Sadeh21 de Ohad Naharin. L’écriture du corps sous tension

3163247_6_de1a_sadeh-21-d-ohad-naharin_85982b277ea2e95ce3c347488d7053ceMontpellier Danse.

Sadeh21 de Ohad Naharin le directeur de la Batsheva dance company.
La grande force d’expression et d’imagination de Sadeh21 du chorégraphe Ohad Naharin a séduit le public du Corum à Montpellier.

C‘est un rectangle qui évoque indistinctement le bout du monde, la cours de récré, ou celle d’une prison. Un rectangle qui tient lieu de territoire pour les danseurs de la Batsheva company dont le savoir-faire fait briller l’étoile du spectacle vivant de Tel Aviv.

Un à un les 17 danseurs traversent l’espace panoramique, l’impriment corps et esprit confondus, puis s’estompent dans le noir latéral. Comme au cinéma, le rythme  des sorties de champs entraînent de nouvelles entrées de sorte que c’est un peu la bobine du monde tournant sur lui-même qui défile sous nos yeux. Un monde où l’humain se contorsionne sous la pression. Les tableaux successifs obéissent alternativement à un mode numérique, érotique, onirique qui monte en puissance. Solos, duos, trios, groupes se croisent dans un infini des possibles ou des impossibles.

La limpidité formelle des mouvements se perd dans la vitesse comme les corps, singuliers et mêlés, libres et dépendants, tendres et violents qui disparaissent dans le vide en fin de partie. Ohad Naharin est un maître de la fusion. Il forge dans les corps avec l’instinct du geste maîtrisé qui trace le signe calligraphique. Le directeur de la Batsheva, instaure une esthétique soignée dans un climat de haute tension qui pousse l’émotion.

JMDH

Source L’Hérault du Jour La Marseillaise 20/12/2013

Voir aussi : Rubrique Danse, rubrique Montpellier, rubrique  Israël,

Drones : les secrets de la success-story israélienne.

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Par Nathalie Hamou

Fort de trente ans d’expérience opérationnelle, l’Etat hébreu s’est imposé comme le premier exportateur mondial de drones militaires. Une longueur d’avance que le pays s’efforce de conserver.

On se croirait sur le plateau de tournage d’un film de science-fiction. Mais l’engin futuriste qui trône dans le bureau d’études tout en longueur de la start-up Urban Aeronautics, nichée dans la zone industrielle de Yavne, au sud de Tel-Aviv, n’est pas sorti de l’imagination d’une poignée de doux rêveurs. Fruit de onze années de recherche (soit 37 brevets au compteur) et de 20 millions de dollars d’investissements, l’hélicoptère sans pilote « Air Mule », financé en partie par le ministère israélien de la Défense, ambitionne d’apporter aux flottes militaires une solution totalement inédite. Avec deux rotors intégrés à son châssis, cet aéronef « tout-terrain » à décollage et atterrissage vertical, a été conçu pour voler à basse altitude en milieu urbain, afin de permettre aux armées de ravitailler leurs contingents et d’évacuer leurs blessés. Deux types d’interventions qui échappent encore au rayon d’action des drones militaires spécialisés dans des missions de surveillance ou de combat. Sans doute pas pour très longtemps.

Derrière le projet d’Urban Aeronautics, dont le lancement commercial est prévu à l’horizon 2018, se trouve le gotha de la filière. Le fondateur de la jeune pousse, Rafi Yoeli, soixante et un ans, est passé par les rangs de l’entreprise étatique « Israel Aerospace Industry » (IAI). Ce champion national est à l’origine du Heron, le système d’avion sans pilote Male (moyenne altitude longue endurance) ayant servi de base aux quatre drones Harfang – issus d’une coopération avec EADS – que possède la France. Ce docteur en aéronautique a aussi officié chez Boeing avant de créer la société à l’origine des minidrones Skylark, qu’il cédera au groupe israélien Elbit Systems, l’autre grand nom du secteur, coté au Nasdaq. « Notre équipe ne compte pas moins de trois ingénieurs ayant participé à Scout, le premier programme d’appareils télécommandables lancé par Israël », souligne l’inventeur de la « Mule », bien décidé à poursuivre sur cette lancée. « L’Etat hébreu a inventé le concept des drones. Le pays a été le seul à occuper le créneau pendant une quinzaine d’années. La même chose se produira avec la nouvelle catégorie d’appareils sans pilote que nous cherchons à promouvoir. »

La leçon de la guerre de Kippour

C’est un fait que nul ne conteste. Israël est devenu le premier exportateur mondial de drones militaires, qu’il utilise depuis près de trente ans pour protéger son territoire. Selon une étude du cabinet Frost & Sullivan publiée en mai, le pays a vendu pour quelque 4,6 milliards de dollars de drones tactiques (d’observation) ou stratégiques (dotés de capacités offensives) entre 2005 et 2012 : une catégorie qui pèse près de 10 % de ses exportations de matériel militaire. A titre de comparaison, les firmes américaines – traditionnellement tournées vers leur marché domestique – arrivent en seconde position, avec un chiffre de 2,9 milliards de dollars sur la période. Totalisant près de 1 millier de drones vendus dans 42 pays utilisateurs (à 80 % par IAI), l’Etat hébreu a pu, il est vrai, fonder son leadership sur une expérience opérationnelle inégalée.

