La «TVA sociale», un dispositif injuste et antisocial

«La TVA sociale pour créer de l’emploi en France et pour éviter que des produits importés ne soient vendus chez nous à bas coûts, nous allons la faire et nous allons la faire avant l’élection présidentielle», a déclaré Valérie Pécresse

L’idée de la «TVA sociale» resurgit régulièrement dans le débat politique, et encore récemment. Cette appellation désigne le projet de basculer sur la TVA tout ou partie des cotisations sociales patronales (les fameuses «charges» sociales). En contrepartie, les entreprises sont supposées répercuter la baisse de leurs cotisations sociales sur les prix hors taxes : ainsi la hausse du taux de TVA s’appliquerait sur un prix abaissé et serait invisible pour le consommateur, tout au moins pour ce qui est produit en France. Les produits importés verraient leur prix augmenter, ce qui avantagerait alors la production française sur le marché intérieur… La recette serait toujours affectée au financement de la Sécurité sociale, mais circulerait par un autre «tuyau». Selon ses partisans, ce transfert permettrait de réduire le coût du travail, la compétitivité des entreprises s’en trouverait améliorée et les délocalisations évitées. Effet magique d’un changement de tuyau ?

La réalité est différente. Le plus probable est en effet que les entreprises ne répercutent pas, ou pas totalement, la baisse des cotisations sociales sur les prix hors taxes (HT), et qu’en résulte une hausse des prix toutes taxes comprises (TTC). Loin du procès d’intention, cette anticipation s’appuie sur l’expérience. Les baisses de TVA passées ne se sont jamais retrouvées intégralement dans les prix, les entreprises en profitant pour augmenter les taux de marge et les dividendes versés. Ainsi, les baisses de TVA à 5,5% dans les travaux immobiliers en 1999 et dans la restauration en 2009 n’ont été répercutées qu’à 57% et 60% respectivement. Deux rapports remis en septembre 2007 par Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, et par Eric Besson, alors secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, notent également que la TVA sociale serait génératrice de hausse des prix.

La TVA sociale revient de fait à une substitution de payeurs : les entreprises voient leurs cotisations sociales baisser et les ménages voient augmenter les prix des biens et services, qu’ils soient produits en France ou importés. On comprend l’enthousiasme du Medef. Tous les consommateurs seraient touchés par ce renchérissement général des prix à la consommation et donc par une baisse du pouvoir d’achat, mais tous ne le seraient pas de la même façon. Ce serait sur les catégories les plus modestes que pèserait le plus la TVA dite sociale car, plus on descend dans la hiérarchie des revenus, plus la part de budget consacrée à la consommation est élevée.

A défaut d’être socialement juste, la TVA sociale serait-elle au moins efficace ? Pas plus. Selon l’antienne libérale, le coût du travail en France grève la compétitivité des entreprises et il faut l’alléger. Ce n’est pas ce qu’établissent les statistiques de l’Insee et d’Eurostat : le coût du travail français dans l’industrie manufacturière – le secteur exposé à la concurrence internationale – est équivalent à celui de nos voisins allemands, qui n’ont pas de problème d’exportation ni de compétitivité. D’autre part et surtout, focaliser ainsi sur le coût du travail permet d’occulter… le coût du capital qui pèse symétriquement dans les comptes des entreprises. Or, c’est bien l’explosion des dividendes, accompagnant la compression de la part salariale, qui caractérise l’évolution des coûts ces dernières décennies : la part, dans la valeur ajoutée, des dividendes nets versés aux actionnaires est passée de moins de 3% à plus de 8% en vingt-cinq ans, pendant que la part des salaires reculait de 8 points. Si un coût doit baisser, c’est bien celui du capital.

