Motion AFP adoptée au congrès du SNJ-CGT

Motion adoptée au congrès du SNJ-CGT le 8 mars 2017

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Motion AFP

De nouveaux accords d’entreprise viennent d’être signés à l’AFP, qui sort ainsi d’une période de 15 mois de turbulence après la dénonciation brutale par la direction de l’Agence de l’ensemble des précédents accords, fruits d’un demi-siècle de négociations paritaires.
Toutes les composantes de la CGT de l’AFP (journalistes, cadres techniques et administratifs, ouvriers et employés) ont travaillé main dans la main pour négocier pied-à-pied et arracher un nouvel accord global, qui est certes « défensif » mais préserve l’essentiel des droits sociaux pour les journalistes, voire apporte des améliorations sur certains points, ce qui n’était pas gagné d’avance avec l’entrée en vigueur de la Loi Travail.
Les plus ciblés par la direction ont été les ouvriers et les employés – censés être des nantis –, mais la solidarité entre les catégories de personnel a permis de limiter la casse.
La CGT, de loin la première force syndicale à l’AFP, a signé les nouveaux accords, aux côtés du SNJ autonome et de la CFDT (ces trois syndicats représentant 70% des voix). FO, SUD et la CFE-CGC ne les ont pas signés.

Pour les journalistes, la grille de salaire et le plan de carrière sont préservés et même un peu améliorés. L’essentiel du débat a porté sur le temps de travail. Les organisations syndicales avaient obtenu un accord très favorable aux salariés après la loi sur les 35 heures en 2001, avec jusqu’à 18 jours de RTT et 7 semaines de congés payés par an. Mais cet accord a été dévoyé dans la pratique, les 35 heures de travail hebdomadaires n’étant absolument pas respectées. Le temps de travail des journalistes de l’AFP était en réalité illimité, tant que l’actualité l’exigeait. Une situation que le SNJ-CGT dénonçait, et que ces négociations auront eu le mérite de remettre en débat.

Les nouveaux accords instituent plusieurs options pour les journalistes, soit un décompte horaire de 35 ou 39 heures, soit un forfait jour, une nouveauté à l’Agence. Ce dernier a donné lieu à un débat intense non seulement entre la direction et les syndicats, mais aussi à l’intérieur des syndicats, y compris le SNJ-CGT.

En négociant fermement, et fort de l’expérience d’autres entreprises (merci notamment aux camarades de France Télévision et de Mediapart de nous avoir tuyautés), nous avons obtenu des garanties qui nous semblent suffisantes pour tenter l’expérience : capage du temps de travail quotidien et hebdomadaire, auto-déclaration du temps de travail, mécanisme de suivi régulier de la charge de travail, et réversibilité toujours possible vers le décompte horaire.

Comme nous l’avons fait valoir aux salariés, il faudra « faire vivre » ces nouveaux accords, et il reviendra à chacun, en s’appuyant sur les syndicats, de faire respecter des horaires de travail décents, qui permettent un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Ce qui contribuera également à redonner du sens à notre métier pour beaucoup de nos journalistes noyés dans l’information en continu – un gros problème à l’AFP.
Car si l’Agence n’est pas tombée sous la coupe d’un milliardaire ou d’un groupe industriel – contrairement à de nombreux médias- et que la rédaction y jouit d’une large indépendance, la question du sens de notre métier se pose pour beaucoup de journalistes, y compris des jeunes, avec le « toujours plus, toujours plus vite » réclamé par la hiérarchie sous la pression d’internet et des réseaux sociaux, avec la polyvalence texte-photo-vidéo-multimédia qui tend à devenir une obligation, et enfin le caporalisme de la hiérarchie et le manque de débat rédactionnel sur les angles et les choix de couverture.
L’AFP doit par ailleurs faire face à un lourd défi sur le plan économique et financier. La crise internationale du marché des médias entraîne la stagnation du chiffre d’affaire de l’Agence depuis 2010, et la gestion hasardeuse du PDG Emmanuel Hoog, depuis six ans, a plombé les comptes, avec une dette de 75 millions d’euros et des déficits récurrents depuis plusieurs années.

