Il y a toute une histoire derrière cette photographie*. Quand tu ne tires pas la langue, tu fait partie de notre vie nous ont fait comprendre Bob Wilson, Philippe Glass et Luncinda Child, avec leur conte onirique Einstein on the Beach. C’est comme la toile cirée à carreau rouge et blanc sur la table de la cuisine. Elle est là et n’existe pas, sauf si on regarde fixement les carrés. Au bout d’un certain temps, on commence à voir bouger des choses à l’intérieur.
Albert, la rumeur dit que tu es mort, mais c’est des conneries. On ne sait pas comment tu es entré au Corum mais t’étais bien là ce week-end. Scarpitta, le nouveau directeur de l’Opéra a une allure délicate. Il aime lancer des roses blanches et ressemble un peu à un fantôme illuminé. C’est lui qui aurait retrouvé ta piste. Les histoires de contrat, de gros sous, de déficit, tout ça n’a pas été déterminant pour lui. Il voulait que tu viennes juste pour produire un choc entre le bling bling et le minimalisme.
Avec le son givré et hypnotique de Glass, et cette lumière expressionniste à la Tim Burton, une chape de temps est descendue sur le plateau. Toute la salle vibrait. Dans les carrés rouges de la nappe, Bob invente les tableaux et Luncinda Child trace le mouvement des corps dans les carrés blancs.
Ca déménage vraiment de voir les notables circuler librement dans l’opéra comme s’ils étaient dans une house party. La plupart ont connu Woodstock, tu me diras. Une partie des plus jeunes s’est enmmerdée, l’autre se marrait.
Malgré ton âge, ton histoire avec des champignons nous fait toujours rêver. Elle est parfaitement conciliable avec ce qui se passe. Tu es le père de la mégascience O mon Superman dirait Laurie Anderson qui s’y connaît en apocalypse.
On espère que tu savais ce que tu faisais. Mais on y croit pas vraiment. Les gens se mettent à devenir des noyaux invisibles, des blocs. L’atome, peut-être que ce truc est une évolution naturelle… Tu as un petit côté antéchrist sur cette photo. On fait quelques pas avec toi, puis on regarde de nouveau vers la fenêtre pour voir si une grande lueur apparaît.
Jean-Marie Dinh
* Créé en 1976, Einstein on the Beach commençait sur une photographie d’Einstein debout dans son bureau de Princeton qui n’est pas libre de droit.
Pour défendre le socialisme il faut commencer par l’attaquer » disait l’auteur de 1984. Plus que jamais fidèle à la pensée d’Orwell, Jean-Claude Michéa pose, dans son dernier ouvrage, Le Complexe d’Orphée une réflexion critique sur la gauche française. La thèse du philosophe remet en question les grandes tendances – Droite et Gauche -. On aurait remplacé le parti unique par l’alternance unique mais au fond rien ne change… Entretien
A gauche tout se passe comme si, le point de vue idéaliste, au sens moral et intellectuel, accorde au débat idéologique une circonstance propre et indépendante des facteurs sociaux et des décisions politiques qui aliènent les peuples. Jusqu’où peut-on pousser ce paradoxe ?
Ce qui me paraît paradoxal, en l’occurrence, c’est plutôt l’idée qu’une politique radicale devrait essentiellement travailler à exacerber les « contradictions au sein du peuple » – celles qui sont censées opposer un « peuple de gauche », progressiste dans l’âme, et un « peuple de droite », conservateur par nature – tout en s’efforçant, par ailleurs, de marginaliser la contradiction principale de la société libérale – celle qui oppose les détenteurs du capital ( autrement dit les élites qui contrôlent la richesse, le pouvoir et l’information) à l’ensemble des classes populaires. Il est symptomatique, par exemple, que le terme de « classe dominante » (ou celui de « bourgeoisie ») ait presque totalement disparu du vocabulaire politique et médiatique contemporain, alors même que jamais, dans l’histoire, le destin des individus et des peuples n’avait dépendu à un tel point des décisions prises – hors de tout contrôle démocratique – par une minorité privilégiée.