Enfin, penser que cette TVA sociale permettrait d’éviter les délocalisations relève de l’illusion. La baisse de quelques points de cotisations sociales, en admettant même un instant qu’elle soit répercutée sur les prix, est tout à fait incapable de compenser l’écart de coût salarial avec les pays de l’Europe centrale et orientale : le coût du travail y est en effet 5 à 7 fois moins cher que dans les pays d’Europe de l’Ouest. Sans parler de la Chine, avec laquelle ce rapport tourne plutôt autour de 30. En outre, cette obsession sur le coût du travail relève d’une incompréhension (ou d’une occultation volontaire ?) des mécanismes qui fondent les décisions des employeurs. En effet, bien d’autres éléments que le coût du travail entrent dans les décisions de délocaliser, comme la présence ou non d’infrastructures de qualité, de services publics ou de débouché local pour les produits.

La TVA sociale ne répond donc à aucun des objectifs affichés. Si on comprend son intérêt pour les marges des employeurs, on voit mal ce que la grande masse de la population aurait à y gagner. Depuis trente ans, le système fiscal a subi de nombreuses transformations qui vont toutes dans le même sens : l’allégement de la fiscalité sur les plus riches, les entreprises, le patrimoine. Cet allégement représente un manque à gagner considérable et c’est lui qui est à l’origine du déséquilibre des finances publiques. La TVA sociale ne ferait qu’ajouter un nouveau dispositif injuste à l’empilement des mesures prises depuis plus de vingt ans. Revenir sur ces mesures, réformer la fiscalité de manière à la rendre plus redistributive doit faire partie des urgences politiques.

Christiane Marty (Fondation Copernic)

Coauteure de : «Un impôt juste pour une société juste», Syllepse, 2011.

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La France au bord de la récession

Image Le mouton noir

L’Insee prévoit une baisse du PIB pour les six mois à venir. Avec augmentation du chômage.

La France devrait connaître une brève récession au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012 et il sera « difficile » d’atteindre l’an prochain la prévision de 1% de croissance sur laquelle le gouvernement a basé son deuxième plan de rigueur, a estimé jeudi l’Insee.

L’activité économique redémarrera faiblement au deuxième trimestre mais l’acquis de croissance pour 2012 sera alors fin juin de 0%.

Pour atteindre 1% de croissance, il faudrait que le produit intérieur brut (PIB) croisse de 1,3% sur chacun des deux derniers trimestres, ont indiqué les experts de l’Institut national de la conjoncture et des études économiques au cours d’une conférence de presse jeudi.

« Il est clair que cela est difficile, au vu de notre scénario » qui prévoit un lent redémarrage de l’activité en France, a déclaré Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l’Insee.

« Pour la France, les enquêtes de conjoncture montrent actuellement un fort ralentissement de l’activité », a-t-elle fait remarquer, prévoyant un recul du PIB de 0,2% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, suivi d’une contraction de 0,1% au premier trimestre 2012.

Il s’agirait donc d’une brève récession, dont la définition technique est un recul du PIB pendant deux trimestres consécutifs au moins. La France était sortie au printemps 2009 d’une année de récession.

Une timide reprise de 0,1% est attendue sur avril-juin.

Hausse forte du chômage

« Notre scénario prévoit beaucoup d’inertie », a résumé Sandrine Duchêne. « Pourquoi cette inertie ? Parce que les moteurs de la reprise française pendant deux ans, l’investissement et l’emploi, calent ».

« Et quand un tel phénomène se produit, redémarrer la machine économique prend beaucoup de temps », a-t-elle expliqué.

Pour 2011, l’Insee a revu en baisse sa prévision d’expansion de l’activité économique, à 1,6% contre une prévision de 1,7% dans sa précédente note de conjoncture en octobre. Le gouvernement table sur 1,75%.

Sur le front de l’emploi, la situation continuerait de se détériorer. Le chômage, qui était de 9,3% en France métropolitaine au troisième trimestre atteindra 9,6% en juin, selon l’Insee. Pour la France entière, il devrait être alors de 10%.

Et de ce fait, les ménages maintiennent un bas de laine de précaution et leur taux d’épargne, de 17,1% au deuxième trimestre 2011 (un record depuis 1983), restera élevé à 16,8% en moyenne en 2011.

Pour la première fois depuis le premier trimestre 2010, l’investissement des entreprises non financières a baissé (-0,3%) au troisième trimestre et devrait continuer de chuter jusqu’à l’horizon de la prévision, soit fin juin.

