Le Sénat américain adopte un paquet de dépense pour l’année fiscale 2010

Le Sénat américain a approuvé dimanche un paquet de dépenses de 1.100 milliards de dollars américains pour l’année fiscale 2010, excepté le département de la Défense.

Le Sénat, contrôlé par les Démocrates, a adopté, par 57 voix contre 35, ce projet, qui couvre presque la moitié de tous les programmes fédéraux, en attendant la signature du président Barack Obama. Le paquet de 1.000 pages regroupe six des douze plans de dépenses annuels que le Congrès n’avait pas été en mesure d’approuver séparément bien que l’année budgétaire 2010 ait débuté le 1er octobre 2009. Le paquet comprend presque 650 milliards de dollars de subventions médicales et fortifiera la dépense, entre autres, pour le département de l’Education, le département d’Etat, le département de la Santé et des Services humains.

La crise financière et la récession économique continues ont placé les Etats-Unis dans un dilemme fiscal. Des sénateurs démocrates ont déclaré que les dépenses étaient cruciales pour répondre aux besoins d’une économie frappée par la récession. Des Républicains ont accusé le projet de programme de creuser le déficit fédéral qui a battu le record de 1.420 milliards de dollars, établi dans l’année fiscale 2009 se terminant le 30 septembre.

L’administration Obama a souhaité que le déficit fédéral ne dépasse pas 1.500 milliards de dollars au cours de l’année fiscale 2010. Des analystes indiquent que le Congrès américain doit augmenter le plafond de l’endettement, qui s’élève actuellement à 12.100 milliards de dollars, pour que le Trésor puisse continuer à emprunter.

Xinhua

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La France continue à détruire des emplois, l’hémorragie s’atténuera en 2010

La France a continué à détruire des emplois au troisième trimestre 2009, au même rythme qu’au deuxième trimestre selon l’Insee mais moins fortement selon d’autres sources, l’hémorragie devant s’atténuer en 2010. L’Insee a annoncé jeudi que les destructions nettes d’emplois s’étaient poursuivies au troisième trimestre « dans la lignée » du deuxième (-80.700 après -87.000), alors qu’une estimation provisoire il y a un mois faisait apparaître une spectaculaire décélération.

Pôle emploi et l’Acoss (Banque de la Sécu), qui travaillent sur des champs statistiques plus étroits, ont livré une photographie divergente montrant un ralentissement des pertes d’emploi au 3ème trimestre, « en trompe l’oeil car les CDD et CDI ont chuté à un niveau supérieur », selon Pôle emploi. Les trois organismes mesurent une chute de l’emploi comparable sur un an (-2,2% pour l’Insee et Pôle emploi, -2,8% pour l’Acoss). Le premier trimestre ayant été calamiteux (-178.700 emplois selon l’Insee), 2009 restera de toute façon dans les annales comme une annus horribilis pour l’emploi, lié au recul de l’activité, le plus fort depuis 1949.

En marge des chiffres du troisième trimestre, Pôle emploi a pour la première fois donné des projections horizon 2010, comme le fait habituellement l’Unedic. Les pertes d’emploi devraient continuer en 2010 mais leur volume « se réduirait nettement », selon Pôle emploi qui prévoit 102.000 demandeurs d’emploi de plus en catégories A, B, C l’an prochain, après 604.000 en 2009 et 152.000 en 2008. Le plus problématique, selon les experts, dans cette accumulation tient au fait que les premiers à avoir perdu leur emploi au 2ème semestre 2008 ne seront probablement pas les premiers à retrouver du travail.
Le chômage ne fonctionne pas comme une file d’attente et les partenaires sociaux se posent déjà la question de l’indemnisation et des fins de droit.

« Même avec l’hypothèse d’une croissance de 1,3% en 2010, ce ne sera pas suffisant pour générer de la création nette d’emplois. Dans un premier temps, les employeurs vont dégonfler le chômage partiel, et faire face à la reprise sans embauche », a souligné Bernard Ernst, directeur statistique de Pôle emploi.
« Il y a eu un effet de surprise, les employeurs n’ont pas eu le temps d’ajuster leurs effectifs au brusque retournement de l’activité », selon lui. Pour l’entourage de la ministre de l’Emploi Christine Lagarde, « il faut continuer à mettre en oeuvre tout ce qui a été décidé, debout sur l’accélérateur et sur les moyens temporaires à donner à Pôle emploi ».