Une idée clef, que vous explorez en revenant sur l’histoire de la pensée politique dans Le complexe d’Orphée…
C’est l’histoire de ce refoulement progressif de la critique de la société capitaliste comme système fondé sur l’exploitation du grand nombre par des minorités privilégiées (critique qui était au cœur du projet socialiste originel) au profit de l’idée qu’elle reposerait d’abord sur un antagonisme entre un « peuple de gauche » et un « peuple de droite », que j’ai cherché à décrire dans complexe d’Orphée. Je rappelle que la « gauche » – au sens particulier que ce terme conserve encore dans notre imaginaire collectif – constituait, en réalité, une configuration idéologique beaucoup plus récente que ne le laisse supposer la légende officielle. Elle n’a véritablement pris naissance que dans le cadre du compromis historique – scellé lors de l’affaire Dreyfus – entre les principaux représentants du mouvement ouvrier socialiste et ceux de la bourgeoisie républicaine et libérale. Ce compromis politique, au départ essentiellement défensif, visait à dresser un « front républicain » contre la droite de l’époque (les « Blancs et les « ultras » de la « Réaction » cléricale et monarchiste) qui demeurait extrêmement puissante et dont les menées séditieuses constituaient une menace croissante pour un système républicain encore fragile.
C’est la nature même de ce pacte défensif qui explique que la gauche du XX ème siècle ait pu si longtemps reprendre à son compte une partie importante des revendications ouvrières et syndicales. Il était clair, cependant, qu’une alliance aussi ambiguë entre partisans de la démocratie libérale (et donc de l’économie de marché) et défenseurs de l’autonomie de la classe ouvrière et de ses alliés ne pouvait pas se prolonger éternellement.
L’accélération de la mondialisation libérale ne cesse de fissurer les valeurs républicaines en déniant notamment toute compétence à la pensée critique d’écrire sa propre histoire …
Le ralentissement de la croissance industrielle et la baisse tendancielle de leur taux de profit – devenues manifestes au début des années soixante-dix – a conduit les grandes firmes capitalistes occidentales à imposer la « liberté des échanges » à l’ensemble des pays de la planète et à démanteler ainsi toutes les frontières protectrices (et, par conséquent, tous les acquis sociaux) que les différents Etats « keynésiens » étaient parvenus à mettre en place au lendemain de la victoire sur le nazisme.
C’est dans ce nouveau contexte d’un « monde ouvert » (la « libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des hommes ») et d’une concurrence « libre et non faussée » qu’a pu être imposée à l’opinion publique (on connaît, en France, le rôle décisif joué, dans une telle opération médiatique, par la critique de l’Etat opérée par les « nouveaux philosophes ») la nouvelle gauche mitterrandiste. Cette capitulation en rase campagne devant la religion du marché explique qu’il n’y ait plus guère de différences, aujourd’hui, entre un programme économique « de gauche » et un programme économique « de droite » (aucun journaliste, par exemple, n’a trouvé stupéfiant le fait que ce soit précisément Christine Lagarde qui ait été choisie par le FMI pour poursuivre la même politique que Dominique Strauss-Kahn).
Comment parvient-on à éluder la question sociale après cette capitulation idéologique ?
Depuis le milieu des années quatre-vingt – toute référence à la question sociale a été définitivement balayée au profit de ces seules questions « sociétales » (mariage gay, légalisation des drogues, vote des étrangers etc.) dont la principale fonction médiatique est de maintenir à tout prix (et surtout en période électorale) cette division permanente entre un « peuple de gauche » et un « peuple de droite » qui rend, par définition, impossible toute alliance anticapitaliste entre les différentes catégories populaires. Il est clair, en effet, que la seule chose que redoute l’oligarchie dirigeante – cette alliance des élites économiques, politiques et culturelles – ce serait l’émergence d’un véritable front populaire ou d’un nouveau printemps des peuples capable de s’attaquer réellement aux bases matérielles et morales du pouvoir qu’elle exerce de façon croissante sur la vie des gens ordinaires.
