Après
L’art difficile du débat – Attention toutefois à ce que la réponse ne soit pas uniquement sécuritaire, même si ce volet est indispensable. Contrairement à l’Amérique post-11-Septembre, évitons le piège d’un « Patriot Act » à la française, qui doterait l’Etat de trop larges moyens de surveillance, sans transparence. D’autres leviers existent, qu’il nous faut mobiliser.
La réponse à la haine passe forcément par une lutte renforcée contre la radicalisation, en prison mais pas seulement. La première priorité est celle de l’école, avec la délicate tâche d’apprendre aux élèves l’art difficile du débat et du respect de l’autre. Les actions de prévention et de civisme, l’insertion et l’emploi, l’éducation populaire, les projets autour de la mémoire, la culture et le dialogue, la politique de la ville sont indispensables pour améliorer le vivre-ensemble.
Rôle des collectivités territoriales – Les collectivités sont en première ligne de ces différents combats. Dans une tribune publiée dans « La Gazette » , une fonctionnaire territoriale les appelle avec raison à s’interroger sur leur rôle au service de l’intérêt général et de la défense des principes républicains. « Oui, les politiques publiques mises en œuvre par les collectivités ont le pouvoir de faire évoluer les choses, lance-t-elle. Elles ont cette capacité d’amener les citoyens à se construire une identité et des opinions. »
Un constat d’autant plus vrai dans les quartiers, comme le souligne l’association Ville et banlieue, qui plaide notamment pour développer la participation des citoyens et donner les moyens de « faire ensemble ». La ville de Strasbourg va par exemple organiser une « conférence citoyenne » chargée d’élaborer des propositions concrètes pour éviter que la prise de conscience ne s’essouffle.
L’esprit du 11 janvier doit perdurer.
Philippe Pottiée-Sperry
Source : La Gazette France 19/01/2015
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