Fiest’A Sète :La lumière des mondes

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Vaudou Game

 Fiest’A Sète allume le Théâtre de la mer de mille couleurs jusqu’à vendredi. Ce soir Africa évolution.

Après un vibrant hommage à RKK à la Ola samedi, Fiest’A Sète a retrouvé depuis dimanche le Théâtre de la mer afin que le meilleur de la musique vivante prenne possession de nos esprits. Dimanche démarrage sous le signe féminin avec les jumelles de Ibeyi et les chanson ciselées de Yael Naim.

La place a été chauffée hier par Mulatu Astatke et Mahmoud Ahmed & Badume’s Band, tout simplement ce qui se fait de mieux en matière de musique éthiopienne. Le festival poursuit son travail d’orpailleur en Afrique de l’Ouest avec la soirée de ce soir où l’on pourra écouter Vaudou Game, un combo franco-togolais propulsé par Peter Solo, qui mêle les esprits bienveillants au groove psyché et fait tourner les compas à l’envers.

Salif Keita reforme les Ambassadeurs pour un soir à Sète. Photo DR

Salif Keita reforme les Ambassadeurs pour un soir à Sète. Photo DR

On touche le mythe avec  le second groupe de la soirée, Les Ambassadeurs, reformés exclusivement par Salif Keita pour un concert unique. Un moment où la musique rejoint l’histoire. Ce retour de la grande famille malienne associe les membres originaux et de prestigieuses étoiles comme Cheik Tidiane, Seck et Amadou Bagayoto. Une renaissance à ne pas manquer.

JMDH

Source La Marseillaise 04/08/2015

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L’enchantement de Fiest’A Sète

Mohi Kouyate Hugues Anhes

Mohi Kouyate  photo Hugues Anhes

Festival. Sète et le bassin de Thau aux rythmes de la world musique du 24 juillet au 8 août. Les plus grands musiciens du monde se rencontrent à l’occasion de ce rendez-vous pour le bonheur du public.

C’est un départ pour un grand voyage musical dans le temps et dans le coeur de l’espace monde qui se prépare. A l’instar du joueur de flûte de Hamelin, l’air généreux que fait souffler Fiest’A Sète sur le territoire, chasse les pensées nuisibles qui hantent les esprits, ici, comme dans bon nombre de pays des musiciens invités.

Chaque année est un nouveau pari et tous les ans le vrai résultat se mesure dans le bonheur et la richesse des rencontres insufflées par le festival. Ainsi, depuis 18 ans, Hamelin n’est jamais revenu chercher les enfants.

Voilà une première raison pour se rendre, l’esprit paisible et ouvert, à Sète, et dans le bassin de Thau jusqu’au 7 août. La seconde, est que les organisateurs veillent en permanence à ce que le festival face sien le principe du développement humain, du respect des cultures musicales et de leur renouvellement. La troisième réside dans la programmation qui s’articule autour de soirées thématiques avec deux concerts spécifiquement choisis pour aboutir à une synergie de rythmes et de sens autour de rencontres qui font de l’exception, la règle.

Rien d’autre que : « Les bases fondamentales d’un vrai festival. Souligne le directeur José Bel, Nous tentons de proposer la meilleure programmation dans un souci d’exigence artistique et culturelle. Cela étant, c’est toujours avec une dose  d’incertitude en matière d’équilibre financier car aujourd’hui, c’est le passage sur TF1 qui assure la popularité des artistes. A ce jour seul le concert d’Ibeyi et de Yael Naim affiche complet

Une soirée suggérée par le regretté Rémy Kolpa Kopoul (décédé en mai dernier) bien avant que les albums de ses radieuses artistes ne cartonnent sur la bande FM. Le festival avec qui RKK entretenait des liens étroits, lui rendra un hommage festif «eleKtropiKale» à la Ola le 1er août.

Cette 19e édition exprime avec force les pulsions d’une musique bien vivante. « L’idée est de permettre aux spectateurs d’élargir leur regard tout en restant passionnant et jouissif dans les projets que nous proposons. On part sur l’idée d’un thème en donnant deux versions.» Six exemples moins un, après l’annulation de la soirée Brasil do futuro du 8 août suite au désistement du groupe Criolo, illustrent ces propos.

