Le président d’une mission de l’ONU auteur d’un rapport accusant Israël de crimes de guerre à Gaza, Richard Goldstone, a rejeté les sévères critiques israéliennes mettant en doute l’impartialité de l’enquête, dans une interview diffusée jeudi.
« Je démens totalement cela », a affirmé le juge sud-africain à la télévision publique israélienne. « J’ai été totalement indépendant, personne ne m’a dicté le résultat qui est la conclusion d’enquêtes indépendantes effectuées par notre mission ».
Dans un document de 574 pages publié mardi à New York, la mission d’enquête de l’ONU accuse les forces armées israéliennes « d’actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ».
Le rapport accuse également des groupes palestiniens de crimes de guerre.
Les responsables israéliens ont lancé une campagne internationale contre ce rapport. Ils craignent qu’à l’initiative de pays arabes, il soit soumis au Conseil de sécurité de l’ONU et que ce dernier décide de le transmettre à la Cour Pénale Internationale (CPI).
Dans ce cas, la CPI pourrait vouloir juger des dirigeants politiques ou des chefs militaires israéliens impliqués dans l’offensive contre Gaza et émettre à cette fin des mandats d’arrêts internationaux.
Le juge Goldstone, ancien procureur lors des procès sur l’ancienne Yougoslavie et le Rwanda, a affirmé que le refus d’Israël de coopérer avec son équipe constituait son seul regret. « J’aurai aimé que le gouvernement israélien nous assiste ».
Du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, censée faire cesser les tirs de roquettes par des groupes palestiniens contre le territoire israélien. Plus de 1.400 Palestiniens y ont péri, d’après les services d’urgence palestiniens.
Le procureur général militaire israélien, le général Avichav Mendelbit, a dénoncé dans une interview au quotidien Haaretz ce « rapport partial, extrêmement radical, et qui n’est pas basé sur la réalité ».
Il a précisé que l’armée avait reçu durant l’opération une centaine de plaintes de la part de Palestiniens et que la police militaire avait ouvert des enquêtes dans 23 cas, dont la majorité sont en cours. Jusqu’à présent, une plainte a abouti à la condamnation à sept mois et demi de prison à l’encontre d’un soldat reconnu coupable de pillage.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par les journaux, a pour sa part assimilé le rapport à un « jugement d’une cour martiale » et l’a qualifié de « récompense pour le terrorisme ». « Il porte atteinte à la capacité d’un Etat démocratique de se défendre contre le terrorisme », a-t-il dit.
En revanche, l’éditorial du quotidien Haaretz (libéral) prône, comme le suggère le rapport, la constitution d’une commission d’enquête israélienne. « Plutôt que de se livrer à des tentatives futiles pour rejeter ce rapport en mettant en cause la légitimité de la commission Goldstone, le gouvernement ferait mieux de constituer une commission officielle ».
« Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent bâtir. L’Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaitre ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l’existence d’Israël. En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l’existence d’Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d’Israël, l’absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix. »
Barack Obama, le Caire, 4 juin 2009
Je vous remercie. Bonjour à tous. C’est pour moi un honneur de me trouver dans cette ville intemporelle qu’est le Caire et d’être reçu par deux institutions remarquables. Depuis plus de mille ans, Al-Azhar est un haut lieu de transmission du savoir dans le monde musulman et, depuis plus d’un siècle, l’université du Caire est une source de progrès pour l’Égypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre la tradition et le progrès. Je vous suis reconnaissant de votre hospitalité et de celle du peuple égyptien. Je suis fier aussi de vous transmettre la bonne volonté du peuple américain et une salutation de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : « Salamm aleïkoum ». (Applaudissements)
Notre rencontre survient à un moment de grande tension entre les États-Unis et les musulmans du monde entier – tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale. Les relations entre l’islam et l’Occident se caractérisent par des siècles de co-existence et de coopération, mais aussi par des conflits et des guerres de religion. Dans un passé relativement plus récent, les tensions ont été nourries par le colonialisme qui a privé beaucoup de musulmans de droits et de chances de réussir, ainsi que par une guerre froide qui s’est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations. En outre, les mutations de grande envergure qui sont nées de la modernité et de la mondialisation ont poussé beaucoup de musulmans à voir dans l’Occident un élément hostile aux traditions de l’islam.
Des extrémistes violents ont exploité ces tensions auprès d’une minorité de musulmans, qui pour être réduite n’en est pas moins puissante. Les attentats du 11 septembre 2001, conjugués à la poursuite des actions violentes engagées par ces extrémistes contre des civils, ont amené certains dans mon pays à juger l’islam inévitablement hostile non seulement à l’Amérique et aux pays occidentaux, mais aussi aux droits de l’homme. La peur et la méfiance se sont ainsi accentuées.
Tant que notre relation restera définie par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine et non la paix et qui encouragent le conflit au lieu de la coopération qui peut aider nos deux peuples à connaître la justice et la prospérité. C’est ce cycle de la méfiance et de la discorde qui doit être brisé.
Un nouveau départ
Je suis venu ici au Caire en quête d’un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas et qu’ils n’ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l’Amérique et l’islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.
Ce faisant, je reconnais que le changement ne se produira pas du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de publicité à propos de mon discours, mais aucun discours ne peut éradiquer des années de méfiance, et dans l’espace de cet après-midi, je n’ai pas la réponse non plus aux questions complexes qui nous ont menés au point où nous sommes maintenant. Mais je suis convaincu que pour aller de l’avant, nous devons dire ouvertement entre nous ce que nous recelons dans notre coeur et que trop souvent nous n’exprimons qu’à huis clos. Nous devons consentir un effort soutenu afin de nous mettre à l’écoute et d’apprendre les uns des autres ; de nous respecter mutuellement et de rechercher un terrain d’entente. Comme le dit le Saint Coran, « Crains Dieu et dis toujours la vérité ». (Applaudissements) C’est ce que je vais essayer de faire aujourd’hui – de dire la vérité de mon mieux, rendu humble par la tâche qui nous attend et ferme dans ma conviction que les intérêts que nous partageons parce que nous sommes des êtres humains sont beaucoup plus puissants que les forces qui nous séparent.
