Fukushima : la Criirad dénonce des « carences graves » dans la gestion

La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a dénoncé, mercredi, à Lyon, au retour d’une mission sur place « les carences graves » des autorités japonaises dans la gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima le 11 mars. « Comment la gestion peut-elle être aussi déplorable, vingt-cinq ans après Tchernobyl ? » s’est interrogé lors d’une conférence de presse Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et membre de la Commission, qui a mené une campagne de mesures et de prélèvements au Japon courant mai.

D’après lui, « la population n’a pas été évacuée sur un périmètre suffisant », il n’a pas été distribué de pastilles d’iode rapidement « alors qu’il faut les ingérer trois heures avant l’exposition » et aucun plan de distribution n’existe à ce jour en cas de nouveaux rejets massifs, enfin, on laisse les habitants consommer des aliments contaminés, a-t-il assuré.

« On fait au Japon ce qu’on a fait à Tchernobyl »

« Bien au-delà de la zone interdite de 20 km autour de la centrale, il y a des doses de radioactivité qui induisent des risques de cancer inacceptables », a-t-il poursuivi, et « on tolère sur place un taux de risque de cancer vingt fois supérieur à celui communément admis ».

« On constate sur le terrain que les autorités comme les industriels sont dépassés », a renchéri le scientifique. Selon lui, il faudrait « évacuer ou décontaminer les terrains » sur un périmètre de plusieurs dizaines de kilomètres autour de la centrale.

Roland Desbordes, président de l’organisation, s’inquiète lui « qu’on relève les taux » des radiations admissibles après chaque accident : « Pour des raisons économiques, on fait au Japon ce qu’on a fait à Tchernobyl, on n’évacue pas » des populations « qui vivent dans des zones très contaminées » car leur indemnisation coûterait trop cher.

AFP

Voir aussi :  Rubrique Japon, Fukushima désinformation, Comment vivre après Fukushima ?, Une légende à réinventer, L’accident nucléaire, On Line, Adieu Japon, Fukushima de mal en pisÇa va bien aller

Ecole: revenir à l’essentiel

Vu la situation actuelle, il s’avère difficile d’évaluer dans quel état sera  le système éducatif après la suppression des 16 000 postes qui figurent dans les tablettes comptables 2011/2012 du gouvernement. Sur le terrain, le combat se poursuit pour réclamer des  remplacements, maintenir des options, intégrer des élèves, ou refuser des suppressions de classe. Il est voué à s’intensifier et augure déjà d’une rentrée explosive.

En solidarité avec cette légitime indignation citoyenne, le Collectif éducation populaire et transformation populaire propose de prolonger  l’action par une réflexion globale pour sortir l’école de la marchandisation. Après avoir  rappelé les enjeux de  l’école, le collectif envisage la rencontre et le débat comme des étapes préalables, permettant à tous les acteurs de l’école de poser les bases d’une co-construction coopérative.

C’est en mesurant le traitement infligé à l’école publique par le pouvoir en place, et en observant à quel point la déconstruction des valeurs républicaines s’est inscrite dans la structure même de l’Etat, que l’on mesure l’urgence. Le combat défensif pour les valeurs solidaires doit s’accompagner d’une réflexion plus globale. Il importe de remettre au centre du débat la place que nous voulons donner à l’école dans notre société.

Le collectif éducation populaire et transformation populaire soutient le rôle prépondérant que tient l’école dans la construction du vivre ensemble, à travers la capacité qu’elle a à transmettre les savoirs tout en éveillant les consciences des futurs citoyens.

La soirée sera scindée en trois parties avec une intervention du FRIT (Front de résistance et d’intervention théâtrale), un exposé du sociologue Jacques Broda sur l’enjeu de la démocratisation scolaire, et un espace réservé aux interventions de la salle.

