Petit-bard : Les réfugiés du bâtiment A

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Le dernier incendie s'est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi

Quartier Petit-Bard à Montpellier. Après trois incendie dans leur immeuble en moins d’un mois, les familles de la rue des Trolles qui occupent la Maison pour tous attendent une vraie solution. Des propositions leur seront faites demain…

Ils se savaient socialement oubliés. Depuis l’incendie de 2004 où Houcine El Ouamari avait trouvé la mort en tentant de sauver sa nièce, hormis les paroles d’élus et la visite d’un ministre, rien n’a changé pour les habitants du Bat. A. Pour vivre dans cet immeuble promis à la destruction, ils avaient trouvé des solutions de fortune. En interdisant formellement à leurs enfants de toucher aux fils qui sortent des panneaux électriques dans l’escalier, en évitant de prendre l’ascenseur, en scotchant les contours de leurs fenêtres qui ne ferment plus. En ravalant chaque jour leur colère et en payant leurs charges pour rester digne. Mais les trois incendies qui se sont déclarés en moins d’un mois dans l’immeuble ont mis en évidence le danger immédiat qui menace leur intégrité physique.

 

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Samedi deux enfants font la grasse matinée dans la Maison pour tous

 » Mercredi en pleine nuit on a été réveillé par un bruit de feu d’artifice, confie une habitante, revenue temporairement chez elle pour doucher ses enfants. On est sorti dans le noir, on avait peur. Il n’y avait plus d’électricité dans tout le quartier.  »  » Les pompiers ont éteint le feu et nous ont dit que l’on pouvait remonter. Il n’y a eu aucune expertise, explique un père de famille. Je ne sais pas pourquoi on nous traite de cette manière. On essaie de se maintenir dans le droit chemin. Les gens qui habitent à la Comédie ne savent pas comment nous vivons. Mais si une voiture brûle ici toute la France est au courant.  » Depuis quatre jours 69 adultes et 98 enfants sont réfugiés dans la Maison pour tous François Villon. Ils ne veulent plus retourner dans cet immeuble.  » C’est une revendication non violente et intelligente « , indique Patrick Vignal l’élu à la cohésion sociale de la ville qui était sur place hier.  » On n’a rien réglé pour l’instant. Nous ferons une proposition lundi.  » Affaire à suivre de près…

Jean-Marie Dinh

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Les abus sexuels paralysent le Vatican

egliseLes scandales d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique se multiplient. Des cas s’étant produits dans les années 1990 ont été révélés. Mais pour les commentateurs, le Vatican réagit trop lentement. La méfiance envers l’Eglise grandit et la critique du célibat se fait de plus en plus forte.

Le Vatican vise les victimes

D’après ses propres données, le Vatican a été informé au cours des neuf dernières années d’environ 3.000 cas d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique. Selon Charles Scicluna, le représentant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dix pour cent des actes correspondraient à de la pédophilie, le reste constituant des cas de « contacts homosexuels » entre prêtres et élèves, ces derniers ayant plus de 15 ans. Le quotidien Le Soir ne peut pas croire à une telle impudence : « Cette banalisation par le Vatican de relations illicites avec des jeunes de plus de 15 ans … est interpellante. Soit Mgr Scicluna considère que les prêtres abuseurs de mineurs doivent bénéficier d’une atténuation de responsabilité en raison de l’âge de leurs victimes ; soit il insinue que le péché de chair commis par ses prêtres ne résulterait que d’une provocation de ces jeunes victimes. … Au-delà de ces interrogations, l’Eglise catholique est dorénavant contrainte de reconnaître que le sexe … fait partie des préoccupations de ses prêtres. … Plus que le mariage des prélats, qui n’est que la relation contractuelle avec un partenaire, c’est la question de l’état d’abstinence forcée (et hypocrite) des ecclésiastiques qui s’impose à l’Eglise. Cet esclavagisme s’avère impossible à respecter. »

Le Soir (Belgique)

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Polanski interdit de Berlinale mais primé, l’Ours d’or à un film turc

FILM-CANNES/Son fantôme aura plané jusqu’à la fin sur la 60e Berlinale: Roman Polanski, assigné à résidence en Suisse, a reçu l’Ours d’argent du meilleur réalisateur samedi soir, tandis que le film turc bucolique « Miel », était couronné de l’Ours d’or.

« Je suis sûr que Roman sera très heureux », a lancé le coproducteur de Polanski, Alain Sarde. « Je déplore qu’il ne soit pas avec nous ce soir, mais il m’avait dit qu’il ne viendrait pas de toute façon, car la dernière fois qu’il est allé à un festival, il s’est retrouvé en prison », a-t-il ironisé. Arrêté le 26 septembre en arrivant à Zurich, où il était invité au festival de cinéma, Polanski est depuis assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, en attente d’une éventuelle extradition vers les Etats-Unis. La justice américaine le recherche pour des « relations sexuelles illégales » avec une mineure en 1977.

