Cinemed : États généraux de la production

Cinemed. Au fil des éditions le festival de cinéma de Montpellier développe ses rencontres professionnelles.

Christophe Leparc, coordinateur et programmateur au Cinemed

Christophe Leparc, coordinateur et programmateur au Cinemed

A Montpellier, le Cinemed vit sa trente cinquième édition avec passion. L’effervescence qui règne dans les couloirs du festival en témoigne à chaque instant. Elle a plus à voir avec la profusion de films à découvrir, les propositions de rencontres, et l’ambiance du grand métissage méditerranéen qui fait la joie du public, qu’avec l’esprit paillettes dont le festival s’est toujours défendu. Les rencontres professionnelles constituent l’autre aspect du festival. Si l’équipe de direction est convaincue de la vocation du Cinemed dans ce domaine et souhaite soutenir la production de longs métrages issus du bassin méditerranéen, il n’est pas aisé d’y parvenir.

Du 29 au 31 novembre, le festival consacre trois journées aux rencontres professionnelles sur le thème Produire en Méditerranée. Le festival organise cette année pour la première fois, les Etats généraux de la création en Méditerranée. Si la crise impacte considérablement le secteur dans des pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, ou la Grèce, elle ouvre aussi des champs nouveaux pour la production cinématographique et audiovisuelle. « Dans le monde arabe, on assiste à une montée en puissance du documentaire et du cross-média. On sent que ça bouge. Un pays comme le Maroc vient de se doter d’une école de cinéma orientée vers le panafricanisme, explique le coordinateur et programmateur Christophe Leparc. Le Cinemed jouit déjà un bon réseau. Il souhaite être au coeur de ce qui se passe. Il y a des territoires géographiques à suivre en matière de création. Notre ambition est de fidéliser les acteurs méditerranéens à l’international autour de ce rendez-vous en faisant en sorte que les professionnels de la région y trouvent leur place. »

Des territoires à suivre

Depuis vingt-trois ans, Cinemed s’implique dans la genèse des films en décernant des bourses d’aides au développement pour les projet de long métrage de fiction. Nombre de films appréciés au festival ne trouvent pas de distributeur. Parmi les réussites ayant bénéficié du dispositif on compte Mon trésor de l’Israélienne Keren Yedaya (Caméra d’or à Cannes en 2004), Snow de la Bosniaque Aida Begic ( grand prix de la semaine de la critique à Cannes en 2008) ou encore, Man without a cell phone du Palestinien Sameth Zoabi (Antigone d’Or 2011).

D’autres festivals disposent de ce type de soutien. Avec 7 000 euros pour le premier prix, le Cinemed n’est pas en mesure de rivaliser avec les pays du Golfe, d’où la nécessité de bien se situer. « Nous souhaitons rester au stade de la création. C’est notre spécificité, indique Christophe Leparc, on repère les jeunes réalisateurs talentueux dès leurs premiers pas et on favorise le difficile passage du court au long métrage. Au-delà des bourses nous organisons des rencontres avec les producteurs, et des chaînes de télévision qui viennent faire part de leur ligne éditoriale. Le festival s’ancre résolument dans les nouveau réseaux méditerranéens qui émergent. »

Les trois jours de rencontres professionnelles qui débutent mardi seront aussi l’occasion de prendre connaissance des différents guichets d’aides proposer par le CNC. Et notamment le volet Cinéma du monde dont les dotations peuvent atteindre 200 000 euros. De quoi stabiliser les productions de la relève méditerranéennes dont le budget moyen tourne autour d’un million d’euros.

JMDH

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