À l’occasion de l’ouverture de la COP21 à Paris, retour sur le discours prononcé par Hugo Chávez, ex-président de la République du Venezuela, au Sommet Climatique des Nations Unies à Copenhague (COP15) le 16 décembre 2009. Dans cette prise de parole engagée, M. Chávez fait le lien entre inégalités sociales et changements climatiques. Selon lui, le capitalisme est intrinsèquement lié à la crise environnementale et combattre l’un ne peut se faire sans combattre l’autre. 5 « COP » plus tard, son discours, qui met en garde contre les échecs répétés des grandes conférences climatiques, semble toujours d’actualité.
Toutes les grandes conférences internationales sur le climat ont été un échec jusqu’à aujourd’hui. Lors de chaque nouvelle conférence, la panique est de plus en plus grande et des moyens plus élevés sont injectés dans des discussions dont rien ne semble aboutir. Et pour cause, les bases mêmes des rouages productivistes ne sont pas questionnés. En 2009, pour la COP15, M. Chávez prenait la parole devant les Nations Unis, à l’occasion du Sommet Climatique de Copenhague. Outre son orientation politique qui lui est propre, ainsi qu’au peuple qu’il représente (majorité chrétienne), il va tenir un discours d’une étonnante clarté sur notre incapacité à mettre en cause les rouages profonds du système qui accable l’environnement, dont la course effrénée à la croissance ininterrompue et le cercle prétendument vertueux de la production / consommation.
Surtout, il est l’un des premiers à faire le lien publiquement entre les inégalités de richesses au niveau international et les inégalités face à la crise climatique – thèse développée dans le dernier livre de Naomi Klein : Tout peut changer – Capitalisme et changement climatique). Aujourd’hui, on constate que les plus touchés par le changement climatique sont en effet les plus pauvres. Ce sont pourtant les habitants des pays… qui ont le moins contribué au réchauffement. On notera également que M. Chávez rendit un bel hommage à Hervé Kempf, directeur du journal Reporterre, devant les représentants de l’ONU.
En dehors de tout parti pris partisan, ce discours face à tous les chefs d’États semble sortir des normes en proposant une vision alternative de la question écologique : sortir du capitalisme débridé pour prendre collectivement des décisions qui réguleraient le marché en faveur de la préservation de l’environnement. Faut-il faire émerger un éco-socialisme ? À chacun d’en juger.
« L’activité humaine actuelle dépasse le seuil du développement durable et met en danger la vie sur la planète. Mais, je tiens à le souligner, nous sommes là aussi profondément inégaux. Les 500 millions de personnes les plus riches, soit 7%, sept pour cent, de la population mondiale, ces 7% sont responsables de 50% des émissions polluantes, alors que la moitié la plus pauvre de la population de la planète – la moitié, 50% – n’émet que 7% des gaz polluants. »
Le ministre français de la Défense Hervé Morin, en visite lundi à Athènes, a proposé à la Grèce de signer un accord de défense et de sécurité pour sceller un socle commun dans les relations bilatérales.
« J’ai transmis un projet émanant du gouvernement français qui permettrait la signature dans quelques mois d’un accord de défense et de sécurité entre la France et la Grèce qui en quelque sorte permettrait une architecture commune, un socle commun pour notre relation », a déclaré M. Morin à l’issue d’un entretien d’un heure avec son son homologue grec, Evangélos Vénizélos. Il s’agit de la première visite de M. Morin en Grèce depuis la victoire des socialistes aux élections du 4 octobre. La France et la Grèce sont en négociations sur plusieurs gros programmes d’armement.
Le ministre français a « clairement indiqué » à M. Vénizélos que la France n’envisageait le programme d’armement notamment de la marine grecque « que dans le cadre d’un partenariat industriel très fort avec les chantiers navals grecs et les transferts technologiques qui vont avec ». Les deux pays discutent depuis le début de l’année sur l’achat par Athènes de six frégates européennes multimissions (FREMM), ainsi que de l’achat de 15 hélicoptères Super Puma de recherche et de sauvetage. Sur le dossier des frégates M. Vénizélos a indiqué que le gouvernement « annoncera tout quand cela sera mûr ».
