Histoire du programme nucléaire de l’Iran

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Cet article traite du programme nucléaire de l’Iran. Pour plus d’informations sur les soupçons de la communauté internationale à propos du développement par l’Iran d’armes nucléaire, voir Armes de destruction massive en Iran.

Le programme nucléaire iranien a été lancé par le Shah d’Iran dans les années 1950 avec l’aide des États-Unis, puis de l’Europe. Après la révolution iranienne en 1979, le programme a été temporairement arrêté. Il fut rapidement remis en route, mais avec l’assistance de la Russie. Le programme actuel met en œuvre plusieurs sites de recherche, une mine d’uranium, un réacteur nucléaire et plusieurs installations de transformation de l’uranium qui incluent une usine d’enrichissement de l’uranium. Depuis les années 1950, le gouvernement iranien assure que le seul but du programme est de développer la capacité de produire de l’énergie nucléaire afin de générer de l’électricité, et planifie de générer 6 000 MW d’électricité à partir d’énergie nucléaire en 2010[1]. En 2006, l’énergie nucléaire ne contribue pas encore à la production d’électricité iranienne.

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Sommaire

Histoire

Extrait d’un journal iranien de 1968 : « Un quart des scientifiques en relation avec l’énergie nucléaire sont des femmes ». La photo montre quelques docteurs en physique iraniennes posant en face du réacteur de recherche de Téhéran.

Coopération entre l’Iran et les États-Unis dans les années 1950-1960

Les fondations du programme nucléaire iranien ont été posées pendant la guerre froide, à la fin des années 1950, sous l’égide des États-Unis et dans le cadre d’accords bilatéraux entre ceux-ci et l’Iran. Un programme nucléaire de coopération civile a été signé dès 1957 avec les États-Unis dans le cadre du programme « Atoms for Peace ». Le Shah Mohammad Reza Pahlavi régnait sur l’Iran à cette époque, et après la chute de Mohammad Mossadegh encouragée par la CIA en 1953, le régime apparaissait suffisamment stable et amical envers l’occident pour que la prolifération nucléaire ne devienne une menace.

En 1959 est créé le Centre de recherche nucléaire de Téhéran (CRNT), opéré par l’Organisation de l’Énergie Atomique d’Iran (OEAI). Le CRNT était équipé avec un réacteur nucléaire de recherche fourni par Washington d’une puissance de 5 MW, opérationnel depuis 1967 et fonctionnant à l’uranium hautement enrichi[2]. L’Iran signe le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 1968 et le ratifie en 1970. Avec la fondation d’une agence atomique nucléaire et le TNP mis en place, le Shah Mohammad Pahlavi avait projet de construire jusqu’à 23 centrales nucléaires pour l’année 2000 à travers le pays avec l’aide des USA.

Coopération entre l’Iran et les États-Unis dans les années 1970

En mars 1974, le Shah avait la vision d’une époque pendant laquelle les réserves de pétrole du monde se tariraient et déclara: « le pétrole est un matériau noble, bien trop valeureux pour le brûler… Nous envisageons de produire, aussi tôt que possible, 23 000 mégawatts d’électricité en utilisant des centrales nucléaires. »[3]. Bushehr serait la première centrale, et fournirait de l’énergie à la ville de Shiraz située plus dans les terres. En 1975, la compagnie originaire de Bonn, Kraftwerk Union AG, entreprise créée grâce à un partenariat de Siemens AG et AEG Telefunken, a signé un contrat pour 4 à 6 milliards de US$ afin de construire la centrale à réacteur à eau pressurisée. La construction des deux unités de génération de 1 196 MW a été sous-traitée à ThyssenKrupp et aurait dû être finie en 1981.

En 1975, le secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, signe le document National Security Decision Memorandum 292 (Mémo 292 de décision pour la Sécurité nationale) intitulé « Coopération U.S.-Iran« , qui décrit les détails de la vente d’équipements nucléaires devant rapporter plus de 6 millions de dollars aux compagnies américaines. Pendant ce temps, l’Iran extrayait un volume de 6 millions de barils par jour (950 000 m³/j) de pétrole, à comparer avec les 4 millions de barils par jour (640 000 m³/j) extraits aujourd’hui.

En 1976, le président américain Gerald Ford signe avec hésitation une directive offrant à Téhéran l’opportunité d’acheter et d’utiliser une installation de traitement du combustible usé, de fabrication américaine, permettant d’extraire du plutonium à partir de combustible. L’accord était écrit en vue de parvenir à maîtriser le « cycle complet de l’atome« , avec tous les risques en termes de prolifération que cela pourrait engendrer. Le document stratégique de Ford stipulait que « l’introduction de l’énergie nucléaire en Iran permettra à la fois de fournir les besoins grandissant de l’économie iranienne et de libérer des ressources de pétrole pour l’export ou la conversion en produits pétrochimiques. » [4]

L’équipe du président Ford a approuvé les projets iraniens qui visaient à construire une véritable filière électronucléaire, et a aussi travaillé dur pour conclure un accord de plusieurs milliards de dollars, accord qui aurait donné à Téhéran le contrôle sur de grandes quantités de plutonium et d’uranium enrichi – les deux chemins vers la bombe nucléaire. L’Iran, allié des États-Unis, avait alors beaucoup d’argent et des liens étroits avec des compagnies américaines de Washington, dont Westinghouse et General Electric.

Dans une interview pour le Washington Post du 27 mars 2005, Henry Kissinger a dit: « Je ne pense pas que le sujet de la prolifération soit apparu. » [4]

Un grand nombre de documents déclassifiés ont été trouvés sur le site web de la bibliothèque et du musée du Président Ford [5]. Deux documents en particulier, datés du 22 avril 1975 et du 20 avril 1976, montrent que les États-Unis et l’Iran ont tenu des négociations pour une coopération sur l’utilisation de l’énergie nucléaire. Selon ces documents, les États-Unis étaient prêts à aider l’Iran en mettant en place l’enrichissement de l’uranium et des installations de traitement du combustible[6].

Jusqu’au changement d’administration en 1977, Dick Cheney, le ministre de la Défense américain Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui sont aujourd’hui parmi les plus féroces opposants au programme nucléaire iranien, étaient tous très impliqués dans la promotion d’un programme nucléaire iranien qui pourrait permettre d’extraire du plutonium du combustible usé des réacteurs nucléaires afin de l’utiliser dans des armes nucléaires[7].

Après la révolution de 1979

Après la révolution iranienne, l’Iran a informé l’AIEA de ses projets de reprendre son programme nucléaire, en utilisant du combustible nucléaire enrichi en Iran. En 1983, l’AIEA a même planifié de fournir de l’assistance à l’Iran dans le cadre d’un programme d’assistance technique. Un rapport de l’AIEA disait clairement que son but était de « contribuer à la formation d’une expertise locale et de la main d’œuvre nécessaire afin de soutenir un ambitieux programme dans le champ de la technologie des réacteurs nucléaires et du cycle du combustible ». Cependant, l’AIEA a été forcée de terminer ce programme sous la pression américaine[8]. La révolution iranienne a marqué un point décisif en termes de coopération avec l’étranger sur la technologie nucléaire.

Après 1979, un autre résultat de la révolution fut le refus de la France de fournir de l’uranium enrichi à l’Iran. L’Iran n’a pas non plus pu cautionner son investissement dans Eurodif, un consortium international fondé en 1973 par la France, la Belgique, l’Espagne et la Suède. En 1975, la part suédoise de 10% dans Eurodif était parvenue à l’Iran à la suite du désistement de la Suède et d’un accord entre la France et l’Iran. La société française nationalisée Cogéma et le gouvernement iranien ont alors fondé la Sofidif (Société franco-iranienne pour l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse), possédant respectivement 60% et 40% des parts. En retour, la Sofidif a acquis une part de 25% dans Eurodif, ce qui donnait à l’Iran sa part de 10% dans Eurodif. Reza Shah Pahlavi a prêté un milliard de dollars US (et encore 180 millions de US$ en 1977) pour la construction de l’usine Eurodif, afin d’avoir le droit d’acheter 10% de la production d’uranium enrichi du site.

Les États-Unis étaient aussi rémunérés pour livrer du combustible nucléaire à l’Iran en accord avec un contrat signé avant la révolution. Les États-Unis n’ont livré ni le combustible, ni rendu les milliards de dollars de paiement qu’ils avaient déjà reçus. L’Allemagne fut aussi rétribuée par des milliards de dollars pour les deux installations nucléaires de Bushehr, mais après trois décennies, l’Allemagne a refusé à la fois d’exporter les équipements nécessaires et de rendre l’argent[9]. En conséquence, le gouvernement de l’Iran a suspendu ses paiements et a essayé de renégocier le prêt en faisant pression sur la France, notamment en supportant des groupes de résistance arabe, dont le Hezbollah qui avait pris des citoyens français en otages dans les années 1980. En 1982, le président François Mitterrand refusa de donner de l’uranium enrichi à l’Iran, qui réclamait aussi la dette d’un milliard de dollars. En 1986, Georges Besse, le manager d’Eurodif, fut assassiné; la responsabilité de l’acte fut acceptée par Action directe. Cependant, ils ont nié toute responsabilité pendant leur procès.[10]. Dans leur enquête La République atomique, France-Iran le pacte nucléaire, David Carr-Brown et Dominique Lorentz ont insisté sur la responsabilité des services secrets iraniens. Plus important encore, ils ont montré comment l’affaire des otages français, ainsi que l’assassinat de Besse et l’attentat de la rue de Rennes du 17 septembre 1986, était liés au chantage iranien. Le chantage iranien s’est également exprimé lors de la série d’attentats en France en 1985-1986 [11][12].

