Magique boite à joujoux

La chorégraphie restitue la dimension comique de l’oeuvre ph Marc Ginot

La chorégraphie restitue la dimension comique de l’oeuvre. Photo Marc Ginot

Jeune public. L’Orchestre national de Montpellier et Montpellier Danse s’associent pour faire rêver les enfants

Un public vraiment rajeuni se pressait à l’entrée de l’Opéra Comédie samedi où l’on jouait les prolongations des fêtes de noël avec la présentation de La boite à Joujoux dans une version inédite. Le chorégraphe et danseur hip hop Hamid El Kabouss signe la chorégraphie de ce ballet pour enfants en quatre tableaux composé par Debussy en 1913.

Le musicien se consacra avec enthousiasme à ce projet qu’il dédia à sa fille Claude-Emma, dite « Chouchou », alors âgée de sept ans. Il déclarait même composer en arrachant « des confidences aux poupées de Chouchou » rappelle le narrateur au début du spectacle. Le conte musical raconte comment un soldat tombe amoureux d’une poupée ayant déjà promis son coeur à un polichinelle feignant.

Il est restitué dans une scénographie soignée où s’insèrent les dessins du plasticien Vincent Fortemps. L’Orchestre de Montpellier dirigé par le jeune chef David Niemann prend du plaisir à jouer. Hamid El Kabouss et ses danseurs insufflent une belle énergie à la pièce en se mettant totalement au service de l’oeuvre. Le verdict des enfants tombe, silence et yeux grands ouverts.

JMDH

Source : La Marseillaise 19/01/2016

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Montpellier Danse Pixel de Merzouki : Rencontre des corps et de la lumière

L’énergie du hip-hop transposée dans un espace numérique en 3D. Photo Laurent Philippe

La culture hip-hop est-elle une des sources du renouvellement de la danse contemporaine ? A quarante et un an, le jeune directeur du CCN de Créteil Mourad Merzouki tient le flambeau de cet assemblage improbable qui associe le mouvement reconnu et varié de la danse contemporaine française dans le circuit des arts vivants et une danse qui vient de la rue.

Son œuvre repose sur la confrontation des expressions. Le chorégraphe n’a cessé d’affirmer une ouverture pour explorer de nouveaux champs à l’instar de sa création Boxe boxe où Bach est invité sur le ring pour moduler le tempo d’un combat aux poings. Cette lutte est aussi celle qui s’oppose aux étiquettes pratiques qui identifient tout en tenant à distance l’expression culturelle d’une partie non négligeable de la population française.

Rencontré à Créteil à l’occasion de la première de Pixel, Mourad Merzouki évoque la difficile implantation dans la commune et la reconnaissance tardive du maire socialiste Laurent Cathala : « Nous ne considérons pas que notre travail sur le territoire participe de près ou de loin à une mission d’animation sociale et cela n’est toujours pas vraiment compris. Il faut sans cesse le réaffirmer. » Ce message, Merzouki le transmet à travers une synthèse artistique liée aux rencontres et à l’innovation. La meilleure démonstration du directeur du CCN de Créteil est assurément l’adhésion d’un large public. Sa compagnie Käfig assure 150 représentations par an à travers le monde depuis plusieurs années.

Danse et vidéo interactive

Avec l’aventure Pixel, il est question d’un nouveau rapprochement entre la danse et la vidéo interactive. Les mouvements virtuoses issus du hip-hop se confrontent à l’univers numérique en puisant dans d’immense capacité d’adaptation des danseurs. C’est tout l’intérêt de la pièce. Le rapport au temps et à l’espace et la notion de direct bouleversent les repères habituels des danseurs.

La lumière ici matière première de l’architecture scénique modifie l’espace de jeu et provoque une mutation des mouvements. La rencontre entre la Cie Käfig et Adrient Mondot et Claire Bardelainne, les pilotes de la régie, n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Si chacun s’immerge dans un espace étranger ce sont les créateurs numériques qui placent les corps au cœur de leur dispositif et pas l’inverse.

La démarche, très contraignante pour les danseurs, est à rapprocher à un OuLiPo de la danse. La création vidéo en elle-même n’apporte rien de nouveau. Au final, le résultat séduit les spectateurs témoins fascinés par cette « conversation entre le monde de synthèse de la projection numérique et le réel du corps du danseur. » Les représentations immatérielles de la scène jouent sur la dimension onirique, et les tableaux souvent poétiques transportent le public en assurant au spectacle un bel avenir.

JMDH

Source : L’Hérault du Jour : 04/02/2015

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Battle of the Year : Esprit créatif hors normes

Battle of the Year 2011. Montpellier au cœur de la culture hip hop mondiale du 11 au 19 novembre.

Sur la planète hip hop, Montpellier s’identifie désormais comme une ville incontournable de la breakdance et pour cause puisqu’elle accueille pour la seconde année le Boty international du 11 au 19 novembre prochains.

La montée en puissance de cette culture est liée aux artistes passionnés qui émergent localement et au travail de l’association Attitude et du réseau hip hop qui leur permet en région d’accéder à la scène à travers des Buzz boosters, un dispositif national de repérage et d’accompagnement des artistes. Depuis  1989, Attitude œuvre aussi pour la structuration et la reconnaissance des différentes disciplines de la culture hip hop.

