Bernard Pasobrola : « J’évoque l’aspect ridicule du pouvoir « 

Pasobrola. Photo Rédouane Anfoussi

Rencontre. L’écrivain montpelliérain Bernard Pasobrola revient sur la scène littéraire en trempant sa plume lucide et décapante dans le grand noir.

Bernard Pasobrola a été libraire à Grenoble puis à Bruxelles avant d’effectuer une longue migration au Portugal où il a exercé la profession de plasticien indépendant. Il vit actuellement à Montpellier. Il a publié plusieurs romans*. Il collabore avec diverses revues comme Temps Critiques ou La Revue des Ressources et traduit des ouvrages de philosophie et de linguistique américains.

Après dix années de silence, comment les Katz sont revenus dans Mortelle hôtesse ?

Le roman est parti de ce couple infernal. Humbert Katz, un vieux désabusé, en décalage avec le monde d’aujourd’hui qui se retrouve plongé dans ce qu’il y a de plus pointu grâce à sa fille, une jeune scientifique douée. A l’inverse de son père, Nora est totalement à l’image de son époque. Elle est pleine de piercing et de certitudes. Elle n’a peur de rien. Cette confrontation générationnelle mais aussi entre la foi religieuse et scientifique, figurait comme le point de départ de L’Hypothèse de Katz. Dans ce livre, qui n’était pas un roman noir, Humbert est pris d’un délire de persécution. Moi, je ne savais pas si c’était vraiment fondé et je ne voulais pas trancher là dessus. Il se trouve que le bouquin a été plutôt apprécié par les amateurs de polar. Comme l’indécision finale qui plane ne leur convenait pas, un certain nombre d’entre eux m’ont demandé une suite. C’est ainsi que je me suis lancé  dans Mortelle hôtesse en adoptant les codes du noir.

Comment s’est effectuée cette transition du genre ?

On peut classifier les stéréotypes d’un genre, mais je ne vois pas de vraie frontière entre le roman noir et la littérature, dite blanche. Il y a des romans noirs truffés de pathos dont l’ancrage social est faible. D’autres romans dits de littérature générale sont d’excellents roman noirs. C’est le cas de certains romans de Kundera, La valse des adieux par exemple, qui est d’une rare noirceur. Je pense que ce qui est bon échappe au contrôle des genres. Aujourd’hui, le problème des auteurs n’est pas un problème de genre mais de lectorat.

Au-delà des conventions du genre, quelle a été votre démarche pour parvenir à cette forme stylistique très aboutie ?

Le livre a sa propre mécanique. Je l’ai écrit en 2003, durant la canicule, dans un flux que je ne maîtrisais pas. Il comporte un certain nombre d’aspects scientifiques et techniques. Ayant essuyé quelques péripéties éditoriales, j’ai eu le temps de travailler le style, de le fluidifier. C’est assez difficile, dans un roman d’action, on n’attend pas de grandes discrétions sur la couleur des falaises mais tout ne tient pas non plus au basique…

A travers les visions froides et lucides que vous donnez du pouvoir, vous renouez avec une forme de réalisme, les longues descriptions en moins. Ce qui ne manque pas d’interpeller le lecteur sur notre époque…

Je m’intéresse à la biologie depuis longtemps. Rien ne m’étonne. La thérapie génique a déjà fait le lien entre les neurones et l’électronique. J’essaie d’anticiper un tout petit peu. Mais dans le rapport homme machine, tout est déjà canalisé. La marchandisation du corps ne relève pas de la fiction. Partout, on assiste à la transcendance de la technique. A partir du moment où il y a une médiation technique, elle prend le dessus. Il faut que l’on en trouve un usage soit commercial soit à travers un prestige convertible plus tard en termes financiers. Tout cela n’est pas apparent. Le livre met en relief l’aspect éminemment ridicule du pouvoir et de beaucoup de choses considérées comme respectables. Nous sommes dans un monde où les réseaux de puissance sont devenus extrêmement polymorphes, et n’ont de comptes à rendre à personne. C’est la victoire totale du capital. Il n’y a plus de différence entre réseaux légaux et illégaux. »

Recueilli par Jean-Marie Dinh

*Au diable vos verres  (ed. Séguier),  Le singe et l’architecte (ed. Séguier),  L’Hypothèse de Katz  (ed. Denoël) et  Mortelle hôtesse  (éd. La vie du Rail 2011).

