Les Européens en pleines négociations sur l’union bancaire

 De gauche à droite, le président de la Banque centrale, Mario Draghi, le ministre de l'économie et des finances français, Pierre Moscovici, et le commissaire européen aux affaires monétaires, Olli Rehn, lundi à Bruxelles. De gauche à droite, le président de la Banque centrale, Mario Draghi, le ministre de l'économie et des finances français, Pierre Moscovici, et le commissaire européen aux affaires monétaires, Olli Rehn, Photo Reuters François Lenoir

Les ministres européens des finances ont peu progressé à l’issue d’une première journée de discussions, lundi 10 mars à Bruxelles, pour tenter de trouver un accord définitif sur l’union bancaire avant les élections européennes de mai. Mardi, les ministres des 28 poursuivront leurs discussions mais une réunion supplémentaire pourrait être nécessaire la semaine prochaine pour boucler le dossier.

Si tel est le cas, « ce ne serait pas dramatique, nous avons encore une semaine pour parvenir à un accord », a estimé le ministre français Pierre Moscovici, tout en rappelant la nécessité d’aboutir avant le prochain sommet européen les 20-21 mars à Bruxelles. « Si nous parvenons à réduire cette semaine considérablement la liste de sujets ouverts (…), nous avons la possibilité de tenir le calendrier qu’avaient fixé les chefs d’Etat et de gouvernement et que les citoyens européens ont le droit d’attendre de nous », a renchéri Michel Barnier, le commissaire européen en charge des services financiers.

Lire le décryptage : L’ambitieuse réforme des grandes banques européennes de Michel Barnier

Un accord sur l’union bancaire doit être trouvé pendant la mandature du Parlement européen, dont la dernière session plénière a lieu en avril. Mais les positions du Parlement et de certains Etats, notamment l’Allemagne, restent très éloignées. Une réunion du Parlement et du Conseil, qui représente les Etats, est prévue mercredi sur ce sujet.

Lire : L’adoption du projet d’union bancaire menacée par les différends entre les Etats et le Parlement européens

MODALITÉS DU FONDS DE RÉSOLUTION DES CRISES

Lundi, les discussions ont donc porté sur le second pilier de l’union bancaire : le mécanisme unique pour l’ensemble de la zone euro, dit « de résolution », qui permettra de procéder à la mise en faillite ordonnée des banques en difficultés. Le premier pilier, qui entrera en vigueur à la fin de l’année, consiste en un mécanisme unique de supervision du secteur bancaire de la zone euro, confié à la Banque centrale européenne. L’ensemble de cette architecture vise à faire en sorte qu’à l’avenir, les contribuables ne soient plus obligés de payer pour sortir le secteur bancaire d’une possible nouvelle crise.

Lire le récit : Si l’union bancaire m’était contée

Les ministres des finances et des représentants du Parlement européen ont notamment discuté lundi soir du fonds qui accompagnera le mécanisme de résolution et sera abondé par les banques. Il doit reposer sur un accord intergouvernemental entre pays participants. « Nous avons fait des progrès mais je ne peux entrer dans les détails », a indiqué le ministre néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, par ailleurs patron de la zone euro.

« CERTAINES POSITIONS BOUGENT PEU »

Mardi, les ministres des Vingt-huit poursuivront leurs discussions, notamment sur le rythme auquel ce fonds devra être abondé : les Etats prévoyaient jusqu’ici une période de dix ans, jugée trop longue par le Parlement. « Sur le rythme de mutualisation du fonds, l’option qui a été préférée est celle de huit ans mais il n’y pas d’accord » à ce stade, a précisé M. Moscovici lors d’une conférence de presse. Les ministres devront aussi discuter de la possibilité que le fonds puisse emprunter et des modalités de prise de décision en cas de « résolution ».

S’ils parviennent à s’entendre mardi, la présidence grecque de l’UE tentera ensuite de finaliser mercredi un accord politique avec le Parlement européen, ouvrant la voie à une adoption formelle du texte lors de la session d’avril à Strasbourg. Mais ce scénario semble désormais « un chouïa prématuré », selon M. Moscovici, concédant que « certaines positions bougent peu ».

Fin février, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, avait exclu la possibilité qu’un accord sur les règles de résolution bancaire puisse être trouvé dans l’immédiat. « Nous trouverons [une solution] dès que cela sera nécessaire, pas avant », avait-il affirmé.

