Sur les pas de Rûmi

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Nahal Tajadod est née en Iran. Elle descend d’une famille liée à l’histoire de son pays. Elle vient vivre à Paris en 1977, sinologue, elle a travaillé sur les relations entre l’Iran et la Chine.

Votre dernier livre « Sur les pas de Rûmi » suit les traces de ce grand poète universel…

Oui, pour faciliter la lecture des poèmes de Rûmi qui regorgent de paraboles et de références à la culture persane, j’ai choisi d’extraire 36 récits de son célèbre chant d’amour le Masnavi. Cette œuvre que l’on appelle aussi le « Coran mystique » compte six épais volumes. J’introduis aussi le personnage d’un relieur qui suit le parcours du poète et devient narrateur.

Sur quels critères avez-vous sélectionné les récits ?

Le livre est composé en trois parties qui retracent la vie et les étapes mystiques vécues par Rûmi. Je dois dire que ma collaboration avec Federica Matta qui a illustré le livre a été déterminante. Elle avait lu et apprécié mon roman  » Roumi le brûlé « . Elle est venue me voir pour travailler avec moi et elle m’a donné les mots clés en me disant simplement « étonne-moi ». Cela m’a servi de fil conducteur pour choisir les poèmes. Par exemple le premier poème est une lettre d’amour que satan envoie à dieu.

A un moment de sa vie Rûmi brise tout lien avec le monde pour suivre un derviche errant. Il fait le choix de se perdre pour exister ?

 Le soufisme est une essence sans forme. En s’identifiant totalement à l’être aimé, le derviche Shams de Tabriz, Rûmi accomplit une annihilation mystique. Il y a un passage dans le livre où le relieur frappe à la porte de Rûmi en lui disant c’est moi. La porte reste close. Il revient frapper un peu plus tard en disant c’est toi et la porte s’ouvre.

Rûmi s’émancipe de la philosophie et de la théologie, comment le situer par rapport à l’islam ?

Pour les adeptes du soufisme, plusieurs voix mènent à dieu. De son vivant, on lui a reproché son insouciance à propos du vin qu’il buvait volontiers ou de la danse qu’il pratiquait au lieu de prier. Il répond que certains sont élus et qu’une cruche de vin que l’on verse dans l’océan ne suffit pas à le contaminer. J’ai cherché à mettre en valeur sa pensée et son non-conformisme. Il est l’incarnation de tous les paradoxes. Il était poète mais son nom signifie silence. Il était fou amoureux mais provoque le départ de son aimé…

 

les sentiments et les passions de l’amour

sur-les-pas-de-rumi3C’est sous la menace de l’invasion mongole au XIIIe siècle que Rûmi (1207-1273) prend le chemin de l’exil qui le conduira à traverser la Perse d’est en ouest, de Bath, au nord de l’Afghanistan, à Konya en Turquie, où son mausolée est aujourd’hui encore vénéré par tout l’Orient. Ce ne sont pas les ravages mongols qui incitent le poète à partir mais ceux, plus brûlants encore, de l’amour, qui le pousseront à chanter les extases mystiques de sa ferveur irraisonnée pour un derviche. Et exalter ainsi sa passion pour dieu. Son amour rayonnant, et à la fois sa perte, trouvent leur expression dans le Mathnawi.

Avec Sur les pas de Rûmi, Natal Tajadod opère un choix dans l’œuvre majeure du poète soufiste pour poursuivre le dialogue entre les cultures. Cette proposition spirituelle empreinte d’une grande tolérance religieuse, s’inscrit en stricte opposition avec les théories du clash des civilisations qui nous dépossèdent de nos facultés de respect et d’altérité depuis 15 ans. Elle permettra peut-être de renouer avec les témoignages empathiques ramenés par Gérard de Nerval dans son Voyage en orient.La douceur et la maîtrise des moyens plastiques de Federica Matta qui illustrent l’ouvrage préfacé par Jean-Claude Carrière s’inscrivent pleinement dans cette démarche d’ouverture.