Cette conviction s’enracine en partie dans mon vécu. Je suis chrétien, mais mon père était issu d’une famille kényane qui compte des générations de musulmans. Enfant, j’ai passé plusieurs années en Indonésie où j’ai entendu l’appel à la prière (azan) à l’aube et au crépuscule. Jeune homme, j’ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j’ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane.
Féru d’histoire, je sais aussi la dette que la civilisation doit à l’islam. C’est l’islam – dans des lieux tels qu’Al-Azhar -, qui a brandi le flambeau du savoir pendant de nombreux siècles et ouvert la voie à la Renaissance et au Siècle des Lumières en Europe. C’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes (Applaudissements) – c’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l’algèbre, le compas et les outils de navigation, notre maîtrise de l’écriture et de l’imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l’élan des flèches de pierre vers le ciel, l’immortalité de la poésie et l’inspiration de la musique, l’élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l’histoire, l’islam a donné la preuve, en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l’égalité raciale. (Applaudissements)
Je sais aussi que l’islam a de tout temps fait partie de l’histoire de l’Amérique. C’est le Maroc qui fut le premier pays à reconnaître mon pays. En signant le traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, nota ceci : « Les États-Unis n’ont aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou la tranquillité des musulmans. »
Depuis notre fondation, les musulmans américains enrichissent les États-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi le gouvernement, pris la défense des droits civils, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, brillé dans le domaine des sports, remporté des prix Nobel, construit notre plus haut immeuble et allumé le flambeau olympique. Et, récemment, le premier Américain musulman qui a été élu au Congrès a fait le serment de défendre notre Constitution sur le Coran que l’un de nos Pères fondateurs, Thomas Jefferson, conservait dans sa bibliothèque personnelle. (Applaudissements) J’ai donc connu l’islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé pour la première fois. Cette expérience guide ma conviction que le partenariat entre l’Amérique et l’islam doit se fonder sur ce qu’est l’islam, et non sur ce qu’il n’est pas, et j’estime qu’il est de mon devoir de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l’islam où qu’ils se manifestent. (Applaudissements)
Or ce même principe doit s’appliquer à la façon dont l’Amérique est perçue par les musulmans. Tout comme les musulmans ne se résument pas à un stéréotype grossier, l’Amérique n’est pas le stéréotype grossier d’un empire qui n’a d’autre intérêt que le sien. Les États-Unis représentent l’une des plus grandes sources de progrès que le monde ait connues. Nous sommes nés d’une révolution contre un empire ; nous sommes fondés sur l’idéal de l’égalité de tous et nous avons versé de notre sang et combattu pendant des siècles pour donner un sens à ces mots – sur notre territoire et à travers le monde. Nous sommes façonnés par chaque culture, issus des quatre coins du monde et acquis à un concept simple : E pluribus unum : « De plusieurs peuples, un seul ».
Eh bien, qu’un Américain d’origine africaine et ayant pour nom Barack Hussein Obama ait pu être élu président a fait couler beaucoup d’encre. (Applaudissements)
Mais mon parcours n’est pas unique. Le rêve des chances de réussir ne s’est pas concrétisé pour tous en Amérique, mais cette promesse demeure pour tous ceux qui débarquent sur nos rivages – y compris les près de sept millions de musulmans américains qui vivent aujourd’hui dans notre pays et dont le revenu et le niveau d’éducation, disons-le, sont supérieurs à la moyenne. (Applaudissements) En outre, la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion. C’est pour cette raison que chaque État de notre union compte au moins une mosquée et qu’on en dénombre plus de mille deux cents sur notre territoire. C’est pour cette raison que le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit. (Applaudissements)
Le doute n’est pas permis : l’islam fait bel et bien partie de l’Amérique. Et je suis convaincu que l’Amérique contient en elle la proposition vraie qu’indépendamment de notre race, de notre religion ou de notre condition sociale nous aspirons tous à la même chose – vivre dans la paix et la sécurité ; faire des études et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. C’est cela que nous avons en commun. C’est l’espoir de l’humanité tout entière.
Certes, notre tâche commence seulement quand nous avons pris conscience de notre humanité commune. Ce n’est pas par des paroles que nous pouvons répondre aux besoins de nos peuples. Nous ne pourrons les satisfaire qu’à condition d’agir avec audace dans les années à venir et de comprendre que nous nous heurtons à des défis communs et qu’en nous abstenant d’y faire face c’est à nous tous que nous faisons tort.
Car nous en avons fait récemment l’expérience : quand le système financier d’un pays particulier s’affaiblit, la prospérité est mise à mal partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, nous courons tous un risque. Quand un pays particulier tente de se doter d’une arme nucléaire, le risque d’attaque nucléaire augmente dans toutes les nations. Quand des extrémistes violents sévissent dans une certaine région de montagnes, les populations situées par-delà l’océan sont mises en danger. Et quand des innocents en Bosnie et au Darfour sont massacrés, c’est notre conscience collective qui est souillée. (Applaudissements)
Vivre ensemble dans le monde, voilà ce que cela signifie au vingt et unième siècle. C’est la responsabilité que nous avons les uns envers les autres en tant qu’êtres humains.
C’est une responsabilité difficile à assumer. Car l’histoire de l’humanité est trop souvent le récit de nations et de tribus – et admettons-le, de religions – qui s’asservissent en visant leur propre intérêt. Mais dans cette ère nouvelle, une telle attitude est auto-destructrice. Au vu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élève un pays ou un groupe d’individus au détriment d’un autre est inévitablement voué à l’échec. Quelle que soit notre opinion du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nous devons régler nos problèmes par le biais du partenariat et partager nos progrès. (Applaudissements)
Il ne faut pas en conclure que nous devrions faire sembler d’ignorer les sources de tension. C’est l’inverse qui nous est suggéré : nous devons affronter carrément ces tensions. Dans cet esprit, permettez-moi de m’exprimer aussi clairement et aussi simplement que possible sur certaines questions précises auxquelles nous devons maintenant faire face ensemble.
La première est celle de l’extrémisme violent sous toutes ses formes.
