EN avoir, ou pas ? En période de chômage, cette interrogation s’impose comme seule priorité touchant l’emploi. Pourtant, l’attente d’une « reprise » permettant de surmonter les ruptures sociales est désormais indissociable d’une réflexion sur le travail lui-même. Nous ne pouvons en effet seulement miser sur de nouveaux secteurs d’activités qui offriront des emplois, si possible qualifiés et non délocalisables, comme ceux promis par les nouvelles technologies. C’est notre rapport même au travail qui est en train de changer.
La phase de développement économique liée à la globalisation ne signifiait pas seulement l’intensification des échanges associée à la déréglementation et aux technologies de l’information et de la communication. Elle se traduisait aussi par une nouvelle organisation du travail transformant les rapports de force au sein des entreprises, au détriment des salariés. Visible dans la croissance des inégalités salariales, celui-ci se manifeste également à travers des pathologies du travail liées à la pénibilité des tâches mais aussi au stress, à un inconfort voire une détresse que les directions ou les ressources humaines font mine de découvrir.
La prescription des tâches, la chasse au temps mort et l’évaluation à la performance individuelle limitent la coopération informelle entre collègues sans lesquels les obstacles courants paraissent infranchissables. Le collectif de travail lui-même perd son sens quand la coopération, l’entraide, le sentiment de solidarité dans une tâche commune n’ont plus de consistance. Le grand collectif fédérateur de la révolution industrielle était disciplinaire et physiquement épuisant mais fut aussi un lieu d’invention de formes de mobilisation et de solidarités collectives. Il fonctionnait dans un contexte de promotion sociale, là où le sentiment de déclassement prédomine aujourd’hui. Signe de la désaffection du salariat, le statut d’« autoentrepreneur » a progressé au cours de l’automne, réunissant 300 000 personnes alors que le ministère du Travail tablait sur un maximum de 200 000. Les raisons de cet engouement sont multiples : à côté d’une forme de travail qui correspond sans doute à une demande ciblée, une part relève du chômage déguisé (surtout dans un contexte où l’on stigmatise les « assistés »), de la sous-traitance masquée, de l’extension anarchique de la pluriactivité…
Ce choix de l’autoentrepreneur exprime probablement moins l’affirmation, dans un pays marqué par la protection liée au statut, d’un esprit d’entreprise conquérant qu’une fuite à l’abri des formes encore rigides d’organisation ou des nouvelles pesanteurs de la performance et des hiérarchies sans perspectives de promotion interne. Aboutissement logique d’une individualisation des sorts, du nomadisme permis par les nouvelles technologies, d’une célébration du risque, de l’initiative et de la responsabilité dont les métiers artistiques ont préfiguré les effets, l’investissement en solo est dans l’air du temps mais peut aussi se révéler cruel en cas d’accident de parcours et enfermer dans l’échec.
Mais le travail ne se réduit pas à un investissement personnel dans une tâche. Il nous renvoie à ce que signifie « produire » aujourd’hui. Les impératifs écologiques imposent ici de revoir nos habitudes. On ne peut plus se contenter de considérer que notre société doit produire puis, dans un deuxième temps, redistribuer et réparer les dégâts sanitaires, sociaux ou environnementaux liés aux activités humaines. C’est au stade même de la conception et de la production que la prise en compte de la qualité environnementale et de la qualité de vie doivent intervenir. Le cas du changement climatique le montre : la réparation ex post ne suffit plus, replanter des arbres ou « piéger » le carbone ne rétablira pas l’équilibre antérieur. Même s’il est impossible de tout anticiper, les coûts de nos activités pour la santé des hommes et de la planète ne peuvent demeurer sous-estimés.
C’est pourquoi notre rapport à l’espace se transforme : le monde n’est plus « plat », c’est-à-dire indifférent à la localisation de la production. En ce sens, l’écologie dépasse largement la préoccupation du cadre de vie, elle touche à notre occupation fondamentale de l’espace et de transformation de la nature dans un système que nous découvrons toujours plus interdépendant. Comment s’organiser pour produire autrement ? Une telle question est globale et ouvre un chantier commun à ceux qui, au-delà des clivages établis, cherchent à articuler dans le travail accomplissement personnel et projets collectifs, rémunération et solidarité, amélioration du présent et souci de l’avenir.
