Le kalevala : un retour aux origines poétiques

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Une entrée dans le mythe des peuples ouraliens : La création du Sampo (objet magique) par Ilmarinen,

Rencontre littéraire. L’association Cœur de livres débute un cycle de débats autour des littératures nordiques en partenariat avec L’Hérault du jour et Radio Campus. Ce soir les origines de la Finlande.

Si les dieux mettent en suspens le destin des hommes, la littérature se charge, à travers le temps, de le transcrire à l’écrit. Mais l’origine de l’histoire humaine passe par le langage qui précède l’apparition de l’écriture et nous propulse dans l’univers des mythes et des légendes. La première rencontre littéraire de la saison « Elias Lönnrot et le Kalevala », proposée par l’association Cœur de livres dans le cadre d’un cycle autour des littératures nordiques, plonge en profondeur près des racines primitives finnoises.

Il sera question du Kalevala, qui signifie pays de Kaveva. Une  œuvre majeure et méconnue de  la littérature mondiale constituée d’un ensemble alliant des mythes et des légendes à des récits héroïques, épiques ou lyriques. On peut avancer que le Kalevala est un pendant boréal à l’Odyssée méditerranéenne homérique. L’œuvre regroupe divers poèmes populaires oraux transmis par les bardes, poètes chanteurs, rassemblés par Elias Lönnrot (1802-1884) qui met un terme à son épopée au milieu du XIXème siècle.

L’épopée de Lönnrot
Fils de tailleur, Lönnrot poursuit ses années de médecine tout en étudiant parallèlement le latin, le grec, l’histoire et la littérature. En avril 1828, il part pour son premier périple avec dans l’idée de s’ouvrir à une vision plus large de son pays. Il souhaite particulièrement approfondir la connaissance de sa langue à travers l’approche des différents dialectes et notamment de la poésie populaire. Au début, il ne trouve rien de très intéressant mais après avoir poussé vers la Finlande Orientale jusqu’aux provinces de Savo et Carélie, il rencontre les premiers chanteurs-poètes qui lui ouvrent les portes de la mythologie à partir des incantations et des narrations scandées qu’il s’applique à retranscrire avec passion.

Tout en poursuivant ses études, Lönnrot consacre l’essentiel de son temps à ses recherches sur la poésie populaire et prépare ses nouvelles expéditions vers l’Est qui le conduiront de part et d’autre de la grande barrière de l’Oural. Au cours de ses voyages successifs, il parcourt 20 000 km pour contribuer à ses frais à la mémoire collective. Lönnrot transcrit près de 65 000 vers, proverbes devinettes recueillis auprès des bardes, chanteurs, chasseurs, guérisseurs qui tiennent de leurs anciens ces chants prononcés dans certaines circonstances comme les noces, la maladie, la peur, la semailles…

D’une fabuleuse densité et diversité, les chants des peuples ouraliens transcrivent aussi les pratiques de la vie ordinaire : chant de pleureuse, complaintes de veuves, regrets de jeunes filles, jurons d’ivrognes… En 1835, a lieu la publication du Kalevala dans sa première version. Elle reste confidentielle mais est très remarquée par les défenseurs de la philosophie nationaliste qui fleurit en Europe. En 1849 Lönnrot donne à son oeuvre une version définitive contribuant grandement à la renaissance de la langue finnoise qui devint officielle en 1902.

Pour évoquer Le Kalevala, Cœur de livres a invité Gabriel Rebourcet, consul de Finlande à Marseille, qui a traduit le texte chez Gallimard en prenant le parti de conserver la saveur archaïque de la langue. Ce lettré passionné de culture, expliquera notamment ce soir* en quoi cette œuvre fondatrice a répondu au sentiment national finlandais et par quel ressort magique elle s’inscrit dans le patrimoine universel.

Jean-Marie Dinh

*Rencontre avec Gabriel Rebourcet jeudi 20 février à 19h salle Pétrarque, entrée libre.

Ecouter la rencontre. Sur Radio Campus Montpellier.

Le Kalevala épopée des Finnois, éditions Quarto Gallimard.

Voir aussi : Rubrique Littérature, rubrique Finlande, On Line La Comédie du livre 2014, Présentation de la rencontre Télécharger la brochure au format .pdf

Les aires de colonisation scandinave

carte : Max Naylor

carte : Max Naylor

Carte présentant les aires de colonisation scandinave jusqu’au Xe siècle. NB : La coloration jaune (XIe siècle) du sud de l’Angleterre et de l’Italie résulte d’une confusion Vikings / Normands de Normandie

Voir aussi : Rubrique Histoire, rubrique Géographie, Péninsule Scandinave et pays nordiques rubrique Europe FinlandeFinlande : Histoire d’une terre convoitée, Suède, rubrique Russie,

Péninsule Scandinave et pays nordiques

carte-Etats-Baltiques

Carte de la Scandinavie et des pays de la Baltique.

