Chronique
L’accueil des touristes à la pelle
C’est très officiel, une étude pour un grand groupe touristique l’affirme. En 2020, bronzer idiot ne suffira plus. Les professionnels devront renouveler leurs offres et proposer des formules qui conviendront aux grands-parents, aux enfants ou aux célibataires. Bref, si on comprend bien, il nous reste 12 ans pour sortir de l’air bovin. A supposer que les vaches soient idiotes, ce que personne n’a encore démontré.
Les touristes de passage dans notre région ont eux plutôt l’impression d’être pris pour des vaches à lait. Pour arranger le tout, depuis le temps qu’on parle de ce rapport qualité prix indigne, les salaires ont sacrément décongelé. Et ça continue, comme si l’effondrement du pouvoir d’achat demeurait absolument sans conséquence. Nos commerçants locaux doivent être d’indécrottables rêveurs. Faire un max de blé en se donnant le moins de mal possible pour la satisfaction du client, semble être une devise sacrée.
On ne se rend pas compte que le monde va beaucoup moins bien. Le prix du cornet de glace augmente. Sans industrie, avec une agriculture qui perd du terrain, l’affirmation d’une identité touristique semble, à priori, une évidence pour tout le monde. Mais avez-vous goûté à la qualité de notre accueil local, pour le moins désopilant, quand l’on prend un peu de temps pour consulter la carte ou quand l’on souhaite dîner en ville après 22h30…
Les commerçants ne sont pas les seuls concernés. On s’affaire beaucoup à donner des cours de civisme aux jeunes pailladins, mais le touriste étranger de passage forcément perdu dans le labyrinthe montpelliérain, trouvera bien peu de bonnes âmes pour le lui indiquer. L’hospitalité et l’amour du travail bien fait sont devenus l’apanage des pauvres qui manquent toujours autant de savoir-vivre…
Jean-Marie Dinh
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