« Ce n’est pas un hasard si l’idée du drone militaire, qui a récemment démontré son efficacité au Mali, en Irak ou en Afghanistan, est née en Israël. Notre pays a dû livrer très tôt des conflits asymétriques et affronter des organisations terroristes dotées d’armes avancées », fait valoir Yaki Baranes, du bureau israélien de Frost & Sullivan. Pour comprendre l’origine de la success-story des drones israéliens, il faut se rendre dans les locaux de la division Malat (avions sans pilote, en hébreu) du fabricant IAI. C’est dans l’enceinte de ses ateliers sécurisés, situés à quelques encablures de l’aéroport international Ben Gourion, que la technologie des drones a été imaginée de A à Z, dans le sillage de la débâcle de la guerre de Kippour survenue voilà tout juste quarante ans.

« L’offensive surprise des forces égypto-syriennes de 1973 avait coûté la vie à environ 200 pilotes et hommes d’équipage israéliens. C’est alors qu’une petite équipe d’ingénieurs dont je faisais partie s’est mise à concevoir une sorte de caméra volante, susceptible de transmettre des informations en temps réel et de permettre à l’armée de mener des opérations en 4D. Au sein d’IAI, c’est un euphémisme, peu de gens ont cru au projet », raconte au terme de quarante ans de carrière, le franco-israélien David Harari, artisan de la division Malat, et ex-vice-président de la R&D du groupe.

En 1977, IAI signe toutefois un premier contrat avec le ministère de la Défense et le programme national d’appareils sans pilote peut prendre son envol. « Scout » fait rapidement ses preuves. « L’armée israélienne a été l’une des premières à comprendre qu’il lui fallait changer de doctrine militaire et intégrer cet outil à son système de renseignements », poursuit le « père » des drones israéliens.

Si ces derniers sont utilisés pour la première fois lors de la guerre du Liban de 1982, c’est la guerre du Golfe de 1991 qui en fait décoller les ventes à l’international. Après avoir livré une centaine de drones de reconnaissance Pioneer à la marine américaine, IAI met au point son produit best-seller le système Heron 1 (inauguré en 1994). Cet engin totalise dix-huit clients dans le monde, et s’est vendu à 150 exemplaires (une trentaine de modèles sont en cours de livraison), dans une fourchette de 20 à 50 millions de dollars en fonction des charges utiles et des options. A savoir des caméras optiques et thermiques, des radars et autres viseurs laser qui constituent le nerf de la guerre, et le principal poste budgétaire de l’appareil. « Le principal avantage de notre modèle Male est de proposer un système ouvert et flexible. Le client peut choisir d’installer son propre système d’informations. Ou d’utiliser le matériel d’IAI. Puisque nous sommes un des rares fabricants à effectuer des transferts de technologies », explique Jacques Chemla, l’actuel directeur de Malat, un autre pionnier de l’industrie des drones, qui fut à l’origine de la technologie israélienne « d’atterrissage et de décollage » automatique.

La volte-face française

Une réponse à peine voilée à la décision française, annoncée peu avant l’été, d’acquérir douze drones de fabrication américaine Reaper (General Atomics), pour le renouvellement de ses drones Male. Plutôt que se fournir en Heron TP, le dernier né d’IAI (mis en service en 2010), capable de frappes lointaines, et dont la « francisation » devait être assurée par Dassault. Conçu dans le cadre programme national associant Elbit Systems et le missilier Rafael, cet appareil qualifié pour emporter une tonne de charge utile qui intéresserait notamment l’Allemagne, n’a pas encore trouvé son premier client à l’export. Cette situation n’inquiète pas outre mesure la division Malat : le délai avait été de six ans pour le Héron 1. En revanche, la volte-face française est présentée côté israélien comme une décision allant à l’encontre de toute logique industrielle. « Non seulement la francisation du Reaper est une utopie, prévient-on dans l’entourage de l’avionneur, mais jamais l’armée de l’air française n’aura accès au coeur du système (d’espionnage) américain. L’Union européenne s’offense de l’affaire Snowden, alors comment Paris peut-il prendre le risque d’introduire le loup dans la bergerie ? » A en croire Jacques Chemla, il reste néanmoins acquis qu’Israël ne pourra conserver son avantage dans les drones militaires « qu’en continuant à partager sa technologie ». A fortiori, dans un environnement de plus en plus porteur…

Un diagnostic confirmé par son concurrent issu du secteur privé, Elbit Systems. Comme IAI, le groupe de Haïfa qui assure 85 % de l’équipement de l’armée de l’air israélienne en drones tactiques avec son modèle Hermès 450, constate que la place des drones ne cesse de croître au sein des forces aériennes. Pour Tsahal, qui a mobilisé pour la première fois sa flotte de Heron lors de l’opération menée en 2008 dans la bande de Gaza, l’évolution est nette : le nombre de missions assurées par des avions sans pilote, au coût moindre que celui des avions de combat, devrait passer de 50 à 80 % dans les décennies à venir. Une tendance observée au plan mondial et que les coupes claires dans les budgets défense ne peuvent que renforcer. « Le marché des drones militaires reste promis à une belle croissance, mais il nous faut saisir de nouvelles opportunités, en particulier du côté des pays émergents » pointe Danny Israeli, en charge du développement commercial de la branche d’appareils sans pilote (UAS) d’Elbit. Fournisseur de drones tactiques de l’armée de terre britannique en coopération avec Thalès, la firme a annoncé voilà deux ans un accord de coopération stratégique dans le secteur des avions sans pilote avec le constructeur brésilien Embraer.

