Expo Comme suite et contrepoint à l’exposition Hervé Di Rosa et les arts modestes à la maison rouge, le Miam présente En toute modestie/Archipel Di Rosa.
Le verbe haut et fleuri de l’homme du sud qui assume tant ses origines modestes que ses convictions, toujours entre un ici et des ailleurs, artiste connu et/ou artiste reconnu, mais qui est donc Hervé Di Rosa ?
Vigilant contre toute forme d’enfermement et de classification, à commencer par la Figuration libre dont il fut l’un des leaders, Hervé Di Rosa crée le Musée International des Arts Modestes en 2000.
Proposition alors incomprise de ses confrères artistes comme des professionnels de l’art et des musées, qui, pour la plupart, ignorent que cela fait déjà une décennie qu’il court le monde à la recherche de la différence, à la rencontre de l’autre.
Cette exposition avec toute la richesse créative réaffirme que le Miam, fruit de cette quête, est d’abord un projet d’artiste.
Regard multidimensionnel
Hervé Di Rosa a confié l’espace du Musée international des arts modestes (Miam) à la critique d’art et commissaire d’exposition Julie Crenn « pour y déployer ce qu’il nommait au départ son musée imaginaire. […] En tant qu’historienne de l’art, critique d’art et commissaire d’exposition, il s’agissait alors pour moi de non seulement surprendre Hervé Di Rosa, insatiable curieux et découvreur, mais aussi de m’immiscer dans son projet de mise en lumière et de déploiement du vaste courant que constitue l’art modeste. »
Il s’agit d’explorer un territoire sans frontière qui s’étend de l’art contemporain jusqu’aux figurines publicitaires, en passant par l’art brut, l’art sacré, l’artisanat, la musique punk et toutes les pratiques issues de l’underground et des contre-cultures.
En toute modestie/Archipel Di Rosa au Miam, jusqu’au 17 septembre.
Le Musée international des arts modestes met à l’honneur une des œuvres les plus originales du paysage audiovisuel français. Créés par Jacques Rouxel les Shadoks travaillent énormément pour porter sur le petit écran son goût pour l’absurde et sa fascination pour la machine.
C’est sous le signe de l’aventure artistique que s’ouvre la première grande expo consacrée aux Shadoks, à découvrir au Miam jusqu’au 6 novembre. Après Le manège enchanté, et Groland, Shadoks ! est la troisième exposition du Miam à faire incursion dans le monde de la télévision considéré à juste titre comme un digne support des arts modestes. C’est sans doute aussi la plus pertinente, tant l’idée de confier une fenêtre au cœur de la télévision d’Etat à un créateur s’est révélée féconde.
L’œuvre inclassable de Rouxel
Créateur de ces entêtants personnages, anthropomorphes mi-hommes mi-oiseaux Jacques Rouxel (1931 – 2004) est resté un auteur modeste et discret. D’une adolescence passée à New-York, il rapporte les leçons des comics américains ; tout en se revendiquant d’Alphonse Allais et d’Alfred Jarry, Rouxel affiche à la fois un goût pour l’absurde et une fascination pour les machines. Son entrée au Service recherche de l’ORTF dirigé alors par Pierre Schaeffer, père de la musique concrète et de la musique électroacoustique, va faire le reste.