Source : Le Monde AFP 11/03/2014

Ramon Fernandez : « L’union bancaire est une nécessité absolue »

a577a60f93ae92a4f870d3dbaf51e0c6

Quatre questions à Ramon Fernandez, directeur général du Trésor

Décideurs. Quelles sont les failles que la crise a révélées dans la régulation financière ?
Ramon Fernandez. Un certain nombre d’entités passaient sous le radar de la supervision. Les fonds propres des banques et des compagnies d’assurance étaient parfois de qualité discutable. Les risques de liquidités étaient insuffisamment pris en compte par les régulateurs. La transparence sur les marchés était trop limitée. Enfin, les incitations étaient parfois inadéquates et insuffisamment tournées vers le long terme. Une série de réformes a été menée à bien afin de réguler l’ensemble des acteurs mais aussi de protéger les contribuables.

Décideurs. Quelles sont les grandes réformes mises en place dans le secteur bancaire ?
R. F. Renforcer la résilience des banques et leur capacité à faire face aux crises s’est imposé comme une nécessité. Des mesures fortes ont été prises. S’agissant des vingt-neuf banques identifiées au niveau mondial par le Conseil de stabilité financière – dont quatre françaises– on estime que l’effort aura permis d’augmenter de deux cents milliards d’euros leurs fonds propres.

Le second volet des réformes concerne la mise en place de régimes de résolution qui permettent de gérer les crises bancaires de manière mieux ordonnée. Dans quelques années, on en verra la déclinaison en Europe puis en France, notamment sur la définition d’une capacité d’absorption des pertes qui est un des sujets discutés aujourd’hui au niveau international.

Enfin, l’adoption fin 2013, en Europe, de la directive BRRD portant sur le sauvetage des banques fixe les règles de bail-in applicable en cas de mise en résolution d’une banque. Ces évolutions ne se sont pas encore traduites de manière perceptible dans le coût de financement des banques mais l’entrée en vigueur de ces textes en 2016 devrait sensiblement changer la donne.

Décideurs. Pourquoi l’union bancaire est-elle indispensable ?
R. F. L’idée de l’union bancaire est née de la nécessité absolue de casser la boucle entre le risque bancaire et le risque souverain. Les gouvernements de la zone euro se sont dit qu’il fallait pour cela pouvoir soutenir les secteurs bancaires par des interventions directes dans le capital des banques sans passer par les États. L’idée était de permettre au Fonds européen de recapitaliser directement les banques. Mais pour avaliser ce process, il fallait mettre en place un dispositif de supervision centralisé en Europe qui justifierait qu’en cas d’échec le contribuable européen soit appelé à recapitaliser directement des banques. Nous avons donc construit ce superviseur unique.

Décideurs. Quand le superviseur unique sera-t-il opérationnel ?
R. F. Théoriquement en novembre prochain. Avant cela, il y aura un exercice d’évaluation des actifs bancaires et un stress-test très ambitieux. Cet exercice permettra de définitivement faire la transparence sur les bilans bancaires en Europe. Nous avons pour mission de terminer la mise en place d’un mécanisme de résolution unique avec un fonds dédié qui sera le pendant de ce dispositif de supervision. Les discussions sont en cours avec le Parlement européen. D’ici le mois d’avril, nous espérons parvenir à un accord définitif qui mettra en place le mécanisme de résolution unique.

En moins de deux ans, les Européens auront donc mis en place un dispositif centralisé de supervision et de résolution de l’ensemble des banques européennes. C’est une réforme d’une ampleur considérable comparable aux premiers pas de la construction de l’Union européenne dans les années 50 avec la mise en place de la Communauté énergétique du charbon et de l’acier.

Source : Décideurs stratégie finance droit 10/03/2014

Rubrique UE, rubrique Finance; rubrique Politique Politique économique, Une dépréciation de l’euro ne profiterait pas à tous,

Une dépréciation de l’euro ne profiterait pas à tous les pays membres

euro10ans

Une reprise encourageante, mais sans éclat. Au quatrième trimestre 2013, le PIB de la zone euro a crû de 0,3 %, selon les chiffres publiés vendredi 14 février par Eurostat. Dans le détail, le PIB portugais a crû de 0,5 %, l’allemand de 0,4 %, l’italien de 0,1 % et le français, de 0,3 %. Mieux que ce qu’espéraient les économistes. Mais ces derniers restent néanmoins prudents. Le Fonds monétaire international estime ainsi que la zone euro ne devrait croître que de 1% en 2014, contre 2,8 % aux Etats-Unis.