Afin de rester dans la course, la filière doit aussi redoubler d’efforts en matière d’innovation. Investissant le quart de sa R&D dans le secteur des drones, IAI joue à fond la carte de la miniaturisation, avec son modèle Bird Eye (4 kilos), exporté depuis six ans, qui tient dans un sac à dos et peut être lancé avec un lance-pierres en caoutchouc. « A terme, l’avionique du Heron tiendra dans un boîtier de la taille d’un téléphone portable », prédit Jacques Chemla. Parmi les avant-projets mobilisant les nanotechnologies : le drone papillon qui sera opérationnel dans un peu plus d’un an. Pesant moins de vingt grammes, le « Butterfly » a été mis au point par Dubi Benyamini, un ingénieur d’IAI spécialisé en microrobotique, par ailleurs président de la société israélienne des lépidoptères… Autre piste de réflexion : le développement de satellites tactiques à usage militaire, sachant qu’il est aussi techniquement possible de produire des drones capables de sortir de la stratosphère avec des capteurs de très longue portée.

Reste que la filière des drones israéliens lorgne sur un autre débouché à fort potentiel : le marché des applications civiles. « Pour l’heure, on se heurte à des obstacles majeurs en matière de réglementation comme sur le plan technique puisqu’il n’existe pas encore de système d’évitements de type « sense and avoid », souligne-t-on chez Elbit. Mais il est évident que l’on se tient prêt à effectuer des transferts de technologies (du militaire vers le civil) de façon à accompagner cette révolution. » C’est aussi l’avis de Rafi Yoeli, l’ingénieur d’Urban Aeronautics qui envisage à terme de lancer une version civile de son engin pour desservir le secteur agricole ou intervenir lors de catastrophes naturelles. Même si sa priorité du moment reste d’introduire le premier son drone ambulance (et ravitailleur) pour accompagner les guerres du futur…

Les points à retenir
Les drones militaires israéliens ont été utilisés pour la première fois lors de la guerre du Liban, en 1982. Mais c’est la guerre du Golfe, en 1991, qui a fait décoller les ventes à l’international.Via ses deux fabricants IAI et Elbit Systems, Israël a vendu pour quelque 4,6 milliards de dollars de drones tactiques ou stratégiques entre 2005 et 2012.Les firmes américaines en ont vendu pour 2,9 milliards sur la période.D’après l’armée israélienne, le nombre de missions assurées par des avions sans pilote devrait passer de 50 à 80 % dans les décennies à venir.

Par Nathalie Hamou

Source Les Echos.fr 03/10/2013

Voir aussi : Rubrique Israël, rubrique Défense,

Disparition du rabbin Yossef: un demi-siècle d’influence sur Israël

iLe rabbin Ovadia Yossef, décédé lundi à l’âge de 93 ans, est l’une des personnalités les plus influentes de la vie politique, religieuse et sociale d’Israël depuis des décennies.

Fondateur et chef spirituel du Shass, un parti ultra-orthodoxe sépharade, il a été pendant près de 30 ans « le faiseur de rois » de nombreux gouvernements.

Sur le plan religieux, ce dignitaire charismatique a redonné un sentiment de fierté aux sépharades, les juifs orientaux qui représentent environ la moitié de la population, longtemps en butte aux discriminations de la part de l’establishment ashkénaze, originaire d’Europe de l’Est, y compris dans le monde ultra-orthodoxe.

Né à Bagdad en 1920, il émigre en Palestine sous mandat britannique avec sa famille à l’âge de 4 ans. Rabbin à 20 ans, il est envoyé en 1947 au Caire où il va diriger le tribunal rabbinique jusqu’en 1950, deux ans après la création d’Israël.

Nommé grand rabbin de Tel-Aviv en 1968, il se consacre aussi à l’écriture d’ouvrages de jurisprudence religieuse, devenant l’une des plus importantes autorités contemporaines, respecté par l’ensemble des communautés juives dans le monde.

Auteur prolifique de 39 livres, il reçoit en 1970 le Prix d’Israël pour l’ensemble de son œuvre.Trois ans plus tard, il est élu pour un mandat de dix ans grand rabbin sépharade d’Israël.

Réputé pour sa mémoire phénoménale, il a une approche relativement libérale en matière religieuse. Il a ainsi autorisé à des épouses de soldats tués durant la Guerre de Kippour en 1973 et dont les corps n’ont pas été retrouvés de se remarier et a reconnu la judaïté des Juifs éthiopiens que d’autres rabbins contestaient.

En 1984, il soutient la création d’un parti politique sépharade ultra-orthodoxe, le Shass, qui réalise très vite une percée. Ce parti, dont il devient le chef spirituel, a obtenu jusqu’à 17 sièges sur 120 au Parlement. Le Shass a été associé au pouvoir quasiment sans interruption. Il a été partie prenante de toutes les grandes décisions politiques des 30 dernières années.