Le 29 avril 1968 à 20h30, en prime time dirait-on aujourd’hui, les Shadoks atterrissent sur le petit écran. Le format est court, 2 mn qui propulse les téléspectateurs dans un autre monde. Débarrassée de tout le cérémonial habituel et notamment celui de la grand messe du JT de 20h les images diffusées ne sont pas du goût de tout le monde…
« Beaucoup de téléspectateurs outrés envoient des courriers à la chaîne. Certains critiques l’esthétique trouvant les personnages moches, d’autres s’en prennent à l’esprit débridé qui annonce Hara Kiri et Charlie Hebdo, indique le commissaire de l’exposition Norbert Duffort qui a travaillé six mois à la préparation de l’événement. Enfant de l’Oulipo, Jacques Rouxel, était un type assez secret. Un peu comme Brassens, il se méfiait des médias. A l’époque, l’émergence des Shadoks, qui représentent une contre autorité au sein du projet de la télévision d’Etat fait polémique. Mais Rouxel sera soutenu par Malraux qui défend l’initiative et les expériences originales susceptibles de répondre à des besoins nouveaux et dépasser les cloisonnements des administrations à travers le champ culturel. Schaeffer, le patron de l’ORTF pousse dans le même sens. »
Si la visite de l’exposition du Miam démontre que les Shadoks n’ont pas pris une ride, elle ouvre aussi sur une question : Un projet aussi critique et avant-gardiste – non dénué de bon sens et de connotations politiques comme dans le message : « Pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles il faut toujours taper sur les mêmes » – trouverait-il une place aujourd’hui en prime-time dans les grilles de France-Télévision ? La réponse est non…
Les événements de mai 68 vont couper court à la diffusion des Shadoks qui s’interrompt avec la grève de l’ORTF qui dénonce la manipulation de l’opinion publique. Jacques Rouxel n’y participe pas parce qu’il n’est pas titulaire. En 1974 les Shadoks sont de retour et connaissent un succès croissant lors des trois premières saisons. En janvier 2000 Canal + lance la série 4 qui s’avérera peu concluante.
Un des intérêts de l’expo du Miam réside dans les documents originaux notamment les celluloïds qui révèlent l’influence exercée par le mouvement abstrait sur l’œuvre de Jacques Rouxel. La confrontation avec des œuvres d’artistes contemporains souligne quant à elle, que l’empreinte de sa conscience malicieuse du monde peut être renouvelée.
Exposition. Véhicules, auto, moto, vélo, train, avion et Bateau, jusqu’au 20 septembre au MIAM à Sète.
Presque au coin de la rue, au bord du Canal à Sète, sur le Quai Maréchal de Lattre de Tassigny le MIAM (Musée international des arts modestes) présente plus de deux cent cinquante oeuvres issues du fond exceptionnel de la Collection de l’Art Brut à Lausane. Héritier de quelques 5 000 pièces rassemblées par Jean Dubuffet entre 1945 et 1971, le musée lausannois abrite plus de 60 000 oeuvres.
L’exposition thématique Véhicules Auto, moto, vélo, train, avion et bateau offre une sélection étonnante de pièces ayant attrait aux moyens de transport, qu’elle met en perspective avec des travaux d’art contemporain. Les véhicules apparaissent comme une source d’inspiration inépuisable qui convoque les notions d’espace et de mouvement en ouvrant grandes les portes de l’imaginaire.
Les modes de transport ont toujours fasciné les artistes en particulier les auteurs d’Art brut. Au moment où le Musée Paul Valery rend hommage aux précurseurs de la Figuration libre, Hervé Di Rosa qui en fut un acteur incontournable préside aujourd’hui à la destinée du Miam. L’artiste confit ce qu’il doit à Dubuffet. « C’est par ma rencontre avec l’oeuvre de Jean Dubuffet, d’abord dans des encyclopédies d’histoire de l’art à l’Ecole des beaux-arts de Sète, j’avais alors dix-huit ans, puis dans ses propres essais et écrits, que j’ai été initié à l’art brut et plus largement à toutes les marges de l’art.»
Dubuffet a été le premier théoricien et le plus important collectionneur d’art brut. C’est sous son impulsion que plusieurs variations d’arts marginaux, non conventionnels, ou ludiques, sont apparus. Ces affluents portent des noms différents mais, tous, sont des déclinaisons de l’art brut. « C’est aussi parce qu’il y avait l’art brut qu’il y a eu l’art modeste » précise Di Rosa.
Les deux courants sont attachés à une forte présence humaine et partage une même culture pour ne pas dire une même idéologie de l’art. Avec l’idée affirmée d’une désacralisation de l’univers et de l’art.
Sous des allures délicieusement désuètes, comme la voiture charentaise de Bibi Fricotin cette exposition prend le parti d’exhumer trésors anciens et idées du tonnerre en matière de transport comme cette voiture sur le toit à laquelle ont a monter un moteur de Bateau. On est saisi par la barque aux squelettes des frères Linarès qui nous invitent à une dernière partie de pêche.
