Cinéma «Real» de Kiyoshi Kurosawa. Une histoire d’amour post-moderne

Real-2

Kiyoshi Kurosawa fasciné par l’entre deux mondes. PHOTO dr

Après le succès de Shokuzai, le cinéma Diagonal renouvelle l’heureuse proposition d’offrir aux Montpelliérains les films du maître nippon en avant-première. C’est avec un titre court et efficace comme Real, que Kiyoshi Kurosawa nous revient pour un film plus accessible. Que les fans se rassurent, l’obsession pour la « semi-mort » qui hante les films du cinéaste n’a pas disparu.

Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d’autant qu’ils s’aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l’inconscient de sa compagne. Ce n’est pas un film sur l’univers des mangas mais l’émergence de mangas réalistes au Japon a semble-t-il joué un rôle dans le choix du réalisateur.

Entre la science-fiction et l’anticipation, le réalisateur s’attache au décalage entre réalité et fiction pour conduire le spectateur dans un espace inconnu. Liés à une faute originelle, les personnages sont prisonniers de leur passé. Poussés par l’amour, ils vont tenter de pénétrer dans le brouillard épais de l’inconscient. Kurosawa ouvre un espace métaphorique et cinématographique qui montre un réel irréel. Il porte un regard sur notre société post-moderne où les personnages jouent en permanence à passer la ligne frontière entre le virtuel et le réel pour redéfinir un présent.

Avec Real, Kurosawa donne le pendant nippon au Cosmopolis de Cronenberg qui avait choisi d’adapter Don DeLillo au grand écran, lui, opte pour une nouvelle d’Inu Rokuro, A Perfect Day For Plesiosaur. Là où la réalité s’effondre, s’ouvrent l’espace mental et l’imaginaire pour le meilleur et le pire.

JMDH

Real, en salle le 26 mars.

Bande annonce

Voir aussi : Rubrique Cinéma, rubrique Japon,

Miyazaki filme le vent

le-vent-se-leve-baiserLe Vent se lève , le dernier film du maître de l’animation japonaise à découvrir sur les grands écrans.

Le Vent se lève, de Hayao Miyazaki, clôt l’oeuvre du grand maître de l’animation mondiale qui a annoncé que ce serait son dernier film. Il arrive comme une forme de testament artistique, de condensé de son oeuvre qui compte 11 longs-métrages géniaux. Miyazaki s’est imposé comme l’héritier japonais de Victor Hugo, Prévert et Van Gogh.

Le vent se lève s’intéresse à la vie de Jiro Horikoshi, un Japonais connu dans les années 1920 pour avoir conçu une des armes de guerre phares du pays, le fameux Zéro japonais, surnommé sur le terrain la terreur du Pacifique. Ce n’est pas la passion militaire qui anime Miyazaki et son héros mais la fascination pour les machines volantes. Le réalisateur développe le dilemme interne de l’ingénieur aspiré par le processus créatif et meurtri par l’utilisation qui sera faite de son travail.

Poète inclassable de la nature, Miyazaki narre l’histoire de son pays. Le film évoque les grands épisodes historiques mis en parallèle avec la vie des personnages. On peut voir un lien entre la maladie de la femme du héros et la guerre.De quoi fâcher le très nationaliste premier ministre Shinzo Abe.

Jmdh

Source La Marseillaise 24/1/14

Voir aussi : Rubrique Cinéma, rubrique Japon,

La Chine et le Japon appellent Washington à sortir de la paralysie budgétaire

Les autorités chinoises et japonaises pressent les États-Unis de trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine afin de sortir de la paralysie budgétaire qui bloque le fonctionnement du pays depuis une semaine.

Par Baptiste FALLEVOZ , correspondant de FRANCE 24 à Pékin

À eux deux, ils détiennent plus de 2 000 milliards de dollars de dette américaine. Inquiets de l’évolution de la situation budgétaire aux États-Unis, la Chine et le Japon ont demandé, mardi 8 octobre, à Washingon de sortir de l’impasse. C’est la première réaction officielle des deux principales économies asiatiques depuis le début de la crise qui bloque le fonctionnement normal des États-Unis.

Pékin a ainsi appelé l’administration américaine à s’assurer que « les investissements chinois demeurent sûrs », tandis que Taro Aso, le ministre japonais des Finances, a souligné qu’il fallait garder à l’esprit que la situation risquait de faire baisser la valeur des bonds du Trésor détenus par le Japon.

Tokyo a, en outre, déploré l’effet qu’un défaut de paiement américain – qui pourrait intervenir dès la mi-octobre d’après Washington – aurait sur les économies asiatiques. « Dans ce scénario, les investisseurs pourraient vendre leurs dollars pour acheter des yens [ou des yuans chinois, NDLR] ce qui ferait monter la valeur des devises asiatiques et aurait un impact négatif sur les exportations de ces pays », rappelle le quotidien financier britannique « Financial Times« .

Batailles politiciennes

Jusqu’à présent, la Chine et le Japon se contentaient de qualifier la paralysie budgétaire de problème interne aux États-Unis. Une posture de plus en plus difficile à tenir, notamment depuis que Barack Obama a annoncé, le 4 octobre, qu’il devait annuler sa tournée en Asie à cause de cette crise.

Zhu Guangyao, le vice-ministre chinois des Finances, s’en est pris à l’intransigeance supposée des démocrates et républicains qui n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour débloquer la situation. Il a souligné que derrière les batailles politiciennes, il y avait des investissements étrangers et des équilibres économiques mondiaux à prendre en considération.