Jean-Marie Dinh

le 17 juin à 17h15 entrée libre à IUFM. Rens : 06 21 31 27 33

Voir aussi : Rubrique Politique de l’éducation,

Nouvelle donne pour les mouvements sociaux en Europe

La menace de la « contre-révolution silencieuse » de la nouvelle gouvernance économique et du Pacte pour l’euro, et les plans d’austérité à répétition représentent un défi majeur pour les mouvements sociaux en Europe. Si l’émergence des mobilisations spontanées en Espagne et en Grèce questionne les échecs et impuissances des organisations traditionnelles, elles pourraient contribuer à presser à la radicalisation des luttes syndicales et sociales. Le tout sous fond d’un enterrement sans gloire de la « troisième voie » et du blairisme, dont la crise de la social-démocratie en Europe est une des résultantes…

Dans un article précédent, nous proposions deux enjeux à prendre en compte autour de la question de l’adoption de la nouvelle gouvernance économique et du Pacte pour l’euro.

Le premier concernait le positionnement des partis sociaux-démocrates et verts vis-à-vis de ce nouveau renforcement de l’intégration européenne – au prix d’une généralisation de mesures d’austérité injustes et inefficaces. Jusqu’à présent, le « plus d’Europe » avait toujours justifié toutes les compromissions pour le centre-gauche ; et ce au motif d’une incantatoire « Europe sociale » dont on attendait sans doute qu’elle descende miraculeusement des bureaux des fonctionnaires de la Commission européenne. La radicalité de cette nouvelle « révolution silencieuse » va-t-elle contribuer à faire « bouger les lignes » selon le vocabulaire préféré des apparatchiks ? Nous le verrons plus loin.

Le second enjeu concernait le mouvement social européen, et l’émergence d’une véritable mobilisation populaire dans les pays européens. Sur ce point, difficile de s’avouer déçu : le 15 mai débutaient en Espagne les mobilisations des indignados, et qui ont essaimées entre autres en Grèce et au Portugal. Revendiquant une vraie démocratie contre les plans d’austérité dictés par des instances non élues, Union européenne, FMI, les manifestants fustigeaient la corruption et le suivisme du « PPSOE », mélange des initiales des deux principaux partis espagnols.

Par leur ampleur et leur nature sont tout à fait particulières, ces mobilisations sont riches en questionnements pour les organisations « traditionnelles » du mouvement social. Les syndicats ont particulièrement brillé par leur incapacité à proposer un débouché pour la contestation sociale. Pourtant les impostures de la « sortie de crise » à la sauce UE/FMI (qui se résumerait à peu près par : « les peuples doivent payer, pas les banquiers ») ont porté à ses limites l’« indignation » populaire.

Faiblesses des mouvements sociaux en Europe

En France, la frilosité des syndicats s’est traduite en 2009, puis en 2010, à des moments où l’opinion était pourtant particulièrement favorable comme ce fut le cas lors des mobilisations contre la réforme des retraites, par l’invention d’une nouvelle « norme » : la « journée d’action », avec à la clé de sympathiques promenades dans les rues des villes françaises. Qui contrastaient notamment avec les actions menées en Guadeloupe par le LKP, sur la base d’un syndicalisme de terrain… et de lutte [1].

En Grèce et en Espagne, les syndicats et organisations politiques traditionnelles sont tout simplement absentes des mobilisations récentes. Non que leurs militants n’y participent pas à titre individuel. Mais le discrédit est tel à leur égard – en raison de leur incapacité à s’opposer aux politiques d’austérité, leur corruption ou encore leur proximité vis-à-vis des partis politiques – que la plupart des mouvements spontanés s’accordent pour ne pas s’adresser à eux.

En ce qui concerne le mouvement altermondialiste, il semble pour lui que le bilan soit double : d’une part, à l’échelle européenne, le forum social européen, dont le processus a débuté en 2002 à Florence, n’a pas vraiment dépassé le statut de forum d’échange informel entre organisations, ni permis de jeter les bases d’un véritable mouvement social européen. D’années en années, les grandes manifestations du mouvement altermondialiste semblent perdre leur assise populaire. D’autre part, les manifestants, en Espagne et en Grèce, se sont largement emparés de ses slogans et revendications. Ainsi le 15 mai, le mot d’ordre de la mobilisation en Espagne était-il « nous ne sommes pas des marchandises aux mains des banquiers et des politiciens ».