La direction a procédé à de lourds investissements sans avoir les financements correspondants : si le lancement d’un nouveau système rédactionnel multimédia était incontestablement nécessaire – quoique mal géré, ce qui a entraîné des surcoûts et des problèmes techniques récurrents- la rénovation simultanée des locaux du siège de l’Agence est contestable, notamment les travaux somptuaires de 2 millions d’euros effectués à l’étage de la direction générale, où ne travaillent qu’une douzaine de personnes. A quoi s’ajoutent des dépenses inconsidérées en frais de réception, en contrats de consultants, ainsi que le coût des nombreux procès (plusieurs millions d’euros) gagnés par des salariés titulaires ou pigistes du fait de violations graves du droit du travail (notons que l’AFP a été lourdement condamnée pour discrimination syndicale à l’encontre d’un délégué du personnel SNJ-CGT), plus un autre procès coûteux financièrement (plus d’un million de dollars) et en termes d’image contre un photographe haïtien à qui l’Agence a volé des photos, ou encore les indemnités de départ à cinq zéros accordés à une demi-douzaine de directeurs.

Les nouveaux accords d’entreprise devraient générer à terme quelques économies, mais cela ne règlera pas l’équation financière difficile de l’Agence.

La question qui se pose en fait est celle de la pérennité de l’AFP comme agence mondiale d’information. Aucune des grandes agences mondiales (les deux autres étant Reuters et Associated Press) n’est rentable, pour la bonne et simple raison que l’activité même d’agence internationale d’informations générales n’est structurellement pas rentable. Les grandes agences fonctionnent comme des services mutualisés pour l’ensemble des médias, utiles aussi pour les gouvernements, les grandes institutions et entreprises.
Il est donc insensé d’exiger de l’AFP qu’elle soit rentable et finance son développement sur ses marges bénéficiaires comme une entreprise privée classique. C’est pourtant ce à quoi tendent les directives de Bercy à travers le contrat d’objectif et de moyens imposé à l’AFP et le contrôle tatillon de la Commission européenne sur les aides accordées par l’Etat au titre de la « mission d’intérêt général » de l’Agence. Que l’AFP soit dirigée depuis 20 ans par une succession d’énarques carriéristes, qui se suivent et ressemblent – dont M. Hoog est le dernier avatar – sans réelle compétence ni légitimité, et fondamentalement sans vision industrielle pour développer l’Agence, participe évidemment au problème.

Les restrictions budgétaires qui frappent l’Agence depuis plusieurs années ont déjà eu un impact sur sa mission d’information, avec la baisse conséquente des budgets de reportage dans tous les services et bureaux en France et à l’étranger, et la dégradation générale des conditions de travail.

Le service AFP-TV, dont le développement se fait façon « low cost », avec du personnel précaire et pressuré, ne doit pas devenir la norme à l’Agence. Enfin le gel des salaires de l’ensemble du personnel depuis cinq ans n’est plus tenable. L’AFP, qui a été créée par une loi votée au parlement en 1957, a besoin d’une vraie volonté politique pour continuer à vivre et à se développer.

Le SNJ-CGT appelle les pouvoirs publics, la représentation nationale, la profession et les syndicats à tout mettre en oeuvre pour pérenniser le budget de l’Agence afin qu’elle demeure une des trois grandes agences mondiales d’informations.

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Motion La Marseillaise au Congrès du SNJ-CGT

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Le journal la Marseillaise, 73 ans d’existence, fondé le 1er décembre 1943 à Aix-en-Provence pendant la Résistance a sorti 12 numéros sous le manteau.

Au sang et aux larmes de l’époque, il a armé ses mots et le tranchant de ses idées. Depuis sa naissance, il en aura connu des tempêtes, mené des combats dont le premier de tous, s’appelle le droit à l’information. Précieux droit à l’information pour les habitants qui découvraient chaque jour l’ignominie du régime fasciste. Nombre de titres ont vu le jour à cette période, ne l’oublions pas.

Au 21e siècle, la Marseillaise, après avoir connu un redressement judiciaire en 2014-2015 soldé par une cession, et un plan social concernant 91 personnes, connaît à nouveau la procédure depuis le 28 novembre dernier. Un plan de restructuration assorti d’un PSE supprimant 25 postes a été présenté en CE le 27 février dernier.