Finalement, un accord (dont certaines dispositions sont restées secrètes) pour régler le contentieux Eurodif fut trouvé en 1991 : la France a rendu plus de 1,6 milliard de dollars tandis que l’Iran dédommageait des entreprises françaises pour des contrats annulés. L’Iran est resté actionnaire d’Eurodif via la Sofidif, un consortium franco-iranien actionnaire à hauteur de 25% d’Eurodif. Le 11 Avril 2007, le Ministère des Affaires étrangères a réaffirmé l’actionnariat de l’Iran à Eurodif, tout en affirmant que selon les termes de l’accord de 1991, l’Iran n’a aucun droit à enlever de l’uranium enrichi ni d’accès aux technologies du nucléaire, mais seulement aux gains financiers qui résultent de sa présence dans le consortium [13]. Mais, en raison de la Résolution 1737 du Conseil de sécurité des Nations unies (23 décembre 2006), qui gèle les avoirs de l’Organisation Iranienne à l’Energie Atomique, les fonds dû sont actuellement bloqués [13].

Kraftwerk Union, la coentreprise de Siemens AG et d’AEG Telefunken qui avait signé un contrat avec l’Iran en 1975, s’est complètement retiré du projet de la centrale nucléaire de Bushehr en juillet 1979, après que le travail eut été arrêté en janvier 1979, avec un réacteur à moitié fini et l’autre fini à 85%. Ils ont dit qu’ils avaient basé leur action sur le non-paiement de sommes dues par l’Iran de 450 millions de dollars. La compagnie avait reçu 2,5 milliards du contrat total. Leur annulation a eu lieu après avoir la certitude que le gouvernement iranien terminerait unilatéralement le contrat d’eux-mêmes, suivant la révolution qui a paralysé l’économie de l’Iran et a mené à une crise dans les relations de l’Iran avec l’occident. La compagnie française Framatome, filiale de Areva, s’est elle aussi retirée.

En 1984, Kraftwerk Union a fait une déclaration préliminaire afin de voir si elle pourrait conclure le travail sur le projet, mais elle a finalement décliné de le faire tant que la guerre Iran-Irak continuait. En avril de cette même année, le département d’état américain a affirmé qu’il pensait « que cela prendrait au moins deux ou trois ans pour finir la construction des réacteurs à Bushehr. » Le porte-parole a aussi dit que les réacteurs à eau légère de Bushehr « sont particulièrement adaptés à un programme militaire»; puis a continué en disant « De plus, nous n’avons pas de preuves de la construction d’autres installations iraniennes qui seraient nécessaires pour séparer le plutonium du combustible du réacteur utilisé. »

Les réacteurs de Bushehr ont ensuite été endommagés par les multiples frappes aériennes irakiennes entre le 24 mars 1984 et 1988; et le travail sur le programme nucléaire s’est arrêté. En 1990, l’Iran a commencé à chercher des partenaires pour son programme nucléaire; cependant, à cause d’un climat politique complètement différent et des sanctions économiques américaines, peu de candidats existaient alors.

En 1991, le président argentin Carlos Menem, sous pression de Washington, met fin unilatéralement à la coopération nucléaire irano-argentine, entamé en 1983 [14]. Néanmoins, l’Argentine continue à fournir de l’uranium faiblement enrichi à l’Iran, qui attend 1996 avant de déclarer qu’il prendra des mesures légales pour rupture illégale de contrat [14].

D’après la porte-parole de l’AIEA Melissa Fleming, les inspecteurs de l’AIEA ont visité les mines d’uranium iraniennes en 1992.

En 1995, l’Iran a signé un contrat avec la Russie afin de compléter le travail sur la centrale partiellement construite de Bushehr, installant dans le bâtiment existant Bushehr I un réacteur nucléaire de type VVER de 1000 MW, travaux dont la fin est prévue en 2007. Il n’existe actuellement pas de projet pour finir le réacteur Bushehr II.

En 1996, les États-Unis ont essayé, sans succès, d’empêcher la Chine de vendre à l’Iran une usine d’enrichissement de l’uranium. La Chine a aussi fourni à l’Iran le gaz nécessaire pour tester le processus d’enrichissement de l’uranium.

Selon la journaliste D. Lorentz, l’Iran « a fait son entrée dans le club des puissances atomiques officieuses » suite aux essais nucléaires pakistanais de 1998 [15]. Le président iranien, Mohammad Khatami, fut officiellement reçu à Paris en octobre 1999, immédiatement après la visite du chef d’Etat chinois Jiang Zemin. Khatami s’entretint avec le président Jacques Chirac, le premier ministre Lionel Jospin refusant de le recevoir [16]. Khatami déposa une gerbe sur les tombes de Pierre et Marie Curie, au Panthéon, le 26 octobre 1999, suscitant ce commentaire de Lorentz: « Leur potentiel atomqiue leur avait été fourni par la France. Mohammad Khatami l’avait habilement rappelé à ceux qui étaient tentés de l’oublier (…) Le message était limpide. Pourtant, aucun observateur ne se demanda pour quelle raison le Président Khatami avait tenu à honorer les pionniers français de l’atome. » [16].

Depuis 2000


Carte des installations nucléaires iraniennes

Le 14 août 2002, Alireza Jafarzadeh, un dissident iranien, révèle l’existence de deux sites nucléaires inconnus, une installation d’enrichissement de l’uranium à Natanz (dont une partie est souterraine) et une installation à l’eau lourde à Arak.

Bien qu’il soit souvent dit que l’Iran avait « dissimulé » son programme d’enrichissement à l’AIEA, « en violation du Traité de non prolifération nucléaire » (TNP) jusqu’à ce qu’il soit « attrapé en train de tricher » en 2002, le fait est que l’Iran n’était alors pas obligé d’informer l’Agence à propos de ces installations d’après l’accord avec l’AIEA portant sur les garde-fous qui étaient en vigueur à cette époque. Cet accord stipulait entre autres que l’« l’Iran n’est pas obligé d’autoriser les inspections de l’AIEA dans une nouvelle installation nucléaire jusqu’à six mois avant que le matériel radioactif ne soit introduit.» En fait, l’Iran n’était même pas obligé d’informer l’AIEA de leur existence jusqu’à ce moment-là, un point concédé par la Grande-Bretagne dans la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies en mars 2003. Cette clause ‘des six mois’ était une clause standard de tous les accords de sauvegarde de l’AIEA. Néanmoins, l’Iran a autorisé les inspections des installations par l’AIEA en regard au protocole additionnel, et l’AIEA conclut que les installations ne faisaient pas partie d’un programme militaire secret[17].

Le 14 novembre 2004, le responsable iranien des négociations sur la question du nucléaire a annoncé une suspension temporaire et volontaire de son programme d’enrichissement d’uranium (l’enrichissement n’est pas une violation du TNP) sous la pression de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne agissant au nom de l’Union européenne (UE) (connus dans ce contexte sous le nom de EU-3). La mesure était alors décrite comme une mesure permettant de rétablir la confiance, limitée à une période de temps raisonnable, 6 mois étant cité comme référence. Le 24 novembre, l’Iran a cherché à amender les termes de cet accord avec l’UE pour exclure certains d’équipements de cet accord afin de continuer certains travaux de recherche. Cette requête a été rejetée quatre jours plus tard.

Les 8 et 10 août 2005, le gouvernement iranien a repris la conversion d’uranium à l’usine d’Ispahan, seulement cinq jours après l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, les activités d’enrichissement étant toujours officiellement suspendues. Cela a poussé (le 19 septembre 2005) l’UE à faire pression sur l’AIEA afin de porter le dossier du programme nucléaire iranien devant le conseil de sécurité des Nations unies. En janvier 2006, James Risen, un journaliste du New York Times, a affirmé dans son livre State of War (État de guerre) qu’en février 2000, une opération secrète américaine -sous le nom de code de Opération Merlin – avait échoué. Son but premier était de fournir à l’Iran des plans falsifiés permettant de construire une arme nucléaire, afin de retarder le soi-disant programme nucléaire militaire iranien. À la place, le plan aurait permis d’accélérer le programme en fournissant des informations utiles une fois que les erreurs auraient été identifiées[18].

Le 4 février 2006, les 35 membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA a voté, à 27 voix contre 3 (dont 5 abstentions : Algérie, Biélorussie, Indonésie, Libye et Afrique du Sud) le transfert du dossier de l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’ONU. La mesure était proposée par la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, soutenues par les États-Unis. Deux membres permanents du Conseil, la Russie et la Chine, ont donné leur accord pour ce renvoi à la condition que le Conseil ne prenne aucune décision avant mars. Les trois membres qui ont voté contre le renvoi étaient le Venezuela, la Syrie et Cuba[19],[20].