Une nouvelle donne ?

Il semble que les récents développements autour de la nouvelle gouvernance économique, et la généralisation programmée des mesures d’austérité en Europe, soient cependant suffisamment critiques pour contribuer à changer cette donne. Les gouvernements européens, à travers le « Pacte pour l’euro », initialement « Pacte de compétitivité », ont en effet offert aux mouvements sociaux en Europe un symbole fort. « Ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie » pouvait-on lire sur les pancartes à Madrid.

Le Pacte pour l’euro symbolise de manière idéale cette escroquerie à la fois sur le plan démocratique et social, qui impose pour seule et unique solution à la crise aux peuples européens la mise en œuvre de plans d’ajustement violents. Des plans tout droit sortis de la vieille boîte à outil du FMI, lequel s’efforce depuis les années 80 – au nom du droit des créanciers à toucher leurs plus-values – à couler des pays entiers et sacrifier leurs populations.

Qu’il s’agisse des mouvements spontanés, altermondialistes ou syndicaux, le Pacte pour l’euro fait l’unanimité contre lui. Ainsi le mouvement des « indignés » espagnols a-t-il choisi de placer la journée de mobilisation nationale du 19 juin sous le signe de la contestation de ce pacte [2]. Les organisations du forum social européen se sont quant à elles accordées le 31 mai, à l’occasion d’une conférence dédiée à la question de la crise en Europe, à travailler de manière prioritaire sur la question.

Enfin, last but not least, les plans des gouvernements européens et de la commission ont-ils même réussi à réveiller la Confédération Européenne des Syndicats (qui n’est pas précisément le tenant d’en syndicalisme de lutte). Son secrétaire général John Monks, qui fut un temps proche de Tony Blair, n’a pas hésité pour qualifier les conditionnalités imposées dans le cadre de la future gouvernance économique de « quasi-coloniales », et pour indiquer que le futur mécanisme de sanction ressemblait aux dispositions du Traité de Versailles [3]. Lors de son dernier congrès le 19 mai à Athènes, la CES s’est accordée pour se mobiliser contre la gouvernance économique du Pacte pour l’euro, en proposant la journée du 21 juin, en amont du Conseil européen du 24 juin, comme « journée d’action nationale ».

Il serait bien sûr tout à fait hasardeux d’imaginer qu’un tel faisceau d’initiatives soit synonyme d’une réelle convergence à venir pour les mouvements sociaux européens et nationaux autour de la question de l’austérité et de la gouvernance économique. Il est néanmoins clair que les choses semblent évoluer rapidement. Et ce même… au sein des formations politiques européennes de gauche d’ordinaire peu enclines à la critique de l’eurolibéralisme.

Enterrement sans gloire pour la « troisième-voie »

Il était peut-être temps de s’en rendre compte ; « La social-démocratie est en crise. Nous sommes dans une situation catastrophique [4] » reconnait à bon compte Martin Schulz, président du Parti Socialiste européen. Pour lui, les socialistes européens se trouvent dans une situation doublement problématique. D’une, l’héritage de la « troisième voie » promue par Tony Blair, rend les socialistes en partie responsables de la situation actuelle en Europe. De l’autre, les gouvernements qui appliquent les plans d’austérité en Grèce, au Portugal, en Espagne, sont des gouvernements socialistes.