Nombreux sont les médias impactés par les pertes financières ou pire, des plans sociaux alors que les groupes sont en pleine santé, à la différence près que ce quotidien régional, de gauche de transformation sociale, engagé, n’appartient à aucun groupe financier. Il diffuse de surcroît dans une région gangrénée par le vote FN et, est le relais des mouvements sociaux et citoyens.

Le document d’orientation de notre congrès retrace avec moult exemples le cadenassage en règle de l’indépendance des journalistes, l’affaiblissement du pluralisme de l’information et donc des idées.

Les grands groupes noyautent progressivement à dessein ce qui fait le coeur de notre métier et dans les entreprises de presse, c’est en réalité toute la chaîne de production de l’information qui en subit l’impact, jusqu’à la distribution avec la décroissance des lieux de vente de la presse papier.

Nous sommes résolument engagés dans une triple sauvegarde, celle impérative de nos titres, de la liberté d’expression et du droit à l’information. Toute l’information, n’en déplaise à la pensée unique en vogue.

Comment allons-nous conquérir l’audience face au rouleau compresseur qui uniformise d’un côté, “numéricanise”, “internétise”, “bi-médiatise” de l’autre?

Nous refusons de produire une information « Coca Cola » et nous avons assez de cerveau

disponible pour penser la société dans laquelle nous évoluons.

A l’échelle des salariés de la Marseillaise, tout reste possible même si l’épreuve actuelle s’avère rude.

Avec l’exigence d’un journalisme rigoureux, nous voulons porter un verbe offensif et participer pleinement à la transition de nos métiers en générant de la créativité.

Nous sommes convaincus que prendre le contre-pied du glissement néo-libéral funeste qui s’opère, visible dans l’espace médiatique en général, passe par une plus grande solidarité de la profession, un relai dans les rédactions notamment des positions que porte le SNJ-CGT.

Nous lançons ici un appel au soutien, à la vigilance et à l’unité pour que Vive la Marseillaise, un des remparts décisifs en Occitanie et Paca, garant des équilibres démocratiques et du pluralisme de la presse en région.

Motion votée à l’unanimité au Congrès du SNJ-CGT de Montreuil le 08/03/2017

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Un diable journaliste dans les clichés stéréoscopiques du Second Empire

Satan journaliste - copieDans les clichés stéréoscopiques du Second Empire que visite en 1851, sa gracieuse Majesté la reine Victoria lors de l’exposition universelle au Palais de Crsital de Londres, un genre en vogue retient son attention. Celui des diableries…Des petites figurines de plâtre se livrant aux enfers à toutes sortes d’activités. Dans la danse macabre du Moyen Age sur le mode Offenbach on y trouve même un Satan journaliste !

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Le « New York Times » gagne 300 000 abonnés en trois mois

 L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. FRED DUFOUR / AFP

L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier.
L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. FRED DUFOUR / AFP

Le quotidien américain a vu le nombre de ses abonnements en ligne faire un bond de 19 % depuis fin septembre 2016. Sur un an, la hausse s’élève à 45,9 %.

Le New York Times a gagné quelque 296 000 abonnés en ligne sur les trois derniers mois de 2016, a-t-il annoncé jeudi 2 février, un bond considérable de 19 % depuis la fin septembre, période correspondant aux derniers mois de l’élection présidentielle américaine. A la fin de l’année 2016, le groupe de presse comptait 1,853 million d’abonnés au seul service en ligne, en hausse de 45,9 % par rapport à 2015.

Résolument tourné vers le numérique et ses supports dématérialisés, le New York Times ne communique plus séparément les chiffres d’abonnements aux seules éditions papier ou mixte (papier + Internet).

Lors d’une conférence téléphonique, le PDG, Mark Thompson, a précisé que le nombre total d’abonnés, tous supports confondus, atteignait 2,9 millions depuis la fin 2016. Il a ajouté qu’à cette date, le portefeuille d’abonnés était supérieur à 3 millions. Par comparaison, il a rappelé qu’en 1993, au plus haut de l’ère tout papier, le nombre d’abonnés n’était que de 1,8 million.

