
L’ambition du Pavillon populaire de devenir l’un des lieux de rendez-vous international de l’art photographique se poursuit. Sous l’impulsion de l’adjoint à la culture Michaël Delafosse et du directeur artistique Gilles Mora, l’expo Brassaï en Amérique* porte une significative contribution à cette idée. Elle propose 50 images en couleur et 110 tirages d’époque en noir et blanc jamais publiés par l’artiste français d’origine hongroise. L’expo s’inscrit comme « une découverte qui devrait faire date dans l’histoire de la photo », note le spécialiste de la photo américaine Gilles Mora.

Greenwich Village, New York 1957. Mise en espace d’une curieuse et très contemporaine façade.
Brassaï (1899/1984), pseudonyme de Gyula Halász, a trois ans quand sa famille emménage à Paris. Ses études de peinture et de sculpture le conduisent à devenir un artiste multifacette. Au cœur des années 20, Brassaï fréquente Montparnasse. Il peint dessine, écrit et sculpte mais au grand dam de son ami Picasso, il choisit de se consacrer prioritairement à la photographie. Paris demeure sa ville de prédilection. Le recueil « Paris la nuit » réalisé en 1932 est à l’origine de son succès. Un travail qui a vu le jour avec la complicité amicale et décadente de son ami Henri Miller qui l’accompagne dans ses pérégrinations nocturnes. « Jusqu’en 57, la carrière de Brassaï fut une succession de rendez-vous manqués avec les USA, souligne la commissaire de l’exposition Agnès de Gouvion Saint-Cyr. Il fut sollicité en 1932 par le galeriste new-yorkais Julien Lévy puis en 36 par le directeur artistique du magazine de mode Harper’s Bazaar, mais il ne se sentait pas prêt. » En 1957, il accepte l’offre du magazine Holiday qui lui donne carte blanche. La commande lui impose juste de photographier la foule dans la 5e avenue et de se rendre en Louisiane. « Une année plus tôt, son exposition sur le graffiti avait révolutionné la vision des Américains sur la photo » précise la commissaire.

C’est cette appropriation d’une culture et d’un territoire urbain par un photographe complice des surréalistes qui nous est donnée à voir au Pavillon Populaire. Brassaï pour qui l’urbain est un sujet de prédilection s’adapte à ce nouvel espace. Il joue des oppositions entre la foule et l’environnement, ne s’arrête pas aux sens nouveaux qui lui apparaissent mais cherche à le dépasser en sortant de la réalité par la lumière. Il suit les passants pour s’imprégner de leur vie, utilise la couleur, se lance dans les petits formats… Le talent s’impose avec des photos comme celle du laveur de vitres où son sens de l’esthétique et du flou se conjugue à celui du mouvement. La force de l’histoire s’affirme dans ce regard sur le dernier bateau à roue du Mississipi porté par des vagues angoissantes qui semblent le conduire vers son dernier voyage. La scène a lieu sous les yeux de quatre minuscule spectateurs. L’humour ne fait pas défaut comme on l’observe avec ces trois clichés d’une statue de Napoléon que l’on imagine pris sur le vif. L’empereur trouve à mesurer sa fierté avec une femme de Louisiane.
Les femmes, un autre sujet majeur de l’univers pictural de Brassaï qui mériterait bien des développements… Le mieux est de se rendre au Pavillon Populaire en toute liberté pour les découvrir…
Jean-Marie Dinh
Au pavillon Populaire du 17 juin au 30 octobre, entrée libre.
Un beau catalogue rend compte de cette exposition éditions Flammarion.
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« Pour la première édition du festival nous avions choisi le thème du combat. Tant il n’a pas été facile de monter le projet, cette fois le thème c’est la liberté, explique Gabrielle Gonzales. Une valeur qui n’est pas étrangère au pays invité et qui signifie aussi que nos partenaires locaux (Mairie de Montpellier, Conseil Général et Région…ndlr) nous ont fait confiance », indique encore l’initiatrice de ThéâVida. Cette année, la seconde édition du festival latino-américain qui associe théâtre, vidéo et danse, est entièrement consacrée au Mexique. L’annulation de l’année du Mexique en France par le gouvernement mexicain, lié comme on le sait aux brillants exploits des sarkoboys de la diplomatie française, a laissé sur le carreau pas moins de 360 manifestations culturelles prévues sur toute l’année. « Nous avons dû revoir le programme et renoncer à recevoir certains invités mexicains, mais finalement nous maintenons l’objectif qui est de faire découvrir la culture contemporaine latino américaine à travers la diffusion d’œuvres et de spectacles. »