Il a souligné une volonté commune pour poursuivre les négociations en tenant compte de « la plus grande participation possible de l’industrie grecque, et du plus grand transfert technologique possible sur tout le programme ». Pour les hélicoptères, « nous sommes convenus d’initiatives concrètes qui nous permettront de dépasser les problèmes et apporter des réponses pour le bien mutuel », a ajouté le ministre grec. M. Vénizélos a précisé que sur la question de l’acquisition prévue par la Grèce de 30 avions de chasse de la dernière génération, « le gouvernement n’a pas encore ouvert le dossier ». « Je connais, a-t-il dit, l’intérêt français pour le Rafale et l’intérêt d’autres pays, notre approche sera responsable et transparente », a-t-il affirmé.
Par ailleurs M. Morin a indiqué que la France était prête « à faire des efforts supplémentaires sur un sujet d’importance pour la Grèce qui est la surveillance de son espace maritime ». Il a ainsi affirmé que la France allait renforcer « la présence de bâtiments français dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine ». Paris soutiendra aussi les efforts de la Grèce, « qui joue un rôle de leader dans la constitution d’un espace de surveillance maritime commun », de la mer Baltique à la Méditerranée et de la mer Egée à la Méditerranée occidentale, a expliqué M. Morin.
Il a d’autre part demandé à la Grèce de participer à « la formation des forces de sécurité en Somalie pour reconstruire l’Etat somalien », une action complémentaire à l’opération maritime européenne Atalante dans la région où les deux pays sont fortement engagés.
De 520 millions de dollars en 2006 à 5,49 milliards de dollars en 2008, les investissements chinois en Afrique ont été multipliés par plus de dix en trois ans, dans l’intervalle entre le Sommet de Beijing et le Forum sino-africain en Egypte. La quatrième réunion ministérielle du Forum de coopération sino-africaine a eu lieu les 8 et 9 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte, avec la participation de hauts responsables d’une quarantaine de pays africains et du Premier ministre chinois Wen Jiabao.
Ce dernier a évoqué à cette occasion le renforcement des investissements chinois en Afrique, tout en encourageant les entrepreneurs chinois et africains à saisir ce moment opportun pour développer leurs activités hors de leurs frontières. Selon le dernier rapport annuel sur les investissements directs à l’étranger de la Chine, publié conjointement par le ministère du Commerce, le Bureau d’Etat des Statistiques et l’Administration d’Etat des Devises étrangères, l’Afrique est devenue en 2008 la deuxième destination des investissements chinois à l’étranger, derrière l’Asie, avec un taux de croissance sans précédent de 200% par an, depuis le Sommet de Beijing.
Sur le plan politique, une amélioration de la situation générale en Afrique a renforcé la confiance des investisseurs chinois. Et les besoins locaux pour le développement et la diversification économique exigent la prise de dispositifs préférentiels pour attirer les capitaux étrangers vers les secteurs de la construction des infrastructures, de l’électricité, de l’agriculture, du tourisme et de l’exploitation des matières premières.
Sur le plan économique, en plus de la présence depuis de longues années de plusieurs grandes entreprises d’Etat chinoises, dont la Sinohydro Corporation, les deux géants des télécommunications, ZTE et Huawei Technologies, se sont rapidement développés ces dernières années en Afrique.
Force est de constater un enthousiasme sans précédent des capitaux privés. En 2008, les activités des entreprises chinoises ont couvert 80% des pays africains. « Dans les années 1980 et 1990, certaines entreprises chinoises ont réalisé leurs premiers bénéfices en vendant des produits de la vie quotidienne aux pays africains. Aujourd’hui, la marge de profit pour ce genre de commerce est devenue très mince, sans parler de la concurrence acharnée », a expliqué Wang Wenming, PDG du site web « African-Invest.net » (www.invest.net.cn). « Dans le même temps, un afflux d’entrepreneurs privés et qualifiés est apparu sur le marché africain pour profiter de la reprise économique locale. Mais la majorité des grandes entreprises sont plus discrètes vis-à-vis des risques encourus. » Pour Wang Wenming, le secteur immobilier et l’exploitation des ressources touristiques offrent une belle perspective pour les investisseurs chinois. De plus, le soutien du gouvernement chinois pour le développement africain sera favorable à l’environnement local des investissements.