À Ankara, j’ai fait clairement savoir que l’Amérique n’est pas – et ne sera jamais – en guerre contre l’islam. (Applaudissements)
En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité. Parce que nous rejetons ce que rejettent les gens de toutes confessions : le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants innocents. Et il m’incombe d’abord, en tant que président, de protéger le peuple américain. La situation qui prévaut en Afghanistan illustre les objectifs de l’Amérique et la nécessité de collaborer tous ensemble. Voilà maintenant plus de sept ans, forts d’un large appui de la communauté internationale, les États-Unis ont donné la chasse à al-Qaïda et aux talibans. Nous avons agi de la sorte non par choix, mais par nécessité. Je suis conscient que d’aucuns mettent encore en question ou même justifient les événements du 11 Septembre. Mais soyons clairs : Al-Qaïda a tué près de trois mille personnes ce jour-là. Ses victimes étaient des hommes, des femmes et des enfants innocents, venus d’Amérique et de beaucoup d’autres pays, et qui n’avaient rien fait à personne. Mais al-Qaïda a choisi de les tuer sans merci, de revendiquer les attentats et il réaffirme aujourd’hui encore sa détermination à commettre d’autres meurtres à une échelle massive. Ce réseau a des membres dans de nombreux pays et il essaie d’élargir son rayon d’action. Il ne s’agit pas là d’opinions à débattre – ce sont des faits à combattre.
Afghanistan
Eh bien, ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas laisser nos soldats en Afghanistan. Nous ne cherchons pas – nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires. Il nous est douloureux pour l’Amérique de perdre ses jeunes gens et ses jeunes femmes. La poursuite de ce conflit s’avère coûteuse et politiquement difficile. Nous ne demanderions pas mieux que de rapatrier tous nos soldats, jusqu’au dernier, si nous avions l’assurance que l’Afghanistan et maintenant le Pakistan n’abritaient pas d’éléments extrémistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible d’Américains. Mais ce n’est pas encore le cas.
C’est pourquoi nous oeuvrons en partenariat avec une coalition de 46 pays. Malgré les couts en cause, la volonté de l’Amérique ne va pas fléchir. Assurément, aucun d’entre nous ne doit tolérer ces éléments extrémistes. Ils ont fait des morts dans beaucoup de pays. Ils ont tué des gens de toutes religions – et surtout des musulmans. Leurs actions sont irréconciliables avec les droits de l’homme, le progrès des nations et l’islam. Le Saint Coran nous enseigne que quiconque tue un innocent tue l’humanité tout entière, (Applaudissements) et que quiconque sauve quelqu’un, sauve l’humanité tout entière. (Applaudissements)
La foi enracinée de plus d’un milliard d’habitants de la planète est tellement plus vaste que la haine étroite de quelques-uns. Quand il s’agit de combattre l’extrémisme violent, l’islam ne fait pas partie du problème – il constitue une partie importante de la marche vers la paix. Nous savons en outre que la puissance militaire ne va pas à elle seule résoudre les problèmes qui se posent en Afghanistan et au Pakistan. C’est pour cette raison que nous comptons investir 1,5 milliard de dollars par an, au cours des cinq prochaines années, dans la construction d’écoles et d’hôpitaux, de routes et d’entreprises, en partenariat avec les Pakistanais, ainsi que des centaines de millions de dollars pour venir en aide aux personnes déplacées. C’est pour cette raison encore que nous fournissons plus de 2,8 milliards de dollars aux Afghans afin de les aider à développer leur économie et à prodiguer les services dont la population a besoin.
Irak
Je voudrais aussi aborder le dossier de l’Irak.
Contrairement à la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak est le résultat d’un choix, lequel a provoqué des différences marquées dans mon pays et à travers le monde. Tout en étant convaincu que le peuple irakien a gagné au bout du compte à être libéré de la tyrannie de Saddam Hussein, je crois aussi que les événements en Irak ont rappelé à l’Amérique la nécessité de recourir à la diplomatie et de construire un consensus international pour résoudre ses problèmes à chaque fois que c’est possible. (Applaudissements) De fait, nous avons en mémoire les propos de Thomas Jefferson, qui disait ceci : « J’espère que notre sagesse grandira avec notre puissance et qu’elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l’effet. »
Aujourd’hui, l’Amérique possède une double responsabilité : aider l’Irak à se forger un avenir meilleur et laisser l’Irak aux Irakiens. J’ai fait clairement savoir au peuple irakien (Applaudissements) que nous ne cherchons nullement à établir des bases en Irak ni à revendiquer son territoire ou ses ressources. La souveraineté de l’Irak appartient à l’Irak. C’est pour cette raison que j’ai ordonné le retrait de nos brigades de combat d’ici au mois d’août de l’année prochaine. C’est pour cette raison que nous allons honorer l’accord que nous avons conclu avec le gouvernement irakien, élu démocratiquement, concernant le retrait de nos troupes de combat des villes irakiennes d’ici au mois de juillet et de toutes nos troupes du territoire irakien d’ici à 2012. (Applaudissements) Nous aiderons l’Irak à former ses forces de sécurité et à développer son économie. Mais c’est en tant que partenaires, et jamais en tant que protecteurs, que nous apporterons notre appui à un Irak sécurisé et uni.
Enfin, tout comme l’Amérique ne tolérera jamais la violence des extrémistes, elle ne doit jamais altérer ni oublier ses principes. Les événements du 11 Septembre ont infligé un traumatisme considérable à notre pays. La peur et la colère qu’ils ont provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas ces sentiments nous ont conduits à agir de manière contraire à nos traditions et à nos idéaux. Nous prenons maintenant des mesures concrètes pour rectifier cette situation. J’ai interdit sans équivoque l’usage de la torture par les États-Unis et j’ai ordonné la fermeture de la prison à Guantanamo Bay d’ici au début de l’année prochaine. (Applaudissements)
L’Amérique va donc se défendre, dans le respect de la souveraineté des nations et de la primauté du droit. Et nous agirons en ce sens en partenariat avec les communautés musulmanes qui sont elles aussi menacées. Plus vite les extrémistes seront isolés et malvenus dans les communautés musulmanes, plus vite nous connaîtrons tous une sécurité accrue.
Conflit israélo-palestinien
La deuxième grande source de tension que nous devons aborder concerne la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.
Les liens solides qui unissent l’Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable. Elle se fonde sur des liens culturels et historiques et sur la reconnaissance du fait que l’aspiration à un territoire juif est ancré dans un passé tragique indéniable.