 On donne au terme de Scandinavie plusieurs significations : politiquement, historiquement, c’est l’ensemble des quatre pays de langue scandinave, la Suède, la Norvège, le Danemark et l’Islande (jusqu’en 1809, date de son annexion par la Russie, la Finlande faisait partie de ce domaine); du point de vue géographique, il faut en extraire le Danemark et l’Islande. Restent donc, pour la Scandinavie propre ou Péninsule scandinave (à laquelle est consacré cet article), la Suède et la Norvège

La Péninsule scandinave est une région d’Europe située au Nord-Ouest du continent, vaste péninsule que l’océan Glacial baigne au Nord, l’océan Atlantique à l’Ouest, les détroits danois (Skagerrak, Kattegat et Sund) au Sud et au Sud-Est, la mer Baltique à l’Est. Elle a une superficie de 770.166 km².

Elle s’étend entre 71° 71’42 » et 55° 20′ 18″ de latitude Nord, les points extrêmes étant au Nord le promontoire de Knivskjaelodden sur l’île de Mageroe, et au Sud le Smyge-Heck. Reliée à la Russie du Nord par l’isthme très bas qui s’étend du fond du golfe de Botnie au Varangerford, cette vaste péninsule se trouve, de plus, intimement rattachée aux autres pays voisins par un plateau sous-marin qui supporte les dépressions sans profondeur des détroits danois et de la Baltique en rétablissant sous une tranche d’eau de moins de 200 m sa continuité avec le continent. Dans ces conditions, on ne peut méconnaître qu’un simple gauchissement du terrain, combiné avec des effets subséquents d’érosion marine, a suffi pour déterminer son isolement.

Les pays de la péninsule.
La péninsule scandinave est en général un pays pittoresque, très beau, couvert de montagnes, de rochers, d’immenses forêts de pins, de sapins et de bouleaux, de lacs, de marais et de rivières. Le versant oriental de cette péninsule est occupé par la Suède (Sverige); la Norvège (Norge) occupe le versant occidental. On doit aussi nommer la Laponie, à cheval sur tout le nord de ces deux Etats et débordant, à l’Est, en Finlande et même en Russie, c’est-à-dire au-delà de la Scandinavie proprement dite.

La Suède.
La Suède forme une figure, à peu près régulière avec une longueur (1600 km), quadruple de la largeur maxima (400 km), et est entourée de mers à l’Est, au Sud et en partie à l’Ouest (golfe de Botnie, Baltique, Sund, Kattegat et Skagerrak); la Suède possède des frontières terrestres du côté de la Finlande au Nord-Est ou la frontière est formée depuis 1809 par les fleuves de Muonio et Tornea, et du côté de la Norvège à l’Ouest où elle consiste dans la ligne de partage des eaux qui sépare au Nord les affluents de la Baltique et de l’Atlantique, et au Sud les tributaires du Kattegat et du Skagerrak.

Le périmètre de la Suède est évalué à 5451 km (3218 km de côtes, 614 km de frontière finlandaise, 1619 km de frontière norvégienne). La superficie de la Suède est de 449.964 km².

Toutes les provinces de la Suède ont un caractère particulier et une physionomie différente. La Botnie est plate, cultivée et fertile le long de la mer; à l’Ouest, il n’y a que des forêts ou des marais. L’lemptie; la Herjédalie, la Médelpadie, l’Helsingie, la Dalécarlie, la Gestricie et l’Angermanie sont des contrées pittoresques et très belles, montueuses à l’Ouest, plates à l’Est, partout couvertes de forêts, de beaux lacs et de rivières. En hiver, l’aspect de ces provinces est fort différent ; lorsque tout est gelé et couvert de neige, terre, lacs, rivières et rivage de la mer, il n’y a plus qu’une immense plaine blanche, sur laquelle les forêts de sapins forment comme de grandes taches noires.

L’Uplande, la terre classique de la Suède, le siège de la primitive histoire du pays, est une belle et fertile plaine, bien cultivée; l’agriculture y a pris d’assez grands développements. Au Sud de l’Uplande, la Suède change d’aspect; le pays devient plat et uni; les grandes forêts disparaissent et sont remplacées par des champs de blé ; le sol prend les caractères et l’aspect de l’Allemagne du Nord.

La Sudermanie, l’Ostrogothie et la Westrogothie sont de belles contrées, dont les lacs et les montagnes offrent partout les plus beaux aspects; ce sont aussi de riches pays, couverts de belles fermes, de terres à blé, d’arbres à forets, de pâturages et ça et là de bois. 

Le Halland et le Smaland ont au contraire un aspect triste et gris, ne sont couverts que de rochers de gneiss et de landes arides où croissent des bruyères et quelques sapins chétifs; on y voit partout d’énormes blocs de granite (blocs erratiques), renversés les uns sur les autres; la population est rare, pauvre et vit dans de misérables cabanes, qui remplacent ici les jolies maisons rouges que l’on voit dans tout le reste de la Suède. 