« Le plus controversé » du palmarès, ce prix « pourrait être interprété comme un signe de solidarité envers le cinéaste », estimait dès samedi soir l’édition en ligne du magazine spécialisé américain Hollywood Reporter. L’auteur du « Pianiste » (trois Oscars, dont celui du meilleur réalisateur en 2003), était l’un des favoris du festival avec son thriller « The ghost writer », tiré d’un roman de Robert Harris. Ewan McGregor y campe le « nègre » littéraire d’un ex-Premier ministre britannique inspiré par Tony Blair et interprété par Pierce Brosnan.

Polanski a éclipsé l’Ours d’or 2010, décerné à un film turc pour la première fois depuis 1964 où « L’Été sans eau » d’Ismaïl Metin avait été sacré. « Miel », portrait d’un enfant initié aux mystères de la nature par un père apiculteur, réalisé par Semih Kaplanoglu, âgé de 46 ans. « Il est clair que les ours aiment le miel ! », s’est exclamé ce dernier en recevant son prix des mains du cinéaste allemand Werner Herzog, président du jury.

« Nous avons tourné dans une région extraordinaire, avec de magnifiques paysages (qui) risquent d’être détruits parce que des centrales électriques vont y être construites », a-t-il expliqué. « J’espère que ce prix contribuera à protéger l’environnement là-bas ». Tourné près des côtes de la mer Noire dans le sud-est du Caucase, « Miel » suit Yusuf, joué par Boras Altas, sept ans, un gamin introverti qui dans un rêve prémonitoire, voit la mort de son père, apiculteur dans la forêt. « Miel » (« Bal ») complète une trilogie autobiographique débutée avec « Oeuf » (« Yumurta », 2007) et « Lait » (« Sut »), où Semih Kaplanoglu explore la relation mystique entre les êtres humains et la nature.

Absente de Berlin, la Japonaise Shinobu Terajima, âgée de 37 ans, a remporté l’Ours d’argent de la meilleure actrice pour son rôle d’épouse martyre d’un soldat atrocement mutilé dans « Caterpillar » de Koji Wakamatsu. « J’espère que nous vivrons un jour un monde sans guerre », a-t-elle déclaré dans un e-mail. De leur côté, les Russes Grigori Dobrygin, 23 ans et Serguei Pouskepalis, 43 ans, ont remporté ex-aequo l’Ours d’argent du meilleur acteur dans « How I ended this summer », un thriller arctique d’Alexei Popogrebsky. Ce film où la rivalité entre deux météorologues rongés par la solitude sur une île perdue de l’Arctique tourne au duel à mort, a aussi vu sa photo primée. Le portrait d’un délinquant en maison de correction, « Si je veux siffler, je siffle », du Roumain Florin Serban, a reçu le Grand prix du jury et le prix Alfred Bauer, qui récompense une oeuvre innovante. Vingt longs métrages étaient en lice cette année dans une sélection qui à l’instar de l’édition 2009 — qui avait couronné le péruvien « Fausta » (La teta asustada) de Claudia Llosa — était plutôt terne.

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Scandale politico-financier en Indonésie: le président en difficulté

susilo-bambang-yudhoyonoLe président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a été désavoué mercredi par le parlement qui a approuvé des poursuites judiciaires contre son vice-président et sa ministre des Finances, mis en cause dans le sauvetage controversé d’une banque locale. Après des mois de débats, une majorité de 325 députés, dont ceux de deux partis de la coalition gouvernementale, ont voté mercredi soir pour qu’une enquête judiciaire soit diligentée contre le vice-président Boediono et la ministre des Finances Sri Mulyani Indrawati. Considérés comme les membres les plus réformistes du gouvernement, ils sont mis en cause pour abus de pouvoir et irrégularités dans l’affaire de Century Bank, une banque de taille modeste sauvée de la faillite fin 2008, en pleine crise financière mondiale, par l’intervention de l’Etat. Ce dernier y a injecté au total plus de 700 millions de dollars, soit dix fois plus qu’initialement prévu.

M. Yudhoyono a défendu l’action de M. Boediono, gouverneur de la banque centrale à l’époque, et de sa ministre en affirmant que le sauvetage était indispensable pour éviter un effet domino dans le secteur bancaire indonésien, qui aurait pu provoquer la panique des investisseurs. Pour de nombreux experts, l’affaire Century Bank a été orchestrée pour affaiblir les partisans des réformes et de la lutte anti-corruption, qui inquiètent les tenants de l’ordre établi dans l’un des pays les plus corrompus d’Asie. M. Yudhoyono pourrait être contraint de choisir entre sa coalition et les deux membres de son gouvernement, estime Pande Raja Silalahi, commentateur politique. « Cette coalition menace de se désintégrer quatre mois seulement après le début du second mandat présidentiel », note-t-il. Si les tensions actuelles débouchaient sur une crise politique, la réputation de l’Indonésie, considérée comme l’un des pays d’Asie les plus prometteurs aux yeux des investisseurs étrangers, en patirait.