Recueillis par Jean-Marie Dinh
Le Complexe d’Orphée : La Gauche, les gens ordinaires et la religion du Progrès, éditions Climats.
Les nouvelles révélations de Libération confirment que le laboratoire Servier avait bien érigé le mensonge et la manipulation en modèle économique. Sinistre manière de transformer des poisons violents en machine à cash ; de multiplier les écrans de fumée pour masquer le rapport entre les médicaments et des patients qui décèdent ; de faire taire ceux dont les doutes, puis les certitudes, menaçaient le chiffre d’affaires. Comme si le Mediator ne suffisait pas, c’est désormais le Protelos qui fait scandale : là encore des effets secondaires potentiellement ravageurs, là encore la manipulation de l’information, là encore des morts suspectes passées sous silence. Chez Servier, seul le cynisme se concevait dans une chimie d’une telle pureté. A côté du dysfonctionnement total de la chaîne censée empêcher les empoisonneurs de vendre leurs inventions sur ordonnance, une autre question reste entière : Servier est-il un mouton noir au milieu de blanches brebis ou un laboratoire qui a poussé à l’extrême, au-delà de toute mesure, de toute raison, des «logiques» et des processus communs à l’industrie pharmaceutique ? Espérons que le double scandale du Mediator et du Protelos permette enfin de fissurer les murailles qui entourent un secteur dont seuls des romanciers, de Le Carré à Boyd, ont su imaginer la potentielle nocivité. A ce stade, l’enquête judiciaire sur Servier démontre que la réalité est parfaitement en phase avec la fiction.
Rencontre. L’écrivain montpelliérain Bernard Pasobrola revient sur la scène littéraire en trempant sa plume lucide et décapante dans le grand noir.
Bernard Pasobrola a été libraire à Grenoble puis à Bruxelles avant d’effectuer une longue migration au Portugal où il a exercé la profession de plasticien indépendant. Il vit actuellement à Montpellier. Il a publié plusieurs romans*. Il collabore avec diverses revues comme Temps Critiques ou La Revue des Ressources et traduit des ouvrages de philosophie et de linguistique américains.
Après dix années de silence, comment les Katz sont revenus dans Mortelle hôtesse ?
Le roman est parti de ce couple infernal. Humbert Katz, un vieux désabusé, en décalage avec le monde d’aujourd’hui qui se retrouve plongé dans ce qu’il y a de plus pointu grâce à sa fille, une jeune scientifique douée. A l’inverse de son père, Nora est totalement à l’image de son époque. Elle est pleine de piercing et de certitudes. Elle n’a peur de rien. Cette confrontation générationnelle mais aussi entre la foi religieuse et scientifique, figurait comme le point de départ de L’Hypothèse de Katz. Dans ce livre, qui n’était pas un roman noir, Humbert est pris d’un délire de persécution. Moi, je ne savais pas si c’était vraiment fondé et je ne voulais pas trancher là dessus. Il se trouve que le bouquin a été plutôt apprécié par les amateurs de polar. Comme l’indécision finale qui plane ne leur convenait pas, un certain nombre d’entre eux m’ont demandé une suite. C’est ainsi que je me suis lancé dans Mortelle hôtesse en adoptant les codes du noir.
Comment s’est effectuée cette transition du genre ?
On peut classifier les stéréotypes d’un genre, mais je ne vois pas de vraie frontière entre le roman noir et la littérature, dite blanche. Il y a des romans noirs truffés de pathos dont l’ancrage social est faible. D’autres romans dits de littérature générale sont d’excellents roman noirs. C’est le cas de certains romans de Kundera, La valse des adieux par exemple, qui est d’une rare noirceur. Je pense que ce qui est bon échappe au contrôle des genres. Aujourd’hui, le problème des auteurs n’est pas un problème de genre mais de lectorat.