La Blékingie et la Scanie sont formées de plaines riches et fertiles, peu boisées, produisant beaucoup de blé et présentant çà et là quelques landes; ces deux provinces ressemblent tout à fait au Nord de l’Allemagne.

La Norvège.
La Norvège, qui s’allonge en bordure de l’Atlantique, est une terre étroite, très escarpée, plongeant dans le Nord vers l’océan Glacial Arctique, échancrée dans le Sud par le Skager Rak, baignée dans l’Ouest par les eaux de l’Atlantique septentrional. La superficie du pays est évaluée à 324.220 km² (dont 16.30 km² de lacs). 

Les frontières continentales de la Norvège (2251 km) à l’Est sont limitrophes de la Suède (sur 1619 km), de la Finlande (sur 736 km) et de la Russie (sur 196 km).

La Norvège est une haute terre montagneuse, très accidentée, pittoresque, rocheuse ou boisée, habitée et cultivée sur les rives des fjords, et presque déserte dans l’intérieur. La population y est disséminée dans des gaard, espèce de fermes où vit une petite colonie de laboureurs et d’ouvriers. On sait que la redoutable piraterie des Vikings avait son principal siège dans les fjord de la Norvège et du Danemark.

La Laponie.
La Laponie, en suédois Lappland, en lapon Saméanda, est une contrée contigue à l’océan Glacial Arctique. Elle est divisée en quatre parties : la Laponie norvégienne, au Nord, comprise dans le Finmark; la Laponie suédoise, au Nord d’Umea, la Laponie finlandaise, qui occupe tout le Nord de la Finlande et la Laponie Russe, dans la partie Nord-Ouest de la péninsule de Kola. 

La Laponie est un vaste plateau montueux qui appartient à la Norvège, à la Suède à la finlande et à la Russie; il a de 6 à 700 m d’altitude, est compris entre le 65° et le 71° latitude Nord et est accidenté par les derniers chaînons des monts Kjöllen, toujours couverts de neige et de glace.

Partout la Laponie présente des rochers nus, des marais tourbeux, des lacs et des rivières, des bouleaux nains, et des forêts de sapins dans les parties méridionales; partout aussi, principalement dans l’extrême Nord, le pays est couvert par l’herbe des rennes, mousse haute et touffue, qui forme comme un immense tapis blanc. 

Si en hiver, la nuit dure deux mois et demi (15 novembre – 31 janvier), en revanche, pendant l’été, le soleil ne se couche pas de puis le milieu de mai jusqu’à la fin de juillet. La végétation est peu variée; cependant les mousses, les lichens, divers arbustes à, baies y procurent une nourriture tolérable; on cultive quelques céréales.

Le renne est la grande ressource des habitants du pays. En été, la chaleur est assez grande et les éleveurs de rennes sont obligés de conduire les bêtes sur les hautes montagnes de la Norvège pour les soustraire à la chaleur qui les tue. En hiver, quand la mousse est épuisée, ils conduisent leurs troupeaux en Suède, où abonde l’herbe des rennes.

Le littoral.
Les côtes de la Suède sont élevées, découpées par une infinité de petites baies (viken ou viig) et bordées de rochers (skaeres) on de petites îles rocheuses et nues; nulle part on n’y voit de grèves, de sables ou de galets; partout ce sont de hautes falaises (150 à 300 m), plus hautes que la mer qui les baigne n’est profonde, car rarement sa profondeur est de plus de 25 m, et ordinairement elle n’est que de 13 à 16 mètres.

La Baltique forme au Nord, entre la Suède et la Finlande, le golfe de Botnie, qui est séparé de la Baltique par un groupe d’îles et de rochers, appelé l’archipel d’Aland. Le golfe de Botnie, dans toute sa longueur, qui est de 600 kilomètres, n’a pas plus de 180 à 220 km de large; entre Uméa et Wasa, il est encore plus étroit, n’a plus que 75 km, est encombré d’îles et de rochers, et forme un détroit qu’on appelle le Quarken. Le Quarken gèle en entier dans les hivers rudes; aussi en 1809, quelques détachements de soldats russes ont-ils traversé ce détroit, comme relui d’Aland, pour venir attaquer la Suède.

Au Sud du détroit d’Aland, dans la Baltique, la Suède possède les deux grandes îles de Gottland et d’Öland; cette dernière est séparée de la Suède par le détroit de Kalmar. Au Sud de la Suède est le cap Falsterbo, au delà duquel on entre dans le Sund, important détroit qui sépare la Suède de l’île danoise de Seeland; puis on arrive dans le Kattegat.

Les ports principaux sont : Haparanda, à l’embouchure de la Tornéa, Luléa, Pitéa, Uméa, Hernösand, Gefle, dans le golfe de Botnie; Stockholm, Nykoeping, Norrkoeping, Kalmar, Karlskrona, dans la Baltique; Malmö, Helsingborg, sur le Sund; Halmstad et Göteborg, sur le Kattegat.