Le 11 avril 2006, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l’Iran a enrichi avec succès de l’uranium. Le président Ahmadinejad a fait l’annonce lors d’un discours télévisé depuis la ville de Mashhad, où il a dit : « J’annonce officiellement que l’Iran a rejoint le groupe de ces pays qui ont la technologie nucléaire ». L’uranium a été enrichi de l’uranium à 3,5% en utilisant plus d’une centaine de centrifugeuses. À ce niveau, il pourrait être utilisé dans un réacteur nucléaire si la quantité en était suffisante; l’uranium pour la bombe nucléaire devrait être enrichi à 90% et plusieurs milliers de centrifugeuses devraient être construites et utilisées.

Le 13 avril 2006, après que la Secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice eut dit (le mercredi 12 avril 2006) que le Conseil de sécurité devait prendre des mesures fortes afin de pousser Téhéran à renoncer à son ambition nucléaire, le président Ahmadinejad a affirmé que l’Iran n’abandonnerai pas l’enrichissement de l’uranium et que le monde devrait considérer l’Iran comme une puissance nucléaire, en ajoutant : « notre réponse à ceux qui sont mécontents que l’Iran réussisse à maîtriser complètement le cycle du combustible nucléaire se résume à une seule phrase. Nous disons : Soyez en colère contre nous et mourrez de cette colère », parce que « nous ne discuterons avec personne à propos du droit de la nation iranienne à enrichir de l’uranium ».

Le 14 avril 2006, l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS) a publié une série de photos satellites analysée des installations nucléaires iraniennes à Natanz et Ispahan[21]. Sur ces photos, on peut voir un nouveau tunnel d’entrée dans l’installation de conversion d’uranium à Esfahan, et une construction continue au site d’enrichissement de Natanz. De plus, une sérié d’images datant de 2002 montre les bâtiments d’enrichissement et leur couverture par de la terre, du béton et d’autres matériaux.

La puissance nucléaire en tant que sujet politique

Le programme nucléaire de l’Iran est devenu politique à deux points de vue: local et international. Les politiciens iraniens l’utilisent comme une partie de leur arsenal populiste, et il y a une spéculation de la part des étrangers quant à l’utilisation possible d’énergie nucléaire. L’Iran a ratifié le traité de non-prolifération nucléaire en 1970, ce qui engage l’Iran à ne pas fabriquer d’armes nucléaires et à ne pas essayer de s’en procurer; cependant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) croit que la récente non-coopération iranienne rend impossible la conduite d’inspections afin de s’assurer que la technologie n’est pas détournée pour un usage militaire.

Le programme nucléaire iranien et le TNP

1. Rien dans ce traité ne devrait être interprété comme affectant le droit inaliénable de toutes les parties du traité à développer la recherche, la production et l’utilisation d’énergie nucléaire à buts pacifiques sans discrimination et en conformité avec les articles I et II de ce traité.
2.Toutes les parties du traité sous-entendent faciliter et avoir le droit de participer à l’échange d’équipement, de matériel, d’information technologique et scientifique le plus large possible afin d’utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire. Les parties au traité en position de le faire devront aussi coopérer en contribuant seul, avec d’autres pays ou des organisations internationales au développement ultérieur d’applications de l’énergie nucléaire pacifique, particulièrement sur les territoires des états membres du traité ne possédant pas l’arme nucléaire, avec une considération particulière pour les besoins des régions du monde en développement. TNP de 1968.

La puissance nucléaire iranienne est devenue une discussion politique à la fois en Iran et dans les pays occidentaux. Un fossé considérable émerge entre les vues politiques des iraniens et ceux de l’occident. Le public iranien voit la puissance nucléaire comme un moyen de moderniser et de diversifier les sources d’énergie. Le public iranien, pratiquement tous les candidats politiques et le gouvernement actuel sont unis sur ce point : l’Iran devrait développer son industrie nucléaire civile. Les gouvernements occidentaux pensent que le programme nucléaire civil possède des intentions cachées, dont l’introduction possible d’armes nucléaires.

Il n’y a actuellement pas de preuves que l’Iran se sert de ses capacités nucléaires pour produire des armes atomiques, et les installations connues n’ont pas la possibilité de produire du matériel de qualité militaire. N’importe quel usage militaire en dehors de la production d’énergie électrique serait une violation du TNP, que l’Iran a ratifié en 1970. Avant la révolution de 1979, certains dirigeants de l’Iran avaient déjà apporté leur soutien à cet égard. Ardeshir Zahedi par exemple, qui avait fait signer le TNP par l’Iran pendant la dynastie Pahlavi, a exprimé son soutien au programme nucléaire de l’Iran dans une interview en mai 2006, le décrivant comme un « droit inaliénable de l’Iran » [22].

Vues sur le programme nucléaire iranien

Le point de vue iranien

En Iran, l’énergie nucléaire est considérée comme nécessaire pour une nation s’industrialisant rapidement et une population à forte croissance démographique (la population a plus que doublé en vingt ans). « Le pétrole est un matériau noble, de bien trop de valeur pour qu’on le brûle… » disait déjà le Shah d’Iran Mohammed Reza Pahlavi en 1974. En effet, la combustion de ressources fossiles en grandes quantités atteint dramatiquement les ressources de l’Iran.

L’Iran souhaite diversifier ses sources énergétiques, les réserves fossiles devant se tarir un jour. Les ressources de l’Iran sont actuellement estimées à 133 milliards de barils. Cela représente une consommation de 74 à 89 ans au rythme courant d’extraction de 1,5 à 1,8 milliard de barils par an si aucune nouvelle réserve n’est découverte. L’Iran soulève aussi la question financière, soutenant que développer la capacité de son industrie pétrolière coûterait 40 milliards de dollars, sans compter le prix des centrales pétro-électriques. Développer une énergie nucléaire coûte seulement une fraction de cette somme. La question de l’indépendance énergétique (le pays importe régulièrement de l’essence et de l’électricité) est aussi à prendre en compte, l’Iran possédant ses propres réserves de minerai d’uranium.

Le Dr. William O. Beeman, professeur pour le programme d’études du Moyen-Orient de l’Université Brown, qui a passé des années en Iran, dit que la question du nucléaire est centrale dans le discours politique iranien :

« Les Iraniens veulent être connus et vus comme un État moderne, en développement, possédant une base industrielle moderne et en pleine croissance. Pendant les derniers siècles, l’histoire des relations entre l’Iran et l’occident a inclus le développement par l’Iran de plusieurs sortes d’avancées technologiques et industrielles afin qu’ils se prouvent à eux-mêmes -et dans un effort pour le prouver au monde entier- qu’ils sont en fait un pays moderne en pleine croissance. »

La question de l’énergie nucléaire s’insère dans ce contexte. Quand certains Iraniens parlent des États-Unis, ils disent: « les États-Unis essaient de nous réprimer; ils essaient de nous garder en retrait et en retard, de faire de nous une nation de seconde classe. Et nous avons la possibilité de développer une industrie nucléaire, et on nous dit que nous ne sommes pas assez bons ou que nous ne pouvons pas ». Et cela rend une partie du peuple iranien furieux – pas seulement le clergé au pouvoir, mais aussi des gens de la rue, dont certains jeunes de 16-17 ans. C’est un sujet tellement émotionnel qu’aucun politicien n’osera revoir ses exigences à la baisse.

Le Dr. William O. Beeman souligne aussi le fait que la politique des États-Unis vis-à-vis du programme nucléaire iranien a beaucoup changé depuis les années 1970 : « les membres de l’équipe de la Maison Blanche, qui sont en train d’empêcher l’Iran de développer sa propre capacité nucléaire et qui refusent de retirer le sujet d’une action militaire contre l’Iran, oublient continuellement que ce sont les États-Unis qui furent la maîtresse du programme nucléaire iranien il y a 30 ans ». Le journal basé en Iran Bastab a récemment rapporté que les États-Unis avaient fourni à l’Iran 5 kg d’uranium enrichi à 19,7% avant la révolution. Cette participation donnait aux pays étrangers l’opportunité de garder un œil sur le programme iranien, mais depuis 1979 l’investissement étranger dans ce programme est quasi nul.

La révolution de 1979 a marqué un tournant dans la politique américaine, justifiée par un gouvernement iranien devenu plus fondamentaliste et anti-occidental. Après la révolution de 1979, l’Iran a informé l’AIEA de ses plans pour redémarrer son programme nucléaire en utilisant du combustible produit nationalement, et en 1983, l’AIEA avait même prévu d’aider l’Iran via son programme d’assistance technique afin de produire de l’uranium enrichi. Le but de l’AIEA était de « contribuer à la formation d’une expertise locale et de la main-d’œuvre nécessaire pour soutenir un programme ambitieux dans le domaine de la technologie des réacteurs nucléaires et du cycle du combustible », selon son rapport. Cependant, l’AIEA a été forcée de terminer ce programme sous la pression américaine.

L’Iran estime aussi qu’elle a le droit légal d’enrichir l’uranium pour des utilisations pacifiques sous les termes du traité de non-prolifération, un droit dont les États-Unis et l’Union européenne ont commencé à dire en 2005 qu’il avait été corrompu par un programme nucléaire « clandestin » qui aurait été révélé en 2002. En fait, le programme d’enrichissement de l’uranium était ouvertement débattu sur la radio nationale, et les inspecteurs de l’AIEA ont visité les mines d’uranium en Iran. Les politiciens iraniens comparent leur traitement en tant que signataire du TNP avec trois autres nations qui n’ont pas signé le TNP: Israël, Inde et Pakistan. Chacune de ces nations a développé une capacité nucléaire militaire nationale: Israël en 1967, l’Inde en 1974 et le Pakistan en 1990.