« Nous ne faisons que commencer », a assuré M. Thompson. « Je pense qu’il y a un immense potentiel de croissance en matière d’abonnements et de chiffre d’affaires. »

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Le numérique pour compenser le papier

Le groupe est, comme beaucoup d’autres, lancé dans une course contre la montre pour compenser la chute des ventes des éditions papier et de la publicité imprimée. Sur le seul quatrième trimestre, cette dernière a baissé de 20 %. Le repli s’accélère, car il n’est que de 15,8 % sur l’ensemble de l’année. Quant au recul des ventes des éditions imprimées, le New York Times en fait état mais ne donne aucun chiffre.

La publicité sur les supports numériques a progressé, elle, de 10,9 % au quatrième trimestre, un rythme plus soutenu que celui enregistré sur l’année (+ 5,9 %). La publicité dématérialisée représente désormais 41,9 % des revenus publicitaires du groupe (au quatrième trimestre), contre 34,1 % seulement un an plus tôt.

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L’entreprise dit s’attendre à une baisse des recettes publicitaires entre 5 % et 10 % au premier trimestre 2017 par rapport à la même période de 2016. Au total, sur l’année, le chiffre d’affaires du New York Times accuse un léger repli de 1,5 % à 1,55 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros). Quant au bénéfice net, en partie affecté par des charges de restructuration, il est en baisse de 62 % sur l’année à 23 millions de dollars.

A la Bourse de New York, le titre a terminé la séance de jeudi à l’équilibre à 13,55 dollars, dans un marché quasiment inchangé également (– 0,03 %).

Diversification

Déjà très actif dans la vidéo, le New York Times a poursuivi sa diversification en lançant, mercredi, une émission d’information quotidienne en podcast, « The Daily ».

Ce programme de quinze à vingt minutes, téléchargeable tous les matins à partir de 6 heures, entre en concurrence non seulement avec les autres podcasts, notamment ceux d’autres quotidiens comme le Washington Post et le Wall Street Journal, mais aussi avec des matinales radiophoniques.

Lors de la conférence téléphonique, Mark Thompson a révélé que « The Daily » s’était hissé, jeudi, en tête des podcasts les plus téléchargés aux Etats-Unis.

Source AFP 03.02/2017

 

Le « New York Times » segmente ses abonnements Web

 NYT Opinion, nouvelle offre d'abonnement en ligne du "New York Times".

NYT Opinion, nouvelle offre d’abonnement en ligne du « New York Times ».

L’application NYT Opinion illustre la nouvelle stratégie du quotidien américain, visant à recruter de nouveaux abonnés numériques avec des offres ciblées à coûts réduits.

l n’y a plus une, ni deux, mais trois, et bientôt quatre applications mobiles du New York Times. En faisant son apparition sur les plateformes IOS  le 4 juin, NYT Opinion donne accès aux tribunes et textes des éditorialistes du journal pour 6 dollars par mois (4,40 euros). L’application doit « attirer plus efficacement les lecteurs fidèles à notre contenu, tout en les rapprochant des chroniqueurs », a indiqué Andy Rosenthal, éditeur des pages Opinions, dans un communiqué.

  • Quatre nouvelles offres d’abonnements

NYT Opinion est introduite près de deux mois après les débuts d’une autre application, NYT Now.

– NYT Now : symbole d’une « nouvelle stratégie de segmentation de l’offre » numérique selon l’analyste des médias Ken Doctor, cette application mobile, lancée en avril, propose une sélection du meilleur des articles du titre. Seule, elle vaut 8 dollars par mois (5,90 euros) mais est accessible aux abonnés numériques.

– Times Premier : ce service premium a été présenté une semaine avant NYT Now. C’est une option haut de gamme (10 dollars) qu’on peut ajouter à toute formule d’abonnement pour avoir accès à des contenus « bonus », comme des articles sur les coulisses d’une enquête, photos non publiées, sélection de livres numériques ou de vidéos

– NYT Cooking : dans la lignée de ces déclinaisons, une application mobile de niche dédiée à la cuisine devrait être lancée prochainement.

  • Proposer des offres moins chères

Avec ces nouvelles applications, le New York Times viserait « un public plus jeune, qui cherche à s’informer à des prix plus raisonnables », explique au Monde le directeur du laboratoire d’analyse des médias d’Harvard, Joshua Benton.

Elle permettent en tout cas à la marque New York Times d’offrir des prix d’entrée plus bas : 6 ou 8 dollars par mois.