Le littoral de la Norvège commence, sur le Skagerrack, au Swinesund, golfe étroit et profond, bordé de rochers élevés et couverts de sapins; peu après on arrive au golfe d’Oslo, puis au cap Lindesness, au delà duquel la côte se dirige du Sud au Nord, et se distingue par un caractère particulier; elle est découpée à l’infini par des fiord ou golfes étroits, qui pénètrent très avant dans l’intérieur des terres et sont bordés de hautes falaises couronnées de forêts de pins et de sapins, Tout ce littoral est parsemé de rochers, d’écueils et d’îlots peuplés d’aigles et de mouettes, et de grandes îles qui forment plusieurs archipels. Au Sud, il y a l’archipel de Bergen, au centre l’archipel de Trondheim, et au Nord, l’archipel de Lofoten et celui des Vesteraalen, dont les parages forment une des plus importantes régions de pêche de l’Europe; c’est un groupe d’îles élevées, sans bois, couvertes de pâturages et peu peuplées. Tous les détroits qui séparent entre elles les îles Lofoden s’appellent ström ( = courant); celui qui est entre les îles Vaeröe et Moskenesöe (au Sud de l’archipel) est Ie Mal-ström; il n’est dangereux que quand le vent du Nord-Ouest souffle en opposition avec le reflux, et il n’a pas dans le pays la célébrité qu’on lui a faite. Le Salten-ström, à l’entrée du Salten-fjord, est réellement dangereux et bien autrement redouté des marins norvégiens.

Au Nord de la Laponie, et à l’entrée du Porsanger-fjord, est l’lle Mageröe, terminée par le cap Nord, haute falaise de 400 m, surmontée d’un plateau étendu et couvert de lichens couleur de soufre.

Les principaux golfes de la côte de Norvège et de Laponie sont : le Bukke-fjord, à l’entrée duquel est Stavanger, le Bömmel-fjord, le Hardangerfjord, le Selbö-fjord, le Kors-fjord, le Sogne-fjord, le Storfjord, le Hals-fjord, le Trondheim-fjord, le Foldeu-fjord, le Rauenfiord, le Salten-fjord, à l’entrée duquel est Bodöe, le Folden-fjord, le West-fjord ( = Golfe Occidental) entre la Norvège et les îles Lofoten, et sur la côte septentrionale de la Laponie, le Porsanger fiord, le Luxe-fjord, le Tana-fjord et le Varanger-fjord.

Les fjord sont partout peuplés d’algues abondantes et très poissonneux; aussi, la pêche est-elle très active sur toute la côte norvégienne. Les parages des Lofoden sont surtout poissonneux. Le poisson aime ses eaux tranquilles, tièdes et à l’abri des tempêtes du large; aussi vient-il en masse de tous côtés pour frayer sur les bancs du golfe. 

La pêche du hareng est également très importante, mais elle se fait dans les parages de Bergen. Les homards fourmillent dans les rochers du littoral norvégien, surtout entre Christiansand et le cap Lindesness. 

On a constaté sur toute la côte de la Suède, et aussi sur celle de la Norvège, les plus remarquables changements dans le niveau de la mer. Des villes maritimes (Pitéa, Luléa, etc.) sont aujourd’hui dans l’intérieur des terres; des bras de mer ont actuellement desséchés et cultivés; çà et là, sur les falaises, à plusieurs mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, on voit les berges de son ancien rivage. Toute la partie du littoral suédois baignée par le golfe de Botnie et sur la totalité du littoral norvégien, entre le cap Lindesness, au Sud, et le Varanger-fjord, au Nord, la côte parait s’élever peu à peu, tandis que sur tout le littoral méridional de la Norvège, et surtout sur celui de la Suède méridionale (en Scanie), on a constaté que la mer s’élevait, ou bien que le sol de la péninsule subissait, dans cette partie, une dépression. Sur quelques points, la différence entre les anciens niveaux et le niveau actuel est de 67 m; on a constaté que l’élévation moyenne du terrain, sur la côte sué doise du golfe de Botnie, est d’environ 1,30 m par siècle.

L’orographie.
La péninsule scandinave est traversée dans toute sa longueur par une grande chaque désignée sous le nom général de monts Dofrines (altération du mot dovrefjeld) et qui couvre surtout la partie occidentale de la péninsule, c’est-à-dire la Norvège. 

Les monts Dofrines commencent au Sud du Vranger-flord et se prolongent jusqu’au cap Lindesness, sur une étendue de 1800 kilomètres. Cette chaîne porte divers noms; dans l’extrême Nord, ce sont les montagnes de la Laponie; puis elle s’appelle, entre Suède et Norvège, les monts Kiöllen ; ensuite, vers le 62,5° de latitude., c’est le Dovrefjeld, presque tout entier situé en Norvège; enfin, le long de la côte occidentale, et en Norvège, on trouve le Langfjeld, le Sognefjeld et le Hardangerfjeld.