Le point de vue des autres nations

Installations nucléaires en Iran

Anarak

Anarak possède un site de stockage des déchets nucléaires, près de Yazd.

Arak

Arak était un des deux sites exposés par Alireza Jafarzadeh en 2002. l’Iran est en train de construire une usine produisant de l’eau lourde et un réacteur à eau lourde sur ce site, qui devrait être prêt en 2014.[23]

Ardekan

La construction d’un site de fabrication de combustible nucléaire à Ardekan aurait dû être finie mi-2005.

Bonab

Le centre de recherche pour l’énergie atomique de Bonab recherche des applications à la technologie nucléaire dans l’agriculture. Il est dirigé par l’Organisation pour l’énergie atomique d’Iran (OEAI).

Bushehr

La centrale nucléaire de Bouchehr est située à 17 kilomètres au sud de la ville de Bouchehr, entre les villages de pêcheurs de Halileh et Bandargeh le long de la côte du golfe Persique.

Cette installation fut à l’origine l’idée du Shah Mohammad Reza Pahlavi, qui avait la vision d’une époque pendant laquelle les réserves de pétrole du monde se tariraient et déclara : « le pétrole est un matériau noble, bien trop valeureux pour le brûler… Nous envisageons de produire, aussi tôt que possible, 23 000 mégawatts d’électricité en utilisant des centrales nucléaires ».[3] Bushehr serait la première centrale, et fournirait de l’énergie à la ville de Shiraz située plus dans les terres.

En 1975, la compagnie originaire de Bonn, Kraftwerk Union AG, entreprise créée grâce à un partenariat de Siemens AG et AEG Telefunken, a signé un contrat pour 4 à 6 milliards de dollars afin de construire une centrale disposant de deux réacteurs à eau pressurisée. La construction des deux unités de production d’électricité de 1 196 MW a été sous-traitée à ThyssenKrupp et aurait dû être finie en 1981.

Kraftwerk Union avait vraiment envie de travailler avec le gouvernement iranien puisque, comme l’a dit le porte-parole Joachim Hospe en 1976, « afin d’exploiter pleinement notre capacité à faire des centrales nucléaires, nous devons gagner au moins 3 contrats à l’étranger par an. Le marché ici est presque saturé, et les États-Unis couvrent la plupart du reste de l’Europe, nous devons donc nous concentrer sur le Tiers-monde ».

Kraftwerk Union s’est retiré complètement du projet nucléaire de Bushehr en juillet 1979, après que le travail se soit arrêté en janvier 1979, avec seulement un réacteur à 50% terminé et l’autre à 85%. Ils ont dit qu’ils avaient basé leur action sur le non-paiement de sommes dues par l’Iran de 450 millions US$. La compagnie avait reçu 2,5 milliards du contrat total. Leur annulation a eu lieu après avoir la certitude que le gouvernement iranien terminerait unilatéralement le contrat d’eux-mêmes, suivant la révolution qui a paralysé l’économie de l’Iran et a mené à une crise dans les relations de l’Iran avec l’Occident.

En 1984, Kraftwerk Union fait une déclaration préliminaire afin de voir si elle pourrait conclure le travail sur le projet, mais a décliné de le faire tant que la guerre Iran-Irak continuait. En avril de cette même année, le département d’état américain dit« Nous pensons que cela prendrait au moins deux ou trois ans pour finir la construction des réacteurs à Bushehr. » Le porte-parole a aussi dit que les réacteurs à eau légère de Bushehr « sont particulièrement adaptés à un programme militaire»; puis a continué en disant « De plus, nous n’avons pas de preuves de la construction d’autres installations iraniennes qui seraient nécessaires pour séparer le plutonium du combustible du réacteur utilisé. »

Les réacteurs de Bushehr ont ensuite été endommagés par des multiples frappes aériennes irakiennes entre le 24 mars 1984 et 1988; et le travail sur le programme nucléaire s’est arrêté jusqu’à la fin de la guerre.

En 1990, l’Iran a commencé à chercher des partenaires pour son programme nucléaire; cependant, à cause d’un climat politique complètement différent et des sanctions économiques américaines, peu de candidats se sont présentés.

En 1995, l’Iran a signé un contrat avec la Russie afin de compléter le travail sur la centrale partiellement construite de Bushehr, installant dans le bâtiment existant Bushehr I un réacteur à eau pressurisée de type VVER-1000 de 915 MW, travaux dont la fin est prévue en 2007. Le 5 février 2009, Sergueï Kirienko, PDG de Rosatom, qui gère l’industrie et les sites nucléaires russes, a annoncé le lancement technique du réacteur, avant la fin de l’année.[24]

Chalus

En 1995, des exilés iraniens vivant en Europe ont dit que l’Iran était en train de construire un site secret pour construire des armes nucléaires dans une montagne à 20 kilomètres de la ville de Chalus[25]. En 2006, cette affirmation n’a toujours pas été vérifiée.

Ispahan

Le centre de technologie nucléaire d’Esfahan est un site de recherche nucléaire qui opère actuellement quatre petits réacteurs nucléaires pour la recherche, tous fournis par la Chine. Il est opéré par l’OEAI[26].

Le site d’enrichissement de l’uranium d’Esfahan convertit de l’uranium concentré sous la forme de yellowcake (uranium concentré sous la forme U3O8) en hexafluorure d’uranium (UF6). Fin octobre 2004, le site est opérationnel à 70% avec 21 ateliers pour 24 en fonctionnement. Il existe aussi une usine de production de zirconium, située à côté, qui produit les ingrédients nécessaires aux réacteurs nucléaires[27].

Karaj

Le centre de recherche agricole et de médecine nucléaire à Hashtgerd a été fondé en 1991 et est opéré par l’OEAI[28].

Lashkar Ab’ad

Une usine pilote pour la séparation des isotopes. Établi en 2002, les expériences d’enrichissement au laser ont été conduites sur ce site; cependant, l’usine est fermée depuis que l’Iran a déclaré qu’il n’avait pas d’intentions d’enrichir de l’uranium en utilisant la technique de séparation isotopique.

Lavizan

Tous les bâtiments de l’ancien centre de recherche technique de Lavizan-Shian ont été démolis en août 2003 et mars 2004 et le sol en surface a été enlevé. Les échantillons environnementaux pris par les inspecteurs de l’AIEA pourraient montrer des traces de radiation. Le site doit être rendu à la ville de Téhéran.[29]

Natanz

C’est une usine d’enrichissement couvrant 100 000 m² construit à 8 mètres sous terre et protégé par un mur de béton de 2,5 m d’épaisseur, protégé lui-même par un autre mur de béton. En 2004, le toit a été renforcé de béton armé puis recouvert de 22 mètres de terre. Le complexe consiste en deux halls de 25 000 m² et d’un certain nombre de bâtiments administratifs. Ce site fut l’un des deux sites secrets dévoilés par Alireza Jafarzadeh en 2002. Le directeur général de l’AIEA Mohamed ElBaradei a visité le site le 21 février 2003 et a rapporté que 160 centrifugeuses étaient complètes et prêtes à fonctionner, 1000 autres étant en cours de construction sur le site[30].

Parchin

Le complexe militaire de Parchin n’est pas un site nucléaire. Cela a été confirmé le 1er novembre 2005, quand l’AIEA a eu accès au site et que des échantillons environnementaux ont été pris. Les inspecteurs n’ont pas observé d’activités non habituelles dans les bâtiments visités et les analyses n’ont pas indiqué de radioactivité dans les échantillons[31].

Saghand

(32°28?45?N 55°24?30?E / 32.47917, 55.40833) Première mine de minerai d’uranium, dont on attend qu’elle soit opérationnelle en mars 2005. Les réserves sont estimées à 3 000 à 5 000 tonnes d’oxyde d’uranium à une densité de 500 ppm sur une surface de 100 à 150 km²[32].

Téhéran

Le centre de recherche nucléaire de Téhéran (CRNT) est dirigé par l’OEAI. Il est équipé d’un réacteur de recherche de 5 MW fourni par les américains, qui est capable de produire annuellement 500 grammes de plutonium à partir du combustible usé. 17 ans de production seraient suffisants pour faire une seule bombe atomique, cependant, le stockage des déchets est surveillé attentivement par l’AIEA et l’extraction du plutonium n’est pas possible tant que l’Iran reste signataire du Traité de non-prolifération nucléaire.

Yazd

Centre de traitement des radiations.

Chronologie

1956 : Marion King Hubbert publie sa prédiction que la production de pétrole atteindra un pic en l’an 2000[33].

1967 : Le centre de recherche nucléaire de Téhéran est construit et opéré par l’Organisation de l’Énergie Atomique d’Iran (OEAI).

Juillet 1968 : L’Iran signe le traité de non-prolifération nucléaire et le ratifie. Il entre en vigueur le 5 mars 1970.

années 1970 : sous le règne de Mohammad Reza Shah Pahlavi, des plans sont faits pour construire jusqu’à 20 centrales nucléaires à travers le pays avec le support et le soutien des États-Unis. De nombreux contrats signés avec des compagnies occidentales, et l’entreprise allemande Kraftwerk Union (une filiale de Siemens AG) commence la construction de la centrale nucléaire de Bushehr en 1974.

1974 : la production de pétrole iranienne culmine à 6,1 millions de barils par jour[34].

