Mille et un feux culturels éclairent les terres héraultaises

Ariane Mouchkine et le théâtre du Soleil présentent leur création Une chambre en Inde au Printemps des Comédiens.

Ariane Mouchkine et le théâtre du Soleil présentent leur création Une chambre en Inde au Printemps des Comédiens.

Festivals
Après une année d’incertitude, l’orientation du conseil départemental de l’Hérault en terme de culture reprend de la couleur.

« Rien n’est jamais évident et acquis ». C’est en ces termes que Michaël Delafosse Président de la commission de l’éducation, de la culture du conseil départemental de l’Hérault (34)  a ouvert la présentation de la saison des festivals soutenus par cette institution. Propos s’inscrivant en référence aux présidentielles, auxquels ne peuvent que souscrire les acteurs culturels impliqués dans le tohu-bohu de l’an dernier autour des questions de compétences culturelles. Revenant sur l’accord convenu entre le département et la Métropole de Montpellier, Renauld Calvat, le maire de Jacou délégué à l’éducation et à la culture a souligné que le conseil départemental conservait sa compétence culturelle avec un budget dédié de 12 M d’euros en 2017. Force est de constater que l’ambition culturelle demeure dans l’Hérault au-delà du calendrier politique, ce qui constitue un véritable atout pour le territoire et son développement.

Festivals à l’aube de la floraison


D’après l’accord signé avec la Métropole qui prendra progressivement les rênes au cours de cette année (période de transition) dans le nord du Domaine d’O, le financement des festivals restera départemental. « Nous marchons sur nos deux jambes précise Renauld Calvat, avec l’EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) dont la vocation est de s’étendre à d’autres structures culturelles départementales produisant une offre à l’année, et le maintien des festivals. Les budgets du Printemps des Comédiens, Arabesques, et les Folies d’O sont pérennisés à travers un engagement pluriannuel ce qui permet aux directeurs artistiques de s’organiser. Les autres festivals bénéficient du financement dans le cadre du transfert de la partie nord du Domaine D’O.»

La compagnie Puéril-Péril présente Bankal dans le cadre du festival Saperlipopette les 6 et 7 mai. Photos dr

La compagnie Puéril-Péril présente Bankal dans le cadre du festival Saperlipopette les 6 et 7 mai. Photos dr

La saison débute du 6 au 24 mai avec le Festival jeune public Saperlipopette qui souffle cette année ses vingt bougies sur le thème de l’invitation au voyage. Une jolie promesse de rencontre à travers 14 spectacles présentés les 6 et 7 mai au Domaine d’O et les 20 et 21 au Domaine de Bayssan à Béziers. Du 8 au 24 mai, 7 spectacles seront en itinérance sur les routes héraultaises.

La 12e édition d’Arabesques festival dédiée aux cultures du monde arabe toutes expressions artistiques confondues ne cesse d’élargir son influence en tant que porte voix de la modernité du Maghreb, du Proche-Orient sans sous-estimer la créativité de l’astre hexagonale. Il a largement contribué à conceptualiser, diffuser et accompagner les expressions culturelles nouvelles sans se couper des racines. Du 9 au 21 mai, l’édition 2017, permettra de découvrir la nouvelle scène du monde arabe avec notamment la soirée sound system au Rockstore présentant trois ambassadeurs de musiques électronique. A suivre aussi le volet consacré  aux Dames d’Orient de l’hommage à la grande diva algérienne Warda El Djazairia à l’Opéra Comédie au récit de femmes dans la révolution égyptienne, Place Tahir, proposé par le conteur Jihas Darwiche.

La DJ palestinienne, Sama Abdulhadi, alias Skywalker invitée au festival Arabesques 2017, sera le 12 mai au Rockstore.

La DJ palestinienne, Sama Abdulhadi, alias Skywalker invitée au festival Arabesques 2017, sera le 12 mai au Rockstore.

Un nouvel hommage au théâtre au sens large du terme se profile avec l’édition du Printemps des Comédiens, 31e du nom. Dans ce programme dont les pages se tournent du 30 mai au 01 juillet comme autant de promesses captivantes, drôles et sensibles défilent les monstres sacrés d’hier, et les artistes singuliers d’aujourd’hui, Mnouchkine, Dromesko, Gorki,  Castellucci, Sade, Isabelle Huppert, Jean-Claude Carrière… Pour ne citer qu’eux. Comment ne pas trembler ? Non pas de peur, mais de bonheur.