Une affiche brûlante

On récapitule ; Soirée Ethiopiques le 3 août avec les deux monstres sacrés de la musique éthiopienne. La voix de Mahmoud Ahmed perpétuant une tradition musicale d’une infinie richesse et Mulatu Astatke l’avan- gardiste du courant éthio-jazz qui se répand dans le monde entier.

Le 4 août soirée a marquer d’une pierre noire consacrée à la musique de l’Afrique de l’ouest avec l’afro funk de Vaudou Game, une formation lyonnaise qui dépote, conduite par le togolais Peter Solo suivie des Ambassadeurs grand orchestre Malien dont les heures de gloire accompagnent celle de l’indépendance, spécialement reformée par Salif Keita pour un concert unique.

Le 5 août un classique de la grande musique cubaine avec deux artistes légendaires, Jovenes clasicos Del Son et Chucho Valdes.

Le 6 août une paire de bombes balkanik avec l’excellent clarinettiste David Krakauer’s qui débarque des Etats-Unis et Shantel & Bucovina club Orkestar (Allemagne Roumanie) qui greffe l’énergie balkanique au beat de l’électro.

Conclusion le 7 août avec le partenaire de Fela, Tony Allen inventeur de l’Afrobeat et le retour d’Orlando Julius figure légendaire de l’Afro Pop réveillé par de jeune musiciens anglais.

Et vous en voulez encore ?

JMDH

Source : La Marseillaise 24/07/2015

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Rémy Kolpa Kopoul. Un talent unique pour la connexion

urlMusique. Les Amis de RKK témoignent d’une perte énorme après la disparition de l’artiste attendu dans la région.

C’est un peu comme un blanc à la radio ou entre deux morceaux de musique… Le départ de Rémy Kolpa Kopoul décédé d’une crise cardiaque dimanche à 66 ans, fait l’effet d’un silence qui résonne.

L’homme de radio avait mixé la veille lors d’une soirée, au bénéfice des enfants de Ramiro Mussoto, percussionniste argentin disparu en 2009 dont il soutenait la famille. « C’était un ambassadeur Nova, il adorait venir à Montpellier et à Sète pour rencontrer les acteurs culturels, souligne Annick Delefosse qui fait briller l’étoile de radio Nova sur la région. C’était toujours très drôle de voir l’engouement des jeunes autour du personnage. Ils venaient le voir après ses mix pour faire des selfies. Rémy se prêtait volontiers au jeu, ça lui faisait plaisir, lui qui a consacré une grande part de sa vie à la transmission

Ancien Mao, RKK est de la bande qui fonde Libé il y bossera jusqu’en 1987. C’est un des premiers à s’intéresser aux musiques du monde. Son travail de terrain le conduit à rencontrer Jean François Bizot l’entreprenant boss d’Actuel puis de Radio Nova.

« Je suis déstabilisé, confie le directeur de Fiest’A Sète, José Bel, nos chemins se sont croisés il y a 18 ans et notre relation n’a fait que s’amplifier depuis. C’était un homme qui faisait les connections à tous les niveaux. Il devait m’envoyer son texte de présentation dans le train de retour de Brest. On est comme des cons. C’est un coup de massue. »

RKK venait de monter une comédie musicale qu’il avait imaginée il y a trente ans, relatant l’histoire d’amour du Brésil et de la France. Cette année, l’absence de Rémy laisse un vide dans la programmation, de Fiest’A Sète, du festival ImageSingulières et d’Arabesques.

Il avait un côté titi parisien mais aussi une conscience aiguë de l’importance de l’ouverture
culturelle en province.

JMDH

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Pluie de jouvence sur Fiest’A Sète

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Fiest’A Sète. Au top, le bilan artistique de la dix-huitième édition du festival de musique du monde et l’état d’esprit de toute l’équipe.

