Danse.
Ad Noctum est le second volet d’un triptyque chorégraphique élaboré par Christian Rizzo sur sa pratique d’écriture. La démarche est introspective, au sens philosophique, à ce moment de sa carrière, l’artiste prend le temps d’un regard intérieur, d’une attention portée à ses propres sensations. Et il est probable que la dimension universelle qui émane de son travail tienne à cette sincérité.
Ad Noctum est une pièce écrite pour deux de ses interprètes emblématiques, Julie Guibert et Kerem Gelebek. Ce dernier, souligne les qualités d’observation de Rizzo. « On travaille ensemble, il n’impose pas, il conjugue. » Le chorégraphe puise dans le répertoire des danses de couples, dites de salon. Mais si Rizzo touche aux racines de gestes commun à tous, ce n’est pas pour s’y appesantir. Il donne une visibilité aux anonymes. A la dualité du couple s’ajoute celle de la modernité et de la tradition, du noir et de la lumière ponctués par une soixantaine de tops qui sont autant d’espaces de démarrage.
La présence des noirs double le temps en y installant des silences. Les corps s’évanouissent pour se retrouver dans de nouveaux lieux. L’écriture se rapproche du montage cinématographique la présence en plus. Sur le plateau un bloc de sept mètres conçu par le taiwanais Iuan-Hau Chiang fait office de troisième personnage combinant lumière son et images, il propulse la dynamique spatiale. Le lien tenu et sans cesse redistribué entre les interprètes semble traverser le temps. Les danseurs évoluent dans un hyperprésent entre passé et futur.
Suivant le fil d’une invisible narration, Rizzo offre à Julie Guibert et Kerem Gelebek, un duo dont la force n’a d’égale que la fragilité. La dernière pièce du triptyque sera créée au festival Montpellier Danse 2016.
JMDH
Source : La Marseillaise 16/12/2015
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