Parmi les huit engagements chinois pris dans le cadre du forum sino-africain figurent un prêt de 10 milliards de dollars accordé aux pays africains dans les trois prochaines années, et un fonds d’un milliard de dollars consacré aux petites et moyennes entreprises africaines. L’ambassadeur togolais en Chine, Nolana Ta-Ama, qui travaille à Beijing depuis une dizaine d’années, avait indiqué, à la veille du forum, que les investissements et le transfert de technologies avancées depuis la Chine étaient les bienvenus en Afrique, qui faisait face à une diminution considérable des investissements des pays développés.
« Au début de cette année, l’Afrique abritait environ11,6 millions de personnes déplacées internes, soit environ 45 pour cent des déplacés dans le monde. On compte également 2 659 000 réfugiés et demandeurs d’asile à travers le continent africain. Quelque deux millions de personnes sont devenues des déplacés internes l’année dernière. »
1/ Union africaine : les personnes déracinées à l’ordre du jour du sommet historique de Kampala
Du 19 au 23 octobre 2009, Kampala, la capitale ougandaise, accueillera un rassemblement historique de responsables de pays africains. Ce sommet sera dédié au problème des personnes déracinées de force. Des chefs d’Etat et de gouvernement de tout le continent africain devraient assister à cette réunion, durant laquelle sera préparé un plan d’action. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres sera également présent, il représentera le Secrétaire général des Nations Unies. Ce sommet vise à répondre aux causes profondes du déplacement forcé et à y trouver des solutions ; à identifier des moyens d’empêcher le déplacement forcé ; à améliorer la protection pour les personnes déracinées de force ; à renforcer les mesures visant à répondre aux besoins spécifiques des femmes et des enfants déplacés ; à concevoir des stratégies pour réduire l’impact des catastrophes naturelles en tant que cause de déplacement des personnes ; à développer des approches visant à faciliter la reconstruction de communautés émergeant après un conflit et à accroître les partenariats pour répondre au déplacement forcé à travers l’Afrique. Ce rassemblement intervient 40 ans après le tournant qu’a constitué la Convention de I’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Durant cette réunion, les participants devraient examiner aux fins d’adoption une Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance en faveur des déplacés internes en Afrique, qui constituera également le premier instrument international juridique ayant force de loi sur les déplacés d’une portée continentale. La Convention, si elle est adoptée, fournira un cadre régional global régissant la protection et l’assistance aux personnes déplacées – avant, pendant et après le déplacement.
Le phénomène du déplacement interne continue à croître sur le continent africain, alors même que le nombre des réfugiés décline progressivement. Au début de cette année, l’Afrique abritait environ 11,6 millions de personnes déplacées internes, soit environ 45 pour cent des déplacés dans le monde. On compte également 2 659 000 réfugiés et demandeurs d’asile à travers le continent africain. Quelque deux millions de personnes sont devenues des déplacés internes l’année dernière.
2/ Rencontre ministérielle à Kampala avant le sommet de l’UA sur les déracinés
KAMPALA, Ouganda, 19 octobre (HCR) – Des ministres d’Etat venant de nombreux pays africains se sont aujourd’hui rencontrés à Kampala, en Ouganda, pour répondre aux défis du déplacement forcé auxquels est confronté ce continent.
Durant les deux prochains jours, les ministres présents pour la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) délibèreront sur le problème apparemment insoluble concernant le déplacement forcé en Afrique et paveront la voie pour le sommet historique de l’Union africaine sur les réfugiés, les rapatriés et les déplacés. Le Haut Commissaire António Guterres, actuellement en visite au Rwanda, représentera le Secrétaire général des Nations Unies lors du sommet qui commence jeudi. Ce sommet de deux jours, qui réunira des dirigeants d’au moins 36 nations africaines, devrait adopter une Convention pour la Protection et l’Assistance des déplacés internes en Afrique, qui constituera également le premier instrument international juridique ayant force de loi sur les déplacés d’une portée continentale.