Le livre se compose de trois parties correspondant aux étapes de la vie de Rûmi : J’étais cru, période initiatique où le poète est un simple disciple. Je devins cuit, où il devient maître et porteur de sagesse pour les autres. Et, je fus brûlé, phase de perdition après sa séparation avec l’être aimé. Période où le maître spirituel n’est ni ceci, ni cela, mais seulement le fou mystique. L’écriture de Rûmi reste toujours très attachée à la subtilité et à la concision, pour exprimer au mieux les sentiments et les passions de l’amour. Mais ses textes restent très accessibles.  » Je lui demande :  As-tu visité ce pays ?  Il répond :  Celui qui l’a vu ne peut le montrer. Il déplie son turban et en extrait un baume qu’il applique sur sa main gercée.  Puis il saisit le creux de ma main et y verse une goutte. Elle pénètre dans ma chair. Mon corps entier tremble ». La liberté de Rûmi pour décrire les beautés de la nature et de l’amour donnent à ces poèmes un intérêt qui transcende largement leur époque.

JMDH

Nahal Tajadod « Sur les pas de Rûni », 25 euros, Albin Michel.

Voir aussi : Rubrique Iran, Rubrique  Livre Debout sur la terre,

Marek Halter « Marie est une révoltée ».

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Vous poursuivez votre relecture de la bible à travers les personnages féminins en vous attachant au personnage de Marie. Où vous ont conduit vos recherches ?

Marie est une suite et en même temps une rupture puisqu’elle se trouve à la frontière entre le judaïsme et une nouvelle religion qui surgit avec le christianisme. A la différence des autres femmes bibliques, Marie est une mère juive dans le sens où on le conçoit aujourd’hui. Une mère omniprésente qui s’implique et trace pour son enfant une ambition exceptionnelle. Marie arrive au sein d’un temps où la Judée est sous occupation romaine. Elle met au monde le libérateur d’Israël, mais aussi celui qui doit sortir le monde de la haine. Par sa présence constante auprès de Jésus et, le rôle qu’elle joue pour le transformer en Christ, elle occupe une place centrale dans l’avènement du christianisme.

Votre interprétation des textes se base sur une lecture en creux…

J’ai fait une longue enquête afin de reconstituer la vie quotidienne des gens à cette époque, surtout en Galilée où se trouvait la résistance au moment de l’occupation romaine. Le collabo de l’époque s’appelait Hérode. Je me suis aussi référé aux personnages des évangiles. Les évangiles traduisent l’avènement d’une nouvelle pensée qui se réfère au judaïsme puisque le Christ dit «  Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir ». C’est à partir de là, que la jeune Marie de Nazareth prend vie. Elle cesse d’être le visage d’une femme aux yeux baissés que nous ont apportée les peintres à travers les siècles. Elle ne peut pas avoir les yeux baissés quand elle sort de sa maison et voit sur les collines qui entoure Nazareth, les Romains planter des croix sur lesquelles agonisent les résistants. Elle est trop sensible. Je ne mets pas en doute ce que racontent les évangiles, je donne chair aux personnages.

N’y a-t-il pas justement, entre votre récit, qui donne une idée précise de l’environnement, et les évangiles, une forme d’opposition entre contexte historique et textes sacrés ?

En vérité la crainte de mes amis chrétiens, et celle du Vatican, portait sur la manière dont j’allai représenter la virginité de Marie. Or, sur ce point, je pense que cela correspond plutôt à ce que disent les évangiles. Là où commencent les problèmes, c’est à la fin du livre, avec la mort et la résurrection du Christ. Pour moi, il y a une logique dans les choses. Cette femme qui donne au monde Jésus, a un rapport particulier avec lui. Et là, l’interprétation que l’on nous donne ne tient pas debout. Dieu n’a pas voulu seulement utiliser Marie pour procréer c’est absurde. Dieu n’a pas besoin d’une mère porteuse. Donc s’il donne une mère, c’est pour que cette mère lui transmette des valeurs et un rapport charnel à la vie. Et cette mère qui attend 30 ans et voit que ce fils à qui elle a prescrit un destin exceptionnel ne fait rien, l’oblige pendant la noce de Cana à se révéler. Cela ce sont les évangiles qui le disent. Dieu ne meurt pas dans mon livre, je le mets dans le coma. Tout en essayant de respecter la symbolique, je donne à cette histoire la chair, la crédibilité, une présence à partir de là tout s’éclaire du moins pour moi.