A titre de comparaison, il faut débourser 15 dollars pour s’abonner via le site et son smartphone, 20 dollars pour le site et sa tablette et 35 dollars pour tous les supports.

La version la plus chère (l’accès numérique complet Times Premier) vaut 45 dollars/mois.

  • La « deuxième phase » de la stratégie numérique-maison

Pour M. Benton, le New York Times cherche surtout à franchir une nouvelle étape, après avoir réussi à fidéliser une solide base d’abonnés aux offres standard : sur le numérique, avec presque 800 000 abonnés (en augmentation de près de 78 % en deux ans), les offres payantes génèrent des revenus supérieurs à ceux de la publicité en 2013.

Denise Warren, vice-présidente du pôle produits numériques et services du groupe, voit dans cette diversification la « deuxième phase » de la stratégie numérique du New York Times, trois ans et demi après avoir crée un « mur payant », depuis adopté par d’autres sites d’information (X articles par mois sont gratuits, puis il faut s’abonner). Après avoir « converti les lecteurs les plus fidèles à l’abonnement numérique, nous voulons désormais satisfaire une demande plus large et des lecteurs à la recherche d’un accès privilégié à des contenus précis », a indiqué au Monde Mme Warren.

  • Sur le Web, les abonnements rapportent plus que la publicité

Que pourraient rapporter ces nouveaux produits au titre ? Au New York Times, on refuse de communiquer des objectifs et les nombres d’abonnés de ces applications de niche. Ken Doctor prédit lui 200 000 abonnés à NYT Now d’ici à deux ans. « Si le New York Times peut générer 20 millions de dollars avec chacun de ces quatre produits, le titre doublerait les revenus issus de ses offres payantes sur le numérique », qui ont plafonné à 150 millions de dollars (110 millions d’euros) en 2013.

L’image d’un titre vieillissant, en crise et luttant pour s’adapter à la transition numérique décrite dans le documentaire A la une du New York Times (2011), semble donc avoir changé. M. Doctor estime à 500 le nombre de sites d’information américains qui ont repris le système de « mur payant » à la suite du New York Times avéré. Le site a aussi innové sur Internet avec des articles multimédias qui ont suscité de l’admiration dans la profession.

  • Rapport interne alarmiste

Pourtant, le titre ne montre pas que des signes d’optimisme. En mai 2014, quelques jours après la démission controversée de la directrice de la rédaction Jill Abramson, un rapport interne confidentiel dressait un tableau alarmiste du numérique au New York Times.

Si ces nouvelles applications sont des succès, d’autres pourraient suivre, ce que n’écarte pas Mme Warren dans une interview au site Capital New York : « Quand on pense à la profondeur et à la largeur du New York Times, on peut laisser aller notre imagination » pour créer d’autres applications. Ken Doctor voit dans les rubriques Voyages, Technologie ou Cinéma de potentielles applications à succès, imaginant surtout ce « mur payant 2.0 » comme un « futur modèle pour les sites d’information ».

Elian Peltier

Le Monde 06/06/2014

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Médias, rubrique Internet, rubrique Economie, rubrique Lecture,

Une référence aux faits alternatifs de l’équipe Trump dope les ventes de « 1984 »

10482075NEW YORK (AFP) –

Une référence au roman « 1984 », utilisée, de manière involontaire, par une conseillère de Donald Trump, a dopé les ventes de l’ouvrage de George Orwell, au point de pousser l’éditeur à commander 100.000 livres supplémentaires mercredi.

Pour défendre le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, qui avait assuré contre toute évidence que l’audience de l’investiture du nouveau président était la plus importante jamais vue, la conseillère Kellyanne Conway a qualifié dimanche ces éléments de « faits alternatifs ».

Il a été démontré que la foule présente vendredi pour la cérémonie à Washington était nettement moins nombreuse que celle venue saluer l’investiture de Barack Obama en 2009.

Plusieurs médias ont rapidement relevé que le terme utilisé par Kellyanne Conway était employé dans le roman « 1984 », qui décrit une société dans laquelle le gouvernement contrôle étroitement l’information.