Le Festival Folies d’O 2017, opérette et comédie musicale sous les étoiles, présente La chauve souris de Johann Strauss. Le spectacle qui est co-produit par l’Opéra national de Montpellier sera donné avec le Choeur de l’Opéra et l’Orchestre national de Montpellier les 5, 6 et 7 juillet 2017 à 21h30 à l’amphithéâtre, du Domaine d’O.

Dans le cadre du festival de Radio France le volet Jazz sera  comme de coutume accueilli dans l’amphithéâtre du domaine d’O du 17 au 27 juillet pour une série de concerts gratuits. L’affiche diversifiée de cette édition est très attractive. Le big band jazz teinté d’électro Kelin-Kelin’Orchestra qui ouvre la danse aux rythmes de l’Afrique. Sont également attendus, le batteur d’origine mexicaine Antonio Sanchez & Migration, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez en trio, ou le saxophoniste norvégien Mette Henriette que du beau linge…

La saison des festivals se termine du 24 août au 2 septembre par les fameuses Nuits d’O associant concert & ciné qui nous conduiront à surfer entre la Hongrie, et l’Argentine car si rien n’est jamais acquis tout est toujours possible.

JMDH

Réservation : www.domaine-do-34.eu/billetterie

Source La Marseillaise 24/03/2017

Voir aussi : Rubrique Politique, Politique culturelleDernière saison d’hiver au Domaine d’O ?, Politique Locale, rubrique ThéâtresortieOuest un théâtre de toile et d’étoiles reconnu et défendu, Dossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault, SortieOuest archives, rubrique Festival, rubrique Montpellier,

CDN, fin du bras de fer entre l’état et la Métropole de Montpellier

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano succéderont à Rodrigo Garcia à la direction du CDN de Montpellier. photo dr

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont été nommés mardi à la direction du CDN de Montpellier par la ministre de la Culture Audrey Azoulay en dépit du soutien du président de la métropole Philippe Saurel à Jean Varela.

Après un mois de tractations autour des deux derniers candidats à la succession de Rodrigo Garcia à la direction du CDN, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a levé mardi le suspense en nommant Nathalie Garraud et Olivier Saccomano à la tête du Centre dramatique national. Jean Varela le directeur de sortieOuest à Béziers et du Printemps des Comédiens, le second festival de théâtre en France -?pour sa programmation et sa fréquentation?- après celui d’Avignon, n’a pas remporté le suffrage de la ministre. Cela, malgré le soutien et la pugnacité de Philippe Saurel qui est monté lundi de Pâques défendre le dossier rue de Valois. «?J’attache beaucoup d’intention positive au théâtre, une discipline majeure de la culture et de la démocratie. J’ai un projet ambitieux pour le théâtre dans la Métropole?», a fait savoir le maire de Montpellier hier, lors d’une conférence de presse convoquée avant que ne tombe le communiqué de la ministre. «?J’ai souhaité faire valoir l’idée d’une structure unique pour le théâtre à Montpellier à l’instar du MoCo pour les arts plastiques. Mme Azoulay a tenu sa position à quelques jours de sa descente en charge dans ses fonctions. Je trouve la démarche fort peu élégante. Je n’ai rien contre Nathalie Garraud et Olivier Saccomano et maintiendrai le soutien financier que porte la Métropole au CDN?», indique beau joueur Philippe Saurel. Les autres tutelles que sont la Région et le Conseil départemental, qui vient de concéder une partie importante de sa compétence culturelle à la Métropole, n’ont pas porté de voix prépondérante dans ce dossier où l’Etat demeure traditionnellement le décideur.

Question de responsabilité

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont présenté «?un projet de théâtre en prise avec son époque autour d’auteurs en résidence et d’auteurs-metteurs en scène?» et «?ouvriront le théâtre à de nouveaux publics, en allant au devant de la population à Montpellier, dans la métropole et dans toute la région?», précise Audrey Azoulay dans son communiqué. Jean Varela qui s’est aussi beaucoup impliqué dans ce projet souhaite pour sa part «?bonne chance aux nouveaux directeurs. J’ai été heureux d’être en finale. Cela m’a permis de requestionner les choses dans le nouveau schéma de la loi NOTRe. En construisant ce dossier, j’ai beaucoup appris, au travers des rencontres, comme lors de la défense devant le grand jury, ce travail me servira.?» Ce que confirme Philippe Saurel qui compte sur les compétences du Directeur du Printemps des Comédiens pour mettre en oeuvre un projet coordonné autour du théâtre. «?Jean Varela, permettra au Département et à la Métropole qui ont passé un accord, d’assurer avec intelligence la transition.?»

