Le FSI envisage de participer à la reprise de Flammarion

Le Fonds stratégique d’investissement envisage de participer au côté d’autres investisseurs au rachat des éditions Flammarion, détenues par le groupe italien d’édition et de presse RCS Mediagroup, a indiqué mardi 6 mars un porte parole du FSI. « Il interviendra si sa présence est nécessaire et si des investisseurs privés le souhaitent (…) L’objectif n’est pas qu’il prenne la place d’autres investisseurs mais qu’il puisse au contraire accompagner un plan de reprise qui aurait la particularité d’être français », a-t-il expliqué. En janvier, RCS Mediagroup a annoncé qu’il allait étudier les manifestations d’intérêt pour certains de ses actifs, dont les éditions Flammarion. Le PDG de La Martinière a indiqué mardi que son groupe ne déposerait pas d’offre pour le rachat de Flammarion à RCS Mediagroup, démentant des rumeurs en France et en Italie. A Milan, une source proche du dossier avait indiqué lundi que Gallimard, Editis (qui appartient au groupe espagnol Planeta), La Martinière et Média Participations étaient sur les rangs pour racheter Flammarion, propriété de RCS Mediagroup depuis 2000.

Les offres doivent être déposées  auprès de Mediobanca, banque conseil de RCS Mediagroup sur cette opération, avait ajouté cette source.

AFP

Albin Michel se dit intéressé par le rachat de Flammarion

Les Editions Albin Michel « s’intéressent de près » au dossier Flammarion et ont pris contact avec la banque conseil de sa maison-mère, l’Italien RCS Mediagroup, pour le rachat de ce groupe d’édition, a annoncé mercredi l’éditeur dans un bref communiqué. Un conseil d’administration du groupe italien est prévu vendredi.

Le 7 mars, le PDG de Gallimard, Antoine Gallimard, avait confirmé être officiellement candidat au rachat de Flammarion et avoir déposé une offre auprès de Mediobanca. Selon des sources proches du dossier, sept acquéreurs potentiels seraient en lice pour cette acquisition, dont des fonds de pension, des éditeurs étrangers et des Français parmi lesquels, outre Gallimard, Editis (qui appartient au groupe espagnol Planeta) et Média Participations.

UN CATALOGUE DE 27 000 TITRES

Flammarion est valorisé par les spécialistes financiers entre 220 et 250 millions d’euros. Dirigée par Teresa Cremisi, le groupe édite, outre la marque du même nom, des marques comme Casterman ou J’ai Lu. L’éditeur possède un catalogue de quelque 27 000 titres, dont le Goncourt 2010 Michel Houellebecq, et vend plus de 36 millions de livres par an pour environ 1 400 titres nouveaux chaque année.

Son chiffre d’affaires s’élevait à 220,1 millions d’euros en 2010 (hors éditeurs distribués par le groupe). Parmi les auteurs qui ont contribué au succès de la maison d’édition Albin Michel figurent notamment Yasmina Reza ou Amélie Nothomb, ainsi que Mary Higgins Clark ou Stephen King.

En janvier, RCS Mediagroup, qui détient aussi notamment l’éditeur italien Rizzoli, le quotidien Corriere della Sera, le journal sportif la Gazzetta dello Sport et le journal espagnol El Mundo, a annoncé qu’il allait étudier les manifestations d’intérêt pour certains de ses actifs, dont les éditions Flammarion. Céder Flammarion permettrait au groupe de réduire sa dette, qui s’élevait fin 2011 à 938 millions d’euros alors que sa perte s’était creusée à 25,5 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2011. RCS Mediagroup doit publier ses résultats définitifs pour 2011 le 17 mars.

Le Monde et AFP (14/03/12)

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Roberto Saviano sur la victoire de la mafia et ses déchets toxiques

Par Roberto Saviano

Un tribunal italien a rendu un non-lieu samedi, après 13 ans d’enquête, dans un procès mené contre 95 accusés dans l’affaire des déchets toxiques Cassiopea, estimant que les faits étaient prescrits. Des millions de tonnes de déchets toxiques provenant du nord du pays avaient été illégalement enterrés au Sud. Ce scandale écologique avait été à l’origine du roman sur la mafia Gomorrha, de l’écrivain Roberto Saviano. La justice a échoué, s’indigne Saviano dans le quotidien de centre-gauche La Repubblica : « Rien ne semble être plus difficile que de prouver l’implication du Nord dans les affaires de la mafia. Toute une série d’entreprises nord-italiennes sont coresponsables de la pollution des sols d’une grande partie du Sud. … Les statistiques du ministère de la Santé montrent que le taux de mortalité par cancer a augmenté de 20 pour cent dans les territoires concernés. Un registre de ces maladies n’a toutefois pas été élaboré, précisément parce que les enquêtes auraient établi un rapport direct entre l’augmentation rapide des cas de cancer et les décharges polluées. … La prescription des faits sur laquelle se termine le procès Cassiopea, sans aucune condamnation, montre les carences énormes d’une justice où triomphe l’injustice. »