Par secteur d’activité, au troisième trimestre l’industrie a continué, comme depuis 2001, à perdre des emplois (-49.400 selon l’Insee) et ça s’est « accéléré » dans le BTP (-16.100). Maigre consolation, la « forte hausse » des effectifs de l’intérim (+36.900). Ces salariés sont comptés dans le tertiaire même s’ils effectuent les missions dans l’industrie ou la construction. Majoritairement masculins, jeunes et ouvriers, les intérimaires ont été frappés de manière historique par la crise, sans avoir droit aux mesures de chômage partiel ou de reconversion, et souvent moins longuement indemnisés.

« Hors intérim, la baisse de l’emploi tertiaire a été plus marquée qu’au trimestre précédent », a souligné l’Insee. Les secteurs principalement non marchands (administration hors fonctionnaires, éducation, santé, action sociale) ont en revanche créé des emplois (+12.500). Ces chiffres sont tirés des bordereaux Urssaf, source exhaustive, a souligné l’Insee, qui va expertiser le décalage avec sa première estimation.

AFP

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Vieillesse: seule la dépendance lourde prise en charge, propose l’APREF

L’Association des professionnels de la réassurance en France (APREF) a rédigé un projet de réforme de la prise en charge de la dépendance qui prévoit de la limiter à la dépendance lourde, et de diminuer les allocations versées par l’Etat au profit d’un système d’assurance. « Il serait souhaitable de cibler la couverture sur la dépendance lourde, et d’exclure la dépendance légère », qui « ne pose pas de réel problème financier aux ménages » et « est plus susceptible de donner lieu à dérive, voire à fraude », proposent les réassureurs dans un projet révélé par Les Echos mardi, et dont l’AFP a obtenu copie.

La définition de la dépendance lourde, qui serait mieux indemnisée, « demande une réflexion approfondie des pouvoirs publics, organismes de santé, experts, assureurs et réassureurs », souligne l’Apref. Elle suggère pour sa part de la définir comme l’incapacité de la personne à effectuer trois Actes de la vie quotidienne (AVQ) sur quatre (toilette, habillement, déplacement, alimentation). Un affinement de la grille des AVQ pourrait être souhaitable si cette logique était retenue.

L’association estime que la dépendance réduite n’impose « pas de dépenses importantes » (440 euros en moyenne par mois). Elle reconnaît toutefois que sa non prise en charge pourrait « poser des problèmes en terme de perception sociale ». Autre proposition majeure de l’association: un rôle accru pour les assureurs, avec « une offre de marché adressée à la demande +solvable+, qui couvre la majorité de la population française, et une offre publique (…) dédiée à la demande +moins solvable+ ».

La garantie qu’un tel système mettrait en place apparaît à l’Apref « plus intéressante, transparente et crédible » que celle offerte par une prise en charge dans le cadre de la sécurité sociale, compte tenu de la dégradation des finances publiques. Dans le schéma proposée par l’association, la cotisation annuelle pour un contrat dépendance à 60 ans serait d’environ 900 euros par an pour une personne seule et d’environ 1.200 euros par an pour un couple.       L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) serait réformée, avec une prise en charge plus restreinte. La souscription d’une assurance serait facultative mais favorisée par des incitations fiscales.

D’après les calculs de l’Apref, le coût pour l’Etat de l’APA passerait grâce à ces deux changements majeurs de cinq milliards d’euros en 2009 à 1,25 milliard. A plus long terme « l’économie pour les finances publiques serait beaucoup plus importante en raison de la progression des effectifs de personnes dépendantes ».     Le coût de l’APA pourrait s’élever à une dizaine de milliards en 2040, si elle n’est pas réformée, estime l’Apref. Une loi sur la dépendance pourrait voir le jour au deuxième semestre 2010, a indiqué la secrétaire d’Etat aux Aînés, Nora Berra, fin novembre. Elle devrait améliorer la prise en charge de la dépendance et introduire une part de financement privé.