© AFP | Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, le 25 janvier 2017 à Washington

© AFP | Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, le 25 janvier 2017 à Washington

L’auteur, le Britannique George Orwell, introduit la notion de « double pensée », qui amène le gouvernement à fabriquer sa version des faits et à l’imposer comme « vérité », qui cohabite avec le réel.

Durant les heures qui ont suivi la polémique, les ventes de « 1984 », initialement publié en 1949, se sont envolées. L’ouvrage était mercredi en tête des ventes du site américain de la plateforme de vente Amazon.

Selon un porte-parole de Signet, filiale de la maison d’édition Penuguin Random House, qui détient les droits du livre aux Etats-Unis, les ventes du roman ont été multipliées par près de cent depuis l’investiture de Donald Trump (+9.500%).

Après avoir lancé l’impression de 75.000 exemplaires supplémentaires du livre en début de semaine, Signet a passé mercredi une nouvelle commande de 100.000 unités de plusieurs livres de George Orwell, dont « 1984 », « pour répondre à la demande », a indiqué le porte-parole à l’AFP.

Depuis sa première publication, « 1984 » a été vendu à 30 millions d’exemplaires aux Etats-Unis, selon Signet.

Pour la psychologue Marilyn Wedge, qui a publié une tribune sur le site Psychology Today, il est possible d’opérer un rapprochement entre « 1984 » et les pratiques de la jeune administration Trump.

Donald Trump « essaye de nous faire croire ce que lui et ses conseillers déclarent plutôt que ce que nous disent nos propres yeux », estime-t-elle.

© 2017 AFP

 

Avec l’administration Trump, l’Amérique entre dans l’ère des «faits alternatifs»

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/l-amerique-selon-trump/20170123.OBS4180/ni-vrai-ni-faux-l-equipe-trump-invente-les-faits-alternatifs.htmlQuand l’équipe Trump invente les faits alternatifs

Ceux qui doutaient que Donald Trump allait « discipliner » sa communication en entrant au Bureau ovale sont en passe de gagner leur pari. L’investiture à peine terminée, le nouveau président américain et son équipe ont passé le week-end à dessiner une ère des « faits alternatifs », autrement dit des éléments tangibles passés au prisme du milliardaire, une habitude prise pendant la campagne qui pourrait bien s’installer durablement à la Maison Blanche.

 

C’est Donald Trump lui-même qui a ouvert le bal samedi. A l’occasion d’une visite au siège de la CIA, il a commencé par dire tout le mal qu’il pensait des médias qui avaient selon lui minimisé le nombre de badauds venus assister la veille à son investiture. Dénonçant un « mensonge », il a alors estimé que les journalistes faisaient partie « des êtres humains les plus malhonnêtes de la terre ».

 

« Les « faits alternatifs » ne sont pas des faits. Ce sont des mensonges »

Le soir même, le nouveau porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a remis le couvert, s’en prenant avec force aux journalistes et lâchant lors de sa toute première conférence de presse : « Ce fut la plus grande foule jamais vue lors d’une investiture, point barre ». Soignant son passage de l’ombre à la lumière, Sean Spicer a immédiatement hérité d’un hashtag moqueur à son nom sur Twitter : #SpicerFacts (« Les faits de Spicer »).

« The Earth is flat. Period. » #spicerfacts pic.twitter.com/BCN5Gg5OJN

— Danny Sullivan (@dannysullivan) January 22, 2017

« La Terre est plate. Point barre. »

Mais le coup de grâce, si l’on peut dire, a été asséné dimanche par Kellyanne Conway, la conseillère du président, lors d’un échange ubuesque (disponible dans son intégralité ici) avec un journaliste de NBC News. « Pourquoi, lui demandait Chuck Todd, le président a-t-il envoyé son porte-parole, qui n’est pas seulement celui de Donald Trump mais aussi celui de tout le pays, pourquoi l’a-t-il envoyé pour la toute première fois devant les journalistes pour proférer un mensonge ? La première fois qu’il est face au public, il ment ? »

ETATS-UNIS L’expression a été employée par Kellyanne Conway, la conseillère du nouveau président, pour désigner les « vérités » du milliardaire…

« Ne soyez pas si dramatique, Chuck, lui a répondu Kellyanne Conway. Vous parlez de mensonge […] Sean Spicer, notre porte-parole, a donné des faits alternatifs. » Estomaqué, le journaliste l’interrompt : « Attendez un instant. Des faits alternatifs ? […] Quatre des cinq choses qu’il a dites étaient fausses. Les « faits alternatifs » ne sont pas des faits. Ce sont des mensonges ».

