Les
Spiegel Online – Allemagne
Le portail d’information Spiegel Online estime que le parti libéral FDP est le véritable vainqueur des élections législatives allemandes : « Selon toutes les prévisions, Angela Merkel a sauvé son poste de chancelière – mais le prix que l’Union [CDU/CSU] doit payer pour cela est élevé. Le résultat de cette dernière est inférieur à celui de 2005. Le fait qu’une coalition noir-jaune soit désormais possible, Angela Merkel le doit à un FDP qui a été plébiscité par les électeurs d’une façon que les instituts de sondages estimaient quasiment impossible il y a peu de temps encore. La structure interne de cette alliance menée par Merkel divergera fondamentalement des coalitions noir-jaunes du passé. Dans les gouvernements de Helmut Kohl, il a toujours été clairement établi qui était le chef et qui était le serveur, car l’Union avait obtenu quatre à cinq fois plus de mandats que son junior partenaire libéral. Cela vient de changer – peut-être irrémédiablement. … L’initiative du futur gouvernement appartient désormais à Guido Westerwelle [le chef du FDP]. » (27.09.2009)
» article intégral (lien externe, allemand)
De Tijd – Belgique
Le journal économique De Tijd considère que le résultat des élections législatives allemandes n’est pas très surprenant : « Ces élections allemandes sont tout à fait conformes aux règles des élections dans d’autres pays. La première règle, c’est que les partis du gouvernement en place sont sanctionnés par les électeurs. … La deuxième, c’est que les sociaux-démocrates ont dû payer cher. … On constate à gauche que [le parti] plus progressif Die Linke ressort renforcé des élections et que les défenseurs de l’environnement se trouvent à la quatrième place. Il faut encore attendre de voir si les trois partis de gauche s’uniront dans l’opposition. Pour [la chancelière fédérale Angela] Merkel, l’issue des élections apporte beaucoup de bonnes nouvelles. Elle dispose du partenaire de coalition qu’elle souhaitait et peut ainsi mieux s’affirmer. Mais cela ne signifie pas que les quatre prochaines années seront faciles pour elle. Cela ne doit pourtant pas être un problème. Merkel est connue pour parvenir à fixer des objectifs précis et à les atteindre, et ce même dans des circonstances difficiles. » (28.09.2009)
» article intégral (lien externe, néerlandais)
Delo – Slovénie
D’après le quotidien Delo, la chancelière allemande Angela Merkel du parti chrétien-démocrate a atteint son objectif, malgré le mauvais résultat de son parti : « Lors de la plus grave crise économique de la période après-guerre, c’est une politique délaissant l’ingérence de l’Etat dans l’économie de marché qui a été légitimée. Au vu de la répartition des forces politiques, la situation de la chancelière pragmatique Merkel est très confortable. En plus du Bundestag [le Parlement], la coalition noir-jaune domine également le Bundesrat [la chambre haute]. … Mais pour la chancelière, … la situation est tout sauf simple. Lorsque le nouveau gouvernement sera formé, il sera confronté à la pression exercée par ces mêmes groupes qui, au moment de la coalition noir-rouge [entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates], s’étaient montrés relativement bien disposés envers le gouvernement car celui-ci avait laissé de côté sa politique tournée vers l’économie. En outre, les libéraux, en tant que représentants politiques des cercles économiques, feront pression pour que leurs promesses soient tenues : moins d’impôts et une diminution des dépenses publiques. » (28.09.2009)
» article intégral (lien externe, slovène)
Dnevnik – Bulgarie
Le quotidien Dnevnik compare les élections de cette année en Bulgarie et en Allemagne et y voit des similitudes : « En Allemagne comme en Bulgarie, les électeurs s’attendent manifestement à ce que le gouvernement de centre-droite puisse sortir plus habilement le navire de l’Etat hors de l’océan agité de la crise. Les valeurs éternelles de la gauche telles que la solidarité et la justice remportent certes un fort crédit en ces temps incertains. Malgré tout, les Allemands ne soutiendraient pas une majorité des trois partis de gauche qui existent désormais dans le pays. » (28.09.2009)
Que vont devenir les sociaux démocrates ?
Après leur lourde défaite aux élections législatives, les sociaux-démocrates allemands figureront dans l’opposition avec 23 pour cent des voix. Le SPD faisait jusque-là partie de l’alliance gouvernementale de la grande coalition avec les chrétiens-démocrates. La presse européenne discute de l’avenir des sociaux-démocrates malmenés et de leurs relations avec le parti de gauche Die Linke.