La structure des monts Dofrines présente plusieurs particularités; la première, c’est que la crête de ces montagnes ne consiste pas en sommets aigus, mais en un plateau (fjeld) ondulé, qui, dans la partie méridionale de la Norvège atteint quelquefois une largeur de 25 à 50 km. Sur le sommet de ces fjeld, il y a quelquefois des pics isolés, comme le Sneehaettan, qui s’élèvent à 1000 m au dessus du plateau sur lequel ils reposent. Les fjeld forment de hauts déserts dangereux à traverser, à cause du froid et des tempêtes qui y règnent.

Scandinavie les reliefs

Scandinavie les reliefs

La hauteur du système scandinave s’aug mente en allant du Nord au Sud. Dans la Laponie méridionale, les plateaux du Kjöllen ont une hauteur moyenne de 800 m; dans le Dovrefjeld, les plateaux s’élèvent à 975 m, et à 1460 m dans le Sognefjeld et le Hardangerfjeld. Les points culminants sont : dans les monts Kiöllen, le Sulitelma (1883 m); dans le Dovrefjeld, le Sneehaettan (2300 m); dans le Hardangerfjed, le Skaagestöltind (2485 m), qui est le plus haut sommet de la péninsule. Toutes les montagnes scandinaves sont pittoresques, escarpées, sauvages, coupées de gorges profondes, de ravins et de défilés difficiles et très dangereux ; elles sont couvertes de bois, de lacs et de marais, et le plus souvent inhabitées, excepté sur les rives des fjord et des cours d’eau; leurs sommets sont partout nus et neigeux. De nombreuses et belles chutes d’eau augmentent la beauté de ce pays montueux; une des plus remarquables est la Rinkand-fosss, haute de 300 m et située dans le Hardangerfeld.

La seconde particularité à observer dans ces montagnes, c’est la différence d’inclinaison à l’Est et à l’Ouest. Sur le versant oriental ou suédois, la pente est insensible jusqu’aux plateaux du sommet (fjeld) : elle est si douce, qu’on ne s’aperçoit de la différence de hauteur que par le changement du climat et de la végétation. Au contraire, le versant occidental ou norvégien est abrupt; après avoir traversé les plateaux du sommet, on arrive soudain sur le bord de la mer, où les montagnes plongent immédiatement par des falaises hautes au moins de 650 mètres.

Cette différence des pentes des deux versants a exercé une influence considérable sur le développement des cours d’eau. De nombreuses rivières coulent sur le versant suédois et se jettent dans le golfe de Botnie et dans le grand lac Väner, tandis qu’un seul fleuve, le Glommen, va finir dans la mer du Nord. Le versant occidental de la chaîne scandinave n’est arrosé que par de très petits cours d’eau; il est, au contraire, baigné, comme on l’a dit, par un grand nombre de fjords, golfes longs, étroits et sinueux, qui semblent occuper le fond des vallées.

Une particularité plus caractéristique de la chaîne scandinave consiste dans une jonction naturelle qui s’établit sur quelques points entre des systèmes hydrographiques opposés. C’est ainsi que la Tornéa se joint avec le Kalix par un bras appelé le Taerendö. Plus au Sud, entre le Dovrefjeld et le Langfjeld, le lac Laessöevand envoie deux cours d’eau, le Langena et le Romsdal, des deux côtés de la chaîne; ce phénomène est encore reproduit par le Glommen dans ses crues; car, près de Kongsvinger, quand il déborde, il envoie quelquefois une partie de ses eaux, par le Vrangs älv, dans le lac Väner.

L’hydrographie.
On peut diviser la péninsule scandinave en quatre versants, qui sont ceux de l’océan Arctique, au Nord, de l’océan Atlantique et de la mer du Nord, à l’Ouest, du Skagerrak et du Kattegat, au Sud, et de la mer Baltique et du golfe de Botnie, à l’Est.

L’Océan Arctique reçoit : la Tana, qui sépare la Laponie russe de la Laponie norvégienne; l’Alten, qui arrose la Laponie norvégienne et finit à Altengard.

L’océan Atlantique n’a pour affluents que des cours d’eau sans importance qui se jettent dans les fjord.

Le Skagerrak reçoit : le Torrisdals, qui finit à Christiansand; le Laaven, qui passe à Kongsberg et finit à Frederickswaern; le Drammen, qui se jette dans le golfe d’Oslo à Drammen; le Glommen, le plus grand fleuve de la Norvège (550 km), qui sort du Dovrefjeld et, comme les précédents cours d’eau, coule dans une vallée étroite et encombrée de rochers et de cataractes; il a son embouchure à Frederickstad.