En d’autres termes le choix de la ministre ne signifie pas un coup d’arrêt pour les ambitions théâtrales métropolitaines. Le président a affirmé hier sa déception de ne pouvoir aller plus loin mais il s’est engagé à ne pas prendre la culture en otage. Le différend relève d’une confrontation inédite entre l’Etat et la Métropole dans le secteur culturel en partie induite par la loi NOTRe. «?Nous avions la possibilité de nous entendre sur un positionnement un peu nouveau?», regrette Philippe Saurel. Mais l’Etat qui ne cesse de reculer en matière de financement, n’a rien voulu concéder en matière d’accès à la création théâtrale pour tous les publics. Ce qui ne se limite pas à savoir bien remplir une jauge.

Pour y parvenir Nathalie Garraud et Olivier Saccomano souhaitent entre autre positionner la Métropole de Montpellier au cœur d’un projet de Biennale des arts de la scène en Méditerranée. Rendez-vous est donc donné en janvier 2018…

JMDH

Source La Marseillaise 19/04/2017

Voir aussi ;   Rubrique Politique culturelle, rubrique Théâtre, rubrique Festival,

Le théâtre maintenant en question

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Les récits se frottent aux actes, comme les masques aux visages JL Fernandez

Nathalie Garraud, metteure en scène, Olivier Saccomano auteur, et la cie Du Zieu présentent : L’instant Décisif, premier volet du triptyque La beauté du Geste au Théâtre La Vignette.

Basée en Picardie, la troupe a pour habitude de travailler sur des cycles de création en privilégiant l’oeuvre au produit. Car au théâtre aussi, celui-ci s’impose parfois au détriment du reste. Le théâtre c’est ce reste. Les hommes et les femmes qui le pratiquent et le public – sans distinction de genre, d’âge ou d’identité culturelle – qui s’en nourrit.

Le premier rendez-vous de La  beauté du geste se nomme L’instant décisif. Une pièce qui décrit la genèse d’une pièce en un instant unique dépeint par le photographe Henri Cartier-Bresson comme le moment à saisir «qui vient de naître et de mourir sous ses yeux

Pour les comédiens cela correspond aux premiers pas de l’acteur sur le plateau. L’entrée dans la lumière publique, – vécue comme une morsure -, est à distinguer de la clairvoyance. Particulièrement dans le contexte actuel où le spectacle aveugle les valeurs ancestrales du théâtre. A cet égard, la scénographie basée sur un dispositif bi-frontal appuie efficacement la volonté de transparence, comme l’ingéniosité déployée autour des éléments du décors  (porte  transformée en pierre tombale,  insecticide en machine à pluie, morceau de fresque transportant La Lutte de Jacob avec l’Ange de Delacroix…) qui répudient toute tentation de simulacre.

La Cie Du Zieu fonctionne comme un laboratoire permanent délibérément ouvert qui associe le travail de mise en scène, d’auteur, avec celui des comédiens et des techniciens. Une place de choix est réservée à l’improvisation et au public, avec qui l’échange s’instaure à l’issue de chaque représentation pour renouveler la capacité d’invention.

Retour aux  sources
La beauté du geste traite du rapport entre l’action théâtrale et l’action politique. Qu’advient-il de cette beauté dans le monde qui est le nôtre ? Situation d’Etat d’urgence, d’urgence historique où les artistes germent comme des graines dans une terre noire et réitèrent le questionnement de Vitez : « où en sommes-nous de la chaîne immémoriale des rôles ? » avec la volonté de se maintenir dans l’exercice de leur métier, le jeu, l’action, les impasses, l’épreuve du désastre, la grâce fragile qui offre une véritable fraîcheur à la pièce.

Projeté dans ce laboratoire contemporain Hamlet peut souligner la violence d’une élection présidentielle, comme il peut réveiller à travers l’art la chaîne immémoriale des vivants…   Et comment faire barrage aux fauteurs de trouble qui interrogent le monde à partir du théâtre ?

Jean-Marie Dinh

La Cie du Zieu propose un stage comédien et dramaturgie en présence des artistes Samedi 18 mars & dimanche 19 mars de 10h à 16h00 sur inscription (tout public – aucun pré-requis nécessaire) contact@theatrelavignette.fr

 Source : La Marseillaise 18/03/2017

Voir aussi : Rubrique Théâtre, rubrique Littérature, rubrique Montpellier,

Expos Photo. Cap sur l’Amérique en 2017 au Pavillon Populaire

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En 2017, le Pavillon Populaire de Montpellier se plonge dans la photographie américaine, terrain d’exploration favori de son directeur artistique, Gilles Mora.

