Le président allemand Horst Köhler démissionne

Horst-kohler-devant-le-parlement en mai 2009.Photo AFP

Le président fédéral allemand a annoncé ce lundi sa démission immédiate après des propos controversés sur l »engagement militaire de son pays à l »étranger. «J »annonce ma démission de mes fonctions de président avec effet immédiat», a déclaré à Berlin Horst Köhler, 67 ans, dont la fonction est essentiellement honorifique.

Une polémique était née après ses propos controversés sur l »engagement militaire de son pays à l »étranger pour défendre ses intérêts économiques. Une difficulté de plus à gérer pour la chancelière Angela Merkel.

Cette démission surprise est un nouveau casse-tête pour la chancelière Angela Merkel qui accumule les déconvenues depuis sa victoire aux législatives en septembre. «Elle se trouve dans une situation à peu près aussi désespérée que celle (du chancelier social-démocrate) Gerhard Schröder en 2005, après la défaite en Rhénanie du nord-Westpahlie, quand il a convoqué des élections législatives anticipées», estime Nils Diederich, politologue de l »Université libre de Berlin.

C »est justement à l »issue de ces élections anticipées que la conservatrice (CDU) Angela Merkel avait pris le pouvoir, mettant fin à sept ans de coalition entre sociaux-démocrates et écologistes.

Interview et levée de boucliers

Horst Köhler a expliqué avoir pris la décision de démissionner après avoir donné une interview qui fut généralement interprétée comme une justification de l »engagement militaire de l »Allemagne à l »étranger pour défendre ses intérêts économiques. Ses propos ont provoqué une levée de boucliers dans ce pays pacifiste depuis la seconde guerre mondiale.

«Ces critiques sont dénuées de tout fondement», a réaffirmé le président conservateur, visiblement ému, dans une brève déclaration télévisée depuis le siège de la présidence, aux côtés de son épouse Eva Luise. «Je vous demande de comprendre ma décision.»

Le 22 mai, Horst Köhler avait déclaré sur la radio publique à son retour de sa première visite en Afghanistan, où sont déployés casino quelque 4.500 soldats allemands: «A mon avis, la société dans son ensemble est en train d »accepter progressivement (…) que dans le doute et en cas de nécessité, un engagement militaire peut être nécessaire pour protéger nos intérêts, par exemple la liberté des voies commerciales, par exemple en empêchant l »instabilité dans des régions entières qui aurait des effets négatifs sur nos échanges, nos emplois et nos revenus.»

Devant la controverse, il avait ensuite affirmé avoir été mal compris, indiquant que ses propos n »étaient pas liés à l »impopulaire déploiement de la Bundeswehr en Afghanistan. Un de ses porte-parole avait expliqué qu »il faisait plutôt référence à l »engagement contre les attaques de pirates.

Deuxième mandat

Ancien dirigeant du Fonds monétaire international (FMI), Horst Köhler a été élu en 2004 et réélu l »an dernier au poste honorifique de président fédéral. Il est membre du parti de la chancelière Angela Merkel, l »Union chrétienne-démocrate (CDU).

Conformément à la Loi fondamentale (qui tient lieu de Constitution à l »Allemagne), c »est le président de la chambre haute du Parlement (Bundesrat), le social-démocrate Jens Böhrnsen, qui lui succède. Le successeur de Horst Köhler doit être élu dans les 30 jours.

AFP

Voir aussi : Rubrique Afghanistan le rejet de Karzaï, L »Otan met en garde les pays réticents,

Bain de sang à Bangkok

Bangkok l'armée les pieds dans le sang des chemises rouges

Bangkok l'armée les pieds dans le sang des chemises rouges

Les manifestants pacifistes thaïlandais, qui se heurtent à l’armée autour de leur camp retranché à Bangkok, ont demandé dimanche une négociation sous l’égide de l’ONU pour ne pas ajouter de victimes à un bilan déjà établi à 31 morts et 230 blessés depuis trois jours. Acculés par l’armée dans le quartier qu’ils occupent depuis le début du mois d’avril, les  chemises rouges demandent au gouvernement de retirer ses soldats, alors que les combats se poursuivaient dimanche dans les rues de la capitale.

Mais le gouvernement a immédiatement opposé une fin de non recevoir. Il rejette toute intervention de l’Onu et réclame la reddition des leaders de la contestation. Cette fermeté croissante des autorités douche tout espoir de compromis .