Le Kattegat reçoit la Gotha, qui arrose la Suède; elle sort du lac Väner à Vänersborg, coule à travers un pays hérissé de rochers, larme les chutes de Trollhaetta (37 m) et finit à Göteborg. Le lac Väner reçoit à Karlstad la Klara ou Klar älv (nommée Trysil älv en Norvège), grande rivière qui sort du lac Faemund et coule parallèlement au Glommen.

La Baltique reçoit la Motala, petite rivière qui sort du lac Vätter et finit à Norrköping.

Le golfe de Botnie a pour affluents : le Dal, grand cours d’eau qui arrose la Dalécarlie et est formé par la réunion du Vätter-Dal et du l’Öster-Dal; le Liusne; le Liungan; l’Indals; l’Angerman, grossi du Vangel et du Faxe et qui finit à Hernösand; c’est le seul cours d’eau de la péninsule qui soit na vigable jusqu’à une certaine distance de son embouchure; l’Uméa, le Skelleftea, la Pitea, la Luléa, le Kalix;  le Tornéa et son affluent le Muonio, qui servent de limite entre la Suède et la Finlande. Toutes ces rivières (älv) coulent parallèlement entre elles; elles traversent, ainsi que leurs affluents, des lacs longs et étroits (söe, vand) ; elles coulent, dans leur partie supérieure, dans des vallées étroites et rocheuses, et, dans leur partie intérieure, au milieu de bois et de marais ou de prairies; leur lit est encombré de rochers, d’îles et de cataractes (foss), et leur cours est généralement rapide, fougueux et non navigable. 

Les canaux.
Le principal canal de la Suède est le canal de Gothie, qui établit une grande ligne navigable entre Göteborg, sur le Kattegat, et Söderköping, sur la Baltique. Elle se compose : 1° du cours de la Gotha, en partie canalisée pour éviter les chutes de Trollhaetta; 2° du lac Väner; 3° d’un canal entre les lacs Väner et Vätter ; 4° d’un canal qui va de Motala, sur le lac Vätter, à Söderköping, en suivant une partie du cours de la Motala. Le canal de Gothie est praticable à de petits bâtiments de commerce et est d’une exécution remarquable, surtout aux écluses de Trollhaetta; il a été exécuté par l’armée.

Les lacs.
La Scandinavie renferme beaucoup de lacs, situés surtout au pied des montagnes, sur le versant oriental ou suédois ; il y en a aussi beaucoup sur les plateaux du sommet; le Miösvandet est à 878 mètres. Il y a encore, dans la Suède méridionale, entre le 58° et le 59° latitude, une rangée de grands et beaux lacs, allant de l’Ouest à l’Est, qui peuvent être considérés comme la limite méridionale extrême de la chaîne dans la partie orientale de la péninsule scandinave. Ces lacs sont : le lac Wäner (5203 km²), le lac Wetter (1849 km²), qui est soumis à de terribles tempêtes, le lac Hielmar (484 km²) et le lac Maelar (1220 km²), dont les bords sont extrêmement pittoresques. Cette rangée de lacs constitue dans le sol de la Suède une dépression qui va d’une mer à l’autre et qui a permis d’établir une ligne de navigation artificielle par le canal de Gothie. Au Sud de cette dépression, la Suède méridionale (Gothie) se relève et forme un plateau, dont le point culminant est le Taberge (338 m), près de Jonköping. Tout ce plateau est couvert de petits lacs et de rivières.

Les ressources minérales.
La péninsule scandinave consiste presque entièrement en une masse de gneiss et de micachiste, mêlée çà et là à quelques parties porphyriques ou syénitiques. De là vient que le sol manque souvent de la terre végétale qui produit les riches moissons; en effet, formé d’un gravier provenant de la décomposition du terrain primitif, le sol n’est recouvert que par places d’une mince couche de terre végétale, et demande, pour être cultivé, des efforts qui, sans compter la dureté du climat, surpassent beaucoup ce que les habitants des autres pays de l’Europe ont à faire. En revanche, ce sol contient d’abondantes richesses minérales.

Le fer est la grande richesse de la péninsule scandinave; on l’y trouve partout en importants gisements et le minerai donne des fers excellents, surtout pour la fabrication des aciers fins. Les principales mines de fer s’exploitent à Kiruna, à Gellivara, en Laponie, à Danemora, en Suède, et sur le pourtour des golfes d’Oslo et de Trondheim, en Norvège. 

Le cuivre est exploité à Falun en Suède, à Röraas et Kaafjord, en Norvège. Le cobalt est exploité sur divers points de la Suède et à Modum, en Norvège. L’argent est exploité à Kongsberg, en Norvège. L’alun, le soufre, le nickel et le chrome sont aussi au nombre des productions minérales de la péninsule.

Les mines de la Suède se trouvent presque toutes au centre.

Le climat.
Le climat de la péninsule scandinave, qui est comprise entre le 50° et le 71° de latitude Nord, et qui en outre est traversée par une haute chaîne, est très varié; en effet, dans le Sud de la Suède, la température moyenne de l’année est de + 9°C à 10° C, tandis qu’au cap Nord elle ne s’élève que fort peu au-dessus de 0 °C.