En rendant Marie palpable, vous modifiez le personnage alors que les évangiles ne la considèrent que comme une mère. L’église n’a pas réagi ?

L’ancien secrétaire de Jean-Paul II, aujourd’hui évêque de Cracovie m’a téléphoné en me disant qu’il avait lu mon livre avec passion et il a ajouté : « tu as quand même de la veine que l’église ne brûle plus les hérétiques sur les places publiques » Cela résume bien la réaction des chrétiens comme lui, qui sont les gardiens du dogme.

Vous n’y allez pas de main de morte en faisant de Marie une révolutionnaire…

Une révoltée, Marie est une révoltée. C’est une fille sensible et courageuse car il fallait du courage pour annoncer comme elle l’a fait à une société qui lapidait les filles mères : «   je suis enceinte et je n’ai pas de mari. » Une fille comme ça, croise forcément les résistants. Je voulais aussi montrer l’évolution interne du personnage, devant l’injustice, sa première réaction la pousse à la révolte, mais elle arrive doucement, à une autre conclusion. Ce qui pourrait se traduire en terme moderne par : entre Jean Moulin et Gandhi, elle choisit Gandhi.

Vous préparez un livre sur la femme de Mahomet ?

Oui je travaille depuis un an sur Khadidja, la première femme de Mahomet. Mais pour l’instant aucun de mes 24 éditeurs ne veut en entendre parler. Ils ont la trouillent. C’est terrible, je ne supporte pas que les gens s’autocensurent avant même d’avoir entendu les réactions.

La féminisation de l’histoire vous apparaît comme la bataille du XXIe siècle, êtes-vous pour confier davantage de responsabilité aux femmes du Proche-orient ?

Oui évidemment, en même temps dans le rapport à l’islam, je crois que l’on ne peut pas libérer l’autre malgré lui. On l’a vu avec les conneries de Bush en Irak. Si nous voulons nous attaquer à l’islam pour le bonheur des musulmans nous allons créer une sorte de bloc solidaire de tous les Musulmans y compris les modérés. Mais si l’on soutient les femmes qui sont les plus persécutées, si nous parvenons à leur donner la force pour secouer cette religion de l’intérieur, là, nous aurons des chances de gagner le pari. C’est cela qui me pousse à écrire Khadidja. Les femmes ont besoin de références. Khadidja a beaucoup soutenu Mahomet au cours de sa mission prophétique. Elle le suivait partout. Un jour elle lui demande d’écrire, il répond qu’il ne sait pas, alors elle fait venir les scribes et lui demande de réciter. C’est ainsi que se sont transcrites les sourates. Sans Khadidja, il n’y aurait pas eu de Coran.

Recueilli par
Jean-Marie DINH

Voir aussi : Rubrique religion  Le judaisme libéral prône une adaptation au monde moderne, ,

Frêche : L’empire de l’influence à livre ouvert

Le couple Delacroix Frêche

Livre politique. La sagesse de la démesure, le portrait de G. Frêche par un de ses proches. François Delacroix donne un visage au pouvoir dans la région. Le Directeur de cabinet de Georges Frêche depuis dix-huit ans,sort de sa réserve en signant un livre sur l’indomptable président de la région Languedoc-Roussillon. L’auteur revient sur les grands épisodes relatifs aux 25 dernières années de carrière de son patron. L’usage de l’oxymore qui tient lieu de titre répond au double besoin d’attirer l’attention du lecteur et de décrire une personnalité hors norme. On ne s’étonnera guère de l’absence de recul de l’actuel directeur de cabinet sur la politique conduite, comme sur l’impact de ses conséquences. Sous l’emprise du pouvoir charismatique, l’auteur assume en toute conscience le paradoxe d’écrire sur un élu en exercice en se situant d’emblée en partisan inconditionnel d’une action qu’il souhaite durable.

