Un espace d’écriture s’ouvre sur la ville

Michel Simonot invité le 19 avril autour de « Le but de Roberto Carlos ». Photo dr

Michel Simonot invité le 19 avril autour de « Le but de Roberto Carlos ». Photo dr

La Baignoire met à l’honneur l’écriture dramatique contemporaine durant une semaine  avec  Horizon du texte, du 5 au 11 avril.

On y pense peu et pourtant, le théâtre d’aujourd’hui a besoin de textes, pour exister, pour dire ce qui va se jouer, ce qui se joue dans notre vie et dans notre monde. Les auteurs contemporains sont là. Perdus quelque part ils écrivent, souvent dans l’anonymat. On ne les voit pas à la télé, on les entend peu à la radio. On édite leurs textes avec parcimonie. Quand cela arrive, (rarement si le texte n’est pas monté), il faut encore les découvrir.

Offrant aux compagnies un lieu d’expérimentation de toute forme d’écriture scénique, la Baignoire promeut avec passion et pertinence les écritures contemporaines. Sans en faire des tonnes, son équipe remplit cette mission depuis de nombreuses années. « Reconnaître ces écritures c’est connaître mieux sa maison », avance-t-elle. « Notre action est de montrer que non seulement l’écriture contemporaine est accessible mais salutaire », souligne Béla Czuppon. « C’est à cet endroit que se constitue l’émancipation de l’individu qui ne se résume pas  comme certains le pensent à un consommateur de culture. »

Horizons de développement


Quoi de neuf en ce début de siècle ? interrogent les forces vives de la Baignoire avant de répondre du tac au tac « le texte et l’écriture ». Cette année on change l’eau, la programmation des Bains d’écriture qui associait des auteurs autour d’une savoureuse cuisine textuelle trouve une expansion avec Les horizons du texte.

En partenariat avec les Éditions Espaces 34, La Maison Antoine-Vitez, Centre international de la traduction théâtrale, la Maison Louis-Jouvet, école nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier (Ensad) et l’université Paul-Valéry, la Baignoire propose une manifestation qui ouvre le champ sur l’écriture dramatique.

Du 5 au 11 avril se tiendront des lectures de textes d’aujourd’hui traduits ou écrits dans notre langue. L’idée est d’associer différents lieux de la ville en lien avec l’écriture dramatique pour ouvrir de nouveaux espaces de perception et de recherche et d’inviter le public à des lectures et à des tables rondes comme ce sera le cas au Chai du terral qui prolongera la manifestation festive le 12 avril à St-Jean-de-Védas en confiant une carte blanche à Sarah Fourage.

Samedi 5 avril la Baignoire investit la fac (Saint-Charles) pour inviter les étudiants à « entrer dans le cambouis » en retravaillant les traductions en compagnie des traducteurs de La Maison A.Vitez. « Nous avons la volonté de promouvoir les écritures au-delà d’un horizon professionnel et de donner le goût des auteurs contemporains. »

D’autres lectures seront prises en charge par des comédiens professionnels. Ce travail de fond mené à Montpellier par l’équipe de la Baignoire gagne vraiment à être connu. Les pros et habitués, amateurs de texte et d’expériences théâtrales en prise avec notre époque s’y retrouvent.

JMDH

www.labaignoire.fr

Source : L’Hérault du Jour, 31/03/2014
Voir aussi : Rubrique Théâtre,

UMP Montpellier J Domergue : « Saurel a joué au poker, il a gagné, je le félicite »

Jacques Domergue. Photo ML

Jacques Domergue. Photo ML

UMP. Avec 25,88%, J. Domergue s’incline en prônant l’ouverture.

Les jeux n’étaient pas faits et la roue a tourné. A l’issue du premier tour, le candidat UMP Jacques Domergue talonnait le dissident socialiste Philippe Saurel avec 22,72% des suffrages. Devant lui Saurel à quelques dixième de voix près a très bien senti la trajectoire qui s’ouvrait à lui. En pôle position, donné largement favori après s’être allié avec EELV (autre grand perdant de la fable) et une petite partie des communistes, Jean-Pierre Moure ne totalisait que 25,27%.

Le retournement de situation qui s’est opéré propulsant Saurel à 37,54% laissant sur place Moure à 27,4 sans faire décoller Domergue (25,88%) s’explique en partie par un report des voix de l’UMP sur Philippe Saurel. Ce que résume un militant UMP s’adressant à Domergue « C’est la mentalité de droite. Du fait que tu étais troisième, ils ont pris le ticket Saurel. »  La relative distance que le candidat UMP entretient avec l’appareil de son parti a fait le reste. Paradoxalement Domergue récupère des voix du FN qui perd près de 4 points entre les deux tours.

Hier soir, J. Domergue qui a déjà connu des défaites était détendu « Honnêtement, j’ai un boulot, ça va pas changer ma vie. Si j’avais été élu, ça l’aurait changé. Il n’y a rien de grave, rassure le candidat en s’adressant aux militants qui viennent à sa rencontre la mine déconfite. Maintenant il faut laisser décanter. J’espère que cela va permettre de l’ouverture. »

L’UMP devrait disposer de 8 élus municipaux et 4 ou 5 à l’Agglo. « On est prêt à collaborer avec la nouvelle équipe municipale. » Cette question d’une alliance avec Saurel ne s’est-elle pas déjà posée entre les deux tours ? « Ceux qui ont gagné ce soir ce sont les anti-système. Si j’avais fait deux points de plus au premier tour, on aurait fait un deal. Mais là Saurel pouvait tenter sa chance, il a pris le risque. Il a bien joué et il a gagné. » La composition de la nouvelle majorité va-t-elle se jouer au poker ?