Un porte-parole de l’armée, a expliqué que les soldats étaient autorisés à tirer sur les manifestants s’ils s’avancent à moins de 36 mètres des lignes tenues par l’armée. Les « rouges » ont de leur côté renforcé la défense de leur « camp retranché », pendant que certains d’entre eux menaient des opérations de guérilla urbaine avec cocktails Molotov, pierres, engins incendiaires…

Voir aussi : rubrique Asie Thaïlande, Une balle dans la tête du général, Les chemises rouges acceptent la médiation, nouveau rassemblement des  chemises rouges, Lien externe entretien avec Olivier Guillard directeur de recherche de l’IRIS,

Le Nouvel Observateur se dit prêt à reprendre le groupe Le Monde

Le groupe Le Nouvel Observateur est prêt à reprendre le groupe Le Monde, a annoncé ce mardi la direction du groupe présidé par Claude Perdriel.

logo-lemonde«Devant les problèmes de financement qui se posent aujourd’hui, Le Nouvel Observateur ne peut rester indifférent et souhaite contribuer à une solution qui préserve cette indépendance», précise le Nouvel Observateur dans un communiqué. «Le Nouvel Observateur est actionnaire et administrateur du groupe Le Monde depuis le 19 juin 2002 afin de contribuer à défendre l’existence et l’indépendance de ce groupe.» «Vu les difficultés que traverse Le Monde, notamment la question de sa recapitalisation, Le Nouvel Obs, propose ainsi une reprise qui assure la poursuite de l’indépendance du quotidien», précise une porte-parole du Nouvel Observateur. «Nous avons eu des discussions ces dernier jours avec Claude Perdriel qui avait manifesté son intérêt, ces discussions se poursuivront dans les prochains jours», a dit le président du directoire du Monde, Eric Fottorino, interrogé par l’AFP. A la direction du Monde on souligne que cette offre n’est pas la seule à l’étude.

AFP

GROUPE LE MONDE

Formé en 2003, le groupe rassemble le quotidien du soir, le pôle internet Le Monde Interactif (lemonde.fr, lepost.fr…), un pôle de presse magazine (Télérama, La Vie, Courrier International…) et une imprimerie.

Le quotidien était diffusé en 2009 à 288.049 exemplaires, en baisse de 4,14% par rapport à 2008.

Le groupe a enregistré en 2009 une perte nette de 25,2 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 397 millions d’euros.

Le Monde et partenaires associés (LMPA), la holding de contrôle du groupe, est contrôlée à 52% par des actionnaires internes (les différentes sociétés de personnels du groupe) et à 48% par des actionnaires dits «partenaires» (InvestMonde, Le Monde Entreprises, La Société des lecteurs du Monde…).

Cette structure contrôle 60,4% du Monde SA, dont les principaux actionnaires sont Lagardère et le groupe de presse espagnol Prisa.

Confronté à un lourd endettement, le groupe doit procéder à une recapitalisation d’ici la fin 2010, ce qui pourrait modifier cette structure de gouvernance.

Le Monde est dirigé depuis 2008 par le journaliste Eric Fottorino, président du directoire. Son conseil de surveillance est présidé par l’ancien PDG de Renault et ex-président de la Halde, Louis Schweitzer.

Le groupe emploie plus de 1.000 salariés, dont 280 journalistes au quotidien.

GROUPE NOUVEL OBSERVATEUR

Le groupe rassemble l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur et son site internet, le magazine économique Challenges et le mensuel scientifique Sciences et Avenir.

Il a été créé par l’industriel Claude Perdriel, fondateur de la Société française d’assainissement (SFA), qui détient le brevet des célèbres sanibroyeurs. SFA, qui emploie 1.200 personnes toutes activités confondues, détient 92% du groupe Le Nouvel Observateur.

Non coté, le groupe ne publie pas ses comptes. L’hebdomadaire, créé en 1964 par Perdriel et le journaliste Jean Daniel, a enregistré en 2009 une perte estimée à 4 millions d’euros.

Premier «news magazine» français, Le Nouvel Observateur était diffusé en 2009 à 502.221 exemplaires (-1,53%).