Le Premier ministre israélien a donné son accord à la construction d’une barrière qui doit endiguer l’immigration clandestine. Plusieurs ONG s’étaient déjà inquiétées du sort réservé aux migrants africains dans la région.
La construction de nouveaux murs au Proche-Orient semble sans fin. On connaissait déjà les «barrières de sécurité» israéliennes, qui entaillent profondément la Cisjordanie et séparent l’État hébreu de la bande de Gaza. On apprenait en novembre la construction par l’Égypte d’une barrière souterraine en acier entre son territoire et l’enclave palestinienne gouvernée par le Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a approuvé dimanche la construction d’un nouveau mur, cette fois à la frontière égyptienne. «J’ai pris la décision de fermer la frontière sud d’Israël aux éléments infiltrés et aux terroristes. C’est une décision stratégique visant à préserver le caractère juif et démocratique d’Israël», a expliqué Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
Un responsable israélien, qui a requis l’anonymat, a précisé que trois barrières seront édifiées le long des 266 km de frontières entre les deux pays. L’une d’elles sera bâtie près de la ville méridionale d’Eilat, une autre à proximité de la bande de Gaza. Selon le journal israélien Haaretz, le coût du projet du ministère de la Défense, qui doit voir le jour d’ici 2012, avoisine les 280 millions d’euros. La BBCindique que l’Égypte ne devrait pas s’opposer à la construction des murs, dans la mesure où ils sont situés en territoire israélien.
«Meurtres illégaux» de migrants
Ces derniers doivent permettre de combattre l’immigration clandestine, en provenance majoritairement du Darfour. «Israël autorisera l’entrée de réfugiés en provenance de zones de conflit mais ne permettra pas que ses frontières soient utilisées pour inonder le pays de travailleurs illégaux», a ainsi déclaré Benjamin Netanyahu.
Le ministère de l’Intérieur israélien évalue à 300.000 le nombre de personnes en situation irrégulière sur son territoire. Au cours des cinq dernières années, 24.000 migrants seraient passés illégalement par la frontière méridionale, selon des chiffres cités par l’IRIN, un réseau d’information rattaché au bureau des affaires humanitaires de l’ONU.
Si Israël fustige régulièrement le manque de contrôle des autorités égyptiennes dans cette région désertique, plusieurs ONG ont critiqué le traitement qui y est réservé aux migrants africains. En septembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé au Caire de «mettre fin immédiatement aux meurtres illégaux de migrants et demandeurs d’asile».
20 morts en 2009
28 personnes auraient été tuées par les tirs des policiers égyptiens en 2008, selon Amnesty International, et une vingtaine en 2009. Ce chiffre pourrait être «beaucoup plus élevé», d’après les témoignages de migrants érythréens, indiquant que de nombreux cadavres seraient abandonnés dans le désert.
Il y a quatre mois, HRW pointait également l’attitude des forces israéliennes, qui renvoient par la force certains migrants en Égypte, sans même examiner d’éventuelles demandes d’asile. «Cela viole la législation internationale», expliquait l’ONG.
Sylvain Mouillard (Libération)
A Rafah, la survie au bout du tunnel
Reportage
Tunnel à Rafah. Photo Reuter
Les centaines de galeries qui percent la frontière égyptienne permettent l’approvisionnement des Gazaouis, tout en minant l’économie locale
On se croirait dans une petite concession minière en Afrique, camouflée par une palissade en tôle et fermée par une porte cadenassée. Au centre, une tente abrite le trou, «l’œil» comme l’appellent les creuseurs. Une poulie électrique sert à remonter la marchandise sortie du boyau de 1,5 m de large. Le puits est étayé par des planches pour éviter un éboulement de terrain, très sablonneux et humide. La mer est à quelques centaines de mètres, l’Egypte aussi.