Il indique qu’une reconstruction de la crédibilité des sociaux-démocrates pourrait passer par une rupture forte avec cet héritage, et la mise en avant de nouvelles perspectives communes pour la gauche en Europe. Le rejet du « paquet gouvernance », actuellement discuté au parlement européen, et la mise en avant d’un ensemble d’alternatives pour « sortir de la crise » pourrait y contribuer. Les Verts et le Parti Socialiste européen ont récemment publié un appel, « changeons l’Europe », qui va dans le sens d’une rupture – que l’on pourrait certes bien difficilement qualifier de radicale. A noter que parmi les alternatives proposées, la restructuration, ou même l’audit des dettes souveraines fait figure de grande absente…

Réelle ou non, la volonté affichée de mettre en place d’une fiscalité qui fasse payer les salaires élevés et le capital, ou encore de s’attaquer aux excédents budgétaires autant qu’aux déficits, pourrait par ailleurs rester longtemps sans conséquences, au vu des équilibres politiques actuels au Conseil et au Parlement. Un vœu pieux qui porte néanmoins le germe d’une critique d’un des piliers essentiels de la domination des grands groupes sur l’agenda politique européen : le culte de la sacro-sainte « compétitivité »…

Eric Scavennec (Backchich)

[1] « Une flammèche obstinée a embrasé la Guadeloupe », Monde Diplomatique Novembre 2009 : http://www.monde-diplomatique.fr/20…

[2] http://www.democraciarealya.es/

[3] Lire la lettre de John Monks au Commissaire Olli Rehn : http://www.etuc.org/IMG/pdf/110111_…

[4] Entretiens réalisé à Strasbourg, le 7 juin 2011

Voir aussi : Rubrique Mouvements sociaux,

La Comédie du livre ouvre une fenêtre sur l’Afrique

Il ne sont pas de même facture les livres de l’historienne Catherine Coquery-Vidtovitch Petite histoire de l’Afrique, et de l’équipe franco-camerounaise composée de Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa, et Thomas Deltombe auteurs de Kamerun, mais ils ont été publié simultanément (Editions La Découverte), et invitent tous deux à réajuster notre regard sur l’Afrique subsaharienne. L’occasion a donné lieu à un débat intéressant et suivi initié par la librairie Sauramps vendredi dans le cadre de la Comédie du Livre.

 

Catherine Coquery Vidtovitch

En 200 pages, Catherine Coquery-Vidtovitch signe un livre synthétique avec l’idée simple de s’en tenir au réel pour remettre les pendules à l’heure. « Non seulement l’Afrique a son histoire mais  celle-ci est la plus longue de toute », souligne utilement l’historienne.  A l’heure où cet aspect fait une entrée timide dans les programmes scolaires, les fausses représentations symboliques semblent en effet avoir la vie aussi longue que celle des Africains est courte.  La spécialiste démonte par exemple l’idée d’ethnie, utilisée comme une arme politique qui aboutit souvent à des guerres civiles. « L’ethnie est un faux concept comparable à celui d’identité nationale. Les trois-quarts des langues africaines appartiennent à la famille Bantoues qui n’est pas un terme ethnique, mais linguistique, équivalent des langues dites Indo-européenne. »  Son livre rappelle que l’histoire de l’Afrique est liée au monde méditerranéo-asiatique musulman et à celui de l’Océan Indien. « Les européens ne pénétrèrent le continent qu’en 1795 quand l’écossais Mungo Park atteignit le fleuve Niger, alors que les Arabes du Maghreb l’avait atteint dès le IXe siècle. »

Un cercle d’infériorisation

De même, si la traite dite, « négrière » qui fonde l’origine d’un mépris durable, est intensifiée au XVIIe par les européens, elle est animée par les arabo-musulmans dès le IXe siècle. « La grande différence c’est que les esclaves d’alors étaient aussi des blancs. L’originalité de la traite atlantique fut de déterminer une fois pour toutes la couleur des esclaves. » La construction négative du continent se confirma durant le siècle des lumières. « Si les philosophes du XVIIIe étaient hostiles à l’esclavage, leur attitude était plus ambiguë quand il était question des capacités mentales et intellectuelles des noirs. » Ces défauts de connaissances et ce mépris furent repris avec la conquête coloniale qui a mis un voile sur l’histoire africaine.