La Repubblica – Italie (19.09.2011)

Procès Mills: Silvio Berlusconi présent mais muet

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a assisté lundi à une audience du procès Mills à Milan où il est accusé de corruption de témoin, sans évoquer des révélations embarrassantes sur ses frasques sexuelles et ses liens avec un entrepreneur de Bari.

Silvio Berlusconi est arrivé en voiture vers 9H00 et reparti peu après 11H00 du tribunal de Milan sans s’exprimer sur ses nouveaux ennuis, a constaté un journaliste de l’AFP.

A son entrée dans la salle, il a seulement lancé: « moi je vais bien, c’est vous qui avez des sales têtes », aux journalistes qui lui demandaient comment il allait.

Quelques personnes regroupées derrière des barrières ont crié « courage, courage » dans sa direction tandis que d’autres scandaient: « démissionne, démissionne ».

Le Cavaliere est empêtré dans de nouvelles informations embarrassantes diffusées par les médias depuis jeudi sur ses relations avec un entrepreneur de Bari, Giampaolo Tarantini, accusé de lui avoir fourni des prostituées pour des fêtes organisées dans ses résidences en 2008 et 2009.

Deux enquêtes sont menées sur ces fêtes à Bari et Naples. Silvio Berlusconi ne fait pas l’objet de poursuites mais il est le protagoniste de ce scandale et les juges soupçonnent Tarantini d’avoir joué les entremetteurs pour s’attirer ses faveurs et obtenir des contacts et contrats avec des firmes publiques.

Dans l’affaire Mills, le président du Conseil est accusé d’avoir versé 600.000 dollars à son ancien avocat britannique David Mills pour mentir lors de procès à l’encontre du Cavaliere dans les années 90.

La précédente audience dans ce procès avait eu lieu le 18 juillet. Lundi, les juges de Milan ont entendu en vidéoconférence le témoignage à partir de la Suisse de Maria De Fusco, qui gérait un fonds à travers lequel auraient transité l’argent remis à Mills.

A une question du parquet, Mme De Fusco a nié catégoriquement avoir vu des mouvements sur ce fonds pouvant avoir été effectués par Silvio Berlusconi ou l’une des sociétés de son empire médiatique Fininvest.

A Milan, M. Berlusconi est également poursuivi dans l’affaire Mediaset de surfacturation de droits de retransmission télévisée, procès qui reprend le 26 septembre.

Mais l’attention des médias est surtout concentrée sur le procès Rubygate, une affaire dans laquelle il est accusé de prostitution de mineure (un délit en Italie) et d’abus de fonctions, qui reprendra le 3 octobre.

Le Cavaliere est jugé pour avoir rémunéré les prestations sexuelles d’une mineure marocaine, surnommée Ruby, entre janvier et mai 2010, et d’avoir abusé de son pouvoir en appelant la police de Milan pour la faire libérer après son interpellation pour vol présumé.

AFP

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Standard and Poor’s dégrade la notation de l’Italie

L’agence estime que le pays est fragilisé par la situation économique et par un «dysfonctionnement» politique.

 
Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, au parlement italien à Rome, le 14 septembre 2011. (© AFP Alberto Pizzoli)
Standard and Poor’s a annoncé lundi avoir abaissé d’un cran la notation de l’Italie, en raison des faibles perspectives de croissance et de la fragilité de la majorité de Silvio Berlusconi.

La note de la dette à long terme a été abaissée de «A+» à «A» et la note à court-terme de «A-1+» à «A-1», a indiqué l’agence de notation dans un communiqué. La perspective de ces notes est «négative», ce qui signifie que l’agence d’évaluation financière envisage encore de les abaisser. Aux yeux de l’agence, l’Italie reste dans la catégorie des émetteurs obligataires solides mais susceptibles d’être affectés par des changements de la situation économique.

Standard and Poor’s est la première agence à dégrader la notation de l’Italie qui n’avait jamais été abaissée depuis le début de la crise de la dette, contrairement à celle des autres pays fragiles de la zone euro.