JMDH

Source L’Hérault du Jour 31/03/2014

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FN Montpellier. Entre deux vagues en attendant la prochaine

Dans le local du FN

Dans le local du FN

FN. Erosion des voix de France Jamet qui passe de 13,81% au premier tour  à 9,18% hier soir.

21h, sur les berges du Lez. Il n’y a pas foule à la permanence du Front national. Le QG inauguré par Jean-Marie Le Pen s’est rapproché de la mairie bleue. Le bleu marine, ce ne sera pas pour cette fois. Avec un score de 9,18% sur Montpellier contre 13,81% au premier tour,  le tsunami espéré s’est transformé en vaguelette mais comme le savent les Méditerranéens, les nageurs imprudents sont souvent surpris par la houle.

Laurent Pithon candidat FN à Fabègues (21%), reste optimiste : « A 41 ans, je fais partie de la génération 2 du FN. Ma satisfaction c’est que nous avons beaucoup de conseillers municipaux qui intègrent les communes. Le FN est désormais considéré comme un vrai parti démocratique. Nous allons vite apprendre le fonctionnement de la République. »  Le jeune frontiste rêve d’une alliance avec l’UMP pour peser lourd dans l’Agglo. « Nous n’avons pas eu de discussion avec Saurel » précise-t-il.

Un peu plus tard, France Jamet, la candidate FN sur Montpellier analyse le recul de son parti : « Il est évident que Domergue a siphonné une partie de notre électorat. Alors qu’il n’a jamais été question d’une alliance. Il nous a tourné le dos. » Avec 9,18% des suffrages, le FN devrait disposer de trois élus au conseil municipal, France Jamet, Djamel Boumaaz et Audrey Lledo. « Notre trio va répondre aux attentes. C’est un vote d’adhésion pas de protestation », appuie France Jamet. La candidature Saurel présentée comme dissidente de l’« establishment » PS a sans doute limité la protestation.

JMDH

Source L’Hérault du Jour 31/03/2014

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Une mouette juste ou juste une mouette

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Les personnages de La Mouette dans leur quête improbable. Photo dr

Théâtre des 13 Vents. Christian Benedetti nous plonge dans l’univers tchekhovien avec La Mouette et Oncle Vania.

 Christian Benedetti met en scène La Mouette d’Anton Tchekhov ce soir au Théâtre des Treize Vents et enchaîne à partir de samedi avec Oncle Vania.  A propos de La Mouette, on peut penser que Tchekhov règle à travers le personnage de Trigorine quelques comptes avec le théâtre réaliste de son temps. Celui-ci souhaite montrer le réel sans médiation.

Benedetti fait de même. Il cite la sociologue Marie-José Mondzain : « C’est la barbarie qui menace un monde sans spectateur ». La place du spectateur qui fut un enjeu pour l’auteur l’est aussi pour le metteur en scène. « Il y a un combat à mener avec le théâtre et l’acte de création contre ce qui assigne, capture fige…L’institution culturelle, par exemple, définit le rôle de chacun : ceux qui regardent et subissent, devant ceux qui imposent et qui font, dans une nécessaire hiérarchie du sens qui laisse l’expert dominer le jeu des images offertes aux spectateurs silencieux. »

La traduction de Markowicz restitue parfaitement le bouillonnement de l’oeuvre. L’intention de Benedetti, qui a eu Vitez comme professeur, est de « prendre en charge pleinement la nécessité » et « le questionnement » posés par le texte de Tchekhov en l’occurrence l’interrogation face à la mort que le metteur en scène reformule ainsi : « Pourquoi on ne sait pas pourquoi on va mourir ? »

On le ressent sur la scène chaque fois que le récit fait place au silence où lorsqu’un coup de feu retentit près du lac ou dans la campagne que l’on s’imagine sinistrement verte. Le hors scène est exploité de manière judicieuse.

Sans décor, tout est dans le rythme et dans l’engagement total des comédiens. L’ironie qui se dégage s’appuie sur la force et la sincérité de chaque personnage. On rapporte que la troupe qui a joué pour la première fois la pièce en 1896 au Théâtre Alexandra a été déconcertée par  les traits parodiques à l’œuvre dans la pièce. Cela semble toujours d’actualité.

JMDH

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La gauche divisée à Montpellier, la droite en embuscade

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Les deux listes de gauche concurrentes n’ont pas trouvé d’accord à Montpellier. Jean-Pierre Moure, candidat PS-EELV et président de l’agglomération (25,7 % au premier tour) et son dissident divers gauche Philippe Saurel, ancien adjoint à la culture exclu du PS pour avoir maintenu sa candidature contre le vainqueur des primaires (22,9 %), se présenteront séparément dimanche.

L’issue du scrutin reste donc incertaine, dans la ville de 250 000 habitants à gauche depuis plus de trente-cinq ans. La droite, qui a recueilli 22,7 % des suffrages au premier tour, a même des chances de l’emporter en cas de bon report des 4,5 % de la liste UDI. Elle se présentera en quadrangulaire face au Front national qui maintient une liste, grâce aux 13,8 % obtenus dimanche.

Le Front de gauche, qui aurait pu jouer le rôle d’arbitre fort de ses 7,5 % au premier tour, ne soutiendra finalement aucun candidat. Aucune liste n’a accepté les conditions de « fusion technique » qu’il proposait.

Philippe Saurel, de son côté, se pose en candidat « antisystème », espérant être élu avec le vote de rejet dans une ville minée par les guéguerres politiques. « Le score du FN a été jugulé par une partie de l’offre politique de notre liste. Pour le vote antisystème, nous avons proposé une alternative crédible », a-t-il déclaré mardi midi en conférence de presse.

Erwan Manac’h

Source Politis 25/03/14

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