Depuis la fin de la guerre de janvier, les tunnels, qui servent à contourner le strict blocus imposé à la bande de Gaza par Israël après la prise de pouvoir du Hamas, en juin 2007, se sont multipliés. Il n’a fallu que quelques semaines pour remettre en service ceux détruits par les bombes surpuissantes larguées par les chasseurs israéliens. Plusieurs centaines d’autres ont été creusés, au point que l’on estime leur nombre à près d’un millier. Les treize kilomètres de frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte ressemblent à une immense termitière, où les entrées de tunnels sont alignées l’une après l’autre, au su et au vu de tous. La multiplication des points d’entrée et la chasse menée par la police égyptienne, de l’autre côté, oblige les tunneliers à creuser plus loin et plus profond : jusqu’à 800 m de long et plus de 20 m de profondeur. On estime que 10 000 personnes vivent du business des tunnels.
Moutons. Mohamed et Abdallah ont les yeux injectés de sang, la parole hésitante, comme s’ils étaient ivres. Ils sont probablement sous tramadol, la drogue préférée des tunneliers, un puissant antidouleur qui les aide à supporter des conditions de travail extrêmes. Ils disent avoir respectivement 18 et 20 ans mais en font trois ou quatre de moins. C’est aussi pour leur petite taille qu’ils ont été choisis.
Le nombre de tunnels a tant explosé que les salaires ont chuté à 100 shekels (18 euros) par jour, ce qui reste appréciable à Gaza, où le chômage frappe plus de la moitié de la population. Le prix de la tonne de marchandise transportée, quelle qu’elle soit, a plongé de 8 000 dollars à moins de 500 en un an. Tout, ou presque, passe : motos, frigos, téléviseurs, fiancées palestiniennes ou moutons égyptiens, et même des voitures découpées en six ou huit morceaux et remontées à Gaza par des garages spécialisés. Il paraît qu’un tunnel permettait de passer des véhicules entiers. Rumeur invérifiable et, de toute façon, ceux qui la colportent assurent qu’Israël l’a fait bombarder.
Israël, tout en protestant auprès de l’Egypte contre cette économie souterraine, laisse faire. Sauf lorsqu’il s’agit d’armes. Dans ce cas, Tsahal, informé par des collaborateurs qui placent de discrètes puces électroniques, envoie ses avions bombarder les entrées de tunnels suspects. Mais, en dehors de ce tabou, l’économie des tunnels arrange tout le monde. Israël peut ainsi maintenir son blocus de Gaza tant que le caporal Gilad Shalit reste prisonnier du Hamas, sans pour autant provoquer de crise humanitaire qui provoquerait un tollé international. L’Egypte laisse ses officiers et les tribus bédouines du coin faire de juteuses affaires, tout en disposant d’un moyen de pression sur le Hamas. Enfin, le parti islamiste peut continuer de dire à la population qu’il est assiégé, tout en évitant de graves pénuries qui le rendraient trop impopulaires…
«Made in Egypt». Mais le système est pervers, car sa première victime est l’économie gazaouie. Il suffit de faire un tour à la supérette Al-Nour, au centre de la ville de Gaza : «70% de mes produits sont made in Egypt. La qualité laisse à désirer, soupire Achraf, le gérant, comme à regret. Seuls les laitages, les produits pour bébé et les denrées de base, comme le thé, le sucre ou le riz, viennent d’Israël.»
Même les pâtes ont été bloquées à un moment donné, pour raisons de sécurité ! «Pendant l’opération « Plomb durci », Israël a détruit 300 usines et ateliers, se plaint Amr Hamad, de la chambre de commerce de Gaza. Cette destruction se poursuit aujourd’hui via les tunnels.» Les hommes d’affaires qui tiennent désormais le haut du pavé à Gaza sont ceux qui travaillent dans l’import-export. Des grossistes qui réalisent un coup en allant acheter des stocks quasi périmés en Egypte pour les écouler pendant le ramadan. La spéculation sur le ciment est devenue un sport national. Mais l’économie productive, elle, reste en rade. Rien n’entre : ni machines-outils ni acier nécessaire à une reconstruction à grande échelle. Pendant ce temps, l’usine locale de Pepsi est en plein naufrage. Privée de produits chimiques et de gaz par Israël, elle n’arrive pas à concurrencer ses avatars égyptiens. D’ailleurs, il n’est pas rare, dans les cafés et restaurants de Gaza, de trouver du sable sur les cannettes.