Langage cru

En 1993, il s’est attiré les foudres de la droite nationaliste lors de la signature des accords israélo-palestiniens d’Oslo en s’abstenant lors d’un vote au Parlement. A l’époque, le rabbin Yossef émet un avis disposant que la « vie est plus importante que les Territoires » palestiniens, autrement dit admettant l’idée de concessions territoriale en échange de la paix.

Il a ensuite eu toutefois tendance à adopter des positions de plus en plus dures, sous la pression de sa base très à droite.Personnage haut en couleur, le rabbin Yossef a souvent défrayé la chronique lors de ses prêches hebdomadaires, utilisant souvent un langage assez cru.

Il a fait scandale en soutenant que les victimes de la Shoah étaient des âmes de pécheurs réincarnées qui expiaient ainsi leurs fautes et leur éloignement de la Torah, tout en affublant ses adversaires politiques de divers noms d’oiseaux, ou en vouant les Arabes aux gémonies.

« Ils pullulent dans la Vieille ville de Jérusalem comme des fourmis, qu’ils aillent au diable et le Messie les expédiera en enfer », a-t-il lancé en allusion aux Arabes devant ses ouailles dans une synagogue de Jérusalem en 2001.

Malgré son état de santé vacillant, il continuait de recevoir chez lui les hommes politiques de tous bords, notamment le président Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin Netanyahu – à qui il administrait une claque amicale, un traitement réservé à ceux qu’il appréciait. En 2012, il avait envoyé une lettre à l’ex-président égyptien Hosni Moubarak l’assurant qu’il priait pour sa santé.

Il était le père de 11 enfants, dont l’actuel grand rabbin sépharade d’Israël, Yitzhak Yossef.

Sa disparition risque, selon les médias, de déclencher une guerre de succession dans un parti divisé par les ambitions personnelles.

Source AFP 07/10/2013

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Israël à l’Europe: payez, puis taisez-vous!

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Israël vient de prendre des mesures de rétorsion à l’égard de l’Union européenne. De quoi l’UE serait-elle «coupable»? D’avoir décidé que ses programmes de coopération avec l’État hébreu, et donc l’argent européen, ne pouvaient plus financer des projets israéliens situés en territoire palestinien occupé.

Rappelons quelques faits. Un: l’occupation israélienne de la Palestine, État reconnu depuis peu par l’Assemblée des Nations unies, est illégale aux yeux des lois internationales, comme l’a rappelé la Cour internationale de justice en 2004. Ceci n’est pas que du droit: l’occupation représente un carcan épouvantable, qui empoisonne la vie quotidienne des Palestiniens.

Deuxièmement, la Cisjordanie fait l’objet d’une annexion partielle rampante, par le biais de colonies illégales: c’est du vol de terres, sur lesquelles les Israéliens vont jusqu’à détruire, comme à Jérusalem-Est et dans ses environs, des habitations palestiniennes.

En dépit de l’occupation, Israël est le pays partenaire de l’UE qui bénéficie du statut le plus privilégié en matière de coopération, notamment économique et scientifique. La décision récente de la Commission européenne n’a pas consisté à couper ces programmes de coopération: elle permettra seulement d’éviter que cet argent ne finance l’occupation.

Rappelons par ailleurs que l’Union européenne fournit, bon an mal an, un demi-milliard d’euros à l’Autorité palestinienne depuis 1993: soit la moitié de son budget. Et ceci pour quoi? Pour l’aider à fonctionner en dépit de l’occupation israélienne…

En annonçant ses mesures de rétorsion, Israël adresse à l’Europe un message très simple: «Payez, puis taisez-vous». Ceci est évidemment inacceptable. Et il faut rendre hommage à l’Union européenne et à son exécutif bruxellois, si souvent critiqués pour leur pusillanimité diplomatique, d’avoir enfin mis leurs actes en conformité avec leurs paroles.

Israël, quant à lui, joue un jeu extrêmement dangereux. Par de telles réactions, l’État hébreu administre une nouvelle preuve du mépris dans lequel il tient toute légalité qui ne lui serait pas profitable. Ce faisant, il creuse obstinément son propre isolement. Cet isolement est hélas exalté en Israël par les éléments les plus extrémistes. Ceux-là dégainent systématiquement l’accusation d’antisémitisme contre tous ceux qui, au nom de la loi ou de la compassion, ne veulent plus contribuer à une occupation condamnable. C’est-à-dire à «payer et se taire».

Jurek Kuczkiewicz

Le Soir 27/07/13

Voir aussi : Rubrique Israël , rubrique UE,

Egypte: L’armée met fin à l’ère Morsi. Revue de presse

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 Dans la presse française

   Le Figaro (Pierre Rousselin) La sanction de l’échec des islamistes.