Autre élément de la demande interne, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont reculé au 2e et 3e trimestres.

« L’élan de la demande interne semble donc s’être grippé », estime l’Insee.

Réagissant au Sénat aux chiffres de l’Insee, la ministre du Budget, Valérie Pécresse, a affirmé qu' »il ne s’agit que de prévisions, des enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprise ». « Il ne s’agit pas de données réelles, mais de prévisions qui font état d’une croissance qui est stoppée à cause des inquiétudes liées aux turbulences que traverse la zone euro », a-t-elle précisé.

Elle a confirmé au Sénat la tenue d’un collectif budgétaire « au premier semestre 2012 » pour mettre en place l’accord européen de stabilité et « faire le point sur notre trajectoire ». Et elle a déclaré que « l’accord européen qui vient d’être scellé est de nature à ramener la confiance dans la zone euro » et « nous tiendrons nos engagements budgétaires et nous ne dévierons pas de notre trajectoire ».

Mais pour Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, « la France est en récession. Ce que l’on pouvait craindre, ce que nous pensions comme inévitable, est aujourd’hui la réalité. La crise n’est donc pas derrière nous. La France est dans la crise et la crise est encore largement devant nous ».

« Il n’y a aucune marge de relance de la croissance par le budget », a déploré Robert Rochefort, vice-président du MoDem, « le moteur principal de la consommation est tombé en panne, d’où la récession. Les deux plans du gouvernement ont été injustes et ils s’avèrent insuffisants ».

Quant à Marine Le Pen, présidente du FN, « c’est l’effondrement du mythe du président qui protège ! C’est une très grave remise en cause des choix politiques et économiques de Nicolas Sarkozy, qui démontre qu’il est dans l’incapacité de proposer un chemin de sortie de la crise à la France », a-t-elle réagi.

AFP

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Amazon se met les libraires et écrivains américains à dos avec son appli espionne

« Achetez chez Amazon, et votre ami perd son emploi » (New York Times)

C’est l’offre commerciale de trop. Amazon, le géant américain de la vente en ligne, s’est violemment aliéné libraires, écrivains et une partie du public en proposant une offre promotionnelle aux dépens des librairies « brick and mortar », c’est-à-dire physiques, menacées de mort.

Amazon propose aux usagers d’aller dans les librairies munies d’un téléphone portable et d’une application spéciale, de scanner les prix des produits mis en vente, et de vérifier si l’offre d’Amazon est moins chère. Les consommateurs peuvent ainsi gagner des bons d’achat correspondant à 5% du prix, à hauteur de 5 dollars.

Dans le New York Times, l’écrivain Richard Russo publie une longue tribune intitulée « la logique de la jungle d’Amazon », dans laquelle il se dit écoeuré par cette concurrence déloyale du géant en ligne vis-à-vis du tissus de librairies qui « font partie de la culture américaine ».
« capitalisme de la terre brûlée »

L’auteur du « Déclin de l’empire Whiting » (Quai Voltaire) raconte qu’il a commencé à mobiliser les grands noms de la littérature américaine contre l’initiative d’Amazon, rapportant la réaction de Dennis Lehane (Mystic River), qui parle de « capitalisme de la terre brûlée ».

Amazon doit aussi faire face à une campagne de boycottage lancée par des réseaux de libraires indépendants aux Etats-Unis, outrés par cette initiative d’envoyer les consommateurs espionner dans leurs magasins pour mieux les attirer sur son site.

Ils sont d’autant plus inquiets qu’une étude réalisée en octobre révélait que 24% des personnes qui avaient acheté un livre en ligne l’avaient d’abord vu dans une librairie « physique ». Celles-ci seraient dont progressivement transformées en vitrines des productions des éditeurs, alors qu’une part croissantes des passages à l’acte d’achat part vers les vendeurs en ligne, dont la politique de prix est plus attrayante en raison du volume et de leurs structure de coûts différente.