Rien ne va plus, faites vos jeux…

Roman noir. C’est l’atmosphère d’un monde sans politique qui fonde la silencieuse et angoissante toile de fond du roman d’action « Mortelle hôtesse ».

Richard Meyer, salarié d’une officine privée qui donne dans le renseignement assiste à la mort de son collègue Gro sous la Manche. A bord du TGV Paris-Londres il fait aussi la connaissance de Nora, une jeune et brillante chercheuse à la recherche de son père Humbert Katz. L’homme pourrait avoir été kidnappé et retenu dans une clinique de thérapie génique. Il n’en faut pas moins pour convaincre le pessimiste réaliste,  Richard Meyer de se lancer sur la piste escarpée des intérêts de l’industrie pharmaceutique. Habitué à nager en eaux troubles, il parvient à tisser un lien entre les événements et une mystérieuse épidémie de cécité qui frappe le milieu fermé des diamantaires d’Anvers. Débute une course à tombeau ouvert où le lecteur traverse un tissu d’intrigues en empathie avec ce personnage désabusé d’un long voyage dans les arcanes du pouvoir. Bernard Pasobrola affirme avec ce quatrième roman un style grinçant mais tout en légèreté, l’ensemble teinté d’un humour, destructeur fort à propos. L’action rythmée se déploie dans un contexte très contemporain qui, de l’exploitation des mines de diamants aux expériences biotechologiques en passant par l’industrie florissante des armées privées, décrypte sobrement le milieu politico-économique dont l’équilibre apparaît en totale et durable perdition. Mortelle Hôtesse répond aux codes du roman noir, usant de ce ressort pour entraîner une sorte de boule miroir dans laquelle se réfléchit l’immoralité du monde.

Peut-être est-ce à ces raisons que Bernard Pasobrola doit ses mésaventures éditoriales… Les grandes maisons se sont confondues, jugeant son manuscrit trop complexe pour séduire les lecteurs. Il n’en est rien, tout au contraire, l’atmosphère introduite par l’auteur à travers le soin porté à la structure et à la fluidité de l’écriture, met en évidence des aspects profonds de notre époque. Une intelligence que l’on savoure avec délectation.

Jmdh

Mortelle hôtes,  Rail noir, 15 euros.

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La diva hallucinée du Grand-Guignol

Biographie. Un hommage à Maxa, la femme la plus assassinée du monde.

Une biographie à lire pour frissonner tout l’été. Dans la collection Les Voies de l’acteur, Agnès Pierron signe aux éditions montpelliéraines l’Entretemps, un hommage à la grande Maxa (1898-1970) qui fut l’interprète principale du Grand-Guignol entre les deux guerres. Une joyeuse époque où l’on bouffait du bourgeois tout cru. Côté spectacle, on s’amusait ferme, « le public lançait des camemberts coulants sur les artistes… ». Fils d’un commissaire de police, le fondateur du Grand Guignol Oscar Méténier avait ses habitudes Au Chat noir. En 1897, il acheta un théâtre au bout de l’impasse Chaptal afin d’y jouer ses divertissements basés sur un spectacle d’horreurs macabres et sanguinolentes. C’est dans cet univers gothique que Maxa fonda sa réputation. Le tout Paris se bousculait pour voir la Sarah Bernard de l’impasse Chaptal.