L’agence Moody’s, qui envisage également de dégrader la note de l’Italie, a annoncé vendredi qu’elle prolongeait son examen et pensait rendre sa décision dans «le mois à venir».

«Un environnement macroéconomique difficile sur le plan intérieur et extérieur»

Standard and Poor’s justifie sa décision par «l’affaiblissement des perspectives de croissance de l’Italie» ainsi que «la fragilité de la coalition au pouvoir et les divergences politiques au Parlement (qui) vont probablement continuer de limiter la capacité de l’Etat à répondre de manière décisive à un environnement macroéconomique difficile sur le plan intérieur et extérieur».

Alors que la faible croissance est déjà le talon d’Achille du pays, l’affaiblissement de la demande extérieure en raison du ralentissement économique mondial, les mesures d’austérité et la «pression sur les coûts de financement» vont en effet entraîner une croissance «plus faible» que celle estimée auparavant, selon l’agence. Dans son scénario le plus négatif, Standard and Poor’s table même sur une nouvelle «récession» en 2012 en Italie avec un recul du PIB de 0,6% avant une «modeste reprise» en 2013 et 2014.

Conséquence de ces sombres prévisions économiques, les objectifs de réduction du déficit et de la dette fixés par le gouvernement seront «difficiles à atteindre», selon l’agence de notation qui ne pense pas que toutes les économies prévues pourront être réalisées. Par ailleurs, selon Standard and Poor’s, les autorités italiennes «restent réticentes» à adopter des réformes structurelles ambitieuses afin de relancer la croissance.

Un plan de rigueur de plus de 54 milliards d’euros

La dégradation de la note de l’Italie intervient moins d’une semaine après l’adoption mercredi dernier par le Parlement d’un plan d’austérité draconien de 54,2 milliards d’euros devant permettre au pays de parvenir à l’équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette colossale (120% du PIB).

Ce nouveau plan très impopulaire avait été annoncé en urgence début août, en échange du soutien de la Banque centrale européenne sur le marché obligataire, le premier plan adopté en juillet ayant été jugé insuffisant par les marchés.

Mais ce tour de vis n’a toutefois pas permis à l’Italie de rassurer les investisseurs qui doutent de la détermination du gouvernement à mettre en oeuvre ces mesures, alors que la mise au point du plan a donné lieu à d’incessantes tergiversations pour tenter de contenter une majorité divisée et affaiblie.

AFP

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Radio Clandestine :Quand le théâtre révèle un récit clandestin

Richard Mitou éclaire ceux à qui il s'adresse. Photo Marie Clauzade.

Printemps des Comédiens. La pièce d’Ascanio Celestini « Radio Clandestine » porte la mémoire d’une tragédie qui nous fait grandir.

En Italie le massacre des fosses ardéatines perpétré par les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale est resté dans la mémoire des Romains comme l’événement le plus tragique de l’occupation allemande. Il peut se résumer ainsi :  le 24 mars 1944, en représailles à un attentat du mouvement des partisans en plein cœur de Rome, les Allemands ont exécuté 335 Italiens, résistants, Juifs communistes et simple passants.

L’œuvre qu’en a tirée Celestini s’inscrit dans le  théâtro-narrazione qui émerge au milieu des années 1990 comme une forme nouvelle de dramaturgie. Le théâtre récit emprunte la forme de narration aux monologues de  Dario Fo et l’engagement civique et politique à Pasolini.

Ainsi ce n’est plus le strict récit de l’événement, ni l’émulsion émotive et éphémère sur laquelle se fonde le commerce des gazettes qui retient l’attention. Mais l’invisible mémoire des gens simples. La partie orale de l’histoire que l’on découvre dans un théâtre sans  revers de manche. Un théâtre qui sortirait du spectacle pour venir taper sur votre épaule. Alors voilà, dirait-il : j’aimerais vous raconter quelque chose mais il faut que vous m’écoutiez un peu mieux. Dans cette version, l’histoire du massacre des fosses ardéatines arrive par le souffle du saxophoniste  ténor Gérard Chevillon. Un souffle qui traverse le temps qui nous sépare du 24 mars 1944 et efface l’espace symbolique entre scène et salle.