1974 : Promulgation de la loi énergétique de l’Iran. Cette loi couvre les activités pour lesquelles l’OEAI fut fondée à cette période. Ces activités incluent l’utilisation de l’énergie atomique et de la radioactivité dans l’industrie, l’agriculture et les industries de services, la mise en place de centrales nucléaires et d’usine de désalinisation, la production de matières premières nécessaires à de tels projets, la création d’infrastructure technique et scientifique nécessaire pour mener à bien de tels projets ainsi que la coordination et la supervision de tous les sujets liés à l’énergie atomique dans le pays[35]

1975 : le Massachusetts Institute of Technology signe un contrat avec l’Organisation de l’Énergie Atomique d’Iran pour fournir des formations aux ingénieurs nucléaires iraniens.

1979 : la révolution iranienne gèle le programme nucléaire iranien et le contrat de Bushehr avec Siemens AG se termine avec le départ de l’entreprise.

1982 : les officiels iraniens annoncent qu’ils prévoient de construire un réacteur fonctionnant avec leur propre uranium au centre de technologie nucléaire d’Isfahan.

1983 : les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique inspecte les installations iraniennes, et font un rapport sur une proposition d’accord de coopération afin d’aider l’Iran a fabriquer de l’uranium enrichi dans le cadre du « programme ambitieux de l’Iran dans le domaine de la technologie des réacteurs nucléaires et du cycle du combustible ». Le programme d’assistance est plus tard arrêté sous la pression américaine. D’un autre côté, le président argentin Raul Alfonsin signe un accord de coopération nucléaire avec l’Iran, qui comprend de la fourniture d’uranium enrichi [14].

1984 : malgré l’opposition de l’ayatollah Hossein Khomeyni à l’emploi d’une bombe nucléaire, la décision est prise en pleine guerre Iran-Irak de relancer le programme civilo-militaire.

1984 : la radio iranienne annonce que les négociations avec le Niger à propos des achats d’uranium sont près de leur conclusion.

1985 : les programmes de radio iraniens discutent ouvertement de la signification de la découverte de minerai d’uranium en Iran avec le directeur de l’OEAI.

1989 : la loi sur la protection contre les ondes radio est ratifiée en session publique le 9 avril 1989 par le parlement et approuvé par le conseil des Gardiens le 19 avril 1989[35].

1990 : l’Iran commence les négociations avec l’Union soviétique concernant la reconstruction de la centrale de Bushehr.

1991 : Le président argentin Carlos Menem, sous la pression des Etats-Unis, met fin unilatéralement aux accords de coopération nucléaire avec l’Iran. Néanmoins, la collaboration se poursuit partiellement, Buenos Aires fournissant de l’uranium faiblement enrichi à Téhéran [14].

1992 : l’Iran signe un accord avec la Chine pour la construction de deux réacteurs de 950 MW à Darkhovin (Iran de l’ouest). À ce jour, la construction n’a pas commencé.

Janvier 1995 : l’Iran signe un contrat de 800 millions de US$ avec le ministère russe de l’énergie atomique(MinAtom) afin de finir les réacteurs de Bushehr sous le regard de l’AIEA[36].

1996 : la Chine et l’Iran informent l’AIEA de plans de construction d’une installation d’enrichissement nucléaire en Iran, mais la Chine se retire du contrat sous la pression américaine. L’Iran informe l’AIEA qu’il envisage de poursuivre la construction quand même.

2002 : la production de pétrole de l’Iran, suivant le modèle en double pic de l’OPEC, culmine à 3,4 millions de barils par an et entame son déclin[34].

29 janvier 2002 : Le président américain George W. Bush parle d’Axe du mal regroupant l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord pendant son discours sur l’état de l’Union.

Août 2002 : Alireza Jafarzadeh expose deux installations nucléaires secrètes à Natanz et Arak en utilisant des sources bien placées dans le régime iranien par l’organisation terroriste MEK.

Décembre 2002 : Les États-Unis accusent l’Iran de chercher à fabriquer des armes nucléaires.

16 juin 2003 : Mohamed ElBaradei, directeur général de l’AIEA, déclare que « l’Iran a manqué à son devoir de rapporter certains matériaux et activités » et demande « des actions coopératives » de la part du pays. Cependant, à aucun moment l’AIEA ne déclare l’Iran en rupture avec le TNP[37].

Octobre 2003 : l’Iran commence à tenir des négociations avec les membres de l’AIEA à propos d’inspections nucléaires plus strictes[37].

31 octobre 2003 : l’AIEA déclare que l’Iran a fourni une description « complète » de son programme nucléaire[37].

11 novembre 2003 : l’AIEA déclare qu’il n’y a pas de preuves que l’Iran essaie de construire une bombe atomique [37].

13 novembre 2003 : Washington clame que le rapport de l’AIEA est « impossible à croire ». L’ONU s’en tient aux faits donnés dans le rapport[37].

18 décembre 2003 : l’Iran signe le protocole additionnel au TNP[38]

Juin 2004 : Kamal Kharrazi, ministre des affaires étrangères de l’Iran, répondant à la demande faite à l’Iran de stopper son programme nucléaire, dit : « Nous n’accepterons aucune obligation nouvelle. L’Iran a une grande capacité technique et doit être reconnu par la communauté internationale en tant que membre du club nucléaire. C’est un chemin irréversible. »[39]

14 juin 2004 : Mohamed ElBaradei, directeur général de l’AIEA, accuse l’Iran d’une coopération « moins que satisfaisante » pendant l’investigation de l’AIEA sur son programme nucléaire. ElBaradei demande « une coopération accélérée et proactive » de la part de l’Iran.

27 juillet 2004 : l’Iran brise les scellés placés sur les centrifugeuses d’uranium par l’AIEA et reprend la construction des centrifugeuses à Natanz[40]

31 juillet 2004 : l’Iran fait savoir qu’il a repris la construction de centrifugeuses nucléaires pour enrichir de l’uranium, inversant une décision volontaire de sa part d’arrêter toute activité liée à l’enrichissement d’uranium en octobre 2003, à la demande de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne. Les États-Unis supposent que le but est de produire de l’uranium enrichi de qualité militaire.

10 août 2004 : Plusieurs questions de longue date à propos des échantillons d’uranium de qualité militaire sont clarifiées par l’AIEA. Les échantillons correspondent à des sources pakistanaises et russes qui ont contaminé l’équipement iranien venant de ces pays[41].

24 août 2004: le ministre des affaires étrangères Kamal Kharrazi déclare à Wellington que l’Iran répondra par la force à Israël ou à n’importe quelle autre nation qui tentera une frappe préventive sur son programme nucléaire. Plus tôt dans la même semaine, le chef d’état-major israélien, le général Moshe Ya’alon, a dit à un journal israélien que « l’Iran se démène pour avoir la capacité nucléaire et je suggère que dans ce cas [Israël] ne compte pas sur d’autres ».

6 septembre 2004 : le dernier rapport de l’AIEA trouve que « les sujets non-résolus autour du programme atomique iranien sont en train d’être clarifiés ou résolus. »[42]

18 septembre 2004 : L’AIEA, agence de sûreté nucléaire de l’ONU, adopte à l’unanimité une résolution appelant l’Iran à suspendre toutes les activités relatives à l’enrichissement d’uranium.

21 septembre 2004 : En guise de défi à l’ONU, l’Iran annonce qu’elle continuera son programme nucléaire de conversion de 37 tonnes de yellowcake pour être traité dans les centrifugeuses[43]

18 octobre 2004 : l’Iran déclare qu’elle souhaite négocier avec la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne à propos de la suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium, mais elle ne renoncera jamais à son droit à enrichir de l’uranium.

24 octobre 2004 : l’Union européenne fait une proposition consistant à fournir de la technologie nucléaire à l’Iran en échange de l’arrêt permanent de son programme d’enrichissement. L’Iran rejette cette offre en disant qu’elle ne renoncera pas à son droit aux technologies d’enrichissement. Une décision pour référer de ce sujet par l’AIEA au conseil de sécurité des Nations unies est attendue le 25 novembre 2004.

15 novembre 2004 : Des discussions entre l’Iran et les trois membres de l’UE (Grande-Bretagne, France et Allemagne) résultent en un compromis. L’Iran accepte de suspendre temporairement son programme d’enrichissement d’uranium pendant la durée d’une seconde session de négociation, durant laquelle des tentatives seront faites pour aboutir à une solution permanente et intéressante pour tous.

15 novembre 2004 : Un rapport confidentiel de l’ONU est diffusé. Le rapport dit que tous les matériaux nucléaires en Iran ont été recensés, et qu’il n’y a aucune preuve d’un programme militaire. Néanmoins, il ne peut être écartée la possibilité d’existence d’un tel programme parce que la connaissance à ce sujet n’est pas parfaite[44].

22 novembre 2004 : l’Iran déclare qu’il suspend volontairement son programme d’enrichissement de l’uranium afin de négocier avec l’UE. L’Iran reverra sa décision trois mois après. L’UE cherche à avoir une suspension permanente et veut donner des incitations économiques et politiques.

24 novembre 2004 : l’Iran cherche à obtenir la permission de l’Union européenne, en accord avec la position adoptée conjointement avec l’UE, d’être autorisée continuer à travailler avec 24 centrifugeuses à buts de recherche.