La visite qui devrait occuper une place de choix dans le coeur des amateurs du genres méticuleux – ils apprécieront les trains de Motooka Hidenori – s’avère aussi très ludique pour les amateurs d’art populaire et non conventionnel qui trouveront dans cet inventaire abracadabrant de quoi se transporter.
JMDH
Expressions artistiques, du petit détail maniaque au total basculement. Photo dr
« C’est la nécessité qui permet à l’invention d’exister »
Rencontre avec Hervé Di Rosa directeur du MIAM et précurseur de la figuration libre à l’occasion de l’exposition d’été du Musée Paul Valéry de Sète qui consacre son exposition d’été à l’émergence du mouvement. Depuis 1981, l’oeuvre d’Hervé Di Rosa a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles et est présente dans d’importantes collections publiques et privées en Europe, en Amérique et en Asie.
Quel souvenir avez-vous des premiers pas de la Figuration libre retracés par l’exposition du Musée Paul Valéry ?
L’exposition du Musée Paul Valéry se concentre sur les années 1981/1984. A cette occasion la conservatrice Maïté Vallès Bled, m’a contacté. J’ai prêté quelques-unes de mes oeuvres de l’époque et un certain nombre de documents à l’école des Beaux arts qui organise une expo-mémoire de ses anciens élèves. Je regarde cela comme mes oeuvres de jeunesse. A vrai dire, je crois ne pas avoir assez de recul pour analyser. J’aurai préféré que cette expo ait lieu après ma mort… (rires)
Vraiment… vous auriez préféré laisser tout cela dans les cartons avec votre testament ?
Vous savez, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, cela ne me rappelle pas des souvenirs très heureux. J’avais une vingtaine d’années ce qui n’est pas toujours une période facile dans la vie. Il y avait pas mal de tensions entre les uns et les autres et le succès soudain que nous avons connu a été difficile à gérer. Cela ne veut pas dire que je renie mes oeuvres de cette époque. Elles m’apparaissent comme la base de mon travail sur l’art modeste mais j’ai mis beaucoup de distance avec ce moment.
Qu’est ce qui vous a poussé à devenir artiste ?
A quatorze ans, je savais déjà que je voulais faire ça. Mon père travaillait à la SNCF et ma mère était femme de ménage. Ils m’ont toujours beaucoup soutenu. J’ai fait un an de prépa à l’école des Beaux Arts de Sète. Il fallait que j’obtienne le Bac pour bénéficier des bourses me permettant de vivre à Paris. Je l’ai passé au Lycée Paul Valéry, puis j’ai été reçu au concours de l’Ecole Estienne et à l’école des Arts déco que j’ai choisie. J’avais publié des planches dans la revue Charlie Mensuel dirigé par Georges Wolinski. Je voulais travailler le support graphique. A Paris, je suis allé frapper à la porte des magazines de BD comme A Suivre ou Métal Urbain, je me suis fait jeter de partout. On me renvoyait vers l’art contemporain.
C’est finalement dans ce milieu de l’art, en pleine mutation à l’époque, que vous alliez trouver votre place …
L’art minimal, les conceptuels, comme les membres de Support Surface dominaient le secteur mais en même temps des mouvements contestataires émergeaient comme la Trans-avant-garde en Italie où les Nouveaux fauves en Allemagne avec la volonté commune d’un retour à la peinture. Je me sentais assez peu concerné par ça. Moi ce qui m’intéressait c’était l’image et l’imagerie.
Je suis issu du mouvement punk. A la fin des années 70 la musique punk a déboulé dans le milieu jazz -rock comme dans un jeu de quilles. La figuration libre c’est un peu la même chose on avait peu de technique et de moyens mais on avait l’énergie et la puissance expressive pour tout bouleverser.
Ca bascule en 79, moment où vous cofondez avec Combas, Blanchard, Boisrond… le mouvement de la Figuration libre qui s’exporte notamment aux Etats-Unis. Comment avez-vous vécu la confrontation avec les artistes américains ?