Au fil des pages, il n’a de cesse d’évoquer le caractère visionnaire de G. Frêche et l’étroitesse d’esprit de ses adversaires avec un dévouement quasi religieux. Belle image d’Epinal que celle de l’abnégation indispensable des proches collaborateurs dans notre système politique. La fidélité sans faille se drape toujours de valeurs morales dans un contexte où ne survivent pourtant que les grands fauves. Est-ce un hasard si l’auteur dresse le plan de son livre en référence au chef-d’œuvre de Machiavel ? « Le Prince est l’ouvrage de référence de l’action de G Frêche. »

Outre le rappel des grands moments de la politique locale et le décryptage des alliances conjoncturelles, l’intérêt du livre provient avant tout de l’honnêteté avec laquelle François Delacroix aborde la notion de pouvoir. Exposée dans sa nudité, cette froide et cruelle disposition éclaire sur la manière de gouverner de son mentor. Véritable roi sans couronne, Frêche a développé Montpellier sur le modèle de la Florence des Médicis en alliant finance, intelligence, culture et commerce, nous rappelle François Delacroix : « On peut se demander si G. Frêche ne se considère pas comme une réincarnation de Laurent le Magnifique (…Ils ont en commun cette qualité rare d’anticiper le devenir de leur ville, ils savent maîtriser la communication vis-à-vis de leurs citoyens, en possédant le goût de l’intrigue, du conflit et du rapport de force. La seule différence, regrette l’auteur, c’est que G. Frêche n’est malheureusement pas assez florentin pour réussir à tous les coups, et pour concrétiser sa capacité à anticiper par une carrière nationale à sa dimension. » Ce regret et seul reproche formulé par François Delacroix est loin d’être anodin. Il marque les limites d’un homme politique singulier qui a su faire sien le traité de Machiavel pour conquérir et conserver le pouvoir par la force, tout en refusant les contraintes du contrôle et de la limitation imposées par une carrière nationale.

Le quatrième chapitre du livre évoque trop brièvement la question de la succession du « roi Georges » qui refuse toute idée de transmission. « A ses yeux, un siège, une mairie, une circonscription cela doit être gagné de haute lutte… » Cette perception renvoie à l’image du guerrier qui entend périr sur le champ de bataille. Et découle plus d’une captation personnelle du pouvoir que de l’intérêt général, plus de démesure donc, que de sagesse. Car le pouvoir issu des urnes, ne saurait être considéré comme une propriété par celui qui l’exerce. La réalité intégrale du pouvoir est aussi sa fin.

Jean-Marie Dinh

Georges Frêche la sagesse de la démesure édition Alter ego

Voir aussi : Rubrique Politique Pourquoi la gauche doit rompre avec Georges Frêche,