«Nous sommes dans une non-économie, résume l’économiste Omar Shaaban. C’est un circuit pervers où la communauté internationale paye des gens à ne rien faire – les fonctionnaires de l’Autorité palestinienne censés ne pas obéir au Hamas – pour qu’ils dépensent tout cet argent en importations. Le lobby des tunneliers est devenu tellement fort qu’il pourrait un jour saboter la trêve pour éviter une réouverture des points de passage terrestre avec Israël.» Il suffirait de tirer quelques roquettes…
Le Hamas, pour sa part, encadre plus ou moins les tunnels : interdiction de faire travailler des enfants, interdit d’importer des armes (sauf pour le Hamas), de la drogue ou de l’alcool. Surtout, il faut livrer au mouvement islamiste une tonne de ciment par semaine et par tunnel. La taxe municipale d’ouverture d’un tunnel de 10 000 shekels a été supprimée, mais l’électricité reste payante.
Contrairement à ce qui est souvent dit, le Hamas ne taxe pas les biens importés. Le parti islamiste, moins affecté par le blocus israélien que la population, dispose de ses propres tunnels pour faire entrer des armes, et surtout de l’argent de ses généreux donateurs – en Iran ou dans le Golfe -, de préférence en euro, dont les coupures sont plus grosses et le poids plus léger.
Aigrefins. La richesse du mouvement est aussi le fruit de son quasi-monopole sur le métier de changeur de devises. Un métier en plein boom grâce aux tunnels où tout se paye en devises, les partenaires égyptiens refusant les shekels. Israël tente d’ailleurs discrètement d’affaiblir le Hamas en le privant de devises. L’économie des tunnels étant le seul investissement rentable dans la bande de Gaza, il connaît, lui aussi, ses aigrefins et ses spéculateurs. Ainsi, un certain El-Kurdi, un ancien vendeur de volailles du camp de réfugiés de Bureij, aurait réussi à lever 50 millions de dollars auprès de particuliers en les persuadant d’investir dans des tunnels en construction, leur promettant un rendement de plus de 20%. Quand la confiance s’est érodée, la bande de Gaza s’est découvert son Bernard Madoff. Depuis, il est au secret. On dit que même des cadres du Hamas s’étaient laissés convaincre…
Dans le cadre de la collaboration avec les exploitants privés, le Festival du cinéma méditerranéen transfert une partie de sa programmation dans les cinémas de la ville et labellise certains films qui restent à l’initiative des exploitants. C’est le cas du film CasaNegra du réalisateur marocain Nour-Eddine Lakhmari actuellement sur les écrans du cinéma Diagonal. Un regard sur le Casablanca d’aujourd’hui, très loin des clichés touristiques et du film de Michael Curtiz. Personnage principal du film, la ville blanche se retourne pour montrer son sombre visage à travers le destin d’Adil et Karin. Deux jeunes passablement désillusionnés qui vivent de petites combines et appellent la rupture. L’un d’eux pense avoir trouvé la solution en achetant un visa pour partir en Suède. Avec 350 000 entrées au Maroc, le film est un véritable phénomène de société. « Ce n’est pas un film social. J’ai voulu montrer le comportement humain de deux jeunes garçons qui souhaitent accéder à la liberté dans un environnement qui la leur refuse. Ce n’est pas un film politique, les gros sujets comme les années de plomb, ou la situation de la femme au Maroc ne m’intéressent pas. Ce qui me passionne c’est la condition humaine. La vie des marginaux, comment des antihéros peuvent devenir des héros », expliquait le réalisateur la semaine dernière à l’occasion d’une projection en avant-première. Produit avec le soutien du centre cinématographique marocain, le film a été choisi pour représenter le Maroc aux Oscars.
