« on a été ramené à ce qu’on pèse réellement », affirme Besancenot

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Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, a estimé vendredi que son parti avait été ramené à ce qu’il « pèse réellement » après le départ de plus du tiers, voire de la moitié de ses militants, depuis sa fondation en février 2009.

Revenant sur l’hémorragie d’adhérents (entre 3 et 4.500 départs sur les 9 à 10.000 personnes recensées au départ), M. Besancenot a reconnu, devant des journalistes, que le NPA a « connu une crise existentielle »: « on a été ramené à ce qu’on pèse réellement ». « On apprend en marchant » mais « on a gagné en maturité », a-t-il estimé, tout en paraphrasant le groupe de rap NTM : « on est encore là! »

Lors du congrès qui se tient jusqu’à dimanche à Montreuil, les délégués devront par ailleurs avancer sur la piste de nouveaux porte-parole pour seconder M. Besancenot, seul représentant médiatique du NPA. Un mandat devrait être donné à la nouvelle direction élue dimanche, afin de désigner « un homme et une femme » pour occuper la fonction, lors du prochain conseil politique national (parlement) du parti en mars.

M. Besancenot refuse de dire s’il sera ou non encore porte-parole: « je ne vais pas me retirer sur l’île de Ré » et « quoi qu’il en soit, il faudra compter avec ma voix », assure-t-il, alors que sa candidature pour 2012 semble faire l’unanimité à la direction du parti.

Dimanche pourtant, un « appel public » pour une « candidature de rassemblement » doit être lancé par le congrès du NPA pour « regrouper toutes les forces anticapitalistes » qui « incarnent la radicalité de la lutte », selon M. Besancenot. Et de renvoyer Jean Luc Mélenchon dans ses cordes alors que le Parti de gauche a lancé une adresse au NPA pour l’unité cette semaine : « il a la main tellement tendue qu’elle est presque crispée sur sa proposition » de candidature, a taclé le facteur de Neuilly.

S’il n’y a « aucun écho » à cet appel, le NPA « discutera d’une candidature » du parti en juin. Et le « camarade Olivier » pourrait alors rempiler pour une troisième candidature d’affilée à la présidentielle.

AFP

Voir aussi : Rubrique Politique Le NPA souhaite réinventer la gauche, rubrique Rencontre Ben Saïd la course contre le temps,

Projets et caprices du pouvoir

18-mois-chrono

Livre. « 18 mois chrono », une fiction politique en temps réel.

Les socialistes Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et le journaliste Renaud Chenu signent un ouvrage original qui captivera les amateurs de politiques et peut-être une partie de ceux qui s’en sont désintéressés. Loin des essais politiciens classiques dont la fleuraison s’entasse chez nos libraire au fil de la saisonnalité électorale, 18 mois chrono met a nu les mécanismes du pouvoir et les arbitrages politiques à la française. Le livre est une fiction politique dont l’écriture s’est terminée le 24 août 2010.

Durant 18 mois de novembre 2010 à mai 2012 (deuxième tour de l’élection présidentielle), on suit dans un casting très réaliste les personnalités qui font le paysage politique. Nicolas Sarkozy, ses conseillers, Fillon Hortefeux, Coppé mais aussi Bayrou, Villepin et bien d’autres à droite. Martine Aubry, DSK, Ségolène Royal, François Hollande, Benoit Hamon mais aussi Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement, Cécile Duflot, Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit et bien d’autres …

Tout débute en cet été 2010, entre l’affaire Woerth-Bettencourt, la réforme des retraites et la déliquescence morale qui gagne le pays jusqu’à sa propre majorité. Sarkozy est au plus bas. Le président broie du noir. Il cherche un remède de choc à son impopularité et réunit dans sa résidence son premier cercle de fidèle Guaino, Hortefeux et Guéant pour leur annoncer qu’il entend rompre son isolement. La dissolution de l’Assemblée et la cohabitation qui s’en suivra lui paraît l’unique moyen de se voir reconduit à l’Elysée en 2012.

Cette irrésistible fuite en avant est le déclencheur d’un scénario qui plonge le lecteur dans le réel d’une course effrénée pleine de rebondissements. Pour le PS, la reconquête du pouvoir passe par une unité stratégique sans faille orchestré par Martine Aubry. Propulsée au poste de premier ministre, la Première secrétaire du PS se prête au jeu complexe des alliances. Elle doit aussi faire face aux ténors de son propre camp qui cherchent à marquer des points dans la perspectives 2012. Et aux stratégies de la droite pour se maintenir au pouvoir.

Avec cette fiction nous signifions aussi que la gauche ne doit pas s’installer dans l’idée d’une alternance gagnée d’avance », précise sur son blog Marie-Noëlle Lienemann. Une réflexion pleine de bon sens, comme le questionnement, inclus dans l’ouvrage, sur le risque dévastateur de la procédure des primaires au PS. Enfin, après ce plongeon passionnant dans la jungle impitoyable de la vie politique française, une autre question vient légitimement tarauder le lecteur. Une alternance oui, mais pour aller où ?

Jean-Marie Dinh

18 mois Chrono, éditions Jean-Claude Gawsewitch, 19,9 euros.

Hortefeux juge «inadmissible» que Mélenchon accuse la police

La police en civile sur tous les fronts

Le président du Parti de Gauche a accusé les policiers d’«infiltrer» les manifestations. Des députés de gauche demandent une commission d’enquête parlementaire sur le sujet. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a jugé mardi «inadmissibles» les propos du président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon qui a accusé les policiers d’«infiltrer» les manifestations.

Ces propos sont «tout simplement inadmissibles» et relèvent de «rumeurs indignes qui circulent sur internet et visent à salir l’honneur de la police», a dit le ministre qui recevait les syndicats pour «soutenir» les policiers mobilisés sur la voie publique lors du mouvement contre la réforme des retraites.

Selon le syndicat Synergie Officiers, Brice Hortefeux ne compte toutefois pas porter plainte, comme plusieurs organisations le lui avaient demandé.

«Le ministre estime que ce n’est pas opportun dans la mesure ou cela donnerait une caisse de résonance et une publicité à M. Mélenchon», a expliqué à l’AFP le secrétaire général de Synergie Officiers Patrice Ribeiro.

Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé dimanche la «présence dans les cortèges de personnes infiltrées qui jettent des pierres, brisent des vitrines et ensuite sortent des brassards de police». «Qui donne de tels ordres? Je pense que le ministre de l’Intérieur est au courant», avait ajouté le sénateur.

«Brice Hortefeux préfère faire des déclarations fermes de soutien aux policiers. S’il le fait ce sera déjà une bonne chose, mais nous on aurait aimé des poursuites. On peut pas laisser dire n’importe quoi», a ajouté Patrice Ribeiro.

Demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le sujet, les députés communistes et du parti de gauche ont évoqué des «doutes sérieux» sur «l’implication possible d’agents de la force publique dans les actes de violence dont ont été victimes des manifestants et notamment des jeunes».

AFP

Voir aussi : Rubrique Société Clichy :  Les policiers trompent les pouvoirs publics,

26 octobre 2010 : Une vidéo de l’agence Reuters prise dans une manifestation parisienne pose de nombreuses question sur l’attitude des policiers en civil dans les manifestations.

28 octobre 2010 :

La police a interpellé  jeudi un homme «proche des milieux anarchistes», dont des images diffusées sur internet avaient fait naître des soupçons sur la présence de policiers provocateurs dans les manifestations. Interpellé jeudi dans la matinée dans un squat du XXe arrondissement parisien par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), il a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Paris. L’individu interpellé serait celui qui donne le coup de pied, selon la même source.