La dix-huitième édition de Fiest’A Sète s’est achevée vendredi 8 août par une belle averse. Pluie conclusive après le sage concert de Trivock Gurtu et une vibrante performance de Susheela Raman. Les vents favorables avaient jusqu’ici veillé à épargner le bout de ciel surplombant le Théâtre de la mer. Un peu comme si les dieux de l’Olympe musicale – et notamment le régisseur général Hervé Villechenoux – dont on connaît le dédain qu’ils affichent pour les succès du moment, souhaitaient privilégier la caravane de perles composant cette programmation.

De la première semaine itinérante et gratuite du festival résonne encore l’envoûtante voix de Mamani Keita, les instruments rudimentaire du mento des Jolly Boys, l’entêtante rythmique de Debademba… Le bilan artistique de la seconde semaine au Théâtre de la mer est sans fausse note tout en répondant au principe de diversité, ingrédient essentiel de la manifestation.

Du bulldozer du funk us Bootsy Collins, ex-bassiste allumé de James Brown au tango  sulfureux revisité par Catherine Ringer avec Muller & Makaroff, deux piliers du trio électro Gotan Project associés pour un pas de côté au sein de Plaza Francia. Dans un univers jazz soul groovy, on retient aussi la belle et souple prestation d’Anthony Joseph tout en finesse. Côté découverte, la rencontre de l’éblouissante Malienne Fatoumata Diawara et du jeune et talentueux pianiste cubain Roberto Fonseca qui s’était opérée pour un titre en studio, a trouvé un heureux prolongement sur la scène du festival et semble encore porteuse de belles promesses.

A la recherche d’esthétiques

A la recherche d’esthétiques qui rassemblent les cultures, oeuvrent pour la transition des traditions et l’inscription dans la modernité, Fiest’A Sète favorise les rencontres autour de la musique. On y croise des passionné(e)s de musiques du monde dont l’engagement pour la tolérance, la résistance et l’espoir s’exerce au-delà des prestations scéniques. C’est aussi cela que le directeur José Bel, son équipe et les bienveillants bénévoles de l’association Métisète font vivre au public durant deux semaines.

Cette année, malgré la crise, les incertitudes, les conflits meurtriers et les mouvements sociaux, les publics de Fiest’A Sète se sont retrouvés dans l’offre proposée avec environ 9 000 entrées payantes sur les 20 000 participants que mobilise au total le festival. Fiest’A Sète c’est aussi des expos, des tchaches pour parfaire sa culture musicale et des afters. Dans le registre de la nuit, le gourou de la musique brésilienne Rémy Kolpa-Kopoul a fait danser cette année le public avec des parapluies. A graver dans les mémoires également le boeuf de Keziah Jones à la Ola..

Après la pluie, les cours d’eau retrouvent leur lit et Fiest’A Sète son pas tranquille vers les sources pures et renouvelées des folles notes de la 19e édition que l’on attend déjà comme si l’on voulait aller plus vite que la musique…

Source L’Hérault du Jour 13/08/14

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Soirée indienne : Trilok Gurtu et Susheela Raman pour un concert magique

Susheela Raman. Photo Dr

Susheela Raman. Photo Dr

Fiest’A Sète. Le festival de musiques du monde s’achève ce soir avec deux invités d’exception : Trilok Gurtu et Susheela Raman.

Dernière soirée de concerts Fiest’A Sète ce soir au Théâtre de la Mer sous le signe de l’Inde et de l’ouverture qu’incarnent les deux artistes invités. A commencer par le maître des percussions Trilok Gurtu dont les tablas ont épicé et illuminé les performances de quelques-uns des plus grands noms du jazz des quatre dernières décennies. Se référer à la discographie du personnage et à ses multiples collaborations à de quoi faire tourner la tête. Ce génie oeuvre pour la rencontre des genres en se situant au croisement entre musique classique indienne, jazz, funk, pop, et électro.