28 novembre 2004 : l’Iran retire sa demande qu’une partie de sa technologie soit exemptée d’un gel des activités d’enrichissement nucléaire[45]

Juin 2005 : le secrétaire d’État américain Condoleezza Rice dit que le directeur de lAIEA devrait ou endurcir sa position sur l’Iran ou échouer à être choisi pour un troisième mandat à la tête de l’AIEA. Suivant une réunion en tête-à-tête entre Mme Rice et M. ElBaradei le 9 juin, les États-Unis retirent leur opposition et ElBaradei est réélu à son poste le 13 juin 2005[46].

8 août et 10 août 2005 : l’Iran reprend la conversion d’uranium à l’usine d’Ispahan, sous le contrôle de l’AIEA, mais ne reprend pas l’enrichissement d’uranium.

9 août 2005 : le chef de l’État iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei émet une fatwa interdisant la production, le stockage et l’utilisation d’armes atomiques. Le texte complet de la fatwa est transmis dans une déclaration officielle dans une réunion de l’AIEA à Vienne.

11 août 2005 : les trente-cinq membres du conseil de l’AIEA adoptent une résolution appelant l’Iran à suspendre la conversion d’uranium, ainsi qu’une instruction au directeur général de l’agence Mohammed ElBaradei lui demandant d’émettre un rapport sur le programme nucléaire iranien avant le 3 septembre 2005. La résolution est considérée par beaucoup comme étant faible puisqu’elle n’inclut pas la menace d’un renvoi devant le conseil de sécurité de l’ONU.

15 août 2005 : le nouveau président de l’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, installe son nouveau gouvernement. Ali Larijani remplace Hassan Rowhani en tant que secrétaire du conseil suprême de sécurité nationale, l’administration la plus haute en Iran, ayant la politique nucléaire dans son escarcelle.

15 septembre 2005 : dans un somment de haut-niveau des Nations unies, Mahmoud Ahmadinejad déclare que l’Iran a le droit de développer un programme d’énergie nucléaire dans les termes du traité de non-prolifération des armes nucléaires de 1970. Il offre une solution de compromis dans laquelle les entreprises étrangères seront autorisées à investir et à participer dans le programme nucléaire de l’Iran, assurant ainsi qu’il ne peut être utilisé secrètement pour faire des armes. La majorité de la délégation américaine part pendant son discours, mais la mission américaine à l’ONU le nie[47].

10 octobre 2005 : Le représentant pour les affaires internationales du ministère iranien du pétrole, Hadi Nejad-Hosseinian, dit que l’Iran pourrait épuiser ses réserves de pétrole dans neuf décennies[48]

5 novembre 2005 : le gouvernement iranien approuve un plan autorisant les investisseurs étrangers à participer dans le travail à l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz. Le cabinet autorise aussi l’OEAI à prendre les mesures nécessaires pour attirer l’investissement national et étranger dans le procédé d’enrichissement de l’uranium[49].

19 novembre 2005 : l’AIEA sort un rapport disant que l’Iran empêche toujours les inspecteurs nucléaires des Nations unies de visiter pour la seconde fois un site connu comme le complexe militaire de Parchin, où l’Iran n’est légalement obligé d’autoriser les inspections. Le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei dit dans le rapport : « la transparence complète de l’Iran est indispensable ». Séparément, l’Iran confirme qu’ils ont repris la conversion de nouvelles quantités d’uranium, poursuivant ainsi ses droits donnés par le TNP, malgré une résolution contraire de l’AIEA[50].

Janvier 2006 : l’Iran fournit à la partie négociatrice européenne une proposition en six points, qui inclut encore une offre de suspendre d’enrichissement d’uranium pendant deux ans, soumise au résultat des négociations continues. L’offre est déclinée par les européens et n’est pas reportée dans la presse occidentale.[51].

31 janvier 2006 : l’AEIA rapporte que « l’Iran a continué à faciliter l’accès sous les termes de l’accord de sauvegarde tel qu’il avait été demandé par l’agence… et même en fournissant de manière ponctuelle les déclarations requises et l’accès aux sites » et liste les sujets restants.[52].

Janvier 2006 : Le reporter du The New York Times James Risen publie État de guerre, dans lequel il soutient qu’une opération de la CIA nommée opération Merlin aurait pu aider l’Iran dans son programme nucléaire alors que l’intention initiale était de le retarder en fournissant de fausses informations.

2 février 2006 : Le ministre des finances pakistanais Sirajul Haq déclare : « Une attaque sur l’Iran serait interprétée comme une attaque sur nous »[53].

4 février 2006 : l’AIEA vote à 27 voix contre 3 le renvoi de l’Iran devant le conseil de sécurité. Après le vote, l’Iran a annoncé sa volonté de mettre fin à la coopération volontaire avec l’AIEA au-delà de la base du traité de non-prolifération, et de reprendre l’enrichissement d’uranium[54].

Mars 2006 : La stratégie de sécurité nationale américaine décrie l’Iran, en affirmant que « l’Iran a violé les obligations du traité de non-prolifération et refuse de fournir des garanties objectives que son programme nucléaire est à seules fins pacifiques. »[55]

15 mars 2006 : Mahmoud Ahmadinejad réaffirme l’engagement de l’Iran dans le développement d’une industrie nucléaire domestique[56].

27 mars 2006 : Dans un article de politique étrangère intitulé « Fool Me Twice » (Trompez-moi deux fois), Joseph Cirincione, directeur de la non-prolifération au Carnegie Endowment for International Peace, déclare que « quelques officiels de haut rang ont déjà pris leur décision : ils veulent frapper l’Iran » et qu’il pourrait y avoir « une campagne coordonnée pour préparer une frappe militaire sur l’Iran ». Joseph Cirincione met aussi en garde « qu’une frappe militaire serait désastreuse pour les États-Unis. Elle permettrait de rassembler le public iranien autour d’un régime jugé par ailleurs impopulaire, enflammer les sentiments de colère anti-américains dans le monde musulman, et mettrait en danger la position déjà fragile des États-Unis en Irak. Et cela accélèrerait, et non pas retarderait, le programme nucléaire iranien. Les partisans de la ligne dure à Téhéran se verraient confirmer leur opinion que la seule chose capable de décourager les États-Unis est une bombe nucléaire. Les dirigeants iraniens répondraient par un programme nucléaire accéléré qui permettrait de produire une bombe en quelques années. »[57]

11 avril 2006 : le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l’Iran a enrichi de l’uranium pouvant être utilisé dans un réacteur en utilisant 164 centrifugeuses. Il dit : « J’annonce officiellement que l’Iran a rejoint ce groupe des pays qui ont la technologie nucléaire. C’est le résultat de la résistance de la nation iranienne. Sur la base des régulations internationales, nous continuerons notre chemin jusqu’à ce que nous puissions atteindre la production d’uranium enrichi de manière industrielle ». Il a répété le fait que l’enrichissement était effectué à fins pacifiques et non à des fins militaires.

26 avril 2006 : Le guide suprême de l’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei dit que les américains devraient savoir que s’ils assaillent l’Iran leurs intérêts seront touchés partout où c’est possible dans le monde, et que la nation iranienne répondra à chaque attaque avec une intensité double[58].

28 avril 2006 : l’AIEA fournit un rapport intitulé Implémentation des accords de sauvegarde du TNP en République Islamique d’Iran au conseil de sécurité de l’ONU[59]. L’AEIA dit que l’Iran a accéléré ses programmes d’enrichissement de l’uranium pendant la période de 30 jours couverte par le rapport[60].

1er juin 2006 : Le conseil de sécurité de l’ONU accepte les propositions faites afin d’atteindre un compromis avec l’Iran[61].

31 juillet 2006 : Le conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1696 enjoignant à l’Iran d’arrêter l’enrichissement au 31 août 2006 sous peine de sanctions[62].

5 août 2006 : L’ambassadeur d’Iran en France, Ali Ahani, affirme dans un entretien au « Monde » daté du 6-7 août que « le programme nucléaire civil iranien ne déviera jamais vers un programme militaire ».[63]

3 octobre 2006: le directeur adjoint de l’OEAI, Mohammad Saïdi, déclare: « Nous avons une idée, c’est que la France crée un consortium avec les sociétés françaises Eurodif et Areva pour faire de l’enrichissement de l’uranium en Iran, et, ainsi, ils pourront surveiller étroitement nos activités » [64]

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Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Programme nucléaire iranien

Dossier coopération décentralisée : Le jumelage Montpellier Chengdu

Arrêt de bus Cheng Du. Photo Jmdh

 Chengdu arrêt de bus. Photo Jmdh

La ville de Montpellier est-elle prête pour le grand bond ?

L’inauguration de la Maison de Montpellier au cœur de Chengdu le 16 mai 2006, marque le 25e anniversaire du jumelage entre Montpellier et Chengdu. Coïncidence, cette date correspond aussi au quarantième anniversaire de la révolution culturelle. L’union durable entre les deux villes fut initiée par Georges Frêche en 1981, cinq ans après le décès de Mao. Le maire de Montpellier de l’époque n’a d’ailleurs jamais caché sa fascination pour la puissance politique chinoise dont une des caractéristiques réside dans son utopie, pour le meilleur comme pour le pire. Un quart de siècle plus tard, l’ouverture promulguée par Deng Xiaoping (natif du Sichuan) produit ses fruits et le temps de l’apprivoisement mutuel, entre Montpellier et Chengdu a fait son chemin.

