Brésil : les larmes de Lula

Penché sur un cercueil en verre, l’ancien président pleure la mort de son compagnon politique José Alencar. C’est la photo qui s’affiche à la une du journal O Globo. « Inconnu à l’étranger, Alencar était une grande figure de la scène politique au Brésil. Ancien vice-président de Lula, il avait su nouer des alliances entre partis de gauche. Et ce sont ces alliances qui ont permis à Lula de gouverner pendant huit ans avec une grande majorité au Parlement ». Alencar a lutté pendant des années contre le cancer, c’est finalement la maladie qui l’a emporté. « Toute la classe politique lui rend un dernier hommage », comme l’écrit O Estadao, à commencer par la présidente Dilma Rousseff. Elle a écourté son séjour au Portugal pour assister aux obsèques de celui que le journal brésilien appelle « un grand battant ».

Portugal : la présidente brésilienne propose une aide économique

Lors de cette visite officielle, la présidente brésilienne a proposé une aide économique au Portugal. Cette initiative est très commentée par la presse brésilienne et pour cause : l’ancien pays colonisé, devenu la septième économie mondiale, suggère de venir en aide à son ancien colonisateur, en pleine crise économique. L’hebdomadaire Carta Capital traite le sujet par la satire : « et si le Portugal devenait tout simplement une province du Brésil ?, se demande le journal de Sao Paulo. On pourrait annexer le cousin lusophone, qui, du coup, se transformerait en une partie importante du pays. Nous aurions alors 10% de Brésiliens en plus ». Et Carta Capital de poursuivre dans sa politique-fiction : « le Brésil est avec les autres grands pays émergents, la Chine, l’Inde et la Russie, le socle du nouveau pouvoir mondial. Le pont avec le Portugal permettrait aussi de redynamiser une Europe de plus en plus âgée et fatiguée ».

Achim Lippold

 

Voir aussi : Rubrique Brésil, rubrique Portugal Démission de Jose Socrates,

Portugal : Crise de la dette démission de José Sócrates

Le 23 mars, le Premier ministre portugais José Socrates, leader du Parti Socialiste, a démissionné. Des élections législatives anticipées sont annoncées pour le 29 mai ou le 5 juin. Mais la spéculation sur la dette portugaise, qui a provoqué cette démission, continue de plus belle et alimente les tractations au sein des partis portugais et de l’Union européenne.

Le jour de sa démission José Socrates présentait au Parlement, où il était minoritaire, un nouveau plan d’austérité. C’était le quatrième en moins d’un an, appelé comme ses prédécesseurs Programme de stabilité et de croissance (PEC). Sous prétexte toujours de réduire le déficit budgétaire et la dette de l’État, il proposait de nouvelles économies sur les retraites, les écoles, les urgences hospitalières et tous les services publics, assaisonnées de privatisations et de gains sur la TVA. Le leader du Parti Communiste portugais a dénoncé à juste titre ce plan qui s’attaquait « toujours aux mêmes » et voulait « chercher de l’argent là où il n’y en a plus ». Les fois précédentes, ce plan d’austérité était passé grâce à l’abstention des députés du Parti Social-Démocrate, principal parti de droite. Cette fois-ci il a voté contre, le plan a été rejeté et José Socrates a démissionné. 

La droite portugaise ne refuse pas les mesures d’austérité contre les couches populaires, répète même qu’elle y est favorable. Mais elle veut maintenant revenir au pouvoir et les sondages lui sont favorables.

Le Parti Social-Démocrate est favorable au prêt de 75 milliards d’euros que l’Union européenne propose avec insistance aux autorités portugaises, alors que José Socrates refusait les milliards de l’Europe, qui auraient selon lui pour conséquence d’augmenter encore l’endettement du pays. Les « marchés financiers », c’est-à-dire les grandes banques internationales, étaient d’un autre avis. C’est leur avis qui l’a emporté, soutenu par les dirigeants européens et par la droite portugaise.

Les travailleurs portugais avaient participé massivement à la grève générale du 24 novembre dernier, exprimant leur refus de l’austérité imposée par le gouvernement socialiste de José Socrates. Ils en ont assez du chômage, des bas salaires, de la précarité qui frappent plus d’un jeune sur deux, des retraites misérables et de l’abandon des services publics, la santé en particulier. Rien d’étonnant à ce que ce gouvernement se soit discrédité auprès de la population. Mais la droite lui réserve le même sort, car elle est autant que le PS au service des capitalistes nationaux et internationaux.

Face à la crise, gouvernements de gauche et de droite sont bonnet blanc et blanc bonnet.

Vincent Gelas (Indymedia)

 

Le Portugal débat sur les possibilités du gouvernement de demander une aide

La pression accrue sur le Portugal, qui semble inévitablement pousser chaque jour un peu plus le pays vers un plan de sauvetage, donne lieu actuellement à un débat sur la légitimité du gouvernement démissionnaire à demander une telle aide.