En 1973, Trilok Gurtu, rejoint par le trompettiste Don Cherry quitte son pays natal. Il n’a cessé depuis de travailler à rapprocher les sources de la musique indienne aux autres continents, Europe, Amérique Afrique. Ses propres disques révèlent une science sidérante de la composition et des arrangements, doublée d’une rare ouverture musicale. Entre deux tournées, Trilok retourne chaque année parfaire son enseignement auprès de son maître indien, signe d’une humilité et d’une passion hors du commun.

Libre Susheela Raman

La chanteuse anglaise d’origine indienne Susheela Raman nous revient avec son nouvel album Queen Between qui poursuit le pont que son œuvre construit entre le rock occidental et la musique indienne. Après avoir approché les chants extatiques tamouls sur son dernier disque, elle se rapproche des traditions soufies en jouant avec des musiciens qawwal (1), rajasthani. Dans une démarche libre et ouverte qui ne cède ni aux contraintes rituelles de la tradition ni au référentiel religieux que prennent parfois les orientations musicales culturellement métissées, à partir d’un système islamiquement normé défini par le religieux.

Pas plus d’ailleurs qu’aux contraintes politiques qui résultent de la partition du sous continent indien en 1947 (2). Les musiciens pakistanais qawwals et ceux du Rajasthan que Susheela a réunis pour son disque ne travaillent plus trop ensemble alors qu’ils partagent des références culturelles et musicales communes. Le partage est aussi social entre musiciens classiques et ceux issus de la musique populaire. Susheela priorise l’énergie et la musique pour abolir les distances et faire tomber les préjugés.

A l’écoute, quelque chose de nouveau prend forme qui apaise l’âme et invite à voyager dans un autre univers. La voix époustouflante de profondeur et de variation de Susheela évoque la plénitude et la beauté.

JMDH

(1) Le qawwali, chant musulman sacré du XIIème siècle.
(2) Ce bouleversement politique s’est accompagné de gigantesques transferts de populations (6 M de musulmans quittent l’Inde que rejoignent 4 M d’hindous).

Plaza Francia sur le territoire passionnel

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La soirée Tango de Fiest’A Sète a eu lieu à guichets fermés. La faute aux dieux du bandonéon.

Une ouverture en douceur sur les ballades folk de la jeune argentine Natalia Doco qui apparaît sur le devant de la scène avec son premier album Freezing. La fraîcheur de cette chanteuse née à Bunos Aires et vivant à Paris rompt avec l’image quelque peu trempée qu’ont laissée ses compatriotes fuyant la dictature. Un souffle nouveau comme aime à les propulser le festival. Malgré le charme déployé et les couleurs acidulées musicalement goûteuses, le bonbon ne fond pas encore dans la bouche. Devant un Théâtre de la Mer plein à craquer, il était évidemment difficile de rivaliser avec l’Art raffiné de Plaza Francia.

Nouvelle formation certes mais déjà très expérimentée. Le groupe est issu d’un projet dont l’origine revient à l’Argentin Eduardo Makaroff et au Suisse Christoph Müller, deux des fondateurs du Gotan Project, qui ont demandé à Catherine Ringer de venir à la rescousse bâtir avec eux un album de tango*. Voyez la coupure… Dès les premières notes, superbement servies par la création lumière, l’alliance des styles singuliers fait son effet. Avec une passionnelle sobriété Catherine Ringer, qui célébrait déjà l’Amérique latine en rendant hommage à la chorégraphe argentine Marcia Moretto sur son célèbre Marcia Baila, campe la scène avec une élégance et une présence pleine et entière.

A ses côtés, Mu?ller et Makaroff, en quête d’aventures s’offrent une virée libre qui allie pop, tango et musique électronique. Simplicité, feeling et expression dramatique de la violence et de la douleur sont au rendez-vous. Plaza Francia s’affranchit des codes et des genres pour en inventer un nouveau. Le concert intègre des morceaux de Gotan Project et des Ritas Mitsouko et porte le public aux anges.

Les dieux du tango devaient s’ennuyer, ils ont favorisé cette rencontre qui innove autant qu’elle coule de source.

Jean-Marie Dinh

*A new tango song book (because music,2014)

Source : La Marseillaise 08/08/14

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