En cause : l’atonie de la consommation, d’abord. Les pays du sud de l’Europe pratiquent, depuis la crise, une politique de dévaluation interne pour regonfler leur compétitivité, par le gel des salaires. Résultat : les ménages ont drastiquement réduit les achats. « Le moteur de la demande domestique est à plat dans la zone euro », constate Christian Parisot, chez Aurel BGC.

Le poids des dettes, publiques comme privées, pèse également sur le dynamisme de l’activité. Dans le sud de l’Europe, en particulier, ménages et entreprises sont toujours en train de se désendetter. « C’est ce qui explique en partie la faiblesse du crédit dans ces Etats », commente Patrick Artus, de Natixis.

L’EURO SERAIT AUJOURD’HUI SURÉVALUÉ DE PRÈS DE 20 %

Depuis quelques semaines, nombre d’économistes, surtout en France, se demandent également si le niveau relativement élevé de l’euro – à savoir 1,37 dollar, contre 1,168 dollar lors de sa création, en 1999 – n’handicape pas lui aussi la reprise européenne. « La zone euro étant en retard sur les Etats-Unis pour la croissance, la logique serait que le dollar s’apprécie face à l’euro », s’est ainsi étonné mercredi 12 février Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.

Et il n’est pas le seul. Trois jours plutôt, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a affirmé sa volonté de « faire baisser l’euro », jugeant qu’il « annihile » nos efforts de compétitivité, tandis que les groupes Michelin et LVMH ont déclaré que l’euro fort a pesé sur leurs résultats 2013. « C’est un débat très français, qui n’a pas absolument lieu dans les autres pays membres », commente l’économiste Michel Santi.

Mais alors, trop fort ou pas, l’euro ? Question de point de vue, estiment les économistes. Sur le long terme, note ceux du Conseil d’Analyse Economique (CAE), la valeur de la monnaie unique est stable, et rien n’indique qu’elle soit surévaluée. A court terme, en revanche, la faiblesse de la croissance européenne justifierait un euro temporairement plus faible. Selon les experts de Natixis, son cours devrait normalement tourner autour de 1,15 ou 1,20 dollar. En d’autres termes, l’euro serait aujourd’hui surévalué de près de 20 %.

TOUTES LES ENTREPRISES N’EN PROFITERAIENT PAS

Motif ? D’abord, la zone euro affiche aujourd’hui un large excédent extérieur. Depuis la crise, les pays périphériques de la zone euro ont en effet largement résorbé leurs déficits commerciaux, tandis que l’Allemagne est toujours exportatrice net. « Dans ces conditions, la demande d’euros venue de l’extérieur est tendanciellement plus forte que l’offre, ce qui pousse le cours à la hausse », commente Hugues Lemaire, chez Diamant Bleu Gestion. De plus, la Banque Centrale Européenne (BCE) mène une politique monétaire bien moins expansionniste que ses homologues.

Depuis 2008, les banques centrales américaine, britannique et japonaise font massivement tourner la planche à billets pour soutenir leurs économies. Résultat : la quantité de dollars, livres et yens en circulation a augmenté dans des proportions bien plus grandes que celle d’euros. Ce qui, là encore, a poussé le cours de la monnaie unique à la hausse face à ces devises.

Est-ce à dire que la zone euro profiterait d’un euro plus faible ? « Une chose est sûre : cela relancerait un peu l’inflation, aujourd’hui bien trop basse, en renchérissant le prix des produits importés », commente Christophe Blot, économiste à l’OFCE. Surtout : une euro moins fort soulagerait temporairement l’industrie de la zone euro prise dans son ensemble. Mais toutes les entreprises n’en profiteraient pas, selon leur créneau, leur pays, et la destination de leurs exportations. Ainsi les PME allemandes, spécialisées sur les machines outils haut de gamme, sont peu sensibles au taux de change. Elles ne vendraient pas tellement plus si l’euro se dépréciait.

POSITIF POUR L’ITALIE ET L’IRLANDE 

Les industriels français, espagnols ou italiens, spécialisés sur le moyen de gamme, sont en revanche très sensibles au niveau des devises. Un euro plus faible leur permettrait donc d’augmenter nettement leurs ventes et leurs marges. Le CAE a ainsi calculé qu’une dépréciation de 10% de l’euro ferait grimper le PIB français de 0,6% après un an.