On ne partageait pas le même univers pictural mais on s’est retrouvés de fait en contradiction avec la mort annoncée de la peinture. Les artistes dit de la Figuration libre – j’ai toujours eu du mal avec les étiquettes, parce que même si on était très proches, on avait chacun notre univers, Combas c’était plutôt le rock, Blanchard les contes et légendes, moi l’imagerie – se confrontent au bad painting, un style qui empruntait aux arts de la rue avec aussi plusieurs orientations, comme le graffitis, les pochoirs, les affiches…
J’ai vécu aux Etats-Unis deux ans en 82 et 83 au moment où déboulaient le rap et le graph. C’était dingue, les jeunes sortaient du Bronx et arrivaient dans les galeries. Des gens sans moyens, comme dans le milieu musical où les artistes sans instruments ont inventé le sampling. C’est la nécessité qui permet à l’invention d’exister.
Le mouvement de la Figuration libre s’est dissout assez rapidement, chacun de ses membres poursuivant dans sa propre direction, est-ce dû au succès trop rapide à l’argent ?
Certains sont morts… Dans le milieu artistique underground l’épidémie du sida a fait des ravages. Elle a aussi poussé ceux qui sont passés à travers, comme moi, à une réflexion. Je suis assez critique sur la position institutionnelle française qui a été comme à son habitude très sélective dans le financement de l’art contemporain en laissant entrer le marché dans les années 80 et 90. On voit le résultat aujourd’hui, maintenant qu’il n’y a plus d’argent c’est la financiarisation qui fait la loi. Le marché est en train d’acheter la légitimité de l’institution.
Quel chemin avez-vous emprunté pour poursuivre votre oeuvre ?
Je suis parti à l’étranger un peu partout dans le monde pour aller à la rencontre d’autres cultures. Je veux faire découvrir les bons côtés de la mondialisation. Je diversifie les approches artistiques au contact de mes rencontres, en Afrique en Asie, en Amérique latine. Ce qui m’intéresse c’est la nécessité qui donne lieu à des surprises et qui tord mon projet. Les choses nouvelles que je ne contrôle pas m’excitent plus que ce que je maîtrise.
Vous êtes le concepteur de l’Art modeste et avez fondé le Miam à Sète dans quel but ?
Le Musée international des arts modestes existe depuis 15 ans. Nous y exposons des artistes venus du monde entier et créons des expositions qui questionnent les frontières de l’art contemporain. C’est un lieu de rencontre entre l’art savant et populaire, une vraie alternative pour la création.
Recueilli par Jean-Marie Dinh
La Figuration libre historique d’une aventure- au Musée Paul Valéry à Séte jusqu’au 15 novembre 2015
Une mémoire de l’école des Beaux-art de Sète jusqu’au 31 août 2015
Exposition Véhicules au MIAM, jusqu’au 20 septembre 2015
Exposition «Di Rosa Le grand bazar du Multivers AD Galerie à Montpellier jusqu’au 29 juillet 2015
Heta-Uma un univers en rebellion contre la perfection et l’esthétisme glacé de la culture japonaise. Dr
Expositions. Dans les années 60, les artistes japonais alternatifs brisent les carcans de la bienséance pour libérer leur créativité. Le mouvement vit toujours à découvrir au Miam à Sète jusqu’au 1er mars 2015.
A propos de la culture graphique japonaise, il paraît aujourd’hui difficile d’échapper au pouvoir des Pokemons ou à la poésie de l’œuvre de Miyazaki. Pourtant c’est possible. C’est ce que révèle l’exposition Mangaro/Heta-Uma, une collaboration inédite entre le Musée international des arts modestes (Miam) à Sète et le Cartel de la Friche la Belle de Mai à Marseille, qui se décline en deux volets.
Marseille à la Belle de Mai
Dans la cité phocéenne à l’initiative de l’artiste et responsable des éditions Le dernier cri, Pakito Bolino, et de la libraire japonaise Ayumi Nakayama, l’expo Mangaro regroupe les éditeurs japonais et français qui revendiquent l’héritage de la revue culte Garo. Un support d’édition alternative de BD japonaises né en 1964 qui bouscule les codes établis en alternant art abstrait, drames sociaux et autobiographiques. Garo choque une partie de la société japonaise et séduit un public étudiant tout en ouvrant la porte des mangas aux adultes.
« On peut comparer l’émergence de Garo au journal Hara-kiri pour son côté bête et méchant mais aussi politique puisque la revue était proche des milieux de l’extrême gauche japonaise », explique Pakito. Les nombreux artistes qui y travaillent en profitent pour explorer de nouveaux champs de création.