Première exposition à inaugurer la série :  Notes sur l’asphalte. Présentée en exclusivité, elle dévoile les travaux de six chercheurs américains émérites, réalisés sur les routes des États-Unis entre 1950 et 1990.

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Plus tard, le public pourra découvrir les œuvres de William Gedney, artiste dont l’œuvre est encore trop méconnue en Europe comme aux États-Unis.

Puis à l’automne, le Pavillon Populaire présentera les images iconiques de la Trilogie de Ralph Gibson, fondateur de la fine art photography et ayant profondément influencé l’édition d’ouvrage photographique.

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Notes sur l’asphalte
Le sous titre de cette exposition, Une Amérique mobile et précaire, précise en même temps qu’il définit ce que donne à voir cette exposition d’amateurs.

Ces 216 clichés issus des travaux de chercheurs dans leur cadre professionnel, dénué donc de toute ambition artistique, offre au regard un visage de l’Amérique non esthétisée.

L’absence de cadrage qui rappelle un peu les photos de touristes, comme le choix des sujets, non symboliques, apparaissent comme les principaux attraits du voyage banal qui nous est proposé, loin du rêve.

JMDH

Source La Marseillaise

Voir aussi :   Rubrique rubrique Photo, rubrique  Expositionrubrique Montpellier, rubrique Etats-Unis, rubrique Société,

Maison de la poésie Jean Joubert. Printemps des Poètes

James Noël parrain du festival à Montpellier Crédit Photo dr

James Noël parrain du festival à Montpellier Crédit Photo dr

La Maison de la poésie Jean Joubert se prépare à la fête.

L’édition 2017 du Printemps des Poètes débute à Montpellier dans la nouvelle page de l’histoire de la Maison consacrée renommée le 7 octobre 2016, Maison de la poésie Jean Joubert. Ce lieu soutenu par la ville depuis 2010, est ouvert sur le monde local et international pour le plaisir du public montpelliérain. Il est à l’origine du label  « Ville en poésie », obtenu en 2012. Le 19ème Printemps des Poètes, aura pour thème national « Afrique(s) ». Le jeune Haïtien James Noël, invité en décembre 2016 en sera le parrain. Il se produira avec Arthur H, pour une lecture concert de La migration des murs, texte essentiel en pleine résonance avec notre époque.

En partenariat avec l’Institut Confucius, la Maison Jean Joubert construit une rencontre passionnante autour de trois poètes, artistes et calligraphes chinois. A noter également, la présence de la poète tahitienne Flora Aurima Devatine publiée aux Editions Bruno Doucey.

Ce Printemps rayonnera aussi fortement à partir de ce noyau que constitue la création poétique dans notre territoire. Valery Larbaud, le poète aux longs séjours montpelliérains, qui célèbre la ville dans de nombreux textes, sera mis à l’honneur à l’occasion des soixante ans de sa disparition.

Parmi les invités figurent plusieurs de ses confrères vivant à Montpellier ou à proximité : Laurent Grison, Michaël Glück, Patricio Sanchez, Sandrine Cnudde, Guillonne Balaguer, Lili Frikh, qui tous ont une riche actualité de publication.

Et c’est avec l’immense Frédéric Jacques Temple, l’un des plus anciens compagnons de route de la Maison de la Poésie, que s’annonce le Printemps, par un prélude, en février, autour de son nouveau livre.

Cette année encore, les partenariats noués favorisent de belles collaborations artistiques. Une soirée est programmée salle Molière avec la grande violoniste Dorota Anderszewska, autour des textes de Laurent Grison en partenariat avec OONM. On retrouve les partenaires habituels du Printemps : la médiathèque centrale Émile Zola, l’Institut Confucius de Montpellier, la Société des poètes français, Radio FM+, Radio Clapas, le comité de quartier Saint Roch, Radio Aviva, ainsi que l’ensemble des collectivités.

Tous les alliés sont à l’œuvre pour que le Printemps soit un temps fort de la Poésie à Montpellier. Poésie libre pour une parole si nécessaire dans les temps que nous traversons.

Printemps des poètes du 4 au 19 mars 2017

Source La Marseillaise

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Montpellier, rubrique Poésie,