Népszabadság – Hongrie
Le quotidien progressiste de gauche Népszabadság commente l’amère défaite du SPD aux élections législatives en Allemagne : « Après onze ans au gouvernement, les sociaux-démocrates allemands sont au plus bas. Leur maigre résultat aux élections (23 %) signifie également que la différence avec les Verts et le parti de gauche rouge vif Die Linke a fortement diminué. Il n’y a pas si longtemps, en 1998, le SPD, en tant que force dominante de la gauche, pouvait encore rassembler 41 pour cent des suffrages. … Nous avons déjà pu observer dans d’autres pays d’Europe ce qui est arrivé au SPD. Le temps où les faibles sur le plan social étaient représentés par un grand parti populaire est révolu. En plus de cela, le SPD s’est vu confronté deux fois en peu de temps à une concurrence de gauche. Ils ont d’abord perdu une partie de leur électorat au profit des Verts, puis ensuite du parti de gauche Die Linke. Jusqu’ici, le SPD n’a pas pu trouver de réponse à l’ère de la mondialisation et ne parvient pas à s’entendre avec les autres partis de gauche. Il semble qu’il se trouve actuellement dans une voie sans issue. » (29.09.2009)
» article intégral (lien externe, hongrois)
De Volkskrant – Pays-Bas
Après sa défaite aux élections législatives, le SPD doit suivre un nouveau cap, estime le quotidien progressiste de gauche De Volkskrant : « Comme en France, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, la social-démocratie subit une forte pression en Allemagne. L’électeur allemand considère [la chancelière chrétienne-démocrate Angela] Merkel … comme une gestionnaire de crise plus fiable que le social-démocrate [et candidat malheureux à la chancellerie] Frank-Walter Steinmeier. Cela contraint le SPD à regagner sa confiance en soi et sa force d’attraction dans l’opposition. Il doit pour cela tenir compte du fait qu’il a perdu la plupart de ses électeurs au profit des autres partis concurrents de gauche. Ainsi, il semble évident que le SPD essayera de récupérer ses partisans en affichant un profil ‘plus à gauche’. Cela implique, selon les différents avis, un rapprochement avec le parti Die Linke, jusque là considéré comme paria par le SPD. Le rassemblement de centre-gauche ne peut être une alternative à celui de centre-droite que s’il dépasse ses divisions internes. Une grande coalition n’apporte rien au SPD. » (29.09.2009)
» article intégral (lien externe, néerlandais)
Lidové noviny – République tchèque
« Alors que les sociaux-démocrates ont dû subir la pire défaite de l’histoire d’après-guerre lors des élections législatives, le parti Die Linke jubile », constate le quotidien conservateur Lidové Noviny. « Die Linke, une alliance entre des déviationnistes issus de la social-démocratie et d’anciens communistes de l’Allemagne de l’Est, a obtenu plus de voix qu’elle n’en a jamais eu. Avec douze pour cent, elle s’est placée parmi les principaux partis allemands, et même devant les Verts, ceux-ci ayant néanmoins célébré également leurs dix pour cent. … Le parti n’est pas loin d’atteindre son objectif visant à devenir un parti populaire, du moins en Allemagne de l’Est. Il est possible que lors des prochaines élections, l’ancienne RDA devienne aussi unicolore que la Bavière, qui est traditionnellement dominée depuis la fin de la guerre par les chrétiens-sociaux. … Et le prochain objectif du parti Die Linke ? Un plus grand nombre de coalitions gouvernementales avec les sociaux-démocrates dans les lands, déclare Lafontaine. Ce qui n’est qu’un préambule à une alliance rouge-rouge au sein de la République fédérale. Peut-être même dès les prochaines élections. » (29.09.2009)
» article intégral (lien externe, tchèque)
La Repubblica – Italie
Face à la défaite électorale des sociaux-démocrates allemands et à la position difficile du Labour britannique, Anthony Giddens distingue dans le quotidien progressiste de gauche La Repubblica deux raisons au déclin d’une politique de centre-gauche en Europe : « La première, c’est que la crise a amplifié les divisions au sein de la gauche en augmentant le radicalisme de ceux qui ont rejeté … le réformisme. Dans de nombreux pays, la séparation entre gauche réformiste et gauche radicale s’est aggravée en raison de la crise économique. … L’Europe se trouve [en outre] confrontée aujourd’hui à de nouveaux problèmes qui la préoccupent : immigration, criminalité, quête d’une identité nationale face à la mondialisation. … Le camp de centre-gauche a besoin de deux choses aujourd’hui : l’élaboration d’une nouvelle pensée politique nécessaire pour traiter les nouveaux problèmes que présente un monde radicalement transformé, et la capacité à réunir toutes ses forces en mettant fin à la séparation entre modérés et radicaux [dans ses propres rangs]. » (29.09.2009)
Voir aussi : La chute du mur a 20 ans