La nouvelle impulsion que tente de donner Hélène Mandroux à cette collaboration s’inscrit dans une nouvelle Chine. Une Chine où le discours idéologique définit toujours le PCC comme le parti dirigeant qui construit le socialisme, mais où l’économie évolue largement en dehors du plan et s’ouvre au monde. Une Chine où les élites politiques chinoises se sont fortement étendues aux élites locales. Au-delà du mythe, les réformes juridiques et institutionnelles, comme le lien d’amitié dont bénéficie Montpellier méritent assurément l’attention du nouveau maire. A l’issue de son troisième séjour à Chengdu, Hélène Mandroux s’est vue confirmer que les portes lui étaient ouvertes. Outre les effets directs sur le plan du développement économique et culturel, l’invention de nouvelles formes de coopération décentralisée participe à la construction d’un nouveau monde. L’organisation de l’échange à différents niveaux est aussi une façon d’échapper à l’intégrisme du marché.

Un dimanche de mai à Chengdu

Conduite par Hélène Mandroux, la délégation montpelliéraine va de surprise en surprise. Vingt-cinq ans après la signature en 1981 du jumelage entre Montpellier et Chengdu, une première nationale en matière de coopération décentralisée franco-chinoise, la lumineuse illusion de Georges Frêche en 1981 est aujourd’hui une réalité. A l’instar du développement local, les Chinois convient leurs homologues à passer à une vitesse supérieure, tandis que les montpelliérains souhaitent maintenir une approche raisonnable pour être à portée des réalisations

Montpellier a une carte à jouer dans le Sichuan. Quarante-huit heures après avoir foulé le sol chinois, les membres de la délégation en sont fermement convaincus. Après un long round d’observation se traduisant par une collaboration ponctuée de petits pas, les échanges d’expériences entre les deux villes se sont progressivement intensifiés et s’accélèrent depuis quelques années. L’acuité de la relation s’est notamment développée en 2002 à l’occasion de la 54 ème foire internationale de Montpellier où Chengdu fut l’invité d’honneur. Ce lien d’amitié entretenu de longue date se traduit également par une augmentation notable des échanges universitaires. Le nombre d’étudiants des deux villes en situation d’immersion culturelle et linguistique est passé de la dimension symbolique à un stade significatif. Chaque année plus de 50 étudiants montpelliérains ayant une bonne connaissance de la langue rejoignent la terre du milieu pour un an afin d’approfondir leurs connaissances. Dans la réciprocité, Montpellier accueille aujourd’hui 300 étudiants Chinois. Et les accords interuniversitaires entre l’Université du Sichuan et l’université Paul Valéry se consolident ce qui devrait intensifier le flux.

Boosté par un contexte très favorable lié a l’attrait économique incontournable de la Chine et à l’ouverture internationale tout azimut, impulsée par le gouvernement chinois, le renforcement des relations s’impose comme une évidence qui n’a pas échappé au maire de Montpellier. C’est la troisième visite d’Hélène Mandroux à Chengdu depuis son accession aux commandes de la ville. Dès son premier voyage, elle a émis le vœu de renforcer les liens. Lors de sa seconde visite, elle a manifesté sa volonté d’ouvrir une antenne sur place, un souhait validé par le Conseil municipal en octobre dernier. Ce troisième voyage en deux ans se concrétisera par l’inauguration de la Maison de Montpellier à Chengdu mardi.

le projet a bénéficié d'une bonne couverture par la presse

le projet a bénéficié d’une bonne couverture par la presse

Vue de Chine, la notion de vitrine s’avère avant tout un levier d’action pour la promotion du développement économique. Soutenu par le maire de Cheng Du, Ge Honglin, le projet a donné une nouvelle dimension à la collaboration. Il a notamment bénéficié d’une bonne couverture par tous les organes de la presse locale. Ainsi les trois millions d’habitants de la capitale du Sichuan, province de 80 millions d’âmes, ont pu être informé de la visite de la délégation montpelliéraine bien avant son arrivée. La presse chinoise a largement relayé l’événement. Elle a notamment souligné l’importance et la diversité de la délégation montpelliéraine composée d’une trentaine de personnes. Les secteurs représentés, à travers les membres de la délégation, pharmacie, recherche, universités, tourisme, congrès, parc expositions, médecine, hospitalisation, vin, environnement, urbanisme, voirie, sont autant de pistes que les chinois entendent explorer avec pragmatisme. Samedi, l’accueil de la délégation par la ville de Changedu a été marqué par la présence du premier secrétaire général adjoint du district, Li Chun Cheng, qui a affirmé pour la première fois son soutien au partenariat engagé. Une marche semble donc avoir été franchi dans la hiérarchie à travers la présence de ce dignitaire qui préside aux destinés des sept districts de Chengdu. Un territoire de 10 millions d’habitants qui affiche un taux de croissance de 11%.

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Un territoire de 10 M d’habitants qui affiche un taux de croissance de 11%.

Dimanche, la délégation montpelliéraine s’est rendue à Qionlai, ville historique de 2 300 ans qui fut en son temps la porte de départ de la route de la soie. La délégation française a profité d’une impressionnante reconstruction historique donnée en son honneur. Signe d’hospitalité et de respect, le maire a reçu les clés de la ville à l’issue d’une cérémonie en costume retraçant la tradition d’accueil des commerçants d’antan devant une population massée en nombre aux portes de la vieille ville. C’est la première fois que Qionlai reçoit une délégation française. Dans l’après-midi un partenariat a été initié entre Montpellier et le district de Qionlai, berceau de la pharmacie traditionnelle chinoise qui enregistre un fort taux de développement.

Ces deux premières journée vont se poursuivre par deux journées en groupe de travail associant les professionnels français et chinois pour approfondir les pistes d’un partenariat que chacun espère fructueux. Les premiers échanges avec les autorités démontrent une réelle détermination à faire bondir l’amitié dans le concret. Une chance à saisir sur un marché très disputé qui pose néanmoins un problème d’échelle. Avec la force que possède le réel chinois et sa capacité de développement en un temps record, il importe de saisir les bonnes perches sans tarder, et de savoir mutualiser les moyens.

Sichuan Province pilote de l’ouverture économique

Aux portes du Tibet, la capitale du Sichuan est une ville agréable. Les Chinois disent qu’il fait bon y vivre. La cité a pourtant connu une extraordinaire mutation au cours des 15 dernières passant d’une architecture traditionnelle à une mégapole où les tours continuent de monter à une vitesse impressionnante. Depuis la nuit des temps, les quatre fleuves nés des plus hauts sommets du globe viennent creuser et fertiliser le Sichuan, province de 80 millions d’habitants réputée pour sa civilisation et ses soieries.

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les tours continuent de monter

Dès les années 70, la politique de développement économique a été expérimentée autours de Chengdu, sous l’impulsion d’un de ses illustres enfants Deng Xioping. C’est dans cette province que le successeur du grand timonier a testé sa formule avant de l’appliquer à l’ensemble du pays.

Il a commencé par relancer l’agriculture, puis à industrialiser les campagnes pour assurer un développement efficace reposant sur les possibilités locales. Après la mort de Deng en 1997, Jiang Zemin s’attellera à intensifier l’ouverture en s’appuyant sur trois pierres angulaires. Celles du développement, du parti et du nationalisme.

Le résultat se mesure encore bien à Chengdu quelque peu excentré par rapport aux grandes mégapoles de la côte Est. Ici aussi le triomphe économique bascule dans la société des campagnes vers la ville. « On construit deux hôtels et un palais des congrès trois fois comme le Corum de Montpellier en 8 mois », s’émerveille Eric Berard, le directeur de la SERM. Mais les problèmes liés à la rapidité des changements préoccupent les responsables chinois du développement urbain qui ont sollicité des conseils sur la gestion équilibrée de la population. « La question de l’assainissement est particulièrement aiguë, témoigne l’adjoint au maire Michel Passet, les nappes phréatiques sont polluées pour 200 ans. » Sur ce terrain aussi, les partenaires doivent trouver de l’audace. »

L’ouverture d’un local sur place est un critère déterminant.

La délégation montpelliéraine qui s’est rendue à Chengdu la semaine dernière initie une nouvelle étape dans la collaboration entre les deux villes. L’ouverture d’un local sur place pour favoriser les rencontres s’avère un critère déterminant. A l’issue d’une visite officielle de quatre jours les feux sont au vert pour une intensification des échanges. Les Montpelliérains entendent approfondir les projets débattus pour passer au stade des réalisations.

De retour de Chengdu, capitale de la province du sud ouest de la Chine, Hélène Mandroux affirme sa satisfaction : « Nous avons bien travaillé. Il faut maintenant faire vivre la Maison de Montpellier à Chengdu. ». Le Maire s’est muée durant quatre jours, en ambassadrice aguerrie magnant le compliment avec dextérité pour présenter les attraits de la 8 éme ville de France. « Les tailles de nos collectivités sont différentes mais l’exigence de qualité est la même, a-t-elle fait passer au premier secrétaire général adjoint de la province.

