Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a estimé, mardi 19 novembre, que la reprise économique « avait encore du chemin à faire » et qu’il faudrait « encore du temps avant que la politique monétaire retourne à un cours plus normal ».
Dans un discours prononcé devant le National Economists Club à Washington, M. Bernanke a ajouté que les taux d’intérêt, actuellement proches de zéro, le resteraient « peut-être bien après que l’emploi sera passé sous le seuil » de 6,5 %. Le taux de chômage aux Etats-Unis était de 7,3 % en octobre.
« Je suis d’accord avec l’opinion exprimée par ma collègue Janet Yellen : le plus sûr chemin vers une approche plus normale de la politique monétaire est de faire tout ce que nous pouvons pour promouvoir une forte reprise », a ajouté Ben Bernanke, évoquant l’audition devant le Congrès de celle qui va lui succéder à la tête de la Fed à la fin de janvier. « Le FOMC [Federal Open Market Committee, Comité de politique monétaire] demeure engagé à maintenir une politique hautement accommodante aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il répété.
INJECTIONS DE LIQUIDITÉS DANS LE CIRCUIT FINANCIER
Depuis plus d’un an, en plus de maintenir ses taux proches de zéro, la Fed achète pour 85 milliards de dollars en bons du Trésor et titres liés à des prêts immobiliers. Ces injections de liquidités dans le circuit financier ont pour but d’exercer une pression à la baisse sur les taux. Dans son intervention, M. Bernanke n’a pas donné d’indication supplémentaire sur le calendrier d’une réduction de cette aide.
En septembre, l’inflation sous-jacente (hors pétrole et alimentation), associée aux dépenses de consommation des ménages, une mesure regardée de près par la Fed, n’était que de 1,2 % sur un an. M. Bernanke a toutefois noté que cette politique ultra-accommodante commençait à avoir un coût pour la Fed. Avec ses achats d’actifs, elle a en effet accumulé quelque 3 400 milliards de dollars, en bons du Trésor notamment, à son bilan. Celui-ci s’élevait à 800 milliards avant la crise financière survenue en 2008.
M. Bernanke s’est par ailleurs élevé contre l’idée selon laquelle la politique de l’argent facile de la Fed avait davantage profité à Wall Street, qui a atteint de nouveaux records, qu’aux ménages américains. « Au risque de vous choquer, je suis en désaccord avec cela. Les effets de notre politique monétaire ont aidé les foyers américains à améliorer leur situation financière, a-t-il affirmé. La Fed a contribué de manière importante au bien-être de la classe moyenne et des plus pauvres. »
Source Le Monde AFP 20/11/2013
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