Sadeh21 de Ohad Naharin. L’écriture du corps sous tension

3163247_6_de1a_sadeh-21-d-ohad-naharin_85982b277ea2e95ce3c347488d7053ceMontpellier Danse.

Sadeh21 de Ohad Naharin le directeur de la Batsheva dance company.
La grande force d’expression et d’imagination de Sadeh21 du chorégraphe Ohad Naharin a séduit le public du Corum à Montpellier.

C‘est un rectangle qui évoque indistinctement le bout du monde, la cours de récré, ou celle d’une prison. Un rectangle qui tient lieu de territoire pour les danseurs de la Batsheva company dont le savoir-faire fait briller l’étoile du spectacle vivant de Tel Aviv.

Un à un les 17 danseurs traversent l’espace panoramique, l’impriment corps et esprit confondus, puis s’estompent dans le noir latéral. Comme au cinéma, le rythme  des sorties de champs entraînent de nouvelles entrées de sorte que c’est un peu la bobine du monde tournant sur lui-même qui défile sous nos yeux. Un monde où l’humain se contorsionne sous la pression. Les tableaux successifs obéissent alternativement à un mode numérique, érotique, onirique qui monte en puissance. Solos, duos, trios, groupes se croisent dans un infini des possibles ou des impossibles.

La limpidité formelle des mouvements se perd dans la vitesse comme les corps, singuliers et mêlés, libres et dépendants, tendres et violents qui disparaissent dans le vide en fin de partie. Ohad Naharin est un maître de la fusion. Il forge dans les corps avec l’instinct du geste maîtrisé qui trace le signe calligraphique. Le directeur de la Batsheva, instaure une esthétique soignée dans un climat de haute tension qui pousse l’émotion.

JMDH

Source L’Hérault du Jour La Marseillaise 20/12/2013

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