Depuis la démission la semaine dernière du Premier ministre socialiste José Socrates, la pression sur le Portugal monte: les principales agences de notation ont dégradé de plusieurs crans leurs notes du pays et les marchés exigent des taux historiquement élevés pour le financer.

Dans ce contexte, qui a la « légitimité » pour demander un plan de sauvetage? Le gouvernement démissionnaire? Le président? Le parlement? La question divise. Cette discussion a pris de l’ampleur après les déclarations jeudi du ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos, selon lesquelles un gouvernement démissionnaire n’avait pas la « légitimité pour négocier » les modalités d’un tel plan. « La seule entité qui peut prendre des engagements, c’est le président », avait-il dit.

Le chef de l’Etat conservateur Anibal Cavaco Silva, qui représente une autorité morale mais qui n’a pas de pouvoir exécutif, a aussitôt rappelé qu’il n’incombait « pas au président de gouverner ». Le président, qui a annoncé jeudi la dissolution du parlement et convoqué des élections législatives pour le 5 juin, a indiqué à cette occasion qu’il soutiendrait le gouvernement, dont les pouvoirs sont limités à la gestion des affaires courantes, dans les mesures à adopter « pour assurer les moyens de financement nécessaires » du pays.

D’après les journaux Expresso et Publico , l’une des hypothèses envisagées par le président et l’opposition de centre-droit, serait la possibilité de recourir à « un prêt d’urgence du FMI » qui permettrait au pays de se financer jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement. Pedro Passos Coelho, le chef de l’opposition et futur premier ministre pressenti, s’est déjà dit prêt à soutenir un « prêt spécial » pour garantir la solvabilité du pays.

Interrogé samedi par des journalistes, lors d’une manifestation publique, sur une possible intervention du FMI, M. Cavaco Silva s’est limité à répondre avec humour: « Je crois que vous devriez arrêter de parler de FMI. C’est erroné. Il faut parler de Fonds européen de stabilité financière (FESF) ». Le FESF, qui jouit des garanties de tous les pays de la zone euro, a été créé au printemps 2010 au lendemain de la crise de la dette grecque, pour doter la zone euro d’un fonds apte à venir en aide aux pays en difficulté.

Une autre solution, également évoquée par plusieurs spécialistes de la constitution portugaise, passerait par le parlement qui pourrait autoriser le gouvernement démissionnaire à demander une aide. Face à cette situation, le gouvernement a fait le choix pour l’instant de continuer de se financer sur les marchés avec des émissions à court terme, dont les taux sont moins élevés.

Vendredi, le Portugal a levé 1,6 milliard d’euros de dette à un peu plus d’an, à un taux plus élevé que lors de précédentes émissions comparables, mais en deçà des prévisions, et prévoit de retourner sur les marchés dès mercredi.  Le ministre des Finances, qui a écarté cette semaine le risque d’un défaut de paiement, avait toutefois observé que le pays devrait être « plus créatif » dorénavant pour se financer.

Selon les médias portugais, le gouvernement aurait déjà négocié avec certains pays, comme la Chine ou le Brésil, l’achat de dette pour les prochaines émissions.

Levi Fernandes (AFP)

 

Démission de José Sócrates

Le Premier ministre portugais José Sócrates a annoncé le 23 mars dernier sa démission car le programme d’austérité de son gouvernement minoritaire a été refusé au Parlement. Cela a provoqué une augmentation record des intérêts pour les emprunts publics portugais et la chute de l’euro. La presse s’insurge sans interroger les finalités politiques de l’Europe néolibérale.

El País – Espagne
Nouvelle menace pour la zone euro

La démission du chef du gouvernement portugais a déstabilisé le pays, ce qui doit pousser l’UE à aider le pays le plus vite possible, exige le quotidien de centre-gauche El País : « La zone euro est menacée depuis hier par un nouveau facteur de risque important. … Face à la grave situation que rencontre le Portugal, le sommet de l’UE a le devoir de réagir rapidement. Tout d’abord les détails de l’élargissement du fonds de sauvetage devraient être clarifiés dès que possible afin que la capacité d’emprunt soit élargie à 500 milliards d’euros. Il faudrait dans l’idéal que ces changements soient décidés rapidement pour permettre au Portugal d’en profiter. Dans ce sens tout retard dans la prise de décision serait inquiétant. Le gouvernement espagnol a réagi de manière trop optimiste en assurant que la crise portugaise ne se répercuterait pas sur l’Espagne. » (24.03.2011)