Au-delà des conventions du genre, quelle a été votre démarche pour parvenir à cette forme stylistique très aboutie ?
Le livre a sa propre mécanique. Je l’ai écrit en 2003, durant la canicule, dans un flux que je ne maîtrisais pas. Il comporte un certain nombre d’aspects scientifiques et techniques. Ayant essuyé quelques péripéties éditoriales, j’ai eu le temps de travailler le style, de le fluidifier. C’est assez difficile, dans un roman d’action, on n’attend pas de grandes discrétions sur la couleur des falaises mais tout ne tient pas non plus au basique…
A travers les visions froides et lucides que vous donnez du pouvoir, vous renouez avec une forme de réalisme, les longues descriptions en moins. Ce qui ne manque pas d’interpeller le lecteur sur notre époque…
Je m’intéresse à la biologie depuis longtemps. Rien ne m’étonne. La thérapie génique a déjà fait le lien entre les neurones et l’électronique. J’essaie d’anticiper un tout petit peu. Mais dans le rapport homme machine, tout est déjà canalisé. La marchandisation du corps ne relève pas de la fiction. Partout, on assiste à la transcendance de la technique. A partir du moment où il y a une médiation technique, elle prend le dessus. Il faut que l’on en trouve un usage soit commercial soit à travers un prestige convertible plus tard en termes financiers. Tout cela n’est pas apparent. Le livre met en relief l’aspect éminemment ridicule du pouvoir et de beaucoup de choses considérées comme respectables. Nous sommes dans un monde où les réseaux de puissance sont devenus extrêmement polymorphes, et n’ont de comptes à rendre à personne. C’est la victoire totale du capital. Il n’y a plus de différence entre réseaux légaux et illégaux. »
Recueilli par Jean-Marie Dinh
*Au diable vos verres (ed. Séguier), Le singe et l’architecte (ed. Séguier), L’Hypothèse de Katz (ed. Denoël) et Mortelle hôtesse (éd. La vie du Rail 2011).
Rien ne va plus, faites vos jeux…
Roman noir. C’est l’atmosphère d’un monde sans politique qui fonde la silencieuse et angoissante toile de fond du roman d’action « Mortelle hôtesse ».
Richard Meyer, salarié d’une officine privée qui donne dans le renseignement assiste à la mort de son collègue Gro sous la Manche. A bord du TGV Paris-Londres il fait aussi la connaissance de Nora, une jeune et brillante chercheuse à la recherche de son père Humbert Katz. L’homme pourrait avoir été kidnappé et retenu dans une clinique de thérapie génique. Il n’en faut pas moins pour convaincre le pessimiste réaliste, Richard Meyer de se lancer sur la piste escarpée des intérêts de l’industrie pharmaceutique. Habitué à nager en eaux troubles, il parvient à tisser un lien entre les événements et une mystérieuse épidémie de cécité qui frappe le milieu fermé des diamantaires d’Anvers. Débute une course à tombeau ouvert où le lecteur traverse un tissu d’intrigues en empathie avec ce personnage désabusé d’un long voyage dans les arcanes du pouvoir. Bernard Pasobrola affirme avec ce quatrième roman un style grinçant mais tout en légèreté, l’ensemble teinté d’un humour, destructeur fort à propos. L’action rythmée se déploie dans un contexte très contemporain qui, de l’exploitation des mines de diamants aux expériences biotechologiques en passant par l’industrie florissante des armées privées, décrypte sobrement le milieu politico-économique dont l’équilibre apparaît en totale et durable perdition. Mortelle Hôtesse répond aux codes du roman noir, usant de ce ressort pour entraîner une sorte de boule miroir dans laquelle se réfléchit l’immoralité du monde.
