Cinemed 2013 : Une autre lumière sur la méditerranée

Après neuf jours de plaisir et de découvertes, la 35e édition du Cinemed s’est achevée samedi par la projection en avant-première du captivant dernier opus de Polanski La Venus à la fourrure. Le genre de film qui donne au point final une forme ultime en jouant sur les fragiles frontières entre le jeu et la réalité. A différents égards, le choix du film de clôture reflète l’esprit du festival. Passer, par exemple, de La Chevauchée Fantastique, à un huis clôt intime et brûlant, appelle un goût pour l’histoire du cinéma et un solide esprit d’ouverture pour trouver l’accord et s’inscrire dans une juste conjugaison.

 

Il y a toujours trop à voir pour le spectateur assidu du Cinemed happé dans la vie chaotique et puissante des vingt-cinq pays du bassin méditerranéen, mais c’est ce trop qui permet à chacun de choisir. Dans ce monde fantastique et réel si mal couvert par le traitement  de l’actualité, seuls le cinéma et la littérature* offrent les éléments d’une compréhension sensible et humaine qui font tant défaut aujourd’hui. Comme le dit son président Henri Talvat, le Cinemed oeuvre « pour le plaisir des yeux et la satisfaction de l’esprit.» Les réalisateurs et le public qui lui font confiance viennent et reviennent pour y partager ce qui fait sa force : « L’esprit d’échange et de tolérance

L’autre raison d’être du festival Cinemed  est de maintenir en vie le cinéma d’auteur méditerranéen aussi bien dans la mémoire que dans le devenir. Les hommages rendus, les rencontres professionnelles et les compétitions y contribuent. Cela permet aux créateurs sélectionnés de donner forme à une liberté d’expression qui s’épanouit à Montpellier dans la multitude. En dépit des balles meurtrières et des silences imposés aux peuples, les cinéastes troublent la notion de bien et de mal et activent  parfois la dialectique complexe chère à Polanski du maître et de l’esclave.

Jean-Marie Dinh

Le jury de la 35e édition du Cinemed a rendu son verdict samedi 2 novembre. L’Antigone d’Or 2013 a été attribué à l’unanimité à Ahmad Abdalla pour son film Rags and Tatters, « pour son audace politique et visuelle.»

Découvrir toute la liste du palmarès www.cinemed.tm.fr

* Lire « Le quatrième mur » de Sorj Chalandon (ed Grasset) où il est question de monter «Antigone» en pleine guerre civile libanaise.

Source : La Marseillaise 04/11/2013

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