À travers le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles et l’antisémitisme en Europe a atteint son paroxysme avec un holocauste sans précédent. Demain, je me rendrai à Buchenwald, qui faisait partie d’un réseau de camps où des Juifs étaient réduits à l’esclavage, torturés, abattus et envoyés aux chambres à gaz par le Troisième Reich.
Six millions de Juifs ont été tués – soit un nombre supérieur à celui de toute la population juive d’Israël aujourd’hui. Il est injustifié, ignorant et odieux de nier ce fait. Il est profondément injuste de menacer Israël de destruction, ou répéter de vils stéréotypes sur les Juifs et cela ne sert qu’à évoquer dans l’esprit des Israéliens cette page la plus douloureuse de leur passé et à empêcher de prendre racine la paix à laquelle ont droit les habitants de cette région.
Ceci dit, il est également indéniable que le peuple palestinien, qui regroupe des musulmans et des chrétiens, a souffert en quête d’un territoire. Depuis plus de soixante ans, il connaît la douleur de la dislocation. Beaucoup attendent dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et dans des terres voisines de connaître une vie de paix et de sécurité à laquelle ils n’ont jamais eu le droit de goûter. Ils subissent au quotidien les humiliations – grandes et petites – qui accompagnent l’occupation. Il n’est pas permis d’en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable. L’Amérique ne tournera pas le dos à l’aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui. (Applaudissements)
Depuis des dizaines d’années, une impasse persiste : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun marqué par un passé douloureux qui rend un compromis insaisissable. Il est aisé de pointer un doigt accusateur : les Palestiniens peuvent attirer l’attention sur la dislocation consécutive à la fondation d’Israël, et les Israéliens peuvent dénoncer l’hostilité et les attaques dont le pays a de tout temps fait l’objet à l’intérieur même de ses frontières et par-delà. Mais si nous examinons ce conflit à travers le prisme de l’une ou de l’autre partie, nos oeillères nous cacheront la vérité : la seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux États, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C’est dans l’intérêt d’Israël, dans l’intérêt de la Palestine, dans l’intérêt de l’Amérique, dans l’intérêt du monde. C’est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu’exige cette tâche. (Applaudissements)
Les obligations qu’ont acceptées les parties en vertu de la Feuille de route sont claires. Pour que règne la paix, il est temps que les parties – et que nous tous -se montrent à la hauteur de leurs responsabilités.
Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance sous forme de violence et de massacre n’aboutira pas. Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l’humiliation de la ségrégation. Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d’obtenir l’égalité des droits dans son intégrité. Ce fut la persévérance ferme et pacifique pour les idéaux au coeur même de la création de l’Amérique. Cette même histoire peut être racontée par des peuples de l’Afrique du sud à l’Asie du sud ; de l’Europe de l’est à l’Indonésie. C’est une histoire avec une simple vérité : la violence ne mène nulle part. Lancer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n’est pas un signe de courage ni de force. Ce n’est pas de cette manière que l’on revendique l’autorité morale ; c’est ainsi qu’on l’abdique.
Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent bâtir. L’Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaitre ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l’existence d’Israël. En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l’existence d’Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. (Applaudissements)
Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d’Israël, l’absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix.
Enfin, les États arabes doivent reconnaître que l’initiative arabe de paix a été un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit israélo-arabe ne devrait plus être utilisé pour distraire les populations des États arabes des autres problèmes. Il doit au contraire servir de raison pour aider les populations palestiniennes à développer les institutions qui permettront d’asseoir leur État ; à reconnaître la légitimité d’Israël ; et à opter pour le progrès au lieu de se polariser de manière autodestructive sur le passé.
L’Amérique alignera ses politiques avec ceux qui veulent la paix. Nous dirons en public ce que nous dirons en privé aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. (Applaudissements)
Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux Musulmans reconnaissent qu’Israël ne disparaitra pas ; de même, de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d’un État palestinien. Le moment est venu de prendre une initiative, sur ce que tous savent être vrai.
Trop de larmes ont coulé. Trop de sang a été versé. Nous avons tous la responsabilité d’oeuvrer pour le jour où les mères d’Israéliens et de Palestiniens pourront voir leurs enfants grandir sans peur ; où la terre sainte de trois grandes religions sera ce lieu de paix que Dieu avait voulu ; où Jérusalem sera un lieu de résidence sur et permanent pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans et un lieu où tous les enfants d’Abraham pourront se côtoyer dans la paix comme dans l’histoire d’Israh, (Applaudissements), – comme dans l’histoire d’Israh, de Moïse, de Jésus et de Mohammed (que la paix soit avec eux) unis dans la prière. (Applaudissements)
Armement nucléaire
La troisième source de tension est nos intérêts en commun à l’égard des droits et des responsabilités des États concernant les armes nucléaires.
Cette question a constitué une source de tension entre les Etats-Unis et la République islamique d’Iran. Pendant de nombreuses années, l’Iran s’est défini en partie par son opposition à mon pays et il existe en effet un passé tumultueux entre nos deux pays. En pleine Guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution islamique, l’Iran a joué un rôle dans la prise d’otages et dans des actes de violence à l’encontre des troupes et des civils américains. Cette histoire est bien connue. Plutôt que de rester emprisonné par le passé, j’ai dit clairement au peuple et aux dirigeants iraniens que mon pays est prêt à aller de l’avant. La question qui se pose maintenant n’est pas de savoir à quoi l’Iran s’oppose, mais plutôt quel est l’avenir qu’il souhaite bâtir.
Je comprends qu’il sera difficile de surmonter des décennies de méfiance, mais nous allons procéder avec courage, rectitude et fermeté. Il y aura de nombreux problèmes à examiner entre nos deux pays et nous sommes disposés à aller de l’avant sans conditions préalables, sur la base d’un respect mutuel. Mais il est clair pour tous ceux préoccupés par les armes nucléaires que nous sommes arrivés à un tournant décisif. Ce n’est pas simplement dans l’intérêt des États-Unis, c’est pour empêcher une course aux armes nucléaires susceptible d’entraîner cette région sur une voie extrêmement dangereuse .
Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes que d’autres ne possèdent pas. Aucun État ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires. C’est pourquoi je réaffirme fermement l’engagement de l’Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d’armes nucléaires. (Applaudissements) Et chaque pays, y compris l’Iran, devrait avoir le droit d’avoir accès à l’énergie nucléaire pacifique s’il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire. Cet engagement est au coeur du Traité et il doit être pris par tous ceux qui y souscrivent pleinement. J’espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.
Démocratie
Le quatrième point je vais aborder est la démocratie. (Applaudissements)
Je sais – je sais qu’il y a eu une polémique, au cours des récentes années, au sujet de la promotion de la démocratie et qu’une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Par conséquent, permettez-moi de le dire clairement : aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays à un autre.
Toutefois, cela ne diminue pas mon engagement à l’égard des gouvernements qui reflètent la volonté du peuple. Chaque nation donne naissance à ce principe de sa propre manière, en fonction des traditions de son propre peuple. L’Amérique ne prétend pas savoir ce qui est le mieux pour tout et chacun, tout comme nous ne voudrions pas prétendre décider des résultats d’une élection pacifique. Mais j’ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s’exprimer et d’avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l’État de droit et l’application équitable de la justice ; un gouvernement qui est transparent et qui ne vole pas ce qui appartient à son peuple ; la liberté de vivre selon leur choix. Il ne s’agit pas simplement d’idéaux américains, il s’agit des droits de l’homme et c’est pourquoi nous les encouragerons dans le monde entier. (Applaudissements)
C’est vrai, il n’y a pas de route directe pour honorer cette promesse. Mais une chose est claire, les gouvernements qui défendent ces droits sont à terme plus stables, meilleurs et plus en sécurité. La suppression des idées ne réussit jamais à les éliminer. L’Amérique respecte la liberté d’expression de tous ceux, dans le monde entier, qui sont pacifiques et respectueux de la loi, même si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Nous accueillerons tous les gouvernements élus pacifiques – à condition qu’ils gouvernent en respectant toutes leurs populations.
Ce point est important car il y a ceux qui encouragent la démocratie uniquement lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir ; et une fois au pouvoir ils sont sans scrupules dans la suppression des droits d’autrui. (Applaudissements) Quel que soit là où il prend forme, le gouvernement du peuple et par le peuple est le seul étalon par lequel on mesure tous ceux qui sont au pouvoir : il faut conserver le pouvoir par le consentement du peuple et non la coercition ; il faut respecter les droits des minorités et participer, dans un esprit de tolérance et de compromis ; il faut mettre les intérêts du peuple et le déroulement légitime du processus politique avant ceux de son parti. Sans ces ingrédients, les élections ne créent pas une vraie démocratie à elles seules.
Un membre du public : Barack Obama, on vous aime !
Liberté religieuse
Président Obama : Je vous remercie. (Applaudissements) Le cinquième point que nous allons aborder ensemble est celui de la liberté de religion.
L’Islam a une tradition de tolérance dont il est fier. Nous le constatons dans l’histoire de l’Andalousie et de Cordoue pendant l’Inquisition. Je l’ai constaté de première main pendant mon enfance en Indonésie, où des Chrétiens dévots pratiquaient ouvertement leur religion dans un pays à prépondérance musulmane. C’est cet esprit qu’il nous faut aujourd’hui. Les habitants de tous les pays doivent être libres de choisir et de vivre leur religion d’après leur conviction d’esprit, de coeur et d’âme. Cette tolérance est essentielle pour que la religion puisse s’épanouir, or elle est assaillie de plusieurs façons différentes.
Parmi certains musulmans, on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l’aune du rejet des croyances d’autrui. Il faut soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte. (Applaudissements)
Et pour être francs, il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, car les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques, tout particulièrement en Irak.
La liberté de religion joue un rôle crucial pour permettre aux gens de vivre en harmonie. Nous devons toujours examiner les façons dont nous la protégeons. Aux États-Unis, par exemple, les musulmans ont plus de mal à s’acquitter de l’obligation religieuse de la zakat étant donné les règles relatives aux dons de bienfaisance. C’est pour cette raison que je suis résolu à oeuvrer avec les musulmans américains pour leur permettre de s’acquitter de la zakat.
De même, il importe que les pays occidentaux évitent d’empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple, en dictant ce qu’une musulmane devrait porter. En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l’hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme.
De fait, la foi devrait nous unir. C’est pour cette raison que nous sommes en train de créer de nouveaux programmes de service communautaire en Amérique qui réunissent des chrétiens, des musulmans et des juifs. C’est également pour cette raison que nous nous réjouissons des initiatives telles que le dialogue interreligieux du roi Abdallah d’Arabie Saoudite et le leadership de la Turquie dans l’Alliance des civilisations. À travers le monde, nous pouvons transformer le dialogue en un service interreligieux de sorte que les ponts entre les êtres humains mènent à des actions en faveur de notre humanité commune, que ce soit pour lutter contre le paludisme en Afrique ou pour fournir des secours après une catastrophe naturelle.
Droit des femmes
La sixième question – la sixième question dont je veux parler porte sur les droits des femmes. (Applaudissements) Je sais – je sais, et vous pouvez le voir d’après ce public – que cette question suscite un sain débat. Je rejette l’opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d’une façon ou d’une autre moins égale, mais j’ai la conviction qu’une femme que l’on prive d’éducation est privée d’égalité. (Applaudissements) Et ce n’est pas une coïncidence si les pays dans lesquels les femmes reçoivent une bonne éducation connaissent bien plus probablement la prospérité.
Je tiens à préciser une chose : les questions relatives à l’égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l’Islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire une femme à leur tête, tandis que la lutte pour l’égalité des femmes continue dans beaucoup d’aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier.
Je suis convaincu que nos filles peuvent offrir une contribution à la société tout aussi importante que nos fils (Applaudissements)et que notre prospérité commune sera favorisée si nous utilisons les talents de toute l’humanité, hommes et femmes. Je ne crois pas que les femmes doivent faire les mêmes choix que les hommes pour assurer leur égalité, et je respecte celles qui choisissent de suivre un rôle traditionnel. Mais cela devrait être leur choix. C’est pour cela que les États-Unis oeuvreront en partenariat avec tout pays à majorité musulmane pour améliorer l’alphabétisation des filles. Nous aiderons aussi les jeunes femmes à faire la transition de l’école au monde du travail par l’intermédiaire du microfinancement qui permet aux gens de réaliser leurs rêves. (Applaudissements)
Développement
Finalement, je veux parler de notre intérêt commun à favoriser le développement et les opportunités économiques.