Autre version de l’histoire

L’acteur (Richard Mitou) entre seul sur scène. Il porte en lui le texte qui relate l’histoire collective et complexe d’une ville et de sa population. Cette histoire-là commence par le déplacement de la capitale à Rome. Elle explique comment les ouvriers sont venus du sud pour construire la ville. Elle conte leur relation au fascisme. Evoque l’occupation de Rome et la résistance confuse aux Allemands. Cette histoire passe par les fosses de l’ardéatines  mais ne finit pas au même endroit. Elle finit par le souvenir d’une radio gravée dans la mémoire d’une vieille femme toute petite qui incarne le peuple romain d’autrefois. Cette petite femme à qui l’acteur s’adresse est comme nous. Elle a survécu au drame et continue de vivre avec ses idées à elle.

Ce n’est plus la même histoire parce que l’acteur qui la raconte éclaire ceux à qui elle s’adresse. Le comédien les concerne. Son corps donne corps au récit, dans un espace urbain vidé par une averse. Cet espace d’après la pluie s’avère propice aux rencontres fortuites qui n’ont pas de place dans la grande Histoire.

Dag  Jeanneret signe une mise en scène dont la sobriété n’a d’égal que l’efficacité. Une élégante manière de s’émanciper du conflit dépassé qui occupe les esprits à chercher une hiérarchie entre la force d’un texte et celle d’une mise en scène. En pensant autrement le processus de création et en œuvrant pour un théâtre politique dépoussiéré, créatif, porteur d’espérance dans la capacité qu’il déploie à modifier notre regard et à trouver du sens.

Jean-Marie Dinh

Le texte est publié aux éditions Espaces 34

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Le Brésil accorde un permis de résidence à Cesare Battisti

Cesare Battisti lors de sa sortie de prison le 8/06/11. Photo Reuter ,Ricardo Moraes

Cesare Battisti lors de sa sortie de prison le 8/06/11. Photo Reuter ,Ricardo Moraes

L’Italien Cesare Battisti a obtenu, mercredi 22 juin, un permis de résidence permanent au Brésil, une décision attendue après le refus début juin de la justice d’extrader l’ancien activiste d’extrême gauche vers l’Italie, qui continue à le réclamer.

Ce permis de séjour et de travail au Brésil a été accordé par le Conseil national de l’immigration, dont les membres ont voté massivement en faveur de l’Italien. Par quatorze voix pour, deux contre et une abstention, le Conseil a « autorisé mercredi Cesare Battisti à séjourner au Brésil pour une durée indéterminée », a annoncé le ministère du travail. Cesare Battisti, 56 ans, est réclamé par l’Italie après avoir été condamné par contumace, en 1993, à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970 – les « années de plomb » du terrorisme – crimes dont il se dit innocent.

Incarcéré pendant quatre ans près de Brasilia en attendant son extradition, Cesare Battisti a été libéré dans la nuit du 9 juin, quelques heures après que la Cour suprême du Brésil eut rejeté la demande de Rome. Les juges ont estimé que l’Italie ne pouvait contester la décision « souveraine » de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva qui, au dernier jour de son mandat, le 31 janvier 2010, avait refusé d’extrader M. Battisti. Indignée, l’Italie estime que l’accord d’extradition liant les deux pays n’a pas été respecté par le Brésil, et a rappelé son ambassadeur pour consultation.

Un roman en préparation

Le gouvernement italien a promis d’aller jusqu’au bout pour obtenir satisfaction, y compris saisir la Cour internationale de La Haye, qui juge les différents entre Etats. Il a d’ores et déjà demandé d’actionner une « commission de conciliation » entre les deux pays. Le gouvernement brésilien est resté ferme dans sa décision et a minimisé la mauvaise humeur italienne, affirmant que cette affaire n’affectera pas les fortes relations entre les deux pays.

Depuis sa sortie de prison, Cesare Battisti est resté à l’écart de la presse et n’a fait aucune déclaration. Il s’est réfugié, dans un premier temps, dans l’anonymat de Sao Paulo, la grande métropole brésilienne, avec l’intention de poursuivre son travail d’écrivain, selon ses avocats. L’un d’eux a dit que M. Battisti souhaitait rester au Brésil, où il a vécu dans la clandestinité de 2004 à 2007, date de son arrestation à Rio de Janeiro. Il avait commencé à y refaire sa vie, après trente ans de fuite au Mexique et en France, où il est devenu auteur de romans policiers. « Il se consacrera à la révision de son dernier roman », avait confié à l’AFP l’avocat Luiz Eduardo Greenhalgh.  Ce roman, « Au pied du mur », est inspiré de ses quatre années de détention à Papuda. Outre un roman policier, il a déjà écrit depuis son arrivée au Brésil Minha fuga sem fim (« Ma cavale ») et Ser bambu (une expression brésilienne qui signifie « plier mais rester solide »).

AFP

 

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