Público – Portugal
Tant d’efforts pour rien

La démission du Premier ministre portugais José Sócrates a déclenché une crise politique sévère, estime le quotidien Público : « Le Portugal ne voulait pas endurer le même destin que la Grèce mais cela semble être devenu inévitable. Nos partenaires à Bruxelles et à Berlin penseront désormais de nous : ‘Ces gens sont fous. Nous faisons tous les efforts pour trouver une solution qui corresponde à leurs besoins et ils se tirent eux-mêmes une balle dans la tête.’ … Ils voient un pays suicidaire et désorienté qui provoque une crise politique au moment le moins opportun. … Nous ignorons encore comment nos partenaires réagiront face au nouveau statut de notre Premier ministre lorsqu’il arrivera à Bruxelles. Nous ne connaissons pas non plus les répercussions que cela aura sur les négociations au Conseil européen. Mais une chose est sûre, la crise politique a anéanti d’un coup tous les efforts réalisés jusqu’alors. » (23.03.2011)

 

Voir aussi : UE sous pression, L’europe répond au marché, crise de la zone euro mode d’emploi , rubrique Portugal, rubrique Grèce Plan d’austérité inefficace et dangereux, rubrique Livre Kerviel dénonce sa banque , Susan Georges de l’évaporation à la régulation, Aux éditions la Découverte La monnaie et ses mécanismes, Les taux de change,

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy parleront euro le 10 décembre

La France et l’Allemagne évoqueront la crise de l’euro lors d’un sommet bilatéral prévu le 10 décembre, une semaine avant un Conseil européen régulier, a déclaré vendredi un porte-parole du gouvernement allemand.

sarko-merkelIl n’y a en revanche aucun projet de sommet de l’Union européenne spécialement consacré à la crise de l’euro ce week-end, a ajouté Steffen Seibert. Une source gouvernementale française confirme à Paris que la chancelière Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy parleront « évidemment » à Fribourg des questions financières et de la situation de la zone euro. « Mais il n’y a pas de choses très spécifiques à ce stade » ajoute cette source, selon laquelle « la situation est en train de s’améliorer ».

L’Union européenne s’est accordée dimanche dernier sur un train de mesures pour enrayer la crise de la dette irlandaise et éviter sa contagion au reste de la zone euro, près de sept mois après avoir dû intervenir pour sauver la Grèce de la faillite. Les Vingt-Sept sont aussi convenus de pérenniser, après 2013, le mécanisme de gestion de crise mis en place à la suite de la crise de la dette grecque.

Ces décisions n’ont pas paru suffire, au début de la semaine, à rassurer les marchés. Les places européennes ont cependant clôturé jeudi en forte hausse, après des déclarations rassurantes du président de la Banque centrale européenne (BCE). Jean-Claude Trichet, que le président Nicolas Sarkozy devait recevoir vendredi en fin d’après-midi à l’Elysée avant de partir pour l’Inde, a réaffirmé vendredi matin qu’il n’y avait « pas de crise de l’euro en tant que monnaie ».

Steffen Seibert a pour sa part déclaré qu’il n’y avait ni projet « ni envie » de mettre en place une politique budgétaire commune dans la zone euro. Il a cependant souligné que des réformes étaient en préparation en vue d’une coopération plus étroite entre pays membres en matière de politique économique.

Interrogé sur le Portugal, considéré comme étant potentiellement le prochain pays à devoir solliciter une aide internationale, il a déclaré qu’il revenait à Lisbonne d’en décider le cas échéant.

Reuter

Voir aussi : rubrique Finance Crise rubrique On Line Journée d’action contre le sommet franco-allemand

Le juge espagnol Garzon proposé pour le prix Nobel de la paix

Le juge Garzon et la journaliste espagnole Pilar del Rio, veuve de l'écrivain portugais Jose Saramago. Photo Desiree Martin AFP.

La Fondation Saramago va proposer la candidature au prix Nobel de la paix du juge espagnol Baltasar Garzon, suspendu de ses fonctions pour avoir voulu enquêter sur les crimes amnistiés du franquisme, a indiqué la veuve de l’écrivain portugais au journal El Pais, vendredi 2 juillet.

La fondation, qui porte le nom du Prix Nobel de littérature portugais José Saramago, mort le 18 juin à l’âge de 87 ans, va proposer la candidature du juge Garzon « pour son engagement en faveur de la défense des droits de l’homme », a précisé Pilar del Rio à El Pais. Selon les règles du comité Nobel, seuls des parlementaires, ministres, précédents lauréats, certains professeurs d’université et le comité lui-même peuvent proposer des candidats pour ce prix prestigieux.

Le juge Garzon, qui « n’a jamais baissé la tête face à aucun subterfuge et aucun pouvoir » mérite cette récompense « pour s’être toujours mis du côté des victimes de n’importe quel continent ou pays », a-t-elle ajouté.