Je sais que pour beaucoup, la mondialisation présente des aspects contradictoires. Internet et la télévision peuvent transmettre dans les foyers des connaissances et des informations, mais également une sexualité vulgaire et une violence gratuite. Le commerce peut s’accompagner de nouvelles richesses et opportunités, mais aussi de grands bouleversements et de changements au niveau communautaire. Dans tous les pays, y compris en Amérique, ce changement provoque la peur. La peur que la modernité signifie la perte du contrôle de nos choix économiques, de nos décisions politiques et, il s’agit d’un élément encore plus important, de notre identité, c’est-à-dire des choses qui nous attachent à notre communauté, notre famille et notre foi.
Mais je sais aussi qu’on ne peut pas empêcher le progrès humain. Le développement et la tradition ne sont pas nécessairement contradictoires. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont connu une prodigieuse croissance économique tout en conservant leur culture distincte. Il en va de même pour les progrès remarquables au sein de pays à majorité musulmane, de Kuala Lumpur à Dubaï. Par le passé et de nos jours, les communautés musulmanes ont été à la pointe de l’innovation et de l’éducation.
Ceci est important car aucune stratégie de développement ne peut se fonder uniquement sur ce que produit la terre et elle ne peut être durable si les jeunes n’ont pas de travail. De nombreux pays du Golfe se sont énormément enrichis grâce au pétrole et certains commencent à concentrer leurs ressources sur le développement plus large. Mais nous devons tous garder à l’esprit que l’éducation et l’innovation seront la monnaie d’échange du 21e siècle. (Applaudissements) Dans trop de communautés musulmanes, le sous-investissement en ces domaines persiste. J’attire l’attention sur cette réalité dans mon propre pays. Et à la différence du passé pendant lequel l’Amérique se concentrait sur le pétrole et le gaz, s’agissant de cette partie du monde, nous chercherons désormais à agir dans des domaines plus variés. Dans le domaine de l’éducation, nous allons élargir les programmes d’échange et augmenter les bourses, comme celle qui a permis à mon père de venir en Amérique, (Applaudissements) tout en encourageant davantage d’Américains à étudier dans des communautés musulmanes. Nous offrirons à des étudiants musulmans prometteurs des stages aux États-Unis ; nous investirons dans l’enseignement en ligne destiné aux enseignants et aux enfants à travers le monde ; et nous créerons un nouveau réseau informatique qui permettra à un jeune du Kansas de communiquer instantanément avec un jeune du Caire.
Dans le domaine du développement économique, nous créerons un nouveau corps de volontaires des milieux d’affaires qui formeront des partenariats avec des homologues de pays à majorité musulmane. Je vais aussi accueillir un Sommet sur l’entrepreneuriat cette année pour trouver les moyens d’approfondir les liens entre les leaders du monde des affaires, les fondations et les entrepreneurs sociaux des États-Unis et des communautés musulmanes à travers le monde.
Dans le domaine des sciences et des technologies, nous établirons un nouveau fonds pour appuyer le développement technologique dans les pays à majorité musulmane et pour aider à concrétiser commercialement des idées pour qu’elles créent des emplois. Nous ouvrirons des centres d’excellence scientifiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, et nous nommerons de nouveaux émissaires pour les sciences chargés de collaborer à des programmes qui mettront au point de nouvelles sources d’énergie, créeront des emplois verts, numériseront les registres et archives, purifieront l’eau et produiront de nouvelles cultures. Dans le domaine de la santé au niveau mondial, j’annonce aujourd’hui une nouvelle initiative avec l’Organisation de la conférence islamique pour éradiquer la polio et nous intensifierons nos partenariats avec des communautés musulmanes pour améliorer la santé maternelle et infantile.
Tout cela doit être accompli en partenariat. Les Américains sont prêts à se joindre aux citoyens et gouvernements, aux organisations communautaires, aux dirigeants religieux et aux entreprises dans les communautés musulmanes du monde entier afin d’aider nos populations à améliorer leur vie.
Il ne sera pas facile de régler les questions dont je viens de parler. Mais nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser le monde auquel nous aspirons, un monde où les extrémistes ne menacent plus notre pays et où les soldats américains sont rentrés chez eux, un monde où les Palestiniens et les Israéliens vivent chacun en sécurité dans un État qui leur est propre et où l’énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques, un monde où les gouvernements servent les intérêts de leurs citoyens et où les droits de tous les enfants de Dieu sont respectés. Tel est le monde auquel nous aspirons et nous n’y parviendrons qu’ensemble.
Je sais qu’un grand nombre de gens – musulmans et non musulmans – se demandent si nous arriverons vraiment à prendre ce nouveau départ. Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Certains suggèrent que ça ne vaut pas la peine ; ils avancent qu’il y aura fatalement des désaccords et que les civilisations finissent toujours par s’affronter. Beaucoup plus ont tout simplement des doutes. Il y a tellement de peur, tellement de méfiance qui se sont accumulées avec les ans. Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n’irons jamais de l’avant. Je veux particulièrement le déclarer aux jeunes de toutes les fois et de tous les pays, plus que quiconque, vous avez la possibilité de ré-imaginer le monde, de refaire le monde.
Nous partageons tous cette planète pendant un court instant. À nous de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire ce qu’il faut – de façon soutenue – pour trouver un terrain d’entente, pour nous concentrer sur l’avenir que nous désirons pour nos enfants, et pour respecter la dignité de tous les êtres humains.
Tout ceci n’est pas simple. Il est plus facile de se lancer dans une guerre que de faire la paix. Il est plus facile de blamer autrui que de s’examiner soi-même ; il est plus facile de voir ce qui nous distingue, plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin, et non le plus facile. Il y a une règle essentielle qui sous-tend toutes les religions : celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités.