Quoique froid, le climat de la péninsule l’est beaucoup moins que celui de toute autre contrée située sous les mêmes latitudes. Les causes de cette douceur relative sont le voisinage de la mer, le caractère marin du climat et surtout l’action très influente du Gulf Stream, le grand courant d’eau chaude qui baigne toute la côte norvégienne jusqu’au delà du Varanger fjord.

En Norvège, l’hiver est long; la neige couvre la terre depuis novembre jusqu’en avril ; la température est ordinairement de – 10° C, et quelquefois de -35 °C et au delà. L’été ne dure que quatre mois (juin, juillet, août et septembre), mais il est chaud et les jours sont très longs ; aussi suffit-il à mûrir les céréales. Cependant, comme en Russie, les gelées prématurées ou tardives détruisent souvent les récoltes, surtout pendant les nuits de la mi-août, appelées ici « nuits de fer ». Le climat du littoral et des fjord norvégiens est extrê mement humide et naturellement plus chaud que celui de l’intérieur et des fjeld.

En Suède, l’hiver, généralement sec, dure cinq ou six mois. Le plus grand froid observé à Stockholm a été de – 40 °C. L’été y est court et chaud; on a eu à Stockholm des chaleurs de 45 °C. L’automnne est pluvieux et nébuleux. Le climat de la Suède est très humide, quoiqu’à un moindre degré qu’en Norvège.

Dans la Laponie, l’hiver est très long et très froid ; la température moyenne de cette saison est de -18 °C ; l’été est très court, mais assez chaud, et le thermomètre s’y élève à 26° C et 27 °C. Cette partie de la péninsule est convent dévastée par des ouragans terribles, qui durent plusieurs jours et dont la violence est bien plus redoutée que les rigueurs de l’hiver.

Les vents qui dominent dans la Scandinavie sont ceux du Sud-Ouest. Ils constituent en Norvège les vents de pluie, tandis que c’est le vent d’Est qui est le vent de pluie en Suède. La côte occidentale de la péninsule est la contrée de l’Europe, après les hautes régions des Alpes, où il pleut davantage. L’époque de ces grandes pluies est de septembre à novembre.

La limite des neiges perpétuelles dans les montagnes scandinaves varie suivant les latitudes. (L. Dussieux / Ph. B.).

Source : Imago Mundi

Voir aussi : Rubrique Géographie, Les aires de colonisation scandinave, rubrique Europe FinlandeFinlande : Histoire d’une terre convoitée, Suède, rubrique Russie,

On line, Scandinavie http://fr.wikipedia.org/wiki/Scandinavie

Finlande : Histoire d’une terre convoitée

Histoire : La Finlande sert à maintes reprises de champ de bataille et d’enjeu entre les empires suédois et russe.

La Finlande (ou pays des Mille Lacs) a été initialement peuplée par des Lapons puis occupée au début de l’ère chrétienne par des nomades apparentés aux Estoniens et aux Hongrois. Ils ont légué au pays une langue très particulière du groupe finno-ougrien, proche du mongol et du turc !

Les Suédois et leur roi Éric IX le Saint occupent le pays en 1157 et l’évangélisent. Ils se montrent plutôt respectueux des Finlandais mais ont de plus en plus de mal à les tenir à l’écart des convoitises russes.

À l‘époque napoléonienne qui remodèle l’Europe, la Suède doit céder la Finlande au tsar Alexandre 1er par le traité d’Hamina ou Fredrikshamm du 17 septembre 1809. Le pays devient dès lors un grand-duché autonome dont les tsars de Russie sont les titulaires. Les Finnois découvrent et explorent leurs origines et leurs peuples parents. Ils s’affirment aussi progressivement, sans opposition frontale mais explicitement, face au pouvoir russe.

Le peuple de Finlande prend son destin en mains Le 6 décembre 1917,

La Finlande s’émancipe de la Russie et proclame son indépendance en profitant des désordres occasionnés par la guerre de 1914-1918 et les Révolutions russes de 1917.

Avec l’effondrement de l’Empire russe, le pouvoir exécutif est vacant. Les sociaux-démocrates à gauche et les conservateurs à droite se livrent bataille pour la direction du Sénat de Finlande.

Les Blancs gagnèrent la guerre aux dépens des Rouges, ce qui mit fin à l’hégémonie russe sur la Finlande et fit passer le pays dans la sphère d’influence allemande.

Les troubles avaient détruit l’économie de la Finlande, coupé en deux sa classe politique et durablement divisé la nation finlandaise. Le pays s’est lentement réunifié grâce aux compromis passés par les groupes politiques modérés aussi bien à gauche qu’à droite de l’échiquier politique.

finlandLa Finlande, en forme longue la République de Finlande, en finnois Suomi et Suomen tasavalta, en suédois Finland et Republiken Finland, est un État d’Europe du Nord membre de l’Union européenne depuis 1995.