Larry Beinhart: Le bibliothécaire

bibliothecaireLe dernier Larry Beinhart est un thriller politique qui se déroule en pleine campagne présidentielle. L’auteur explore les coulisses du parti républicain téléguidé par une poignée d’intérêts privés. Le candidat ressemble furieusement à Georges W Bush. En devenant par hasard le bibliothécaire privé d’un industriel multimillionnaire, David Goldberg va découvrir à son insu que rien n’arrête l’influence exagérée des intérêts privés surtout quand les bailleurs de fonds s’apprêtent à désigner leur candidat. L’ouvrage s’inscrit dans la lignée d’une œuvre qui décortique les ramifications complexes et les alliances de circonstance de la démocratie américaine. Selon la logique des joueurs de poker, le président paie sa dette à ceux qui l’on fait roi. Sous la plume de Larry Beinhart, l’ambiguïté et les étranges coalitions de la vie politique américaine se prêtent à merveille à l’univers du roman noir. « J’aime la politique, confie l’auteur, les hommes politiques sont des gens intéressants. Ils ont le pouvoir de tuer les gens. N’importe quel chef de gouvernement peut tuer beaucoup plus que les serial killers. » Le Bibliothécaire a été écrit juste avant la réélection de G W Bush en 2004. « Je me suis amusé à prédire le résultat. Finalement les républicains ont volé l’élection et cela a été très peu contesté dans les médias. Depuis cette élection Bush a tué beaucoup de monde. Je ne suis pas inquiété à cause de mon engagement. Je ne fais que mentionner ce qui se passe. » En attendant les élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre aux Etats-Unis, Larry Beinhart a commencé son prochain livre. Il y sera question d’une affaire d’espionnage en Iran.

Jean-Marie Dinh


Le Bibliothécaire 24 série noire chez Gallimard

Voir aussi : Rubrique roman noir, L’évangile du billet vert,

William Bayer un as du clash psychologique

bayer-interview1Avec son dernier livre « Le rêve des chevaux brisés », l’enfant de Cleveland nous tient en haleine. D’un bout à l’autre le lecteur plonge sur la piste d’un parcours à double détente. Celui d’un couple improbable qui finit en clash. Et celui plus obsessionnel, d’une quête psychologique qui pousse le personnage principal sur les traces troublées de son enfance.William Bayer fait escale à Montpellier à l’occasion du Festival International du Roman noir qui se tient jusqu’à dimanche à Frontignan. Il a déjà commis une quinzaine de romans. Ce n’est pas le genre d’homme à laisser les choses au hasard. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit maniaque. Il aime Hemingway, et comme lui, se fait adepte du style maigre, écriture concise, dépouillée… Mais là où l’auteur du Vieil homme et la mer fuit tant qu’il peut la psychologie, Bayer se délecte à tisser dans les méandres de l’inconscient. Dans Le rêve des chevaux brisés, David Weiss le narrateur, est témoin d’un acte criminel sans avoir vu la scène du meurtre, et il ne le réalise qu’à l’âge adulte. Le rythme du livre est assez lent comme celui de l’écriture « Plus j’avance dans l’âge plus je prends mon temps » confie l’auteur. La dimension du temps justement, est maniée avec finesse et dextérité. Bayer l’allie au lieu de l’action en jouant avec les allers-retours entre passé et présent.

Dans le livre tout commence par le retour de David dans sa ville natale Calista  ville fictive et espace physiquement et moralement vécu et parcouru par l’auteur lui-même. En réalité, Calista n’est rien d’autre que sa ville natale, Cleveland. « J’ai choisi un autre nom pour ne pas être prisonnier des détails. Je voulais faire un parallèle entre l’âge d’or de cette ville et ce qu’elle est aujourd’hui après le déclin économique. C’est pourquoi le meurtre a lieu 25 ans plus tôt. Je voulais aussi évoquer le fonctionnement de ces villes pleines de secrets et de non dits. »

reve-chevaux-brisesWilliam Bayer a un parcours plutôt atypique. Diplômé de Harvard et Cambridge en histoire de l’art, le sexagénaire affiche aujourd’hui les traits d’un bon vivant. Sous la présidence de Kennedy, il a travaillé aux affaires culturelles du Département d’Etat américain qu’il dit avoir quitté, même si certains de ses collègues de l’époque sont aujourd’hui nommés à des postes de pouvoir. « Je n’avais pas envie de passer ma vie à lécher des bottes pour ça.» Alors il a basculé dans le roman noir, pour trouver sa vraie place et pour notre plus grand plaisir.

Jean-Marie DINH

William Bayer Le rêve des chevaux brisés, éditions Rivages.

Voir aussi : Rubrique Roman noir,