la scène montpelliéraine avec des groupes comme,  Modern Times Quintet ou encore le Grand Ensemble Koa.

« La programmation est effectivement française avec des projets ouverts sur les autres cultures, indique Pascal Rozat comme le Gypsy Eyes, trio de Louis Winsberg qui marie avec générosité le jazz et le flamenco manouche, le jazz Vaudou de Jacques Schwarz-Bart qui puise dans les racine de Haïti ou la musique aux multiples saveurs du saxophoniste guadeloupéen Georges Troupé, Sonny qui clôturera le festival vendredi 24 juillet

Le jazz hermétique a semble-t-il vécu et les propositions purement instrumentales peinent à élargir un public de niche. A l’image de cette édition, la tendance actuelle est de proposer au public une musique qui croise les influences et sorte du format chanson habituel.

« Il y a finalement pas mal de chanteurs ou plutôt de vocalistes dans la programmation jazz de cette année,  4 sur 10 concerts: Andreas Schaerer, Celia Kameni avec le big band, la Haïtienne Moonlight Benjamin avec Jacques Schwarz-Bart, et enfin Leila Martial qui sera sur scène demain. Mais pour la plupart, notamment Andreas et Leila, ce sont des musiciens qui utilisent leur voix comme un instrument, pour aller au-delà de la simple chanson.»

De quoi éveiller notre curiosité et aller profiter de ces belles découvertes.

JMDH

Source : La Marseillaise 22/07/2015

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L’oiseau vert. Pelly met en scène un rêve de théâtre

Le monde merveilleux et parfois cruel du théâtre de Gozzi. Photo dr

Le monde merveilleux et parfois cruel du théâtre de Gozzi. Photo dr

Printemps des Comédiens. L’oiseau vert, magnifié par le travail onirique du directeur du TNT, la pièce de Carlo Gozzi s’installe pour trois jours dans l’Amphithéâtre d’O.

Laurent Pelly ouvre, comme il aime à le faire, grandes les portes de la fantaisie en signant la mise en scène de L’oiseau vert de Carlo Gozzi. Ce spectacle, créé au TNT il y a quelques mois, emporte par sa magie, sa bonne humeur, et la qualité de l’interprétation, tous les publics, des amoureux du conte aux mordus de théâtre. C’est aussi une bonne occasion de découvrir le méconnu Carlo Gozzi dont Pelly se réapproprie, avec le goût pour la machinerie qu’on lui connaît, l’univers multiforme, tout en gardant le regard mordant.

Contemporain de Goldoni avec qui il aura quelques différents sérieux, Carlo Gozzi (1720-1806) est le sixième enfant d’une famille aristocratique vénitienne endettée. Après trois ans d’armée, à son retour Dalmatie, il est reconnu pour ses pièces satiriques. Carlo Gozzi souscrit aux principes de la convivialité et aux mots d’esprit, comme à la défense de la langue pour préserver la littérature toscane des influences étrangères.

Alors que la commedia del l’arte décline, l’heure est à la recherche d’un renouveau théâtral. Tandis que l’abbé Chiari, que Molière insupporte, se pique pour la comédie larmoyante, Goldoni s’adonne au réalisme. Pour faire face à cette concurrence tenace, Gozzi imagine de porter à la scène les contes féeriques tirés de vieux recueils populaires.

La force satirique de L’Amour des Trois oranges en 1761 lui apporte le succès. Encouragé par l’effet qu’a produit sur le public l’introduction du surnaturel, Gozzi creuse le sillon avec une série de neuf fables. Quatre ans plus tard, il triomphe avec la représentation de L’oiseau vert. Pièce fantaisiste et conte philosophique qui ouvre un espace pour le théâtre dans lequel tout peut arriver.

Des pommes chantent, de l’eau danse, des jumeaux pauvres sont métamorphosés, un palais apparaît parce qu’ils ont jeté une pierre magique, des statues parlent et deviennent humaines, une femme croupit sous un évier… Et pourtant tout se tient grâce à la magie traditionnelle du théâtre auquel le metteur en scène rend un hommage formel et coloré.

On prend plaisir au texte et au jeu d’acteurs proche de l’improvisation. Cette première collaboration artistique entre le Printemps des Comédiens et le TNT Midi Pyrénées co-dirigée par Laurent Pelly nous amène un oiseau de bon augure.

JMDH

L’Oiseau vert Amphithéâtre d’O du 12 au 14 juin à 22h

Source La Marseillaise 11/06/2015

Voir aussi ;  Rubrique Théâtre, rubrique Festival Italie, Littérature italienne,