Source 20 Minutes 23.01.2017

 

Les alarmants “faits alternatifs” du président Trump

washington_rtswjviLe nouveau président et son entourage ont soutenu des contre-vérités manifestes sur le nombre de personnes ayant assisté à son investiture le vendredi 20 janvier. Une proche conseillère a expliqué qu’il s’agissait de “faits alternatifs”. Des déclarations alarmantes, estiment plusieurs journaux américains.

Des “faits alternatifs”. C’est le nouveau concept invoqué à la télévision par une proche conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, pour caractériser les affirmations fantaisistes du nouveau porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, lors de son tout premier point de presse, le samedi 21 janvier. L’idée n’a pas rencontré le succès escompté : “Les faits alternatifs ne sont pas des faits ; ce sont des contre-vérités”, lui a répondu le présentateur de l’émission, Chuck Todd.

Sean Spicer a plutôt “menti de façon éhontée”, préfère dire une chroniqueuse du Washington Post. Le porte-parole avait soutenu que la foule présente à Washington le vendredi 20 janvier pour l’investiture de Donald Trump était “la plus large audience à avoir jamais assisté à une investiture – point final”. Les photos montrent pourtant que le rassemblement était de moindre ampleur que pour la première investiture de Barack Obama, le 20 janvier 2009.

Le président lui-même a avancé des chiffres évidemment faux (de 1 à 1,5 million de personnes) lors d’une visite à la CIA le samedi 21 janvier, tout en accusant les chaînes de télévision d’avoir menti sur le nombre de personnes présentes (qui a été estimé à 250 000) et d’avoir montré “un terrain vide” dans leurs photos du Mall, l’esplanade centrale de Washington, où la foule était rassemblée. Trump a carrément lancé :

« Je suis engagé dans une guerre contre les médias. Ce sont les êtres humains les plus malhonnêtes sur Terre, pas vrai ? »
Une stratégie dangereuse

En somme, constate The Boston Globe dans un éditorial, le nouveau gouvernement a cherché à “construire une réalité alternative” sur cet événement – ce que le journal juge “alarmant”. Bien sûr, rappelle le quotidien, cette réponse de l’équipe Trump s’inscrit dans la droite ligne de la campagne, où de nombreuses informations bidon et contre-vérités manifestes ont circulé, souvent lancées ou relayées par les partisans de Trump, voire par son entourage ou par le candidat lui-même. Dans “l’univers alternatif” où vivent de nombreux supporters de Trump, estime le quotidien, toute information embarrassante pour le milliardaire est une fiction fabriquée de toutes pièces par des médias biaisés.

La presse américaine est néanmoins choquée de voir le nouveau président, son équipe et le porte-parole de la Maison-Blanche reprendre la même stratégie, aussi ouvertement et avec une telle agressivité. Dans des domaines aussi sensibles que le renseignement ou la politique étrangère, les “faits alternatifs” pourraient mettre des vies en danger, estiment de hauts responsables interrogés par Politico. Le chef d’État américain n’est pas vraiment en guerre contre les médias, estime toutefois un journaliste du site Vox. “Sa vraie guerre est contre les faits”, rien de moins.

Prise de conscience

Pour la chroniqueuse du Washington Post précédemment citée, les premières déclarations du porte-parole de la Maison-Blanche doivent conduire les médias à une prise de conscience. Les journalistes ne doivent plus se fonder sur la parole officielle émanant de ces points de presse. Comme l’a dit une journaliste de ProPublica, citée par le Post : “Les journalistes n’auront pas de réponse de Sean Spicer. Nous aurons des réponses en fouillant. En mettant les mains dans le cambouis. Alors allons-y tous.

23/01/2017 avec courrierinternational.com

 

Voir aussi : Actualité Internationale, rubrique Médias,  Politique, Le néolibéralisme est un fascisme, rubrique International, société civile, rubrique Amérique du Nord Etats-Unis, Bilan quotidien des premières décisions Trump, La réponse de San Francisco, Fucking Tuesday, rubrique Livres, Georges Orwell,