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Dans le district de Qionglai

Dans le même temps, la délégation œuvrait à préserver l’harmonie dans un tourbillon de propositions pour traduire le rapprochement en termes de projets concrets. Le passage de la délégation dans le district de Qionglai a permis de mesurer l’intérêt du patrimoine naturel de cette région qui abrite à elle seule, la moitié de la population mondiale de pandas. Les autorités chinoises locales ont sollicité leurs homologues pour favoriser le développement du tourisme. Un point que l’office du tourisme de Montpellier devrait pouvoir satisfaire sans difficulté en diffusant des informations sur cette destination. Par ailleurs, la Foire de Montpellier, représentée par François Barbance et Alain Formentin, agira de concert en réservant une place privilégiée, aux attraits économiques et touristiques de Chengdu et de ses alentours. De son coté, Chengdu s’engage à valoriser la destination montpelliéraine dans tous les salons où elle est représentée.

Secteur viticole

L’échange commercial entre les deux villes jumelles concerne également l’exportation de vins régionaux. Alors que les importations de vin paraissent saturées sur les zones urbaines de la côte est, le Sichuan, offre encore des opportunités. « Il faut s’adapter. Quand on sait que 80% des importations de vin en Chine correspondent à du vrac, Il est peu réaliste de mettre en marché des bouteilles, explique Pierre de Colbert, président des Grès de Montpellier : Les Chinois sont demandeurs en terme de conseils et de formation. Ils ont aussi évoqué la construction d’une usine d’embouteillage. Le Sichuan est peu propice à la culture de vigne. C’est un atout à saisir pour l’implantation des opérateurs français. »

Secteur médical

Mais c’est sans doute dans le domaine médical bien représenté, que l’échange à été le plus fructueux. La présence des doyens de la faculté de médecine et de pharmacie, du directeur du CHU Alain Manville, et de l’entreprise Sanofi a permis de nourrir le pôle de réflexion sur les projets envisageables. Sur plus de vingt pistes envisagées lors des séances de travail, trois projets restent d’actualité. Et l’axe d’échange semble tracé. La médecine chinoise, plurimillénaire dont Chengdu est un des berceaux intéresse le pôle médical de Montpellier. C’est une des conclusions qui ressort des ateliers de travail tenus en Chine la semaine dernière. En Europe, Montpellier est connue pour sa vocation médicale précoce. Par ailleurs, le fait que la ville soit aujourd’hui, conduite par un médecin, n’a pas échappé au corps médical chinois. Ainsi, la création d’un diplôme universitaire de médecine chinoise sur Montpellier devrait voir le jour dès la rentrée 2007. « La médecine chinoise dispose d’une approche totalement différente de la notre, explique Alain Terol, doyen de la faculté de pharmacie, nous prenons en compte les effets alors que les Chinois s’attaquent aux causes. » A moyen terme, le directeur du CHU, Alain Manville est disposé à ouvrir le premier service français de médecine chinoise traditionnel. Les Chinois sont aussi demandeur de formation dans différentes spécialités. « Nous avons envisagé la possibilité de retransmettre par satellite des intervention en chirurgie de la main », confirme Jacques Touchon. Chengdu a aussi demandé une collaboration montpelliéraine pour la création d’un centre de fécondation in vitro et d’une unité de diagnostic pré-ambulatoire. Ce dossier qui fait appel à des techniques de pointes, est pour l’heure «à étudier ». Il en va de même pour la déclaration d’intention qui devait conclure l’intensification des échanges entre les deux villes jumelées. Un accord, qui sied en apparence parfaitement aux autorités chinoises, a été trouvé pour se donner le temps d’approfondir.

Jing hong Liu dirige la Maison

dir-maisonDénichée par le délégué aux relations internationales, Bernard Fabre, cheville ouvrière du jumelage, Jing hong Liu a effectué un stage de deux ans à la Maison des relations internationales de Montpellier. C’est la nouvelle responsable de la Maison de Montpellier à Chengdu. Elle aura notamment pour mission de promouvoir la ville et sa région à travers la présentation et la commercialisation de produits et l’organisation de manifestations thématiques. Elle œuvrera également à partir de l’antenne montpelliéraine pour faciliter les rencontres en vue d’éventuels partenariats et pour promouvoir le développement économique de Montpellier ainsi que ses richesses culturelles. Une mission qui ne paraît pas hors de la portée de Jing hong Liu. Tombée en amour pour la France après avoir lu Notre Dame de Paris de Victor Hugo. Mais au-delà du coté fleur bleue, la jeune femme a ses entrées dans les réseaux du pouvoir local. La rémunération de son poste est partagée entre Montpellier et Chengdu.

Soutien du consul général

Le consul Général

Jacques Dumasy

Dans le cadre de l’année de la France en Chine, Chengdu a reçu Jacques Chirac en octobre 2004. C’est à l’issue de cette visite que le président a donné suite à la volonté du Président Hu Jintao d’amplifier le développement des relations franco-chinoises notamment de l’ouest de la Chine. Ainsi, depuis octobre 2005 un consulat français à ouvert ses portes dans la capitale du Sichuan. La circonscription consulaire couvre une zone de 200 millions d’habitants qui comprend le Sichuan, le Yunnan, le Guizhou et la Municipalité autonome de Chongqing. « Le ministère des finances et le ministère des affaires étrangères se sont entendus pour soutenir les entrepreneurs français dans la région, plaisante le consul général Jacques Dumasy, une série d’entreprises comme Alstom, Lafarge, Groupama, BNP Paris Bas, Carrefour, Auchan… étaient déjà présentes sur place ». »>La création du consulat et de l’Alliance française où 500 Chinois apprennent déjà notre langue, vise à développer une nouvelle vague d’implantation et à réduire le déficit de notre balance commerciale. Dans ce contexte les instances consulaires se déclarent prêtes au croisement d’intérêts avec Montpellier, pour être un pôle d’entraînement auprès des opérateurs français. « Les coûts de production sont plus intéressant ici, confirme le consul général, les fonds immobiliers et la main d’œuvre qualifiée sont deux fois moins élevés que dans l’est du pays et les démarches sont facilitées par les autorités locales. » Quelle place réserver à la coopération décentralisée et à la Maison de Montpellier ? « Montpellier bénéficie d’une antériorité et nous ne sommes pas de trop, compte tenu de l’ampleur de la tâche », assure Jacques Dumasy.

Coopération décentralisée : Nécessités possibilités obstacles

L’approche chinoise s’est mesurée en partie à l’aune du contenu du protocole pour affirmer la volonté de collaboration. Elle s’est aussi traduite par la volonté chinoise de montrer les besoins sur le terrain. Montpellier a visiblement une carte à jouer mais la partie n’est pas gagnée

De la rencontre et du voyage naissent les interrogations. A première vue, les besoins chinois paraissent sans commune mesure avec ce que nous connaissons. « Cette fois on mord dans le sujet, confie Louis Pouget, adjoint au maire délégué à la voirie, Nous sommes limités du fait que nous ne passons pas par les mêmes dispositions pour arriver à un résultat analogue. » C’est le défi que Montpellier doit relever si elle veut franchir une étape avec ses collaborateurs chinois. En d’autres termes, comment intégrer et inscrire un partenariat dans une dimension où l’échange paraît peu réalisable et plein de malentendus.

La compréhension de la différence apparaît comme une nécessité pour se retrouver sur des valeurs partagées. L’existence des différences culturelles pousse à inventer de nouveaux savoir-faire pour impliquer l’autre dans la relation mais ne saurait pour autant, masquer notre commune humanité. Une ville comme Chengdu offre bien des possibilités ; encore faut-il pouvoir évaluer les offres et les demandes émises par les autorités chinoises. Comment faire le tri dans une telle profusion ?

Jean-François Vergnaud

Jean-François Vergnaud

« L’organisation chinoise est pyramidale et il y a des petites pyramides dans la grande pyramide, explique le sinologue Jean-François Vergnaud, l’Etat central préside à la destinée des grands investissements mais il faut saisir les formes de l’autonomie locale qui sont loin d’être négligeables. » La montagne est haute l’empereur est loin, rappelle un proverbe chinois. Le cheminement vers la connaissance réciproque implique aussi de connaître les capacités des partenaires. Aujourd’hui, la nouvelle génération au pouvoir en Chine est formée dans les meilleures universités et les Chinois disposent d’une force d’investissement à la hauteur de leurs ambitions. « La langue de bois est plutôt française, parce que nous n’avons pas les moyens de notre politique», constate un observateur averti.

Malgré la différence d’échelle, Montpellier bénéficie d’une amitié entretenue depuis 25 ans. La relation de confiance fait sens pour les décideurs chinois. L’importance du rapport culturel ne doit pas être sous estimé et cela passe en premier lieu, par une intensification des formations linguistiques. A charge pour Montpellier de canaliser les énergies. Pour aboutir, la ville doit maintenant obtenir le soutien concret des autres collectivités, à commencer par l’Agglomération et la Région, voir les chambres consulaires. Elle doit aussi jouer un rôle d’interface avec les entreprises locales concernées, et coordonner les initiatives par secteur d’activité.

Enfin Montpellier consolidera l’échange si elle offre des clés à ses partenaires chinois sur la subtilité des processus de décisions. Il faudra également observer comment les Chinois prendront leur part de responsabilité dans la gestion de la relation. Les opérateurs le savent, il faut bien connaître les méandres de la décentralisation chinoise pour faire avancer les dossiers. L’ouverture de la Maison de Montpellier à Chengdu correspond à une nouvelle étape qui consiste à mettre l’accent sur la préparation des réseaux humains.

Dossier réalisé par Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique coopération Protocole entre l’Hérault et Quanzhou, rubrique Montpellier, Institut Confucius à Montpellier,