« Il faut résister et aller de l’avant »

Baltasar Garzon doit être prochainement jugé pour « forfaiture » (abus de pouvoir) pour avoir voulu enquêter sur les disparus de la guerre civile (1936-39) et du franquisme (1939-75) malgré l’existence d’une loi d’amnistie. Il est actuellement suspendu de ses fonctions en Espagne et encourt une peine de vingt ans d’interdiction d’exercice de sa fonction de juge.

Il a toutefois été provisoirement autorisé à travailler à la cour pénale internationale de La Haye comme consultant. Le juge Garzon a reçu le soutien de nombreux juristes de par le monde qui estiment que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et que la loi d’amnistie espagnole n’est pas conforme au droit international. Son procès pourrait avoir lieu peu après la fin de l’été.

Le juge Garzon et la veuve de Saramago ont participé jeudi soir à Lanzarote à la présentation d’une biographie de l’auteur portugais. « Je suis assez pessimiste concernant mon futur proche, mais cela ne veut pas dire que je renonce au combat », quand « les temps sont durs, il faut résister et aller de l’avant », a déclaré jeudi le juge, qui s’est dit tranquille à l’approche de son procès, ayant la certitude de « n’avoir commis aucun délit ».

(AFP)

Voir aussi : Rubrique Espagne , Soutien à Baltasar Garzon,

L’Europe en mode rigueur

monnaieEn France: Le déficit public, attendu au niveau record de 8% du PIB cette année, doit revenir à 3% en 2013, a promis le gouvernement, qui a annoncé un gel des dépenses de l’Etat pendant trois ans. D’autres réductions des dépenses sont aussi à l’ordre du jour, ainsi qu’une diminution de cinq milliards en deux ans des niches fiscales.

Au Royaume-Uni: Le nouveau gouvernement a présenté lundi un premier programme de 6,2 milliards de livres (7,2 milliards d’euros) de coupes immédiates dans les dépenses des ministères, n’épargnant que la santé, la défense et l’aide au développement. Les «quangos», des organismes para-publics, seront fortement réduits et les recrutements sont gelés. Le déficit britannique a atteint 11,1% du PIB à la fin de l’année budgétaire achevée fin mars.

En Espagne: Madrid a annoncé en janvier un plan d’austérité de 50 milliards d’euros d’ici 2013 afin de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013, contre 11,2% en 2009. Sous la pression des marchés et des partenaires européens, le gouvernement a approuvé la semaine dernière une accélération de cette cure, avec des économies de 15 milliards dès 2010 et 2011. Cela comprend une baisse des salaires des fonctionnaires en moyenne de 5% dès juin et un gel de la revalorisation de certaines retraites en 2011.

Au Portugal: Face au risque d’une contagion de la crise grecque, Lisbonne a renforcé en mai ses objectifs de redressement budgétaire, promettant de ramener son déficit de 9,4% du PIB en 2009 à 4,6% dès 2011. Après l’annonce en février d’un programme axé sur une réduction des dépenses, le gouvernement a décidé une hausse générale des impôts

En Grèce: Après avoir annoncé en mars des économies de 4,8 milliards d’euros, Athènes a adopté en mai un nouveau plan visant à réduire de 30 milliards le déficit public, qui frôlait l’an dernier 14% du PIB, pour le ramener d’ici 2014 sous le seuil européen de 3%. Cette cure de rigueur sans précédent, contrepartie de l’aide financière de la zone euro et du FMI, combine des hausses des prélèvements obligatoires, notamment de la TVA, et des coupes salariales dans la fonction publique. Les réformes des retraites et du marché du travail, ainsi que la lutte contre une évasion fiscale endémique, doivent compléter ce programme..

En Irlande: En 2009, Dublin a adopté deux plans d’austérité de 3 et 4 milliards d’euros, pour ramener le déficit public à 11,5% du PIB en 2010, après 14,3% en 2009. Parmi ces mesures figurent une baisse des allocations sociales et une réduction de 5 à 15% des salaires des fonctionnaires.

En Italie: Rome devait approuver mardi une cure d’austérité de 24 milliards d’euros pour 2011-2012. Il devrait s’agir de deux tiers de réductions des dépenses publiques et d’un tiers de recettes fiscales supplémentaires, tandis que les salaires des fonctionnaires seraient gelés pendant trois ans. Le déficit public de l’Italie est resté limité à 5,3% du PIB en 2009, mais la dette, l’une des plus élevées au monde, représentait 115,8% du PIB.

AFP

Voir aussi : Voir aussi : Rubrique Finance Traders en fête, Barnier rassure les fonds spéculatifs, Les banquiers reprennent leurs mauvaises habitudes, Rubrique Crise , Le grand Krach automatique, l’UE répond aux marchés, entretien avec Frédéric Lordon,