La Finlande est baignée par la mer Baltique, précisément par le golfe de Botnie à l’ouest et par le golfe de Finlande au sud. Son territoire s’étend de part et d’autre du cercle Arctique dans la partie orientale de la Fennoscandie, ce qui fait d’elle un pays nordique entièrement extérieur à la Scandinavie. Composé de plus de 3000 lacs et d’innombrables îles, parmi lesquelles celles de l’archipel autonome d’Åland, il occupe une superficie totale de 338 145 kilomètres carrés entre la Russie à l’est, la Norvège au nord et la Suède au nord-ouest, ce qui en fait le cinquième plus vaste pays de l’Union européenne.

Cet espace géographique soumis à un climat rigoureux pendant l’hiver est majoritairement une zone de Taïga, les 5,3 millions d’habitants que recense la démographie nationale conférant au pays l’une des plus faibles densités de population au monde. Principalement installés dans le sud du pays, en particulier sur la côte méridionale, où se trouve la capitale, Helsinki, mais aussi les autres municipalités les plus peuplées, à savoir Espoo et Vantaa, qui sont regroupées au sein de la Région capitale ou « Grand Helsinki », les Finlandais disposent de deux langues officielles, le finnois et le suédois, dans lesquelles le pays est respectivement appelé Suomi et Finland3.

Néanmoins, bien qu’enrichie par les apports ancestraux d’une mythologie féconde, ou encore par les Saami, les populations autochtones de la province septentrionale de Laponie, et quoiqu’elle se soit clairement occidentalisée à la suite d’une reconversion réussie de son économie de la sylviculture à la métallurgie puis l’électronique, la culture nationale plébiscite toujours le silence et un certain dépouillement matériel dont le sisu et le sauna sont des symboles sûrs.

 

Aki Kaurismaki Le Havre : La police des frontières face au stoïcisme

Cinéma. Le Havre, le dernier film d’Aki Kaurismaki aujourd’hui sur les écrans. Un conte attendrissant  et un nouveau regard sur le drame des clandestins.

Marcel Marx (André Wilms), ex-écrivain bohème reconverti en cireur de chaussures, a jeté l’ancre au Havre où il coule une vie tranquille. Loin du bling bling, hors du temps, la culture populaire de la ville portuaire suffit à son bonheur. Marcel s’adonne à une vie routinière. Il aime son travail anonyme et ouvert aux hasards de la vie. Le soir, il retrouve Arletty (Kati Outinen), sa splendide femme finlandaise qui lui mitonne des petits plats pleins d’amour.

Marcel ne roule pas sur l’or mais dans le quartier tout le monde le respecte. Sa boulangère lui accorde une ardoise longue comme le fleuve Congo, son épicier s’efforce de lui masquer son grand cœur et il atteint des sommets dans la communication non verbale avec la patronne du bistro du coin. Toute cette humanité sans prix va se mobiliser quand le destin met sur le chemin de Marcel, Idrissa, un petit Gabonais clandestin débarqué de son cargo par erreur.

Avec Le Havre, premier volet d’une trilogie consacrée aux grandes villes portuaires, Kaurismaki nous aiguille hors des eaux glacées du réalisme. A la police, bras armé d’une politique aveugle, le réalisateur finlandais renvoie la beauté sensible du monde. Il prend le contre-pied du film documentaire en puisant dans la magie du conte.

Morceaux d’histoire

Le film joue avec le passé, se saisit de l’atmosphère intemporelle du Havre, des carrosseries anguleuses des voitures des sixties et des seventies, remonte le temps pour faire référence à la France occupée. Le réalisateur saisit sans complaisance les morceaux d’histoire qui ont fécondé la politique nationale française. Jean-pierre Leaud  incarne la France de la collaboration dans le rôle du voisin délateur. Le costume du commissaire, placide et ambivalent (Jean-Pierre Darroussin) rappelle celui de la gestapo.

Mais Kaurismaki ne s’en tient pas là. Il use de la magie populaire. On assiste au retour de l’ange du rock havrais Little Bob Story. On saisit la force du personnage Idrissa dans l’innocence de son regard, enchanté par cet étranger dont toute la famille est désignée indésirable. Sa mère est à Londres, son père n’a pas survécu à l’exil, son grand père est en camp de rétention, mais il sait, lui, que le Havre ne sera qu’une étape.

Le conte stoïque de Kaurismaki transmet de façon simple et populaire l’art de traverser les épreuves et de se ressourcer aux origines de l’humain. Le Havre ouvre des passages qui permettent de comprendre et d’agir dans une réalité de plus en plus complexe. Un film à voir qui offre des clefs de sagesse et des portes d’inspiration. Le souffle Kaurismaki nous emporte. Il est bien plus puissant que le populisme et le racisme ordinaire.

Jean-Marie Dinh

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