   « Mohammed Morsi s’est révélé encore plus incapable de gérer son pays que ne l’avait été Hosni Moubarak. À la différence de son prédécesseur, qui s’était maintenu à la tête de l’Égypte pendant trente longues années, le président islamiste, élu dans la plus stricte légitimité ilyaunan, aura très vite soulevé la vague de contestation qui est en passe de l’emporter. Les événements auxquels nous venons d’assister place Tahrir ressemblent beaucoup à ceux qui s’y sont déroulés en 2011 et qui avaient conduit à la chute du dictateur. Maintenant comme à l’époque, les contestataires sont le fer de lance du mouvement révolutionnaire. Mais, en coulisse, c’est toujours l’armée qui a le dernier mot. Face au soulèvement de la jeunesse urbaine, les généraux avaient, il y a deux ans, lâché le patriarche en bout de course et son clan d’affairistes. Ainsi ont-ils préservé leurs prébendes et leurs intérêts économiques et industriels considérables, qui font de l’institution militaire un État dans l’État égyptien…Une fois installé au pouvoir, avec 51,7% des voix, Morsi a présidé une parodie de démocratie. Sans rien régler des problèmes économiques, sans tenir compte des intérêts du pays, il a imposé la loi de son propre mouvement, le droit de vote n’étant pour ses partisans, qu’un moyen de faire régner la dictature du plus grand nombre. En un an, l’opposition s’est mieux organisée. L’armée, qui s’était accommodée de Morsi, l’a finalement lâché, à son tour. La partie est délicate : il faut éviter l’apparence d’un putsch qui compromettrait l’aide américaine, éviter aussi que les islamistes se présenter en victimes d’un coup d’État contre une démocratie qu’ils n’ont jamais su, ni voulu, faire fonctionner. »

   Libération (Fabrice Rousselot)

   « Le spectre d’un retour vers le passé. La peur d’une guerre civile et d’un coup d’Etatmilitaire dans la violence comme l’Egypte en a malheureusement déjà connu. En un an de pouvoir, Mohamed Morsi n’a pas su faire la preuve qu’un islam modéré peut évidemment s’inscrire dans un cadre démocratique. Il a, au contraire, suivi sa propre dérive autoritaire, focalisant toutes les frustrations autour de sa réforme controversée de la Constitution, qui porte clairement atteinte aux libertés publiques et aux libertés religieuses. Et ravive les pires inquiétudes. Dans un pays exsangue,Mohamed Morsi n’a pas su répondre non plus aux aspirations économiques d’une population lassée de voir, depuis des décennies, les richesses se concentrer entre les mains de l’élite politique. Aujourd’hui donc, l’armée a repris la main, avec tous les dangers que cela comporte. Les militaires, qui se sont engagés à organiser une nouvelle élection présidentielle, ont la responsabilité de prendre la voie du dialogue et non celle des armes, afin que pouvoir et opposition trouvent une porte de sortie. »

AFP archives/Fred Dufour

    Ouest France (Laurent Marchand)

   « C’était devenu depuis quelques jours la seule issue prévisible. Sous la pression de la rue. Sous le poids de ses échecs économiques et politiques. Mohamed Morsi, le premier président civil élu démocratiquement de l’Égypte moderne, a été renversé. L’armée est à la manoeuvre, par le biais du général al-Sissi, le chef des armées et ministre de la Défense. La foule scandait son nom sur la place Tahrir depuis dimanche. Devant le risque croissant de guerre civile, l’intervention de l’armée était souhaitée par une large part de l’opinion. Officiellement, les militaires n’entendent pas gouverner, autrement dit revenir à la situation qui prévalait sous Moubarak, mais guider une transition. Tenter de la remettre sur les rails où les Frères musulmans n’ont pas su la tenir. Rédiger une nouvelle constitution…Ce qui est encore totalement imprévisible, c’est l’impact que ce retour du pouvoir de l’armée aura sur toutes les composantes de l’islam politique…Au Caire, c’est l’armée qui écoute la rue à présent. Tout en conservant sa position ultradominante sur l’économie, la sécurité et la politique égyptienne. C’est la révolution qui est permanente, ou la contre-révolution ? »

    Le Journal de la Haute Marne (Patrice Chabanet)

   « Un coup d’Etat militaire n’est jamais l’expression d’un bon bilan de santé démocratique. Mais entre deux maux il faut choisir le moindre. C’est du moins l’objectif que s’est assigné l’armée égyptienne en suspendant la Constitution du pays et en destituant le président Morsi. Ce dernier, démocratiquement élu c’est vrai, n’a pas su fédérer les énergies d’un pays exsangue. Il n’a pas été capable non plus d’endiguer la montée de groupes plus radicaux que les Frères musulmans, comme en témoignent les agressions contre les chrétiens coptes. L’armée a promis de retourner dans les casernes après une période de transition. Encore faut-il que la classe politique parvienne à réduire ses divisions et à mieux délimiter les prérogatives de la religion. L’Egypte entre donc dans une période d’incertitude où les extrémistes, les salafistes en particulier, vont pousser leurs pions…C’est le président de la Cour constitutionnelle qui assurera l’intérim à la tête de l’Etat. Et ce sont des experts civils qui formeront le gouvernement provisoire. Reste à savoir ce que fera l’Egypte des campagnes, fortement imprégnée de la propagande islamiste. Jusqu’à présent, c’est l’Egypte des villes qui s’est fait entendre. Un univers sépare les deux. Les nouveaux maîtres du Caire sauront-ils les rapprocher ? Rien n’est moins sûr. »

   L’Est Républicain (Alain Dusart)