« Nous espérons que les États-Unis pourront tirer des leçons de l’histoire », a noté Zhu Guangyao. Une manière de rappeler qu’en août 2011 l’agence de notation Standard & Poor’s avait privé les États-Unis de son précieux triple A, alors même que Washington avait réussi à trouver un accord de dernière minute pour relever le plafond de la dette.

Voir aussi : Rubrique Chine, rubrique Japon, rubrique Finance,

Keigo Higashino : Le roman noir japonais qui pique dans le vif

url

Keigo Higashino connaît un succès considérable au Japon

Publié pour la première fois au Japon en 1998, le roman La prophétie de l’abeille semble porté par la préscience du désastre à venir de Fukushima qui comme l’indique les récents aveux de la société Tepco, ne sont pas près de conjurer la malédiction que le Japon entretient avec le nucléaire. Tous les aiguilleurs du ciel le savent, le scénario d’une attaque des centrales nucléaires par le ciel est loin d’être improbable. Le roman de Keigo Higashino est une course contre la montre doublée d’une enquête passionnante qui plonge le lecteur dans le milieu du monde nucléaire nippon. A partir d’un acte humain isolé et par conséquent difficilement prévisible, l’auteur qui n’a pas négligé le travail de documentation dévoile toute les conséquences de la problématique. Du danger imminent à la solidarité et l’engagement citoyen en passant par la gestion technique, médiatique et politique de la situation, l’intrigue s’avère pleine de rebondissements. Le livre laisse paraître le profond traumatisme d’un peuple qui n’a pas choisi. Sans tomber dans le pamphlet activiste, le regard visionnaire de l’auteur japonais Keigo Higashino, nous invite à une vraie réflexion sur la menace de l’énergie nucléaire. Un peu comme un ultime avertissement…

JMDH

Source : L’Hérault du Jour La Marseillaise 12/08/2013

Noir de l’été. La prophétie de l’Abeille

urlUn matin d’été, la voiture de l’ingénieur Yuhara pénètre dans le complexe de Nishiki Heavy Industries. C’est aujourd’hui que l’hélicoptère sur lequel il travaille depuis des années doit être livré à son commanditaire, l’Agence de défense du Japon. Sa femme et son fils l’accompagnent pour assister à la démonstration de vol. Yuhara se rend dans son bureau tandis que sa famille l’attend à la cafétéria en compagnie de l’épouse d’un collègue et de son petit garçon. Les deux enfants vont jouer dehors et réussissent à se glisser dans le hangar où se trouve l’hélicoptère, et même à bord de l’appareil. L’un des deux est encore dedans lorsque celui-ci se met à bouger. Bientôt, sous les yeux terrifiés de son compagnon de jeu, l’hélicoptère prend son envol. D’abord stupéfaits, les ingénieurs comprennent bientôt que l’appareil a été manipulé à distance. Moins d’une heure plus tard, l’hélicoptère s’immobilise au-dessus d’un réacteur nucléaire. Les autorités reçoivent un message signé de « l’Abeille du ciel » : l’appareil, chargé d’explosifs, s’écrasera sur le réacteur quand il aura épuisé son carburant si toutes les centrales du Japon ne sont pas mises immédiatement hors d’état de fonctionner…

 Keigo Higashino La prophétie de l’abeille Actes-Sud 2013.

Voir aussi : Rubrique Livre, Roman noir, rubrique Japon, rubrique Politique, Un accident nucléaire c’est la fin de la démocratie,

 

Le Japon a franchi « la ligne de danger », avertit la Corée du Nord

Japan Maritime Self-Defense Force's helicopter destroyer DDH183 Izumo, the largest surface combatant of the Japanese navy, is seen before its launching ceremony in Yokohama

le futur porte-hélicoptères dont il va équiper sa flotte, un navire de 248 mètres baptisé « Izumo »

La Corée du Nord a vertement critiqué le Japon mercredi, estimant que ce dernier avait franchi « la ligne du danger », au lendemain du baptême du plus gros navire militaire construit par Tokyo depuis la dernière guerre.

Dans un commentaire, l’agence officielle nord-coréenne KCNA se réfère à un rapport publié le mois dernier par le ministère de la défense nippon, qui appelle à créer « une large capacité d’endiguement » face aux menaces balistiques nord-coréennes.

« Ce n’est rien d’autre qu’un vaste canular par le Japon pour justifier le fait de devenir un géant militaire, ce qui va au-delà de la ligne du danger », s’indigne KCNA.

« Les affirmations du Japon sont trop irraisonnables et illogiques pour justifier ses sinistres objectifs », ajoute l’agence, qui transmet fidèlement les vues du pouvoir.

La veille de la publication de ce commentaire, le Japon avait montré pour la première fois en public le futur porte-hélicoptères dont il va équiper sa flotte, un navire de 248 mètres baptisé « Izumo » et encore en construction à Yokohama (sud de Tokyo).

Le navire, plus gros bateau militaire construit par Tokyo depuis la 2e Guerre mondiale, sera opérationnel après 2015 pour un coût total de quelque 900 millions d’euros. Une fois mis en service, il pourra embarquer neuf hélicoptères.

Mardi, la Chine s’était déclarée « préoccupée par l’expansion constante des équipements militaires du Japon ».

Le nouveau Premier ministre Shinzo Abe, auquel on prête l’intention de faire réviser la constitution pacifiste de 1947 (qui interdit le recours à la guerre), a fait approuver un budget militaire de 38,7 milliards d’euros pour 2013-2014, en hausse pour la première fois depuis onze ans.

Source AFP 07/08/13

Voir aussi : Rubrique Japon, rubrique Asie, Post américanisme,