Le Premier Ministre ougandais Apolo Nsibambi a indiqué aux délégués lors de la réunion de lundi qu’il était inacceptable que l’Afrique indépendante des puissances coloniales européennes depuis plus de 50 ans continue à être le plus important générateur de réfugiés et de déplacés internes. « L’incapacité à protéger et assister efficacement ainsi qu’à trouver des solutions en temps voulu aux problèmes ayant créé ces situations de déplacement pose une menace majeure sur le développement de l’Afrique… et a de sérieuses conséquences pour sa paix et sa stabilité », a-t-il prévenu.
Le Ministre des affaires étrangères sierra-léonais Zainab Bangura a indiqué que le déplacement constituait un fléau dévastant le paysage africain et que le sommet de Kampala était un signe clair de « l’intention de l’Afrique de prendre ses responsabilités et de trouver des solutions à nos propres problèmes intrinsèques. » La Commissaire aux Affaires politiques de l’UA Julia Dolly Joiner a indiqué qu’il n’était plus possible de penser que le déplacement pouvait seulement se résoudre grâce à l’assistance humanitaire, ajoutant qu’il nécessitait des efforts conduisant à des solutions durables. « Nous sommes ici pour réfléchir aux défis spécifiques auxquels sont confrontés les déplacés et pour adopter un instrument qui ferait le lien entre les politiques existantes et les vides juridiques, renforçant et soutenant les actions individuelles et collectives des Etats membres », a-t-elle déclaré.
Chris Ache, le délégué du HCR à l’UA, a indiqué être encouragé par l’esprit de compréhension et de consensus se dégageant lorsque les délégués en sont venus au principal problème inscrit à leur ordre du jour. « Il est réellement encourageant de voir l’Afrique paver la voie, prendre ses responsabilités et s’attaquer tête baissée aux causes profondes du déplacement pour trouver la bonne solution », a-t-il affirmé. De nombreux délégués proviennent de pays ayant récemment émergé de conflits, et certains sont d’anciens réfugiés ou déplacés. Ils ont évoqué avec émotion les souffrances des déracinés et ils ont appelé à une action africaine résolue.
« Souvenons-nous de nos frères et de nos sœurs, des personnes âgées, de nos mères, des enfants et des infirmes qui sont les premières victimes de la migration forcée. Ils espèrent tous que ce sommet conduira à un effort conjoint pour alléger et/ou mettre fin à leurs souffrances », a indiqué Tarsis Kabwegyere, le Ministre ougandais responsable des questions de réfugiés et de l’assistance humanitaire.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz effectuera mardi et mercredi sa première visite en France depuis son élection en juillet et son arrivée au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en août 2008, a-t-on appris jeudi à Nouakchott de source officielle. Selon cette source, il quittera Nouakchott lundi soir et s’entretiendra mardi avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Parmi les sujets abordés, la coopération bilatérale entre Paris et son ancienne colonie, cible ces deux dernières années de plusieurs attaques d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon la même source.
L’ambassade de France à Nouakchott a été la cible le 8 août d’un attentat suicide attribuée à Aqmi qui avait fait trois blessés légers: deux gendarmes français et une Mauritanienne. Une rencontre récente à Nouakchott de responsables sécuritaires mauritaniens et français a permis la mise en place d’une « feuille de route » pour une coopération aux plans bilatéral et sous-régional, en collaboration avec le Niger et le Mali. Le chef d’état-major de l’armée française, le général Jean-Louis Georgelin, a effectué mi-octobre une visite de trois jours en Mauritanie durant laquelle il a notamment annoncé « des actions de formation qui seront entreprises en commun » au profit de l’armée mauritanienne.
L’opposition mauritanienne continue de réclamer une enquête sur l’élection présidentielle de juillet remportée dès le premier tour par M. Ould Abdel Aziz, en raison selon elle de « fraudes massives ». Le résultat du scrutin a cependant été reconnu par la communauté internationale.