De la décolonisation au Cameroun à la Françafrique

A partir d’une enquête sur la décolonisation au Cameroun qui met en lumière les massacres à grande échelle perpétués par les autorités françaises et leur alliés locaux entre 1956 et 1961, le livre Kamerun exhume une phase aussi peu reluisante que méconnue de la relation franco-africaine. Le journaliste cosignataire du livre Manuel Domergue et l’écrivain camerounais Eugène Ebodé* en ont tracé les contours vendredi. Les méthodes employées par les autorités françaises pour venir à bout de l’Union des populations du Cameroun (UPC), créée par Ruben Um Nyobe, sont celles de la guerre moderne. Celles qui placent la population au cœur du dispositif répressif et confère une place centrale à « l’arme psychologique ». Mais pas seulement rappelle Eugène Ebodé : « Des villages entiers ont été rasés. L’armée française utilisait le Napalm qui était l’arme de destruction massive de l’époque. »

Le livre Kamerun revient avec précision sur le contexte politique. « La France n’a pas quitté l’Afrique en octroyant l’indépendance à ses colonies. Elle est partie pour mieux rester. Cachée derrière des régimes qu’elle a formée et qu’elle s’est arrangée à contrôler et à maintenir en place sur une longue durée, confirme Manuel Domergue. Le Cameroun occupe une place importante dans le pré-carré français en Afrique parce qu’il est le seul à avoir connu une résistance armée conséquente, et le premier à avoir accédé à l’indépendance hormis la Guinée. Mais la propagande a réussi à manipuler l’opinion publique. »

Il est temps que l’histoire rectifie une désinformation toujours en vigueur sur ce sujet et les livres sérieux trouvent une place de choix dans ce combat pour la vérité.

Jean-Marie Dinh

* Dans La transmission, (éd, Gallimard) l’écrivain recueille le témoignage enfoui de son père relatif à cette guerre qui ne dit pas son nom.

Voir aussi : Rubrique Livre, rubrique Lecture La comédie du Livre 2011, rubrique Afrique, Cameroun , les soldats français en Côte d’ivoire,

L’Allemagne renonce au nucléaire

L'Allemagne renonce au nucléaire

 

Dans la nuit de dimanche à lundi, la coalition libérale-conservatrice allemande s’est entendue sur une sortie du nucléaire. D’ici 2022 au plus tard, la dernière des 17 centrales nucléaires allemandes devra avoir fermé ses portes. Une initiative visionnaire qui profitera à l’économie allemande pour certains commentateurs, une mise en péril de l’approvisionnement énergétique européen pour d’autres.

Aftonbladet – Suède 

Berlin montre la voie

En décidant de sortir du nucléaire, l’Allemagne assume au moins dans le domaine de l’énergie la position de précurseur qui lui échoit en Europe, salue le journal à sensation de gauche Aftonbladet : « L’Allemagne est la quatrième nation industrialisée de la planète, la première économie européenne et vient de décider de prendre les devants. La décision d’hier constitue une avancée inédite pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Le Financial Times écrit que la liquidation du nucléaire allemand déclenchera un boom en Europe pour l’utilisation des énergies renouvelables et la réalisation d’économies d’énergie. … Ce changement nécessite des investissements massifs mais générera aussi des coûts d’électricité plus élevés. L’efficacité énergétique revêt donc une importance primordiale. Les études montrent que l’Allemagne pourrait réduire ses coûts énergétiques de 10 à 20 pour cent en améliorant son efficacité. … Ces derniers temps, l’Allemagne n’a cessé de temporiser et de refuser à assumer le rôle de leader que l’Europe attend de son meilleur représentant. C’est précisément ce que fait le pays aujourd’hui dans le domaine de l’énergie. » (31.05.2011)