AFP

Commentaire :  Susilo Bambang Yudhoyono est président de la République d’Indonésie depuis octobre 2004, et le premier à être élu au suffrage universel direct. Son vice-président est Muhammad Jusuf Kalla, du Golkar, parti de l’ancien président Soeharto. Yudhoyono est membre du Parti démocrate. Le 20 septembre 2004, Susilo Bambang Yudhoyono a obtenu 61 % des voix au deuxième tour face à la présidente sortante Megawati Soekarnoputri. Un mois plus tard, il a prêté serment devant le parlement à Jakarta et son mandat de cinq ans a officiellement débuté. Il a prononcé le texte suivant :

« Au nom de Dieu, je jure de remplir mes obligations de président de la République de l’Indonésie de manière aussi complète et juste que possible. […] Je respecterai à la lettre la Constitution, appliquerai les lois de la façon la plus honnête possible et me dédierai au pays et à la nation »…

Sarkozy en mission de réconciliation à Kigali et d’amitié au Gabon

Nicolas Sarkozy fait son retour mercredi en Afrique pour tourner la page, seize ans après le génocide, du lourd contentieux qui a empoisonné les relations entre la France et le Rwanda et apporter son onction au « nouveau » Gabon du fils d’Omar Bongo. francafrique1Une journée à Franceville et Libreville, trois heures à Kigali… A l’image des précédentes, la nouvelle virée africaine du chef de l’Etat tient du grand écart. Un pied dans le « pré carré » pour conforter les vieilles amitiés, l’autre en terre anglophone pour illustrer la rupture, en résumé d’une politique qui hésite toujours à trancher le lien avec la « Françafrique« . Même symbolique, le premier séjour jeudi d’un président français au Rwanda depuis le génocide constitue le point d’orgue de cette tournée. Nicolas Sarkozy vient y enterrer trois ans de brouille diplomatique et judiciaire avec le régime de Paul Kagamé, nouvelle étape de l’effort de « réconciliation » lancé en 2007 pour solder les contentieux de la France en Afrique.

Le Rwanda a coupé les ponts fin 2006, après l’émission par le juge Jean-Louis Bruguière de mandats d’arrêt contre neuf proches du président rwandais, soupçonnés d’avoir fomenté l’attentat qui a coûté la vie en 1994 à son prédécesseur, Juvenal Habyarimana, et marqué le coup d’envoi d’un génocide qui a fait 800.000 morts, en grande majorité d’ethnie tutsie.

Cet incident a relancé de plus belle le procès instruit depuis 1994 par le régime de Kigali, aux mains des tutsis, contre Paris, accusé d’avoir aidé les génocidaires. Ce que la France, soutien du régime Habyarimana contre le guérillero Kagamé, a toujours farouchement nié. Malgré cette escalade, les fils du dialogue renoué par Nicolas Sarkozy en entrant à l’Elysée n’ont jamais été rompus. Deux entretiens « francs et directs » avec Paul Kagamé en 2007 puis 2008 ont remis le différend à plat.

Avant qu’une série de péripéties judiciaires opportunes ne dégage la voie à une reprise des relations, à la faveur d’une visite éclair à Kigali en novembre dernier du numéro 2 de l’Elysée, Claude Guéant. Couronnement de ce chemin tortueux, Nicolas Sarkozy débarque donc dans l’ex-colonie belge avec la satisfaction d’avoir retiré une grosse épine du pied de la France. Et l’ambition de la réinstaller dans l’Afrique des Grands lacs, à la frontière du Kivu congolais au sous-sol riche en minerais.

« Cette réconciliation avec le Rwanda fait disparaître un irritant majeur qui, à cause des accusations de complicité de génocide, nuisait à l’image de la France sur l’ensemble du continent », se réjouit-on à Paris. Les deux camps assurent avoir « tourné la page » mais le climat de la visite du président reste lourd. Ses gestes et ses mots y seront observés à la loupe. Car à Kigali, les victimes du génocide continuent à exiger des « excuses » françaises. Et à Paris, politiques et militaires s’inquiètent à mots couverts du prix de ces retrouvailles. Il y a deux ans, Nicolas Sarkozy, que l’on sait réservé sur la repentance, avait évoqué « les faiblesses ou les erreurs » de la France. « Il dira des choses fortes », prévient son entourage, « mais pas d’excuses ».

Le chemin qui conduit mercredi le président Sarkozy au Gabon pour la troisième fois depuis son élection, s’annonce moins risqué. Huit mois après la mort du « doyen » Omar Bongo, considéré comme le gardien des secrets de la France en Afrique, Paris veut faire du Gabon de son fils Ali, dont l’élection a été contestée par l’opposition, l’appartement témoin de sa nouvelle diplomatie africaine. « Le modèle d’une politique plus moderne et débarrassée des soupçons du passés », jure l’Elysée. Nicolas Sarkozy signera donc à Libreville un accord de défense rénové avec le fils. Mais ira aussi s’incliner sur la tombe du père.

AFP

Voir aussi : Rubrique Afrique