Claude Perdriel, 83 ans, a confié en 2008 la direction opérationnelle du groupe à Denis Olivennes. Il reste président du conseil de surveillance

Plus de passion pour l’Europe

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Europe : l'heure de l'union

Face aux protestations violentes à Athènes contre le programme d’austérité grec, l’Europe doit se serrer les coudes, écrit le quotidien de centre-gauche Der Tagesspiegel : « Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont maintenant une importante tâche commune, peut-être la plus importante depuis le début de cette alliance étonnante par laquelle le continent a laissé derrière lui l’horreur de deux guerres mondiales. Certes, en aucun cas ne doit surgir l’impression que la communauté s’écrase devant des meurtriers. Mais l’UE doit interpréter ces troubles comme une césure. A présent il faut une aide sincère. C’est quand il est question d’argent que commence l’amitié. Les crédits peuvent être encadrés par des promesses d’investissement, mais en définitive la communauté a besoin d’une attitude. Ce qui est demandé c’est du pathos, c’est le mot qui en grec signifie passion. … De nombreux citoyens n’ont jamais vraiment porté l’UE dans leur cœur. Mais maintenant, dans cette situation délicate, il s’agit de savoir comment elle se comprend : comme une zone de libre-échange opportuniste ou comme précurseur des Etats-Unis d’Europe. »

Der Tagesspiegel (Allemagne)


Les politiques d’Athènes doivent être justes

Après les violentes protestations à Athènes, les politiques grecs doivent désormais se serrer les coudes et aussi faire payer les riches, estime le journal économique Financial Times : « Il est devenu aujourd’hui très urgent que les forces politiques grecques s’entendent sur une solution. Bien que le Premier ministre Giorgos Papandreou dispose d’une majorité parlementaire, il ne doit pas y avoir d’exception pour l’opposition. … Le gouvernement doit également redoubler d’efforts afin d’expliquer aux gens où les coupes seront effectuées. Et il doit prouver que les nantis et ceux qui disposent de bonnes relations ne seront pas exceptionnellement exemptés de responsabilité, tandis que les individus normaux souffriront des mesures d’austérité. Une dégradation du niveau de vie des individus est inévitable. Mais celle-ci doit être juste et également perçue comme telle. »

Financial Times

Protestations après l’émission de Drucker sur la gendarmerie

druckerL’émission de Michel Drucker consacrée à la gendarmerie et diffusée mardi soir sur France 2 a fait des remous parmi des syndicats de journalistes et de policiers qui la qualifient d’«opération de communication» de la gendarmerie. Dominique Pradalié, secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ) et représentante de France Télévisions, a déclaré à l’AFP être «choquée» par le «fait que la gendarmerie donne l’impression que le service public est à vendre». Dominique Achispon, secrétaire général du syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire), a estimé que le «service public a servi de centre de recrutement pour les gendarmes» ce qui a «ému de nombreux policiers».

Libération a révélé mercredi que l’émission, «Au coeur de la gendarmerie», avait été financée pour partie par la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) à hauteur de 350.000 euros. Avec cette émission, «la gendarmerie s’offre une campagne de communication à moitié prix», a ajouté Mme Pradalié. Interrogée par l’AFP, la DGGN a confirmé ce coût pour une «prestation de communication» s’inscrivant, selon elle, «dans (sa) stratégie de communication, d’image et de recrutement». Elle affirme avoir été contactée par la société de production de l’émission et qu’il s’agit d’un «partenariat comme tant d’autres» ajoutant qu’une campagne de communication, comme celle d’un recrutement, peut coûter jusqu’à 800.000 euros «nationalement sur une semaine».

Le Snop avait écrit à Michel Drucker peu avant la diffusion de l’émission pour se plaindre, arguant que désormais policiers et gendarmes sont rattachés au même ministère de l’Intérieur et qu’il pouvait résulter des «tensions». Il lui demandait de faire de même avec la police nationale et depuis, selon M. Achispon, il y a eu un «contact favorable dans ce sens» avec M. Drucker. «Au coeur de la gendarmerie», enregistrée dans le manège de la Garde républicaine à Paris, mêlant reportages réalisés avec des vedettes dans des services de gendarmerie et chansons, a été vue par 3,5 millions de téléspectateurs, loin derrière Dr House, sur TF1, qui en a rassemblé 8 millions, selon Médiamétrie.

AFP