Elle fut durant trente ans la vedette incontestée que l’on venait voir souffrir. On se pressait pour l’écouter crier et la regarder mourir dans une grammaire gestuelle d’une lenteur exaspérante. « Je ne vivais que pour mourir » disait celle qui ressentait le don d’elle-même comme une forme de prière. En spécialiste mondiale du genre, Agnès Pierron nous entraîne sur les pas de sa petite chérie. « D’elle, on ne sait presque rien. Après un itinéraire halluciné de diva sur un plateau régulièrement aspergé de sang, elle fut rejetée par sa famille et délaissée par le milieu du théâtre. » Cette année Maxa a été mise à la fosse commune.

Jean-Marie Dinh

Maxa : La femme la plus assassinée du monde, éditions, L’Entretemps, 27 euros.

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Don DeLillo: La mort inspirée d’une légende US

Don DeLillo. Great Jones Street ou l’histoire d’une rock star qui plante son groupe pour s’enfermer dans un appart.

Enfin traduit, ce roman de Don DeLillo date de 1973.  Cette année-là, les forces US quittent le Vietnam, c’est le retour des GI à la maison. John McLaughlin produit sa dernière prestation avec son groupe Mahavishnu Orchestra et les New-york Dolls réinventent les années folles. Picasso casse sa pipe. Pinochet se paie Alliendé et Marco Ferreri fait scandale à Cannes avec La Grande Bouffe.

Pendant se temps, Don DeLillo écrit son troisième roman Great Jones Street, l’histoire d’une rock star qui plante son groupe au sommet de la gloire pour s’enfermer dans un appart minable de l’East Village. Démission du monde. Besoin de faire le vide, de redevenir intime avec sa propre folie. Bucky Wunderlick ne veut plus être le gourou de personne. Il demande aux parasites qui viennent le voir de rentrer chez eux.

Great Jones Street n’est pas plus un livre rock qu’Americana* serait une histoire de l’Amérique. Scalpel en main l’auteur américain coupe sa matière en tranches. Il se tape le boulot du légiste, et le cadavre parle, découvrant les excroissances d’une civilisation en mal de revival. Au passage DeLillo restitue le climat dans lequel s’inscrit l’hallucinante histoire de la pop culture américaine. « Tout le monde connaît l’histoire du nombre infini de singe, dit Fenig. On place un nombre infini de singes devant une machine à écrire, et à la longue, l’un d’entre eux reproduira une grande œuvre littéraire. » Près de 40 ans plus tard Don DeLillo est devenu l’auteur incontournable de la littérature postmoderne. Mais cela n’a rien d’un coup de dé.

Jean-Marie Dinh

* Premier roman de DeLillo paru en 1971.
Great Jones Street , éditions Actes-sud, 22 euros

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Marion Aubert :« Je voulais que rôde une forme de bestialité »

 

Rencontre. L’auteure montpelliéraine Marion Aubert a écrit « Le Brame des Biches » pour Le théâtre du peuple. Actuellement sur les planches du théâtre mythique vosgien.


Marion Aubert, auteure contemporaine et comédienne, est  issue du Conservatoire national de région de Montpellier, dirigé par Ariel Garcia Valdes. Elle est l’une des fondatrices de la Cie Tire pas la nappe dont elle assure la direction artistique avec Marion Guerrero. Elle a écrit une quinzaine de pièces. En dehors de sa compagnie, elle répond aux commandes de différents théâtres ou metteurs en scène. Le directeur du Théâtre du Peuple de Bussang, Pierre Guillois, lui  a commandé sa dernière pièce Le brame des biches * actuellement sur les planches de ce lieu emblématique vosgien.

 

Votre dernier texte est actuellement monté au Théâtre du Peuple de Bussang. Quel  a été le cheminement de cette aventure ?

« A l’origine, c’est une commande de Pierre Guillois, qui dirige ce théâtre depuis 2005. Cela c’est fait de manière intuitive. Il a pensé que je pourrais être touchée par ce lieu et peut-être que le côté irrévérent de mon travail s’adapterait bien à cette forme singulière de théâtre.

Comment est né Le Théâtre du peuple ?