Cette vérité transcende les nations et les peuples. C’est une croyance qui n’est pas nouvelle, qui n’est ni noire ni blanche ni basanée, qui n’est ni chrétienne ni musulmane ni juive. C’est une foi qui a animé le berceau de la civilisation et qui bat encore dans le coeur de milliards d’êtres humains. C’est la foi dans autrui et c’est ce qui m’a mené ici aujourd’hui.
Nous avons le pouvoir de construire le monde auquel nous aspirons, mais seulement si nous avons le courage de prendre un nouveau départ, en gardant à l’esprit ce qui a été écrit.
Le Saint Coran nous dit : ‘Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. »
Le Talmud nous dit : « Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix. »
La Bible nous dit : « Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. »
Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C’est maintenant notre tâche sur cette Terre. Je vous remercie et que la paix de Dieu soit avec vous. Je vous remercie. Je vous remercie. (Applaudissements)
L’Autorité palestinienne et ses rivaux du Hamas ont dénoncé dimanche le discours du Premier ministre Israël Benjamin Netanyahu dans lequel il a posé une série de conditions à la création d’un Etat palestinien. « Ce discours torpille toutes les initiatives de paix dans la région », a déclaré à l’AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. « Il entrave les efforts visant à sauver le processus de paix dans un clair défi à l’administration américaine », a-t-il ajouté.
Un autre proche collaborateur de M. Abbas, Yasser Abed Rabbo, a violemment critiqué M. Netanyahu. « Il a parlé d’un Etat palestinien en le vidant de sa substance en excluant un gel de la colonisation. En exigeant la reconnaissance du caractère juif d’Israël, il veut que les Palestiniens fasse partie du mouvement sioniste mondial », a déclaré M. Abed Rabbo à l’AFP.
« Il veut imposer un règlement ne tenant pas compte des droits des réfugiés et aux termes duquel Jérusalem ne sera pas la capitale du futur Etat palestinien et celui-ci ne jouira d’aucune forme de souveraineté », a-t-il ajouté. « Il a employé les mots +Etat palestinien+ mais en fait il veut un protectorat israélien », a-t-il ajouté.
« Il a parlé de négociations mais il nous a rien laissé à négocier, puisqu’il a ôté de la table pratiquement tous les dossiers du statut final » des territoires palestiniens, a pour sa part affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat. « Il n’a pas accepté un Etat palestinien mais a posé une série de conditions que rendent impossible la création d’un Etat palestinien viable, indépendant et souverain », a-t-il ajouté.
Soumis à de fortes pressions internationales, notamment de Washington, M. Netanyahu, qui dirige un cabinet de droite, a accepté dans son discours dans une université proche de Tel-Aviv le principe d’un Etat palestinien tout en posant une série de conditions. Il a notamment exigé la démilitarisation du futur Etat palestinien et la reconnaissance par la direction palestinienne d’Israël comme Etat du peuple juif.
Il a aussi exclu un gel de la colonisation juive ou un retour des réfugiés palestiniens poussés à l’exode lors de la création d’Israël en 1948. L’Autorité palestinienne refuse de reconnaître Israël comme un Etat juif. Pour elle, une telle reconnaissance revient à renoncer au « droit au retour » des réfugiés palestiniens. Israël se définit selon une loi fondamentale comme « Etat juif et démocratique », tout en comptant 1,3 million de citoyens arabes. Il s’agit des descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après sa création. Ils représentent aujourd’hui 20% de sa population.
Quelque 760.000 autres Palestiniens ont été poussés à l’exode lors de la création de l’Etat d’Israël. Le sort de ces réfugiés et de leurs descendants, au total près de 4,5 millions de personnes, est la question la plus épineuse du conflit israélo-palestinien, Israël refusant d’entendre parler d’un retour sur son territoire.
A Gaza, le mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire depuis un coup de force contre M. Abbas en juin 2007, a dénoncé « l’idéologie raciste et extrémiste » du M. Netanyahu.
« Ce discours reflète l’idéologie raciste et extrémiste de Netanyahu et fait fi de tous les droits du peuple palestinien », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum.
« Il propose un Etat (palestinien) sans identité, ni souveraineté, ni Jérusalem, ni droit au retour, ni armée, ni armes et insiste sur le maintien des colonies », a ajouté M. Barhoum, dont le mouvement ne reconnaît pas le droit d’Israël à l’existence.
AFP
La présidence tchèque de L’Union européenne a salué lundi «un pas dans la bonne direction», au lendemain du discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a accepté le principe d’un Etat palestinien sous conditions, tandis que le président américain Barack Obama s’était félicité dimanche de «l’important pas en avant».
«Bien sûr, il y a certains autres éléments qui doivent être analysés, mais l’acceptation de l’Etat palestinien est là», a souligné le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Kohout, dont le pays préside actuellement l’UE, à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg.
A Washington, «le président salue l’important pas en avant franchi dans le discours du Premier ministre Netanyahu», selon un communiqué de la Maison Blanche.
Obama «est favorable à une solution à deux Etats, un Etat juif d’Israël et une Palestine indépendante, sur les terres historiques des deux peuples», ajoute le communiqué.
«Il croit que cette solution peut et doit assurer à la fois la sécurité d’Israël et satisfaire les aspirations légitimes des Palestiniens à un Etat viable, et il salue le fait que M. Netanyahu adopte cet objectif», poursuit la Maison Blanche.
Le Premier ministre israélien, soumis à de fortes pressions internationales, a accepté dimanche le principe d’un Etat palestinien tout en posant des conditions immédiatement rejetées par les Palestiniens. Il a notamment exigé la démilitarisation du futur Etat palestinien et la reconnaissance par la direction palestinienne d’Israël comme Etat du peuple juif.
Netanyahu s’est en outre refusé dans son discours à un gel de la colonisation d’annoncer un gel de la colonisation en Cisjordanie, réclamée notamment par les Etats-Unis.
Obama «continuera de travailler avec toutes les parties – Israël, l’Autorité palestinienne et nos partenaires du Quartette – pour s’assurer qu’ils s’acquittent de leurs obligations et responsabilités pour aboutir à une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien et à une paix globale», souligne la Maison Blanche.
Le Quartette pour le Proche-Orient regroupe les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU. Il a mis au point une feuille de route en 2003 qui prévoit la création d’un Etat palestinien dans les territoires occupés par Israël. Elle est restée lettre morte depuis son lancement.
