Gambie: plainte de villageois contre une usine chinoise pour pollution à Gunjur

Bateaux-p-ches-gambiens.-1Les habitants de Gunjur, un village du littoral gambien situé au sud de la capitale, Banjul, ont assigné en justice une entreprise chinoise de traitement de poisson. Golden Lead déverse illégalement des tonnes de déchets toxiques directement dans l’Océan détruisant la faune et la flore aquatiques d’une région qui vit essentiellement de la pêche et du tourisme.

Après quelques mois d’activité à Gunjur, Golden Lead, entreprise chinoise spécialisée dans la production de farine de poisson destinée à la consommation d’animaux d’élevage, ne s’est pas fait que des amis. Au contraire. Une odeur pestilentielle et des nappes rouges à la surface de l’eau ont tout d’abord alerté les riverains. Puis ce sont des bancs de poissons entiers, retrouvés morts sur le rivage, qui ont attisé leur colère et conduit deux associations locales de défense de l’environnement à porter plainte contre l’usine. Il était temps: des baigneurs habitués du lagon avaient commencé à avoir des problèmes cutanés.

«Nous avons porté plainte au civil contre Golden Lead pour réclamer une interdiction définitive de la pollution par cette usine», a déclaré, le 1er août 2017, leur avocat Ebrima Jaiteh. Outre le retrait d’une canalisation de l’usine installée dans l’Océan, les plaignants réclament également à Golden Lead le versement de «15 millions de dalasis (277.000 euros) de dommages», a ajouté Me Jaiteh.«Nous ne reconnaissons rien. Nous allons nous défendre», a déclaré pour sa part l’avocat de Golden Lead, Lamin Camara.
Des poursuites avaient déjà été engagées, en juin 2017, contre cette usine chinoise. Mais l’Agence nationale de l’Environnement avait fini par retirer sa plainte à la suite d’un règlement à l’amiable avec les autorités gambiennes. Une tolérance de l’Etat qui s’explique par le fait qu’après le régime sans partage de Yahya Jammeh, le président gambien Adama Barrow est soucieux d’attirer les investisseurs, notamment chinois, pour relancer l’économie de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.La Chine a rétabli ses relations diplomatiques avec la Gambie en 2016 après que l’ancien gouvernement du président Yahya Jammeh a mis fin aux liens avec Taiwan.
Gunjur n’est pas un cas isolé
Mais le cas de Gunjur n’est pas isolé: les entreprises chinoises installées en Afrique sont souvent accusées de ne pas être assez respectueuses vis-à-vis de l’environnement. En 2014, des menaces pesaient déjà sur le littoral Gambien et une réflexion sur le lancement d’un processus d’un plan de prévention et de gestion de la pollution avait alors été menée.
La nouvelle plainte contre Golden Lead, qui a démarré son activité en septembre 2016, est suivie de près par des organisations de défense de l’environnement comme Greenpeace ou Green Wall Warriors, impliquées dans la sauvegarde des ressources marines de l’Afrique de l’Ouest. L’affaire sera examinée par la justice gambienne à partir du  25 octobre 2017. Dans cette zone du littoral du sud-ouest gambien, les populations vivent essentiellement de la pêche et du tourisme.
Charles Bonnaire

Source : Géopolis 04/08/2017

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L’Islande s’éloigne de l’Union européenne, sans référendum

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Hördur ne pensait pas redescendre un jour dans la rue. « La dernière fois, c’était en 2009, pour réclamer la démission du premier ministre », raconte cet étudiant de 26 ans. Lundi 24 janvier, comme 3 500 Islandais, il est allé protester devant le Parlement à Reykjavik, la capitale. Un événement dans ce petit pays de 320 000 habitants, peu enclin à battre le pavé. « Le gouvernement a trahi sa promesse », explique Hördur, furieux.

Lui et les autres manifestants réclamaient la tenue d’un référendum sur l’adhésion de leur pays à l’Union européenne (UE), comme l’avait promis le gouvernement de centre droit lors de son élection en avril 2013. Vendredi 21 février, pourtant, les deux partis eurosceptiques au pouvoir, celui du Progrès et celui de l’Indépendance, se sont entendus sur une proposition de loi prévoyant de retirer la candidature du pays à l’UE. Et ce, sans passer par la voie référendaire. « Je suis contre l’adhésion, mais il est scandaleux qu’on nous interdise si brutalement de nous exprimer », ajoute Aslaug, une autre manifestante. Mercredi, une pétition exigeant un référendum a été signée par 31 000 Islandais, soit près d’un électeur sur huit.

Lire nos explications Pourquoi l’Islande suspend ses négociations pour entrer dans l’Union européenne ?

