L es chemins de légendes du Languedoc-Roussillon

Céline Magrini-Romagnoli

Céline Magrini-Romagnoli

Ce beau livre de Céline Magrini-Romagnoli, spécialiste de la culture provençale, nous plonge dans un voyage fascinant. Le lecteur est invité a contempler la diversité des paysages tout en suivant les traces de la passion dont le Languedoc Roussillon vibre toujours. Démarche originale qui allie le plaisir de la découverte à l’appétit de culture, sans négliger de nous ouvrir en grand les portes de l’imaginaire.

L’auteur a sélectionné trente légendes qui ponctuent les étapes du parcours. Certaines proviennent de la tradition écrite ou littéraire ; d’autres ont été collectées oralement et réécrites. On part du Gard, on monte en Lozère puis l’on descend par l’Hérault. On passe par l’Aude, en bifurquant par les Pyrénées pour arriver à la mer. Un itinéraire comblé de tous les dons de la nature, à la fois géographiques et historiques mais surtout guidé par le fruit des mémoires collectives.

De l’antiquité au Moyen Age le Languedoc Roussillon se révèle comme une région de transit où héros et armées se fraient un passage. Des colonies romaines aux Maures en passant par les Wisigoths. De Charlemagne à la croisades des Albigeois, d’Hercule, le Phénicien quittant les Pyrénées pour les Alpes à Hannibal, dont la mémoire a conservé la vision d’un éléphant emporté dans les flots de la Cèze, l’ouvrage magnifiquement illustré, s’offre comme une quête de mots d’images et de mystères qui conservent leurs secrets.

Au fil de ces chemins célèbres, la Voie Domitienne, la Voie d’Aquitaine, les chemin de Saint-Jacques ou de Régordane, Céline Magrini-Romagnoli trace les sillons d’une culture forte de ses diversités et de son peuple dont l’esprit est peuplé de fées, de lutins, de sorcières et de loup garous.

Languedoc-Roussillon sur le chemin des légendes, éditions Edisud, 34 euros

On se retrouvera sur la paille

Chronique idiote du cru.

L’accueil des touristes à la pelle

C’est très officiel, une étude pour un grand groupe touristique l’affirme. En 2020, bronzer idiot ne suffira plus. Les professionnels devront renouveler leurs offres et proposer des formules qui conviendront aux grands-parents, aux enfants ou aux célibataires. Bref, si on comprend bien, il nous reste 12 ans pour sortir de l’air bovin. A supposer que les vaches soient idiotes, ce que personne n’a encore démontré.

Les touristes de passage dans notre région ont eux plutôt l’impression d’être pris pour des vaches à lait. Pour arranger le tout, depuis le temps qu’on parle de ce rapport qualité prix indigne, les salaires ont sacrément décongelé. Et ça continue, comme si l’effondrement du pouvoir d’achat demeurait absolument sans conséquence. Nos commerçants locaux doivent être d’indécrottables rêveurs. Faire un max de blé en se donnant le moins de mal possible pour la satisfaction du client, semble être une devise sacrée.

On ne se rend pas compte que le monde va beaucoup moins bien. Le prix du cornet de glace augmente. Sans industrie, avec une agriculture qui perd du terrain, l’affirmation d’une identité touristique semble, à priori, une évidence pour tout le monde. Mais avez-vous goûté à la qualité de notre accueil local, pour le moins désopilant, quand l’on prend un peu de temps pour consulter la carte ou quand l’on souhaite dîner en ville après 22h30…

Les commerçants ne sont pas les seuls concernés. On s’affaire beaucoup à donner des cours de civisme aux jeunes pailladins, mais le touriste étranger de passage forcément perdu dans le labyrinthe montpelliérain, trouvera bien peu de bonnes âmes pour le lui indiquer. L’hospitalité et l’amour du travail bien fait sont devenus l’apanage des pauvres qui manquent toujours autant de savoir-vivre…

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Montpellier, rubrique Politique locale, Chroniques, Pas de bouchon sur la voie du milieu, Montpellier métamorphose aoûtienne,