Cette reconnaissance passe aujourd’hui en partie par un financement institutionnel. Hier lors de la présentation du Boty, Josiane Collerais, vice-présidente en charge de la culture à la région, rappelle la prise en compte de la culture urbaine par Georges Frêche avec un budget en constante évolution : « On est passé de 27 000 euros en 2007 à 307 000 euros cette année dont 138 000 pour Battle of the Year. » De son côté, l’adjoint au maire Philippe Saurel évoque la refonte globale de l’espace Grammont, sur lequel il verrait bien : « l’occasion de reconfigurer le skatepark. » En l’absence de Jean-Paul Montanari, Gisèle Depuccio, la directrice adjointe de Montpellier Danse fait savoir que les portes de La Cité de la danse demeurent grandes ouvertes à la culture hip hop qui l’a pleinement intégrée dans la programmation de sa saison.

Passion et synergie

Le Boty international met en compétition les meilleurs groupes de breakdance venus  des quatre coins du monde. Il présente un rapide spectacle (choré) mettant en avant leurs qualités scéniques. La durée maximum du show est de 6 minutes. Un jury de 5 personnes, constitué strictement de danseurs confirmés, choisit les 4 meilleurs groupes qui s’affronteront en défis. La finale aura lieu  le 19 novembre à l’Arena. Un prix est également décerné pour la meilleure performance scénique (best show). Du 14 au 17 novembre, la cité de la danse accueillera 45 danseurs amateurs qui participeront à une formation avec des professionnels du secteur. A ne pas manquer la soirée Hip Hop en création programmée par Montpellier Danse  au Théâtre des 13 vents le 17 novembre.

le Boty international s’ouvre cette année pour la première fois au continent africain. En accueillant des danseurs algériens, tunisiens, marocains et en ouvrant la compétition à l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Nigeria, « nous espérons contribuer en 2012 à une sélection sur le continent africain qui n’a pas été possible cette année », indique Thomas Raymond de l’association Attitude.

L’événement donnera lieu au tournage d’un long métrage qui se déroulera au cœur de la compétition 2011. Les b.boys et les b.girls de la région s’entraînent déjà pour transmettre à la ville les valeurs participatives propres à la culture hip hop.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Danse, rubrique Montpellier, rubrique Politique culturelle,

Carton plein de sons

 

Photo Sandrine Alouf

Photo Sandrine Alouf

Nuit blanche et rayon vert. Plongée dans le nouveau coffret Nova. Deux tours de cadran en musique pour atteindre la vingt-cinquième heure.

On ne s’en lasse pas et c’est pour ça qu’ils sont toujours là. Max Guiguet, RKK, Emilien Aumard, Bintou Simporé ou encore Jean Croc jouent quotidiennement avec les platines de Radio Nova. On rend grâce à leur dévouement en écoutant le dernier coffret de la station parisienne. 25 CD, 260 titres et deux tours d’horloge non stop pour un nouveau cube en carton incontournable.

Tchin à ceux qui écoutent le monde du haut de leurs ailes de verre à l’affût de la note renversante qui brisera le cristal. Tchin à ceux qui n’ont rien des trafiquants de single officiels et vulgaires. A ceux qui persistent dans l’entêtante idée qu’il reste encore quelque chose de grandiose à découvrir à chaque heure.

Il est 8 h, on ouvre un œil dans l’attente d’une voie céleste. I want you tonight, un sample vocal sirupeux de Guts surgit sans avoir la moindre chance de mettre un peu d’ordre dans vos pensées. On est en 2009 mais il faudra rejoindre l’année 1970, cinq morceaux et trois bols de café noir plus tard, pour émerger presque en trombe avec le M Fortune de The Hitch-Hikers feat myghty pope. La journée s’annonce hot et la nuit pas tiède. Surprise Trip hop à 9 h, l’optimisme de Portishead marche dans la chambre avec the Rip et se dissipe avec and I love him d’Esther Philips celle qui connut une fin précoce, usée par les excès toxiques. A 13 h, Seun Kuti procure beaucoup de pensées parmi lesquelles celle de s’éloigner d’une dur journée de labeur. On poursuivra l’écoute jusqu’au bout de la nuit. Les samaritains de Nova vous offrent la possibilité d’éloigner idées noires, contextes professionnels et sombres histoires de cœur et de cul. Manier blues, funk, soul, jazz, afro beat, reggae, electro, hip hop…, ne s’improvise pas. La musique n’est pas un agrément accessoire. C’est une expression de la vie confirme l’Ethiopien Alemayehu Eshete à l’heure du goûter et le chanteur de The Spécials Terry Hall et ses musiciens du moyen Orient quelques tirs croisés plus tard.

A 21 h, les DJ new-yorkais de Soho vous font renouer le contact avec vos frères et sœurs automobilistes qui viennent juste de sortir des bouchons. La nuit débute sous hypnose avec les syncopes du balafon et du vibraphone de Neerman & Kouyatè. Elle se poursuivra jusqu’à la déraison luxueuse et zénithale. Ce coffret c’est l’essence intime du monde Nova. Un nouveau voyage à travers le temps et les cultures. Il est 7 h la diva Minnie Riperton nous transporte vers les rêves. Tchin à ceux qui se lèvent !

Jean-Marie Dinh

Coffret Nova 24 H 60 euros