   « Comme la société égyptienne, la place Tahrir au Caire, ressemble à un kaléidoscope, inquiétant car en fusion. On y voit des jeunes branchés sur le XXIe siècle, des quadras las d’une dictature chassant l’autre, de troubles larrons en quête de mauvais coups, d’ex-miliciens et autres nervis nostalgiques en quête d’un régime autoritaire. Sur cette place bigarrée, théâtre de tous les espoirs, on y rêve d’un avenir meilleur, on y viole de jeunes femmes en fleur. Ici réside tout le paradoxe de l’Égypte, entre quête de modernité et de démocratie, et bestialité d’une génération de frustrés élevés au biberon des tabous et des interdits. L’ultimatum de la toute puissante armée a expiré hier. L’impopulaire président islamiste Mohamed Morsi a finalement été renversé. Mais les militaires le savent bien: s’ils mènent un coup d’État à leur seul profit, ils perdront le soutien américain. Dans ce tourbillon, les Frères musulmans ont beaucoup à perdre. Certes, ils ont une légitimité démocratique, mais elle a fondu. Les islamistes ont agrégé toutes les colères en un an. Si les généraux déposent Morsi, les Frères musulmans garderont une capacité de nuire. Leurs partisans endoctrinés pourront saboter cette révolution bis, avec le risque jamais loin d’une guerre civile. »

   Les Dernières Nouvelles d’Alsace (Dominique Jung)

   « Parvenue aux commandes de l’Egypte après des décennies de brimades, de répressions et d’incarcérations, la confrérie des Frères musulmans n’a pas su tenir le choc du pouvoir. Cet échec pèsera dans son histoire. C’est parce qu’il a multiplié les promesses sans les appuyer sur une méthode solide que Mohamed Morsi a perdu sa présidence. Son bilan est calamiteux. Élu démocratiquement, il a présidé arbitrairement. Son erreur a été de penser que parce qu’il avait gagné un scrutin, il pouvait ignorer les attentes de la société civile. Or gouverner un pays, c’est comprendre qu’on devient le président de tous les citoyens, et pas juste de la frange qui vous a hissé au pouvoir. Morsi s’est comporté en otage d’un parti plus qu’en chef d’État, il a piétiné le pouvoir législatif, cela lui a été fatal. Pour autant, le déploiement de blindés constaté hier relève du coup d’État militaire. Morsi restera comme le premier civil égyptien porté à la présidence de la République après une succession de soldats, de Nasser à Moubarak. Il était aussi le premier Égyptien élu à travers une élection au suffrage universel direct. Son mandat avait tout juste un an. Quelle que soit la pression de la rue, aucun pays d’Europe n’admettrait que l’on pose un cercle de barbelés autour du chef de l’État pour l’assigner à résidence. Le respect des procédures et des calendriers est aussi une façon de mesurer le niveau démocratique d’un pays. L’armée est maintenant face à ses responsabilités. »

   La République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau)

   « C’est un paradoxe comme l’histoire les aime : en Egypte un mouvement démocratique qui a vu ces derniers jours des foules immenses descendre dans la rue en a appelé aux forces armées pour évincer un président démocratiquement élu, au nom de la défense de la révolution qui s’était faite contre l’armée ! C’est cette même armée, à l’origine de plusieurs décennies de régimes autoritaires, qui vient de mettre fin à une présidence jugée trop autoritaire ! Car c’est un coup d’état très en douceur qui a eu lieu hier en Egypte, même si les partisans du Président Morsi ont évidemment dénoncé une +rébellion militaire+ qu’ils sont prêts à combattre en versant leur sang. De quoi préparer un futur très incertain à une Egypte qui souffre économiquement, dont les institutions sont faibles et où aucun leader crédible n’émerge. Dans ce pays où l’armée a conservé un énorme crédit, on trouvait ces derniers jours des pancartes portant l’inscription +l’armée et le peuple, une seule main+, cette transition a été mûrement préparée. L’armée a multiplié les ultimatums. Mais en vain, Morsi ne se décidant à aucune concession. Jusqu’à celui intimant au président de +satisfaire les revendications du peuple+. Morsi a tenté, mais trop tard, une ultime ouverture en proposant la formation d’un gouvernement de consensus. Car ce dont les Frères Musulmans ne se sont pas rendus compte, c’est l’énorme coupure entre eux et le peuple qui voyait de plus en plus dans le régime des Frères la restauration d’un régime autoritaire. »

    La Nouvelle République du Centre Ouest (Bruno Bécard)

    « La charia ne saurait constituer un programme de gouvernement capable de sortir un pays de sa misère sociale et économique. Des dizaines de millions d’Égyptiens ont fait cette douloureuse expérience depuis un an. Et l’armée, forte d’un million d’hommes et dotée d’un matériel moderne imperméable à la crise, a tenu parole hier : fin de l’ultimatum pour obtenir le départ du président Morsi, prise de contrôle de la télévision, les Frères musulmans vissés dans leurs quartiers et les blindés de sortie pour faire bonne mesure. Cet épisode s’appelle un coup d’État militaire. Et maintenant, l’aventure commence ou plutôt continue. L’armée, en appui aux millions d’opposants à Mohamed Morsi, a-t-elle simplement voulu éviter une guerre civile ? Déjà 47 morts depuis trois jours. Son chef Abdel Fattah al-Sissi n’a tenu aucun compte de la proposition présidentielle, celle d’un gouvernement de coalition. Le président élu démocratiquement voici un an est blackboulé par la feuille de route du militaire. L’armée, échaudée par l’année de transition qu’elle a assumée entre 2011 et 2012, annonce déjà des élections anticipées et des avancées démocratiques. Mais montre aussi ses muscles pour que l’ordre règne. +Légitimité+ crie chacun des deux camps opposés. Mais aujourd’hui la place Tahrir manifeste plus de légitimité populaire que finalement celle hier du scrutin présidentiel. Espérons que ne surviendra pas demain l’heure des martyrs de tous bords ».