La France devait insister sur l’urgence » de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient, lors de la première visite à Paris du nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman.
Le responsable israélien, qui effectue cette semaine une tournée européenne, devait s’entretenir en fin d’après-midi avec son homologue français, Bernard Kouchner, et rencontrer le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, bras droit du président Nicolas Sarkozy. « Cette visite à la demande du ministre israélien va nous permettre d’écouter ce qu’il a à dire et de lui rappeler que pour la France il y a urgence à traiter du processus de paix » pour favoriser les modérés et marginaliser les radicaux, souligne un diplomate français.
« Nous souhaitons un accord (entre Israéliens et Palestiniens) avant la fin de l’année qui permette la fondation d’un Etat palestinien », a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier. A Rome, Avigdor Lieberman a surtout évoqué, comme le président israélien Shimon Peres dans le même temps à Washington, la menace iranienne. « Le problème principal » dans la région est « l’Iran qui se nucléarise et qui est un facteur déstabilisant pour toute la région et le monde entier », a-t-il dit, en rappelant que toutes les tentatives de règlement entre Israéliens et Palestiniens avaient échoué depuis 16 ans.
La volonté de dialogue de Washington avec l’Iran représente une source de division entre Israël et les Etats-Unis où doit se rendre à la mi-mai le nouveau chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu. Ce dernier s’est déclaré en faveur d’une « nouvelle » approche de la paix avec les Palestiniens, incluant une reprise immédiate des pourparlers. Le vice-président américain Joe Biden a appelé Israël à stopper la colonisation des territoires occupés et les Arabes à mettre fin à l’isolement de l’Etat hébreu.
Entre la France et Israël, la « relation reste amicale », assure-t-on côté français. Mais les désaccords sont multiples et ont été renforcés par l’opération militaire israélienne à Gaza en début d’année, qualifiée d' »échec » à Paris. En dépit de la personnalité controversée d’Avigdor Lieberman, des discussions sont possibles dans plusieurs domaines, estime-t-on au ministère français des Affaires étrangères. Pour la France, « il est essentiel qu’Israël se prononce en faveur d’un Etat palestinien, fasse un geste à l’égard du Liban, gèle ses colonisations, discute avec la Syrie et rouvre les accès à Gaza », résume un diplomate. En revanche, aucun échange n’est possible sur les positions du ministre israélien en faveur d’un « Etat juif homogène » aux dépens des Arabes israéliens, précise-t-il.
La visite en France du responsable israélien a été dénoncée par plusieurs partis politiques de gauche français et faisait l’objet mardi après-midi d’une manifestation hostile de quelque 150 militants pro-palestiniens aux abords du ministère français des Affaires étrangères. « Recevoir Avigdor Lieberman revient à encourager le gouvernement israélien dans sa politique du pire », a affirmé Djamila Sonzogni, porte-parole du parti des Verts. « Cet homme est une insulte permanente au combat des progressistes et des pacifistes israéliens », a abondé le Parti communiste français.
Après la France, Avigdor Lieberman devait se rendre à Prague, présidente en exercice de l’Union européenne, puis à Berlin.
La conférence sur le racisme (« Durban II ») de Genève n »est « pas du tout un échec » malgré les « insanités antisémites » proférées par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a estimé le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
« Ce n »est pas du tout un échec mais le début d »un succès » a déclaré M. Kouchner sur Europe 1 en justifiant le choix de ne pas boycotter la conférence par les avancées contenues dans le projet de déclaration finale.
Malgré le départ des ambassadeurs de l »union europénne durant le discours du président Ahmadinejad lundi, « nous n »avons pas quitté la conférence, et nous y revenons », a-t-il dit.
Alors que la conférence de Durban I en 2001 avait vu un « déferlement de racisme », Durban II s »apprête à adopter « un texte où figure tout ce que nous souhaitions, tout ce que les pays occidentaux souhaitaient » même si « ce n »est pas parfait », a-t-il affirmé.
« Nous avons travaillé des années pour avoir ce texte, certains de nos amis ont été convaincus, ceux que l »on appelle les arabes modérés, au Moyen-Orient, et nous ne pouvions pas les abandonner », a-t-il encore plaidé.
« Dans ce texte (…) tout ce que nous voulions mentionner, c »est à dire l »antisémitisme, la discrimination sur les personnes, la liberté d »expression, le génocide a été mentionné, la mémoire de l »Holocauste, les droits des femmes ont été mentionnés, la traite des êtres humains, les personnes atteintes du VIH, les personnes handicapées », a poursuivi M. Kouchner.
Interrogé sur le fait que les discriminations envers les homosexuels ne figuraient pas dans le texte, il a reconnu que « ça on n »a pas pu, on le fera la prochaine fois ».
Interrogé pour savoir pourquoi la France n »avait pas, comme les Etats-Unis, Israël kasino et plusieurs pays européens, boycotté cette conférence, il a affirmé que « nous pouvions choisir comme les autres de faire le gros dos et de ne pas y aller » mais « la chaise vide, c »est facile et on s »en va et on crie sur les autres ».
Il a a réaffirmé que le discours de M. Ahmadinejad, qui a provoqué un tollé international et amené les pays de l »UE présents à Genève à faire sortir de la salle leurs ambassadeurs, était « inadmissible » de par ses « insanités antisémites ».
Toutefois « M. Ahmadinejad était prévisible, il y a 192 pays à l »ONU, on ne peut pas leur interdire de parler », a-t-il ajouté.
M. Kouchner s »est également démarqué des Etats-Unis, qui ont boycotté la conférence et vivement dénoncé les propos de M. Ahmadinejad, tout en assurant que cela ne remettait pas en cause leur volonté de dialogue avec Téhéran.
« C »est plus qu »un paradoxe, cela peut être vraiment une erreur », a-t-il dit. « Ils (l »administration de Barack Obama) ont dit que c »était un texte insupportable, inacceptable, scandaleux, donc on parle », a-t-il ironisé.
Le dialogue avec l »Iran est « un dialogue très difficile avec un pays qui en effet fabrique la bombe atomique et donc il faut faire tout pour qu »elle ne soit pas utilisée », a-t-il ajouté.