Voilà qui illustre bien les sentiments ambivalents des Islandais à propos de l’UE. Selon les derniers sondages, ils sont 25 % seulement à souhaiter voir leur pays rejoindre l’Union. Mais 70 % d’entre eux tiennent malgré tout à l’organisation d’un référendum sur le sujet. « La question européenne résume le dilemme auquel l’Islande est régulièrement confrontée : s’ouvrir à l’extérieur ou bien jouer la carte du repli », commente Asgeir Jonsson, de la faculté d’économie de Reykjavik.

ADOPTER L’EURO, UNE FORMALITÉ, PENSAIT-ON ALORS…

Avant la crise, nombre d’Islandais voyaient le rapprochement avec le Vieux Continent d’un bon œil. Le gouvernement de centre gauche, au pouvoir en 2009, lança alors la procédure d’adhésion, espérant adopter l’euro dans la foulée. Une formalité, pensait-il alors…

Las, la façon dont s’est déroulée la crise a fait changer d’avis une partie de l’opinion. « La valeur de la couronne islandaise a chuté de 50 % en quelques mois, ce qui a soutenu nos exportations et le tourisme : avec l’euro, nous n’aurions pas eu cette souplesse », estime Elias Gudmundsson. Le petit hôtel qu’il tient à Sudureyri, un petit village des fjords de l’ouest, a ainsi vu, comme beaucoup d’autres, sa fréquentation doubler depuis 2008.

Dans son bureau avec vue sur le fjord enneigé d’Isafjordur, à quelques kilomètres de là, Kristjan Joakimsson soupire longuement lorsque l’on évoque l’Europe. « Les entreprises comme la mienne ont mis des années à s’adapter aux quotas établis par le gouvernement pour éviter la surpêche, explique-t-il. Maintenant que le système fonctionne, pourquoi Bruxelles viendrait-elle s’en mêler ? »

LA PÊCHE, PRINCIPAL POINT D’ACHOPPEMENT

La question de la pêche est, de fait, le principal point d’achoppement des négociations avec l’UE. Le secteur, qui représente 43 % des exportations islandaises, est en effet redevenu l’un des piliers de l’économie depuis l’effondrement du système bancaire. Il repose sur un système de quotas par espèces finement élaboré chaque année par les autorités, sur lequel les Islandais n’ont aucune envie de perdre la main. « Plus je réfléchis, moins je vois ce qu’on gagnerait à rejoindre l’Europe », ajoute M. Joakimsson.

Le son de cloche est différent du côté des entreprises de services, plutôt favorables à l’adhésion. Elles se plaignent en effet du strict contrôle des changes instauré en 2008 pour freiner les sorties de capitaux. Mais qui représente aujourd’hui un sérieux frein au développement des sociétés islandaises à l’international. « Certains patrons redoutent qu’en rejetant l’Europe le premier ministre renonce aussi à mettre fin au contrôle des changes », résume Thorolfur Matthiasson, professeur d’économie à l’université d’Islande, à Reykjavik.

Malgré les manifestations, le texte contesté du gouvernement doit encore être discuté ces prochains jours, pour une adoption probable par le Parlement d’ici à quelques semaines. « Cela laissera des traces dans la relation des Islandais avec leurs dirigeants, qui s’est dégradée depuis la crise », estime Michel Sallé, spécialiste de l’Islande contemporaine.

Source Le Monde 26/02/2014

Voir aussi : Rubrique Actualité internationale, rubrique Islande, Rubrique UE,

Les abus sexuels paralysent le Vatican

egliseLes scandales d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique se multiplient. Des cas s’étant produits dans les années 1990 ont été révélés. Mais pour les commentateurs, le Vatican réagit trop lentement. La méfiance envers l’Eglise grandit et la critique du célibat se fait de plus en plus forte.

Le Vatican vise les victimes

D’après ses propres données, le Vatican a été informé au cours des neuf dernières années d’environ 3.000 cas d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique. Selon Charles Scicluna, le représentant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dix pour cent des actes correspondraient à de la pédophilie, le reste constituant des cas de « contacts homosexuels » entre prêtres et élèves, ces derniers ayant plus de 15 ans. Le quotidien Le Soir ne peut pas croire à une telle impudence : « Cette banalisation par le Vatican de relations illicites avec des jeunes de plus de 15 ans … est interpellante. Soit Mgr Scicluna considère que les prêtres abuseurs de mineurs doivent bénéficier d’une atténuation de responsabilité en raison de l’âge de leurs victimes ; soit il insinue que le péché de chair commis par ses prêtres ne résulterait que d’une provocation de ces jeunes victimes. … Au-delà de ces interrogations, l’Eglise catholique est dorénavant contrainte de reconnaître que le sexe … fait partie des préoccupations de ses prêtres. … Plus que le mariage des prélats, qui n’est que la relation contractuelle avec un partenaire, c’est la question de l’état d’abstinence forcée (et hypocrite) des ecclésiastiques qui s’impose à l’Eglise. Cet esclavagisme s’avère impossible à respecter. »

Le Soir (Belgique)

Voir aussi : Rubrique religion Adaptation à la société du Judaïsme libéral,