A l’étranger

L’avertissement égyptien qui fait le tour du Web américain

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les États-Unis ont laissé de mauvais souvenirs dans cette région du monde. Face à coup d’Etat « en douceur », le président Obama avait mercredi du mal à se positionner, hésitant entre le soutien au peuple égyptien et l’inquiétude de voir l’armée prendre le pouvoir et destituer un président élu malgré tout démocratiquement..

En fin de soirée mercredi, les Etats-Unis ont d’ailleurs ordonné l’évacuation de leur ambassade au Caire en Egypte quelques heures après le renversement du président Morsi par l’armée, a indiqué un responsable américain sous couvert d’anonymat. Il y a quelques jours, le département d’Etat avait autorisé le personnel diplomatique non essentiel à quitter le pays. Côté officiel, le président Obama ne s’était toujours pas exprimé mercredi à minuit.

Mais les Egyptiens, eux, n’ont pas manqué de faire passer leur message.Une banderole a été déployée écrite en anglais et en arabe. En quelques heures elle est devenue l’un des sujets les plus discutés sur le réseau social Reddit, très utilisé outre-Atlantique:

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De la part du peuple égyptien Aux politiciens américains: sortez vos sales pattes de l’Egypte A l’ensemble du peuple américain: la seule chose que nous ayons pour vous, c’est de l’amour

Un message qui a beaucoup fait parler sur le réseau social. Certains déplorant l’anti-américanisme du scandale, mais la majorité se réjouissant que le peuple égyptien soit capable de faire la part des choses entre le gouvernement américain d’une part, et les Américains d’autre part.

Il faut dire que l’affaire Prism, révélée par Edward Snowden, est en train de créer une rupture entre les Américains et leurs représentants, coupables de les avoir mis sur écoute en toute discrétion.

Source : Le HuffPost 04/07/13

L’armée, colonne vertébrale de la nation égyptienne

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Des soldats egyptiens prennent position. 3/07/13 Reuters /Amr Abdallah

Décidément, Nasser n’est pas mort. Soixante et un ans presque jour pour jour après la révolution de juilet 1952, lorsque les « officiers libres » ont mis fin au règne du roi Farouk, un militaire – le chef d’état-major Abdel Fattah Al-Sissi – écarte le premier président démocratiquement élu de l’histoire de l’Egypte – Mohamed Morsi – sous les applaudissements d’une majorité de la population.

De 1952 à 2013, l’armée égyptienne est restée la colonne vertébrale de la nation égyptienne. Peu importe la paix signée avec Israël dans les années 1970, peu importe l’enrichissement des hauts gradés dans les années 1980-1990 et 2000 ou la répression menée après la révolution de février 2011, une fois Hosni Moubarak tombé et durant la transition sous l’égide du maréchal Tantaoui, à la tête du SCAF, l’acronyme du Conseil suprême des forces armées.

Peu importent les tests de virginité pratiqués de force sur les manifestantes, les 12 000 procès militaires, la complaisance révélée tardivement lors de la mémorable bataille des chameaux place Tahrir, l’armée reste, dans l’imaginaire de la majorité des Egyptiens, la « fille du peuple » et le seul vecteur du changement politique. Le chemin vers la démocratie est encore long en Egypte…

AFP |  04/07/2013

Le gouvernement israélien gardait un silence prudent jeudi après la mise à l’écart par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi.

Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné la consigne à ses ministres de ne pas faire le moindre commentaire officiel pour le moment sur la crise en Egypte, pays avec lequel Israël signé un traité de paix en 1979.

« Le gouvernement suit de très près la situation en Egypte mais ne fait pas de prévisions car les choses sont en train d’être décidées », a déclaré à l’AFP un responsable israélien sous couvert de l’anonymat.

« Il est important que le peuple égyptien puisse accéder à un niveau de liberté et d’auto-gestion (…) mais la situation actuelle envoie des ondes de choc dans tout le monde arabe d’où une certaine inquiétude en Israël », a-t-il ajouté.

« Israël fait attention d’éviter même l’apparence d’une interférence avec les événements en Egypte », soulignait le spécialiste militaire du quotidien Haaretz Amos Harel.

Israël et l’Egypte entretenaient des liens réguliers sous la présidence de l’ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire en février 2011, notamment dans le domaine sécuritaire.

Alors que certains prédisaient une remise en question du traité de paix avec la chute du régime Moubarak, des sources militaires, citées par les médias israéliens, ont affirmé que le bon fonctionnement de la coopération sécuritaire avait continué sous la présidence Morsi.

Selon ces sources, la proximité du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avec les Frères musulmans avait notamment permis à M. Morsi de lutter plus efficacement que ne l’avait fait son prédécesseur contre les islamistes radicaux dans la péninsule du Sinaï et contre les tunnels de contrebande entre Israël et la bande de Gaza.