Polityka – Pologne 

Les énergies vertes à la place du nucléaire

Sortir du nucléaire en Allemagne d’ici 2022 est véritablement audacieux mais faisable du fait de l’économie innovante du pays, estime l’édition en ligne du magazine d’information Polityka : « L’Allemagne s’est donc décidée à mettre fin à l’ère du nucléaire sur son territoire et ce bien qu’elle ait construit 17 centrales qui couvrent 23 pour cent des besoins en électricité du pays. Ils ont eu le courage de prendre cette grande initiative mais on ignore encore comment les choses se poursuivront. L’objectif est clair et décrit du reste précisément depuis longtemps : miser sur les énergies vertes. Cela est-il possible ? Dans le cas de l’Allemagne, il semble que oui. L’Allemagne est aujourd’hui déjà le leader incontesté du marché en Europe dans l’exploitation des sources d’énergie renouvelables. » (31.05.2011)

 

De Tijd – Belgique 

Une décision bénéfique à l’économie

La décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire est légitime mais constitue aussi un défi pour l’économie, estime le journal économique De Tijd : « L’accident de Fukushima a montré que l’énergie nucléaire n’est pas fiable à 100 pour cent. Les tests de résistance peuvent au mieux réduire les risques de catastrophe nucléaire sans toutefois complètement les exclure. Si la population allemande n’est pas prête à prendre ce risque, elle est dans son bon droit. Mais le pays doit alors accepter toutes les conséquences. Ce sera un défi important de garantir l’approvisionnement énergétique à un prix acceptable sans affaiblir la position concurrentielle des entreprises allemandes. La décision de sortir du nucléaire d’ici 2022 a le mérite d’être claire. Cela pourrait constituer une formidable impulsion pour le secteur des énergies renouvelables et pour la recherche de techniques permettant de rendre les centrales conventionnelles plus écologiques. Si l’Allemagne y parvient, elle aura une longueur d’avance sur les autres pays. » (31.05.2011)


Blog Géopolitique – France 

Les écolos allemands importeront du nucléaire

La sortie du nucléaire en Allemagne est une initiative électoraliste et hypocrite qui affaiblira l’Europe, estime Pierre Rousselin dans son blog Géopolitique : « Face à l’effondrement de ses alliés libéraux du FDP, Angela Merkel parie sur une alliance avec les Verts. Cette équation politique a des répercussions pour toute l’Europe. Notre continent renonce pour longtemps à toute indépendance énergétique. Sa dépendance à l’égard de la Russie et de son gaz va s’aggraver. La France, elle, exportera davantage de son électricité. Comble de l’hypocrisie?: ce sont nos centrales qui éclaireront et chaufferont les écolos allemands. Quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce n’est déjà plus une priorité. » (31.05.2011)

» article intégral (lien externe, français)

Die Welt – Allemagne 

La pression écologique menace la démocratie

Deux mois après l’accident de Fukushima, le gouvernement allemand a décidé de sortir définitivement du nucléaire. Le quotidien conservateur Die Welt s’irrite d’un rythme décisionnel qui nuira selon lui à la démocratie : « Hans-Jürgen Papier, ex-président de la Cour constitutionnelle, juge ‘illégal’ le moratoire que la magicienne Angela Merkel a sorti de son chapeau quelques jours après Fukushima. … Et cela ne semble choquer personne que l’instance établie par Merkel pour imposer la sortie du nucléaire ait été effrontément nommée ‘Commission d’éthique’. … Si un membre fondateur de l’UE aussi puissant que la République fédérale d’Allemagne souhaite autant une nouvelle voie énergétique pour l’Europe et la planète, il aurait été indispensable de mener cette entreprise au niveau européen. … Il se forme déjà une alliance impie entre ceux qui veulent enfin pouvoir gouverner comme ils l’entendent et ceux qui souhaitent occulter le Parlement et l’opinion publique en exerçant une pression écologique ‘morale’. » (31.05.2011)

Voir aussi : Rubrique Ecologie, rubrique Politique24 réacteurs nucléaires à fermer, rubrique UEParlement européen et corruption, rubrique internationale Fukushima désinformation,