Ce lieu est un cas particulier, que l’on peut considérer comme l’ancêtre du théâtre populaire. Il a vu le jour à la fin du XIXe, à l’initiative de Maurice Pottecher un homme de théâtre issu d’une famille de tisserands qui a construit un théâtre en bois perdu dans la nature pour faire jouer les ouvriers. La tradition s’est poursuivie jusqu’en 1965. Elle a repris en 1976, relancée par le petit-fils de Maurice Pottecher.

Sur quelles bases avez-vous abordé l’écriture du texte ?

J’avais un peu plus de temps. Je me suis beaucoup documentée. C’est un cas à part dans mon travail d’écriture habituellement plus instinctif. L’action se situe à Bussang dans la seconde partie du XIXe. Je me suis intéressée à l’histoire du Théâtre du peuple, aux conditions de vie de l’époque. J’étais dans le féminisme, j’ai lu l’essai de Geneviève Fraisse, Service et servitude qui aborde la relation dissymétrique entre maître et domestique. Je voulais aussi travailler sur l’idée d’un mélodrame que l’on retrouve dans les pièces de Pottecher. Après, tout cela s’est enchevêtré. Au final, la pièce donne une vision assez étrange et baroque de ce qui pouvait se passer à l’époque. Ce n’est pas un spectacle sur la misère au XIXe.

 

Elle compte une multitude de personnages dont deux femmes : Clara l’ouvrière et Mathilde la bourgeoise qui ont le vertige  …

Oui, mais peut-être qu’en définitive tout le monde est pris par le vertige. Clara et Mathilde n’ont pas de prise sur leur vie. Chacune dans leurs conditions, elles n’ont clairement pas le choix. On a l’impression que les hommes l’ont…

Le climat évoque l’homosexualité et flirte aussi avec la cruauté des contes ?

C’est la première fois que j’aborde le thème de l’homosexualité, féminine et masculine, sans parti pris, intuitivement. Cela m’intéresse parce que tout devient confus dans les relations. Dans le texte, on parle de La belle et la bête. J’avais envie de travailler sur la dévoration. Tous les personnages sont un peu des animaux. Je voulais que rôde une forme de bestialité un peu comme dans Le Ruban Blanc de Haneke.

On retrouve votre univers féroce. Gouverner par leurs obsessions les personnages s’affranchissent des codes de la représentation sociale…

Je vais jusqu’au bout et je ne lâche pas jusqu’à ce qu’ils crachent le morceau. Un jour quelqu’un m’a dit que mes personnages avaient leurs instincts sexuels pour condition générale. Cela m’intéresse de faire lutter les fantasmes. Dans Le brame des biches, les rôle s’échangent. Les personnages rêvent que les autres veulent leur place. C’est l’histoire de ces désirs qui met les rôles en jeu. A un moment, les fondamentaux fléchissent. La patronne ploie par la fuite et le patron ploie… sous lui-même.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu la pièce à Bussang ?

Traditionnellement, quelques professionnels se mêlent à la pièce. Mais le Théâtre du peuple reste avant tout interprété par des amateurs, ce qui est peu ordinaire. S’ajoute le cadre rural qui n’a rien à voir avec Paris où les CDN. Les acteurs sont souvent beaux où alors ils sont choisis parce qu’ils sont moches. Sur une cinquantaine d’acteurs j’étais heureuse de voir des gens gros et moches. Cela m’a surprise moi-même de mettre imaginer un type de physique pour certains personnages. Sur scène, il y avait plein de gens improbables venus de partout. J’avais l’impression que le monde était mieux représenté. La présence du public m’est apparue comme une figure théâtrale vraiment vivante. Ce qui correspond bien à ma pratique frontale du théâtre.

A Bussang, il est de coutume d’ouvrir les portes sur la nature, est-ce que vous voulez les voir s’ouvrir sur la misère ? interroge le metteur en scène de la pièce. « NON ! » s’écrit chaque après-midi le public ».

Recueilli par Jean-Marie Dinh

Le brame des Biches jusqu’au 27 aôut au Théâtre du Peuple de Bussang.