Politique commerciale agressive

Amazon a plusieurs fois par le passé fait face à des menaces de boycottage, notamment en Californie lorsqu’il a voulu se soustraire au paiement de taxes. Mais elles n’ont jamais « mordu » sur son pouvoir d’attraction auprès des consommateurs attirés par son efficacité, sa politique de prix et son offre, et plus seulement de biens culturels puisqu’Amazon vend désormais tout ce qui peut se vendre, y compris des chaussures.

La politique commerciale agressive d’Amazon se ressent également dans le lancement du Kindle Fire, sa tablette concurrente de l’Ipad d’Apple, dont le prix de vente est inférieur à son coût de production, mais qui est destiné à installer solidement Amazon sur ce marché croissant, pour vendre ensuite massivement ses contenus, films, jeux vidéo, livres…

Mais même aux Etats-Unis, l’agressivité dont fait preuve Amazon avec ce qui apparait à beaucoup comme une concurrence déloyale vis-à-vis des libraires passe mal. Elle ne nuira peut-être pas au chiffre d’affaires de la société, mais assurément à son image.

Pierre Aski (Rue 89)

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Un logiciel-espion installé sur plusieurs millions de téléphones américains

Un développeur spécialisé dans Android, le système d’exploitation de Google pour téléphones mobiles, a révélé l’existence d’un programme installé par des fournisseurs d’accès américains sur des millions de portables, qui enregistre de très nombreuses informations sur l’activité des utilisateurs et les transmet au fournisseur d’accès.

CarrierIQ, édité par la société du même nom, enregistre une très grande quantité d’informations, allant des touches activées aux messages envoyés, en passant par les recherches effectuées via le navigateur Internet. Selon CarrierIQ, ce logiciel est déployé sur plus de 140 millions de terminaux, des téléphones Android comme des BlackBerry ou des téléphones Nokia. Le logiciel est présenté comme un outil permettant aux opérateurs d’établir des statistiques sur l’utilisation des téléphones ; il n’est a priori pas utilisé par les opérateurs européens.

Pour Trevor Eckhart, le développeur bien connu dans la communauté Android qui a révélé l’existence de CarrierIQ, ce logiciel est un véritable service d’espionnage. Après avoir publié un long article sur son blog, le jeune homme, âgé de 25 ans, a reçu une lettre de menaces des avocats de CarrierIQ. Après avoir reçu le soutien de plusieurs organisations, dont la puissante Electronic Frontier Foundation, M. Eckhart a reçu une lettre d’excuses (pdf) de la part de CarrierIQ.

Dans ce courrier, CarrierIQ affirme que son logiciel sert uniquement à améliorer le fonctionnement des réseaux. Carrier IQ « n’enregistre pas les activations de touches, ne fournit pas d’outils de traçage, et n’inspecte ni ne communique le contenu de vos communications, comme le contenu des e-mails ou les SMS », explique l’entreprise. Mais ce mardi, dans une nouvelle vidéo publiée sur son blog, M. Eckhart démontre, preuves à l’appui, que CarrierIQ stocke bien le contenu des messages SMS. Il enregistre également des données a priori protégées, comme les recherches effectuées sur un navigateur Internet connecté en « https », un mode de connexion sécurisé.

Le Monde.fr

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24 réacteurs nucléaires à fermer pour EELV et le PS

centrale nuclaire cattenom

Alors que chacun donne de la voix pour imposer sa vision du nucléaire de Jean-François Copé à Manuel Walls, d’Henri Proglio à Daniel Cohn-Bendit, les négociations ardues entre PS et Europe Ecologie les Verts (EELV) continuent en arrière-plan. Ce mardi 15 novembre, Martine Aubry et Cécile Duflot se sont rencontrées et entendues sur un « accord politique de majorité parlementaire » entre les deux partis pour 2012, selon des sources de l’AFP chez EELV.

Cet accord devrait être rendu public ce soir par le PS et validé ce week-end, chez les écologistes, lors du conseil fédéral d’EELV. Le document d’une trentaine de page acte les points d’accords et de désaccord entre les deux formations.