Fils spirituel marocain de Scorsese, Nour-Eddine Lakhmari importe avec succès les codes du film noir au bord de la grande bleue. « Dans mon enfance, le seul moment où on vivait c’était au cinéma. J’étais copain du machiniste et je récupérais les chutes de films que l’on montait et que l’on se projetait entre copains. C’est à cette époque que j’ai été saisi par le pouvoir de l’émotion du cinéma. Il y avait beaucoup de films indiens. Un jour, j’ai vu Taxi driver. C’est le film qui m’a vraiment déclenché. » L’atmosphère qui règne dans CasaNegra le démontre.
Voici quelques indicateurs rendant compte de la pauvreté en France.
En 2007, un peu plus de huit millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (revenu mensuel inférieur à 60% du revenu médian, à savoir 910 euros en 2007, selon l’Insee), contre un peu plus de 7,8 millions en 2006, c’est à dire 13,4% de la population, contre 13,1% en 2006.
Le gouvernement invoque aussi, pour apprécier si l’engagement de Nicolas Sarkozy de réduire la pauvreté d’un tiers d’ici à 2012 sera tenu, un autre indicateur. En prenant comme référence le seuil de pauvreté à son niveau de 2006 (880 euros par mois), il obtient un « taux de pauvreté ancré dans le temps » de 12,5% en 2007, contre 13,1% en 2006.
Avec 17,9% de moins de 18 ans vivant sous le seuil de pauvreté en 2007 (dernières statistiques de l’Insee), les enfants et adolescents sont plus touchés par la pauvreté que le reste de la population (13,4%).
Environ 30% des Français disent avoir déjà connu « réellement » une situation de pauvreté, selon le baromètre annuel Ipsos pour le Secours populaire, publié en septembre.
Dans un rapport publié en février, la Fondation Abbé Pierre évaluait à 3.498.800 le nombre de personnes connaissant « une problématique forte de mal-logement ». La Fondation donne toujours le chiffre de 100.000 sans domicile fixe (SDF) basé sur une étude de l’Insee de 2001, précisant qu’il s’agit d’une « fourchette basse ». La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) évoquait en 2007 le chiffre de 200.000.
Selon une étude des ministères sociaux publiée en février, le nombre de personnes percevant des minima sociaux a chuté de 4,6% en 2007, à 3,3 millions, surtout grâce à un recul de 8,3% du nombre de bénéficiaires du RMI (remplacé en juillet par le RSA) entraîné par les progrès constatés cette année-là sur le marché du travail.
C’est très officiel, une étude pour un grand groupe touristique l’affirme. En 2020, bronzer idiot ne suffira plus. Les professionnels devront renouveler leurs offres et proposer des formules qui conviendront aux grands-parents, aux enfants ou aux célibataires. Bref, si on comprend bien, il nous reste 12 ans pour sortir de l’air bovin. A supposer que les vaches soient idiotes, ce que personne n’a encore démontré.
Les touristes de passage dans notre région ont eux plutôt l’impression d’être pris pour des vaches à lait. Pour arranger le tout, depuis le temps qu’on parle de ce rapport qualité prix indigne, les salaires ont sacrément décongelé. Et ça continue, comme si l’effondrement du pouvoir d’achat demeurait absolument sans conséquence. Nos commerçants locaux doivent être d’indécrottables rêveurs. Faire un max de blé en se donnant le moins de mal possible pour la satisfaction du client, semble être une devise sacrée.
On ne se rend pas compte que le monde va beaucoup moins bien. Le prix du cornet de glace augmente. Sans industrie, avec une agriculture qui perd du terrain, l’affirmation d’une identité touristique semble, à priori, une évidence pour tout le monde. Mais avez-vous goûté à la qualité de notre accueil local, pour le moins désopilant, quand l’on prend un peu de temps pour consulter la carte ou quand l’on souhaite dîner en ville après 22h30…
Les commerçants ne sont pas les seuls concernés. On s’affaire beaucoup à donner des cours de civisme aux jeunes pailladins, mais le touriste étranger de passage forcément perdu dans le labyrinthe montpelliérain, trouvera bien peu de bonnes âmes pour le lui indiquer. L’hospitalité et l’amour du travail bien fait sont devenus l’apanage des pauvres qui manquent toujours autant de savoir-vivre…