« Ce chiffre est largement surévalué », conteste Patrick Artus, de Natixis, en rappelant que l’industrie pèse à peine 12% du PIB français. Et que la baisse de l’euro, en renchérissant le prix des produits importés, pénaliserait aussi le pouvoir d’achat des Français et donc, la consommation, principal moteur de notre croissance. « Au total, l’effet d’une dépréciation serait quasiment neutre pour notre économie », assure-t-il. L’Italie et L’Irlande en profiteraient en revanche clairement.

Au demeurant, même si les pays membres s’entendaient sur la nécessité de déprécier l’euro, encore faudrait-il que la zone euro soit en mesure d’agir sur son cours. En théorie, l’outil le plus efficace serait une création monétaire massive de la BCE, via des rachats d’actifs sur les marchés, comme le font les banques centrales américaine, japonaise et britannique. « Mais les Allemands ne veulent pas entendre parler d’une telle politique, et les résultats ne sont pas garantis », nuance Christophe Blot.

Maigre consolation, le cours de l’euro face au dollar devrait néanmoins se déprécier à mesure que la Fed resserre sa politique monétaire. « L’ennui, c’est qu’il est difficile de dire quand cette baisse interviendra », conclut Isabelle Job-Bazille, directrice des études économiques au Crédit Agricole SA.

Marie Charrel

Source Le Monde 14/02/2014

Source Rubrique UE, rubrique Finance; rubrique Politique économique,

La Fed poursuivra sa politique ultra-accommodante « aussi longtemps qu’il le faudra »

Ben Bernanke president de la Fed avant son remplacement par Janet Yellen

Ben Bernanke president de la Fed avant son remplacement par Janet Yellen

Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a estimé, mardi 19 novembre, que la reprise économique « avait encore du chemin à faire » et qu’il faudrait « encore du temps avant que la politique monétaire retourne à un cours plus normal ».

Dans un discours prononcé devant le National Economists Club à Washington, M. Bernanke a ajouté que les taux d’intérêt, actuellement proches de zéro, le resteraient « peut-être bien après que l’emploi sera passé sous le seuil » de 6,5 %. Le taux de chômage aux Etats-Unis était de 7,3 % en octobre.

« Je suis d’accord avec l’opinion exprimée par ma collègue Janet Yellen : le plus sûr chemin vers une approche plus normale de la politique monétaire est de faire tout ce que nous pouvons pour promouvoir une forte reprise », a ajouté Ben Bernanke, évoquant l’audition devant le Congrès de celle qui va lui succéder à la tête de la Fed à la fin de janvier. « Le FOMC [Federal Open Market Committee, Comité de politique monétaire] demeure engagé à maintenir une politique hautement accommodante aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il répété.

INJECTIONS DE LIQUIDITÉS DANS LE CIRCUIT FINANCIER

Depuis plus d’un an, en plus de maintenir ses taux proches de zéro, la Fed achète pour 85 milliards de dollars en bons du Trésor et titres liés à des prêts immobiliers. Ces injections de liquidités dans le circuit financier ont pour but d’exercer une pression à la baisse sur les taux. Dans son intervention, M. Bernanke n’a pas donné d’indication supplémentaire sur le calendrier d’une réduction de cette aide.

En septembre, l’inflation sous-jacente (hors pétrole et alimentation), associée aux dépenses de consommation des ménages, une mesure regardée de près par la Fed, n’était que de 1,2 % sur un an. M. Bernanke a toutefois noté que cette politique ultra-accommodante commençait à avoir un coût pour la Fed. Avec ses achats d’actifs, elle a en effet accumulé quelque 3 400 milliards de dollars, en bons du Trésor notamment, à son bilan. Celui-ci s’élevait à 800 milliards avant la crise financière survenue en 2008.

M. Bernanke s’est par ailleurs élevé contre l’idée selon laquelle la politique de l’argent facile de la Fed avait davantage profité à Wall Street, qui a atteint de nouveaux records, qu’aux ménages américains. « Au risque de vous choquer, je suis en désaccord avec cela. Les effets de notre politique monétaire ont aidé les foyers américains à améliorer leur situation financière, a-t-il affirmé. La Fed a contribué de manière importante au bien-être de la classe moyenne et des plus pauvres. »

Source Le Monde AFP 20/11/2013

Voir aussi : Rubrique Finance, rubrique Etats-Unis,

«Cache-ton-cash.com», un site contre les sociétés écrans

565185-capture-d-ecran-2013-11-13-a-212854

Lancé par une ONG, le site offre en réalité de signer un «appel aux dirigeants européens pour lutter contre ces sociétés».