Peut-être est-ce à ces raisons que Bernard Pasobrola doit ses mésaventures éditoriales… Les grandes maisons se sont confondues, jugeant son manuscrit trop complexe pour séduire les lecteurs. Il n’en est rien, tout au contraire, l’atmosphère introduite par l’auteur à travers le soin porté à la structure et à la fluidité de l’écriture, met en évidence des aspects profonds de notre époque. Une intelligence que l’on savoure avec délectation.
L’ingénieur nucléaire américain Arnie Gundersen fait le point sur la contamination radioactive détectée autour de Fukushima et partout dans le Japon.
Les Réacteurs
Emanations radioactives visibles la nuit. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 continuent de relâcher des émissions radioactives. Nous ne les voyons pas durant la journée à cause de la chaleur et de l’humidité. Cependant, durant la nuit, vous pouvez les observer sur les images de la webcam. Les nuages blancs sont de la vapeur qui contiennent des particules et qui s’échappent des réacteurs. Certaines personnes m’ont écrit pour me demander s’il ne s’agissait pas de l’imminence d’une explosion ou d’incendies. Mais il s’agit bien de la vapeur radioactive qui s’échappent des réacteurs .
La plus grande partie des radiations a été relâchée durant les mois de mars et avril 2011. Actuellement, les radiations qui s’échappent sont bien moins importantes que durant les deux premiers mois. Durant les six premières semaines, 95 % des radiations se sont échappées de Fukushima. Cependant, Fukushima va relâcher des radiations pendant encore beaucoup de temps. Les Japonais sont en train de construire de larges tentes qui devraient recouvrir les réacteurs. La première tente est en construction et elle va recouvrir le Réacteur 1. Il en ira de même avec les Réacteurs 2, 3 et 4. Dès septembre, l’objectif de ces tentes est de récupérer la vapeur radioactive et de la traiter.
De plus en plus, l’opérateur doit faire face aux liquides contaminés qui s’infiltrent dans le sous-sol et qui se trouvent sur le site. Mais dans le futur immédiat, il n’y a aucune solution pour les éliminer.
10 ans pour commencer à extraire le combustible Nucléaire !
Les Japonais annoncent qu’il faudra en tout cas 10 ans pour commencer à extraire le combustible nucléaire. Actuellement il n’y a aucune technologie qui permet d’enlever ce combustible qui se trouve au fond des bacs de rétentions sous les réacteurs. Le combustible a percé la jupe des réacteurs et se trouve dans les bacs de rétentions. Aux États-Unis, à Three Miles Island, le combustible se trouvait dans le réacteur. Ici, il se trouve sur le sol, sous les réacteurs. Cette situation est totalement nouvelle. Il va falloir ramasser ce combustible liquide hautement radioactif et ce processus pourra durer 10 à 20 ans.
La Contamination Nucléaire
Pour moi, ce qui m’inquiète le plus, ce sont les informations qui proviennent du site. Certains de mes amis biologistes, qui ont travaillé à Tchernobyl, sont allés au Japon pour faire des tests scientifiques. Ils avaient imaginé et anticipé que la situation n’allait pas être bonne. Cette semaine, j’ai reçu un appel téléphonique qui me disait que la situation est vraiment, vraiment mauvaise. Ce sont des scientifiques qui ont l’habitude des radiations. Les conditions qu’ils ont trouvées à Fukushima sont bien pires que ce qu »ils avaient imaginé.
Il y a des évidences qui corroborent leurs recherches. Par exemples, les champignons, à plus de 60 km de la Centrale, contiennent des taux bien supérieurs aux limites fixées par les Japonais. Détail intéressant, ces champignons ont été cultivés à l’intérieur. Comment les champignons cultivés à l’intérieur peuvent-ils dépasser les limites légales de radiations extérieures fixées par le gouvernement?