Les commentateurs relevaient que les principales inquiétudes israéliennes portent sur les risques d’instabilité accrue dans le Sinaï.

« L’incertitude sur l’avenir de l’Egypte est très important et il est plus difficile pour l’Egypte, occupé par des problèmes intérieurs, de s’occuper des problèmes sécuritaires, et notamment des groupes terroristes dans le Sinaï », a déclaré un responsable israélien non identifié, cité par la radio militaire.

La sécurité dans le Sinaï s’est fortement dégradée et la péninsule a connu une recrudescence d’activités de la part des mouvement islamistes radicaux, jihadistes et salafistes.

Égypte : l’Allemagne parle d’un « échec majeur pour la démocratie »

Le ministre des Affaires étrangères voit dans ce renversement un « réel danger que le processus de transition démocratique soit sérieusement altéré ».

Le renversement du président islamiste égyptien Mohamed Morsi par l’armée égyptienne mercredi constitue un « échec majeur pour la démocratie », a déclaré jeudi le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. « Il est urgent que l’Égypte retourne aussi vite que possible à un ordre constitutionnel (…), il y a un réel danger que le processus de transition démocratique en Égypte soit sérieusement altéré », a-t-il dit, alors que le président du Conseil constitutionnel égyptien, Adly Mansour, a prêté serment dans la matinée comme président du Conseil par intérim.

« Nous appelons toutes les parties à renoncer à la violence. Nous allons suivre de très près les évolutions en Égypte. Et nous allons prendre nos décisions politiques en tirant nos conclusions », a ajouté M. Westerwelle, qui a rencontré dans la matinée le Premier ministre grec pour le soutenir dans sa politique de réformes. « Les arrestations politiques et une vague de répression doivent être évitées à tout prix. Tout doit être mis en oeuvre pour retourner sur le chemin de l’ordre démocratique » a ajouté le ministre. À Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a indiqué de son côté jeudi matin que le Royaume-Uni allait « travailler » avec le nouveau pouvoir en place en Égypte, tout en réaffirmant que Londres ne soutenait pas « les interventions militaires ».

AFP 14/07/13

Assad: la crise en Egypte incarne « la chute » de « l’islam politique »

 « Quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d’autres, est condamné à l’échec »

Le président syrien Bachar al-Assad a assuré que les manifestations  monstres contre son homologue égyptien déchu Mohamed Morsi marquent la fin de  l’islam politique, selon des extraits d’une interview à un journal syrien à  paraître jeudi
« Ce qui se passe en Egypte est la chute de ce que l’on connaît  comme étant l’islam politique », a déclaré le chef de l’Etat syrien au journal  officiel As-Saoura.
« Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans  un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d’autres, est condamné  à l’échec », a ajouté M. Assad, dont les extraits ont été diffusés sur sa page  Facebook.
L’armée égyptienne a annoncé dans un message télévisé mercredi soir  avoir écarté M. Morsi, suspendu la Constitution et annoncé la tenue d’une  élection présidentielle anticipée en Egypte.
Les propos de Bachar al-Assad ont été publiés quelques heures après  une déclaration de son ministre de l’Information, Omrane al-Zohbi, dans laquelle  il avait assuré que le départ de Mohamed Morsi était nécessaire à la résolution  de la crise égyptienne.
L’animosité entre le régime de Damas et les Frères musulmans dure  depuis de longues années et l’appartenance à la confrérie est condamnée de la  peine de mort en Syrie depuis les années 1980.
La branche syrienne des Frères musulmans joue aujourd’hui un rôle  crucial dans le coalition nationale de l’opposition syrienne en exil, qui est  reconnue comme représentante légitime du peuple syrien par plus d’une centaine  d’Etats et organisations.
L’Egypte est un pays sunnite, de même que la plupart des rebelles  syriens hostiles au régime de Bachar al-Assad tenue par la communauté alaouite,  une branche de l’islam chiite, dont est issue le président syrien.
Mohamed Morsi de son côté a, comme de nombreux dirigeant arabes,  appelé Bachar al-Assad à démissionner.
Depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, qui a débuté par  un soulèvement populaire pacifique et s’est militarisé face à la répression  menée par le régime, plus de 100.000 personnes ont péri selon une ONG  syrienne.
AFP 04/07/13

Neutralité chinoise

L’agence de presse officielle chinoise Xinhua se contente d’un communiqué  annonçant l’entrée en fonction d’Adli Mansour, le nouveau président égyptien par intérim.
Le juge égyptien Adli Mansour a prêté serment jeudi en tant que président par intérim de l’Egypte après l’évincement de Mohamed Morsi. Il avait prêté serment plus tôt dans la journée en tant que chef de la Cour constitutionnelle suprême (CCS).

« Je prête serment devant Dieu tout-puissant de protéger sincèrement l’ordre républicain et de respecter pleinement la Constitution et l’état de droit, de prendre soin des intérêts du peuple, de préserver l’indépendance du pays et la sécurité de ses territoires », a proclamé M. Adli lors de la cérémonie.

Il a également promis de diriger « un pays moderne, constitutionnel, national et civil ».

Au moins 11 personnes ont été tuées et plus de 500 autres blessées mercredi soir dans des affrontements entre partisans et opposants du président évincé Mohamed Morsi.

Source ; Xinhua 04/07/13