«Armes, drogue, diamants, êtres humains – peu importe votre business, nous vous aidons à blanchir vos profits. Créez votre société en quelques clics», clame un site internet clinquant baptisé cache-ton-cash.com«Promotion dictateurs» corrompus, oppresseurs et tyrans, bénéficiez de 25% de réduction avec le code promo «klepto25», «offre spéciale trafiquants de drogue, 10% de réduction avec le code promo « 10grammes »», parodie l’organisation non gouvernementale internationale One qui, lorsqu’on clique sur «j’en profite», propose plutôt de signer un «appel aux dirigeants européens pour lutter contre ces sociétés».

«Actuellement, les dirigeants européens travaillent sur une nouvelle loi permettant de sévir contre ces sociétés. Vous avez donc une opportunité unique de les pousser à agir». Sa pétition lancée depuis deux-trois mois en France, a été signée par 40 000 personnes. «Cash-ton-cash.com n’est pas un véritable site ! Mais il pourrait l’être», avertit One qui, après une campagne sur twitter et l’affichage d’une pétition sur son site officiel a lancé ce site factice estampillé «société 100% légale» mercredi.

«Cache-ton-cache.com dénonce une effrayante réalité», explique l’ONG, qui a ouvert il y a deux semaine un site équivalent au Royaume-Uni, Stash-the-cash.com«Créer une société écran est un jeu d’enfant, plus facile que de refaire son permis de conduire ou de créer un compte en banque. Sans surprise, ces sociétés fantômes sont très convoitées par des criminels pour blanchir leur argent : elles sont utilisées dans 70% des grands cas de corruption dans le monde», déclare Friederike Röder, responsable plaidoyer de One France dans un communiqué. One se dit soutenue par 3,5 millions de personnes contre «l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique».

AFP 13/112013

Voir aussi : Rubrique Finance,

La Chine et le Japon appellent Washington à sortir de la paralysie budgétaire

Les autorités chinoises et japonaises pressent les États-Unis de trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine afin de sortir de la paralysie budgétaire qui bloque le fonctionnement du pays depuis une semaine.

Par Baptiste FALLEVOZ , correspondant de FRANCE 24 à Pékin

À eux deux, ils détiennent plus de 2 000 milliards de dollars de dette américaine. Inquiets de l’évolution de la situation budgétaire aux États-Unis, la Chine et le Japon ont demandé, mardi 8 octobre, à Washingon de sortir de l’impasse. C’est la première réaction officielle des deux principales économies asiatiques depuis le début de la crise qui bloque le fonctionnement normal des États-Unis.

Pékin a ainsi appelé l’administration américaine à s’assurer que « les investissements chinois demeurent sûrs », tandis que Taro Aso, le ministre japonais des Finances, a souligné qu’il fallait garder à l’esprit que la situation risquait de faire baisser la valeur des bonds du Trésor détenus par le Japon.

Tokyo a, en outre, déploré l’effet qu’un défaut de paiement américain – qui pourrait intervenir dès la mi-octobre d’après Washington – aurait sur les économies asiatiques. « Dans ce scénario, les investisseurs pourraient vendre leurs dollars pour acheter des yens [ou des yuans chinois, NDLR] ce qui ferait monter la valeur des devises asiatiques et aurait un impact négatif sur les exportations de ces pays », rappelle le quotidien financier britannique « Financial Times« .

Batailles politiciennes

Jusqu’à présent, la Chine et le Japon se contentaient de qualifier la paralysie budgétaire de problème interne aux États-Unis. Une posture de plus en plus difficile à tenir, notamment depuis que Barack Obama a annoncé, le 4 octobre, qu’il devait annuler sa tournée en Asie à cause de cette crise.

Zhu Guangyao, le vice-ministre chinois des Finances, s’en est pris à l’intransigeance supposée des démocrates et républicains qui n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour débloquer la situation. Il a souligné que derrière les batailles politiciennes, il y avait des investissements étrangers et des équilibres économiques mondiaux à prendre en considération.

« Nous espérons que les États-Unis pourront tirer des leçons de l’histoire », a noté Zhu Guangyao. Une manière de rappeler qu’en août 2011 l’agence de notation Standard & Poor’s avait privé les États-Unis de son précieux triple A, alors même que Washington avait réussi à trouver un accord de dernière minute pour relever le plafond de la dette.

Voir aussi : Rubrique Chine, rubrique Japon, rubrique Finance,