Pour ce qui est des accords, l’addition est salée pour la filière de l’atome. Les deux formations s’entendent sur la fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025, l’arrêt du retraitement et de la filière MOX (combustible mélangé de l’uranium et du plutonium), une politique d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, la réduction de la consommation d’électricité et la mise en place d’une filière d’excellence du démantèlement des réacteurs nucléaires. La fermeture de 24 réacteurs, sur les 58 que compte la France, toucherait en premier lieu les centrales les plus anciennes comme Fessenheim ou le Tricastin.

Côté désaccord, demeure l’arrêt du chantier de réacteur EPR de troisième génération en construction à Flamanville (Manche). Les travaux se situent à mi-chemin selon l’opérateur EDF et déjà 3 à 4 milliards d’euros y ont été dépensés.

François Hollande, le candidat PS à la présidentielle, refuse de stopper cette réalisation nécessaire à la réalisation d’une transition énergétique en France. Les verts, de leur côté, jugent que la mise en route de ce réacteur pour 60 ans, à partir de 2016, ne peut que ralentir la France dans une mutation énergétique, considérés comme indispensable par la formation écolo.

Si l’accord est maintenu en l’état, EELV y gagne un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale de 25 à 30 députés. En revanche aucun ministre vert ne devrait entrer au gouvernement tant que l’affaire de l’EPR n’est pas tranchée.

Ludovic Dupin (L’Usine Nouvelle)

 

Communiqué du Réseau sortir du nucléaire

Les négociations PS-EELV à la botte du lobby nucléaire 

Accord ou diktat du PS ?

L’accord EELV-PS présenté le mardi 15 novembre laisse un goût amer à ceux qui veulent réellement la sortie du nucléaire. En fait d’accord, François Hollande est tout bonnement parvenu à imposer son positionnement initial : sous de belles formules, on ne retrouve rien d’autre que son propre programme. Pas question de remettre en cause l’EPR de Flamanville, malgré ses surcoûts, dangers et malfaçons qui sont maintenant de notoriété publique.

La poursuite du nucléaire n’est absolument pas remise en question par la promesse de fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025. Cette maigre concession passe outre l’état de vieillissement du parc restant (rappelons que d’ici 2025, plus de trente réacteurs auront dépassé la quarantaine, alors même que les cuves des réacteurs, qui ne se remplacent pas, ne sont conçues que pour une durée de fonctionnement de 30 ans) [1] Plus grave, ni calendrier précis ni liste de réacteurs (à l’exception de Fessenheim) n’ont été publiés : en évoquant une échéance à 2025, le PS se laisse ainsi les coudées franches pour se contenter de la seule fermeture de la centrale alsacienne lors d’un futur quinquennat !

La catastrophe de Fukushima persiste maintenant depuis plus de huit mois, et la majorité des Français (et des membres du PS) souhaite la sortie du nucléaire… mais cela importe peu à M. Hollande !

Une rédaction sous la dictée du lobby nucléaire

Ces dernières semaines, alors que se poursuivaient les négociations, les nucléocrates de tous bords, de Jean-François Copé à Michel Rocard se sont relayés pour décrédibiliser l’idée d’une sortie du nucléaire. Les affirmations caricaturales ont fusé de toute part pour qualifier d’apocalyptique une transition énergétique pourtant indispensable et créatrice d’emplois [2]. Or le journal Médiapart révèle aujourd’hui à quel point l’industrie nucléaire a pris le pas sur le politique. Le seul paragraphe véritablement ambitieux, promettant l’arrêt du retraitement et de la fabrication du MOX, un combustible extrêmement dangereux et récemment abandonné par les Britanniques, a ainsi été tout bonnement supprimé de la version soumise au vote du PS… suite à des SMS envoyé par l’équipe d’Henri Proglio aux membres du Bureau National du PS ! [3].

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », cette manipulation de la démocratie est intolérable. Il est inacceptable qu’un parti politique, censé défendre l’intérêt général, se soumette ainsi aux ordres du lobby nucléaire. Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à dénoncer haut et fort cet accord biaisé, et à la mobilisation citoyenne pour une sortie ferme et définitive du nucléaire.

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