Dans les années 60 Garo rencontre un véritable succès populaire. Au début des années 70, le tirage du magazine atteint 80 000 exemplaires. Du jamais vu pour une revue underground libre de toutes contraintes. L’année 2002 marque la fin de Garo. Le magazine Axe prend le relais et trouve une continuité dans l’hexagone avec les éditions du Lézard noir qui assurent une traduction française de certains de ses auteurs.
Sète au Miam
A Sète, l’expo Heta-Uma, littéralement l’art du mal fait bien fait, retrace 40 ans de cette histoire méconnue. On découvre ce style volontairement maladroit né sous l’impulsion de King Terry Yumura à travers les déclinaisons inventives de 80 artistes. La période Heta-Uma qui émerge dans les années 80 se révèle plus graphique avec un dessin sale un peu à la Reiser qui emprunte à la BD underground américaine. Trois générations d’artistes japonais sont réunies dans le cadre de l’expo, du jamais vu.
« Avec le concours de Ayumi Nakayama de la librairie Taco Ché à Tokyo, nous avons réussi à réunir un panel d’artistes complet et représentatif, indique Pakito Bolino ce qui aurait été impossible au Japon en raison des cloisonnements sociaux et générationnels. Nous tirons satisfaction d’avoir permis ces échanges, ainsi que de la mise en relation entre les éditeurs et les artiste français et japonais qui pourrait déboucher sur une expo au Japon. »
Une quinzaine d’artistes japonais étaient présents lors du vernissage qui a donné lieu à des créations d’œuvres in situ. Beaucoup appartiennent à la troisième génération du mouvement alternatif. Leur travail s’inspire de l’univers psychédélique des années 60 et du pop art américain avec des références culturelles spécifiquement nippones comme le bondage, l’esprit samouraï, la présence forte de la faune et de la flore, ou des esprits liés au shintoïsme. Certains créateurs sont aussi musiciens ce qui participe au télescopage entre création plastique et univers musical très couru dans le milieu de la noise japonaise.
La scénographie immerge le visiteur dans une rue sublimée de Tokyo où la surabondance de l’information est saisissante. Peintures, dessins mal faits, vidéo, musique collection de jouets transportent dans un ailleurs où l’avant-garde côtoie volontiers la décadence.
Le Miam s’abandonne à une puissance créative qui surpasse l’imagination et ne cherche pas à être contrôlable et encore moins contrôlée ce qui rend la visite très stimulante.
Jean-Marie Dinh
Jusqu’au 1er mars 2015
Edition. Le dernier Cri structure éditoriale indépendante
Pakito Bolino
Le dernier cri est une maison d’édition associative publiant tour à tour des livres des affiches, des cartes à jouer, des pochettes de disques et des vidéos, au sein de l’atelier sérigraphique de Pakito Bolino. La structure éditoriale indépendante, installée au sein de la Friche la Belle de Mai à Marseille, s’attache depuis vingt ans à promouvoir une forme d’expression décalée à l’interface de l’art brut et de la bande dessinée hors cadre et du graphisme déviant. Dans la lignée du mouvement intergraphique, Le dernier cri organise et participe à de nombreuses manifestations.
La maison d’édition s’attache depuis le début des années 90 à promouvoir les travaux d’auteurs évoluant de manière atypique. Dans la lignée de leurs aînés Hara-Kiri, Bazooka et Raw, le Dernier Cri entretient un penchant pour l’image torve qu’il cultive avec jubilation. Sans se départir de ses fondements éditoriaux, son catalogue, qui compte aujourd’hui plus de 300 titres, s’ouvre à des graphismes et des modes narratifs toujours plus innovants. Ce mélange de styles fait du Dernier Cri un véritable laboratoire d’une édition inventive, toujours grinçante mais néanmoins en prise avec les préoccupations de la société.
Atelier d’édition dédié aux innovations graphiques et aux nouvelles formes de métissage de l’outil multimédia, le Dernier Cri crée un lien entre les acteurs français et internationaux de la création SUB-graphique.
Source : La Marseillaise, L’Hérault du Jour, 25/10/2015