Un autre exemple vient de la contamination du bétail dans la Préfecture de Fukushima. Tout avait débuté avec 8 vaches, ensuite 40 vaches et maintenant plus de 100 et je suis sûr qu’il va y en avoir encore plus dans le future. Un point intéressant est que les vaches ont été élevées entre 60 et 90 km de la Centrale. Elles montrent des taux de Césium bien au-delà de ce qui peut être approuvé pour la consommation. Quand ces vaches ont été commercialisées, le gouvernement japonais n’avait pas fait de test sur la viande.
La question la plus importante est: comment est-ce que ces vaches ont été contaminées?
Il se trouve que les vaches sont nourries avec du foin de riz. Ce foin, récolté au-delà de 60 km, a été apporté aux paysans qui se trouvaient dans la Préfecture de Fukushima. Cette paille a été contaminée à 500’000 Becquerels par kg. Il s’agit d’une contamination au Césium. Le césium a une demi-vie de 30 ans. Dans 30 ans, la contamination sera toujours de 250’000 Becquerels par kg et dans 60 ans 125’000 Becquerels par kg.
Cela c’est passé à plus de 65 km. Vous vous rappelez que la Commission nucléaire avait demandé une évacuation au-delà de 80 km. Cette situation indique que la NRC avait raison. Le gouvernement japonais aurait dû évacuer sa population à plus de 80 km au lieu des 20 km actuels.
La radiation a dépassé les frontières de la préfecture de Fukushima, mais le Gouvernement ne semble se soucier que des taux dans cette préfecture.
Black Rain – Les Pluies Noires
La dernière chose dont je voudrai parler aujourd’hui est ce qui se passe au-delà de 80 km. Il est très clair qu’avec les mesures radioactives et la paille qui ont été découvertes et relevées qu’il y a des endroits, même au-delà de 80 km qui sont autant contaminés qu’à Tchernobyl.
A Tokyo, j’ai ici une lettre d’un habitant qui a fait analyser le sol d’une cours pour jeux d’enfants. Les résultats montrent qu’il y a 53’000 becquerels par kg à cet endroit. Cette personne était tellement préoccupée qu’elle a été voir le maire de Kashiwa City qui lui a répondu de ne pas s’inquiéter. Nous avons un citoyen qui a payé une étude et qui l’a présentée aux autorités et qui ne peut aller nulle part avec ce gouvernement.
Il y a une autre information qui vient de National Cancer Center Hospital East. Elle se trouve sur leur site internet. Ce document montre que 11 jours après l’accident (mars 24), le niveau de radioactivité à l’extérieur du bâtiment était 30 fois plus élevé qu’à l’intérieur. Il y a eu une déposition sur le sol d’éléments radioactifs. Il s’agit d’un hôpital spécialisé et ils savent comment mesurer la radioactivité.
Le dernier rapport que je veux vous montrer provient d’un e-mail. Chaque jour je reçois un e-mail d’un éminent physicien, le Dr. Saji, ex secrétaire de la Commission de la sécurité nucléaire. Il y a deux jours, il m’a écrit ceci à propos du foin contaminé : Je crois que cela est dû au stockage de la paille à l’air libre lors du passage du panache, et particulièrement durant la première semaine de la «Pluie Noire ». (Black Rain).
« Black Rain » « Pluie Noire » n’est pas un terme que le Dr. Saji utilise légèrement. Cependant, c’est ce qu’il s’est passé au Japon. Ce que Dr. Sagi mentionne, se sont des nuages de particules radioactives qui ont déposé un peu partout de la radioactivité dans le nord du Japon.
Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations.
Les japonais sont des personnes pleines de ressources et la victoire de l’équipe féminine de foot le montre. Mais ils ont le droit de connaître l’importance du problème auquel ils font face dans le but de faire face de manière correcte. Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations.
A suivre : La veille de Laurent Horvath l’ économiste spécialisé, fondateur du site 2000watts.org sur lequel il décrypte en continu la catastrophe nucléaire de Fukushima et la course-poursuite des «ouvriers kamikazes» pour éviter le pire. Fukushima fil de l’information