Voir aussi : Rubrique Santé Entretien avec Patrick Pelloux

Commerce: la France veut « activer » ses relations avec l’Italie

La France veut « activer » ses relations commerciales avec l’Italie, pays dont le dynamisme des PME peut lui servir d’exemple, a indiqué lundi la secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. « L’Italie est le deuxième client de la France et la France est le deuxième client de l’Italie. Cela mérite que l’on s’intéresse à activer les relations entre les deux pays », a déclaré à l’AFP Mme Idrac, qui doit notamment rencontrer des patrons italiens au cours de sa visite dans la péninsule.

Selon la secrétaire d’Etat, 30% d’entreprises françaises de plus qu’en 2008 ont été accompagnées sur le marché italien cette année par Ubifrance, l’agence publique pour le développement international des entreprises françaises, et l’objectif pour 2010 est une croissance de 20%. Les entreprises françaises ont notamment leur carte à jouer dans la gestion de l’eau alors que le Parlement italien a adopté la semaine dernière une loi accordant plus de place au privé.

« C’est vraiment le moment de se positionner, cela peut être de gros marchés » pour les champions français, Veolia et GDF Suez, mais aussi pour les PME, a-t-elle estimé. Dans l’autre sens, « nous sommes très intéressés par le développement des investissements italiens en France qui aujourd’hui représentent autour de 4% des investissements étrangers », a ajouté Mme Idrac. Mais la France a également à apprendre des Italiens, a jugé Mme Idrac. « Les Italiens sont aussi nos concurrents puisque nous sommes les deux pays au monde qui sont autour de 4% de parts de marché » et « il y a des choses à apprendre sur les PME » qui sont plus « dynamiques » en Italie alors qu’elles sont la « grande faiblesse » de l’économie française, a-t-elle poursuivi.

Alors que l’Italie est le premier pays producteur d’articles contrefaits en Europe selon le commissariat à la contrefaçon italien, Mme Idrac a salué le « très bel engagement des Italiens » en la matière mais insisté sur le fait qu’il fallait « maintenir la pression opérationnelle ».

AFP

Le marché de l’automédication de plus en plus attractif en France

medicament-grandLe marché de l’automédication en France, longtemps considéré comme « peu évolutif et bloqué par des freins structurels », voit son attractivité se renforcer, en raison notamment des vagues de déremboursements de médicaments, selon une étude Precepta. Sur la période 2005-2008, le marché de l’automédication a crû de 17%, rappelle l’étude, soit une progression annuelle de l’ordre de 5%, supérieure à celle du médicament remboursable. Si cette hausse est due à l’effet ponctuel des vagues de déremboursements de 2006 et 2008, celles-ci ont été « l’occasion d’une véritable remise à plat des conditions préalables à un développement +responsable+ du secteur », avance l’étude, qui prévoit, après une baisse du marché de 2% en 2009, des hausses de 2% en 2010, puis 3% en 2011 et en 2012.

En France, l’automédication représente un peu moins de 7% des dépenses totales de médicaments, soit presque deux fois moins qu’en Europe (12%), rappelle l’étude. Mais « sur la période 2010-2012, de nouveaux déremboursements participant au développement du marché paraissent plus que probables », poursuit-elle, évoquant également l’entrée en vigueur des ventes de médicaments en libre accès dans les pharmacies en 2008 ou la mise en place de centrales d’achats pharmaceutiques qui aident au développement d’une automédication « responsable ». Enfin, les grands groupes pharmaceutiques, « traditionnellement peu actifs sur le marché de l’automédication », revoient leur modèle et s’y intéressent de plus en plus, « dans un contexte de fort ralentissement du médicament remboursable », ajoute-t-il, citant notamment les exemples de Sanofi-Aventis et de GlaxoSmithKline.

Voir aussi : rubrique Santé Entretien avec Patrick Pelloux,