« Bruits et couleurs» une union pour chasser les idées brunes

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« L’heure est venue de redescendre dans la rue pour travailler sur les consciences. » Photo Rédouane Anfoussi

Mobilisation. A Montpellier un rassemblement festif unit associations, syndicats et partis politiques, à la gauche du PS, contre le racisme.

Le cercle s’est élargi progressivement samedi en début d’après-midi autour des artistes du Cirque Baltazar. A l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme, 200 personnes étaient réunies pour se rassemblement «Bruits et couleurs» contre le racisme, et pour l’égalité des droits. AFPS34, ATMF, DIDF, FCPE, FSU 34, Habiter enfin, LDH, Mala Kurda, MDPL, MRAP, RESF34, CFDT, SAF Montpellier, Sud Solidaires, ULCGT Montpellier, Front de Gauche, NPA, PRG, PCF Montpellier,…  les associations syndicats et partis politiques ont donné à cet appel une diversité de couleurs, de circonstance, devant l’accroissement spectaculaire des inégalités qui frappent notre pays et se concentrent comme l’on sait sur les population issues de l’immigration et étrangères.

« A la LDH, cela fait des années que nous luttons contre le racisme et toutes les formes de ségrégations avec d’autres mouvements , confie Sophie Mazas, mais on voit ressurgir dans le débat public hexagonal des choses d’un autre âge. Je pensais qu’on en avait fini avec le racisme de peau comme on l’a vu dans l’affaire Taubira. Les déclarations de Valls sur les Roms démontrent non seulement qu’il a un problème avec la politique mais aussi avec la loi car la Roumanie fait partie de l’UE. La LDH est solide sur ses  positions mais l’heure est venue de redescendre dans la rue pour travailler sur les consciences et ne pas laisser le terrain au FN.»

Les choix politiques faits à l’échelon local sont aussi d’une importance capitale pour lutter contre les inégalités. « L’extrême droite ce n’est pas seulement le FN rappelle le secrétaire général de l’ULCGT, Julien Colet, on la retrouve dans les composantes de La Manif pour Tous et différents groupuscules.  Lutter contre ce fléau c’est promouvoir une certaine conception du vivre ensemble. Ce n’est pas déployer de manière spectaculaire 190 policiers comme jeudi dernier au plan Cabanes. Pour financer les cadeaux fiscaux faits au MEDEF le gouvernement taille dans les dépenses publiques notamment dans  les effectifs de la police de proximité et veut se rattraper à bon compte en organisant des opérations coup de point qui n’ont jamais rien résolu. C’est de la «com» qui surf sur l’insécurité. Nous n’acceptons pas  la banalisation de l’état de siège ni la stigmatisation médiatique de quartiers populaires

Egalement présent, Le collectif non à l’expulsion des familles Roms s’insurge contre les expulsions de camps de Roms prévues par la préfecture « Cela va réduire à zéro le travail de scolarisation et d’intégration par l’emploi que nous menons avec les familles, sans rien régler. »

Depuis la Marche pour l’égalité minée par la récupération politique et les déceptions consécutives, le monde associatif peine à développer des mouvements organisés et massifs de combat contre le racismes, l’exclusion et les discriminations. Les acteurs présents hier ont bien conscience qu’ils doivent se retrouver pour élargir et construire.

JMDH

Source : L’Hérault du Jour 22 février 2014

Voir aussi : Rubrique Société, Citoyenneté, Mouvement sociaux, rubrique Politique Locale, Dans le Gard la société civile s’engage contre la discrimination, Politique de l’Immigration, rubrique Montpellier,

Nouvelle manifestation contre l’offensive aveugle israélienne

Associations, collectifs, syndicats et partis politiques ont défilé hier dans les grandes villes de France pour demander l’arrêt de l’opération « Plomb durci ». Et des sanctions contre le gouvernement israélien qui ignore l’appel au cessez-le-feu immédiat de l’ONU. A Montpellier, le rendez-vous donné place de la Comédie a réuni entre 4 et 5 000 personnes. Après la manifestation de samedi dernier, la mobilisation s’intensifie en nombre. Elle semble également plus déterminée pour dénoncer le viol du droit international par l’Etat d’Israël et l’attitude trop attentiste de la communauté internationale. Mais l’appel des organisateurs à « exprimer la colère calmement » a été entendu.

En scandant des slogans solidaires – « Nous sommes tous des palestiniens » – ou plus critiques  – « Israël assassin Sarkozy complice », « ONU entends-tu ? « ONU où es-tu ? » -, le cortège a rejoint la préfecture en empruntant la rue de la Loge sous le regard déconcerté des badeaux tout aux soldes. Une délégation de représentants d’associations a été reçue en préfecture où elle a remis une pétition noircie de 5 000 signatures recueillies cette semaine à Montpellier.

« Un soutien économique »

Le rassemblement était organisé à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Outre l’engagement de simples citoyens, il regroupe une quarantaine d’organisations, notamment le PCF, le PDG, la LCR, les Verts, les CUAL 34, plusieurs syndicats, le Mrap, la Ligue des droits de l’Homme, l’Union juive française pour la paix… Une diversité importante qui dépasse largement le processus d’ethnisation orchestré en faveur du pouvoir israélien.

« La paix, ce n’est pas juste la fin de la guerre, affirme le secrétaire de UL-CGT de Montpellier, Julien Colet. Cela passe également par un soutien au développement économique de Gaza qui compte 80% de chômeursLes syndicats doivent s’impliquer car on sait bien que la guerre est l’issue choisie par le capitalisme pour sortir des crises.» Portant la parole des associations de solidarité avec la Palestine, Anis Salem invite «  à faire pression sur les élus locaux, nationaux et européens pour le respect des droits du peuple palestinien. »

Trop peu d’élus

Peu d’élus pourtant dans le cortège. Ce que regrette le conseiller municipal communiste, Michel Passet, qui constate « l’absence de mobilisation de la Ville pour imposer la paix. Il serait judicieux d’engager une action solidaire afin d’atténuer la souffrance du peuple palestinien. Pourquoi ne pas envoyer une délégation en Israël et en Palestine ? Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures. Un enfant qui meurt d’un côté où de l’autre provoque une même douleur. » L’élu d’opposition LCR-Cuals Francis Viguié regrette aussi cet immobilisme. « Lors de la cérémonie des vœux, le maire a raté l’occasion de faire un signe pour dire qu’elle comprenait. L’attitude de la majorité apparaît comme un mépris qui ne peut que nourrir des suspicions sur les raisons politiques de son absence. »

L’opération « Plomb durci » est entrée dans sa troisième semaine, en dépit des appels internationaux au cessez-le-feu. L’armée israélienne a prévenu hier les habitants de Gaza que ses opérations militaires pourraient encore se renforcer.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique politique : Des bougies sous la neige, Rubrique livre : Etre juif après Gaza, Rubrique international Rapport de l’ONU sur Gaza.