La pièce est publiée chez Actes-Sud-Papier n 2011

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Odilon Redon : Un peintre littéraire

"L’ange perdu ouvrit alors des ailes noires."

Baudelaire, Poe, Mallarmé et Flaubert habitent l’œuvre d’Odilon Redon à découvrir au Musée Fabre.

Quelqu’un a dit d’Odilon Redon : « Son art explore les méandres de la pensée, l’aspect sombre et ésotérique de l’âme humaine, empreint des mécanismes du rêve. » Cela résume bien l’œuvre que l’on peu découvrir, au Musée Fabre repenser dans un parcours muséographique inédit après l’expo du Grand Palais. Au sortir de cette exposition ce regard sur Redon sonne juste. Peut-être parce qu’il n’ôte rien du caractère primitif et mystérieux de l’artiste et nous pousse à approfondir son œuvre énigmatique. En parallèle à l’exposition Redon de Montpellier, dont la clôture le 16 octobre invite à y effectuer plusieurs passages, nous reviendrons au cours de l’été sur différents aspects de son processus créatif à travers  l’éclairage de l’intéressante bibliographie mis à la disposition des visiteurs qui souhaitent en savoir plus.

Interprétation littéraire

Les publications  Grandpalais accompagnent l’édition du catalogue de l’exposition, par plusieurs ouvrages. Alexandra Strauss se consacre à la relation occupée par Baudelaire, Poe, Mallarmé et Flaubert dans le travail de Redon. L’ouvrage explore le dialogue entre art et littérature à travers une minutieuse sélection qui juxtapose les lithographies aux textes qui ont inspiré l’artiste. L’exposition qui met en évidence l’évolution stylistique de Redon débute par ses fameux noirs qui placent d’entrée la littérature au cœur de son inspiration. En 1879, la publication de son premier album de lithographie « Dans le rêve » le fait connaître dans le milieu littéraire qui s’extirpe du romantisme. « Ses amis le décrivent travaillant entouré de livres (…) Il dessinait et les consultait fiévreusement, comme on mélange des couleurs » rappelle Alexandra Strauss. L’univers de Redon est proche de Baudelaire, qu’il découvre vers vingt ans. Les thèmes de la douleur, de la solitude, du mépris pour le médiocre… font écho en lui. Ils inspirent son travail au fusain  et à l’encre. L’artiste se défendra cependant d’avoir cédé à la moindre tentative d’illustration. Sa démarche repose sur l’interprétation. « Redon respecte l’univers littéraire tout en y apportant son langage propre », précise l’auteur.

« Des monstres nouveaux »

Redon découvre Les histoires de Poe peu après leurs traductions par Baudelaire. En 1882, il publie A Edgard Poe, une série de dessins où sur chaque planche figure un détail pris dans le texte à partir duquel l’artiste développe un travail personnel. La rencontre avec Mallarmé avec qui il partage une commune admiration pour Baudelaire se fera elle aussi naturellement. Les deux hommes deviennent des amis. Ils entament une collaboration sur le recueil de Mallarmé « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard », mais l’édition du projet est abandonnée après le décès de Mallarmé en septembre 1898.

C’est un autre ami, l’écrivain Émile Hennequin qui porte à Odilon Redon La tentation de saint Antoine en 1881, pensant qu’il trouverait dans le texte de Flaubert « des monstres nouveaux. » L’idée se révéla bonne puisque de la convergence des mondes de Redon et Flaubert naquirent trois séries dont l’exposition nous en révèle une grande partie.

Jean-Marie Dinh

Baudelaire, Poe Mallarmé, Flaubert, Interprétation par Odilon Redon, éd Grandpalais, 14 euros.
Odilon Redon « Prince du rêve » Musée Fabre jusqu’au 16 octobre. La librairie Sauramps du musée propose une riche bibliographie autour de l’artiste.

Voir aussi : Rubrique Livre, rubrique Littérature française, rubrique Exposition, De Gauguin au Nabis, Bonnard, peintre de la grâce intimiste,