Gabon: Nicolas Sarkozy a félicité Ali Bongo pour son élection

« Après l’annonce par la Cour constitutionnelle (le 4 septembre) des résultats de l’élection présidentielle, je suis heureux de vous adresser mes félicitations et mes voeux de succès pour l’exercice des hautes responsabilités qui vous attendent », écrit M. Sarkozy dans ce courrier daté du 6 septembre.

Le président français dit mesurer « pleinement l’importance des défis auxquels le Gabon fait face aujourd’hui, ainsi que l’aspiration » des Gabonais, en citant « la préservation de la paix et de la stabilité, l’enracinement de la démocratie et la lutte contre la pauvreté ».

« Au-delà de ces défis gabonais, cette élection est venue souligner l’existence d’un défi commun, celui de la refondation des relations étroites, partenariales et équilibrées entre nos deux pays. En effet, alors que s’ouvre un nouveau chapitre de l’histoire du Gabon, ces relations doivent prendre pleinement en compte les évolutions profondes et les attentes de nos sociétés », ajoute Nicolas Sarkozy.

« Soyez assuré de ma détermination à donner corps à cette ambition afin qu’avec votre concours nos relations demeurent privilégiées dans l’intérêt de nos deux pays et de nos deux peuples », déclare M. Sarkozy.

Ex-ministre de la Défense et fils aîné du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin après 41 ans au pouvoir, Ali Bongo a été déclaré élu avec 41,73% des voix à l’issue de l’élection présidentielle à tour unique du 30 août.

Les résultats officiels du scrutin, annoncés le 3 septembre et validés le lendemain par la Cour constitutionnelle, sont contestés par plusieurs candidats, dont l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame (classé 2e) et l’opposant historique Pierre Mamboundou (3e), qui revendiquent la victoire.

L’annonce de ces résultats a été suivie par des violences particulièrement à Port-Gentil (ouest), capitale pétrolière du pays où des intérêts français ont été pris pour cible. Selon le gouvernement gabonais, trois personnes -toutes gabonaises- ont été tuées. Le calme était revenu lundi dans le pays.

Beaucoup de Gabonais, notamment dans le camp des candidats malheureux, ont accusé la France d’avoir « imposé » la candidature d’Ali Bongo. Paris a toujours affirmé qu’elle ne soutenait « aucun candidat » en lice.
Le Gabon, riche en pétrole et en minerai, est un pays clé de l’influence française en Afrique.

Le président Omar Bongo était considéré comme un pilier de la « Françafrique », terme qui recouvre un ensemble de relations opaques, politiques, d’affaires, voire d’affairisme, nouées par la France avec ses anciennes colonies.

Voir aussiSarkozy et la Françafrique

Presidentielle au Gabon : La France se défend d’avoir soutenu Ali Bongo au Gabon

« La seule voix légitime de la France, c’est le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et son secrétaire d’Etat Alain Joyandet. Qu’est-ce qu’on a dit depuis le début? Qu’on avait pas de candidat », a-t-on souligné à l’Elysée.

Rien ne peut laisser penser « qu’on s’est ingéré dans l’élection gabonaise », a-t-on ajouté de même source, en précisant que la France attendait désormais « que la procédure soit définitive pour reconnaître les autorités légitimes gabonaises ».

L’avocat d’origine libanaise « Robert Bourgi n’est pas le porte-parole, ni officiel ni officieux de la France », a-t-on aussi fait valoir à la présidence, en relevant qu’en raison de l’âge de Nicolas Sarkozy (54 ans), il avait « moins de rapports avec la famille Bongo que d’autres… »

Lundi matin sur RTL, Robert Bourgi, considéré comme le gardien des secrets de la « Françafrique », cet ensemble de relations opaques qui lient la France à ses anciennes colonies africaines, a lui aussi assuré que Nicolas Sarkozy n’avait pas privilégié Ali Bongo.

« La France n’avait pas de candidat au Gabon. Elle n’est intervenue ni avant le processus électoral, ni pendant, ni après », a-t-il dit. Le président français n’a reçu le fils du défunt Omar Bongo « qu’une seule fois en juin 2008 ». « C’était pendant le salon (aéronautique) du Bourget », alors qu’Ali Bongo était ministre de la Défense du Gabon.

Ali Bongo a été déclaré jeudi vainqueur du scrutin du 30 août, une proclamation qui a provoqué des violences, en particulier dans la deuxième ville du Gabon, Port-Gentil, où des intérêts français ont été pris pour cibles par des manifestants.

Robert Bourgi a concentré beaucoup des critiques contre Paris. Il s’était présenté lui-même peu avant l’élection comme « un ami très écouté » de Nicolas Sarkozy et avait ajouté, dans le journal Le Monde, qu’Ali Bongo était « le meilleur défenseur des intérêts français dans tous les domaines ».

Voir aussiSarkozy et la Françafrique

Congo : « harcèlement » de journalistes lors de la présidentielle

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a dénoncé un « harcèlement » de journalistes internationaux ayant couvert au Congo l’élection présidentielle du 12 juillet et ses suites, dans un communiqué reçu samedi par l’AFP à Libreville.

L’ONG cite Arnaud Zajtman et Marlène Rabaud de la chaîne de télévision française France 24, Thomas Fessy de la radio britannique BBC, ainsi que Catherine Ninin de Radio France Internationale (RFI), qui ont été « harcelés » lors de leur travail dans le cadre de ce scrutin.

La police s’en est prise aux trois journalistes de France 24 et de BBC alors qu’ils couvraient « la dispersion d’une manifestation de l’opposition » à Brazzaville le 15 juillet. Leur matériel a été confisqué et « les tentatives de récupérer leurs biens ont été vaines », a rapporté le CPJ.

Le porte-parole de la police congolaise, le colonel Jean-Aive Alakoua, a assuré à l’ONG n’avoir « reçu aucune plainte à propos » de cet incident.

La journaliste de RFI, elle, a reçu des « menaces » et a été l’objet d' »intimidation » de la part d’agents de renseignement mais également de responsables du pouvoir.

« Il est inacceptable dans une démocratie que des journalistes soient harcelés alors qu’ils couvrent des élections et ses suites. (…) Nous appelons les autorités à mettre fin à ces intimidations, à retourner immédiatement le matériel saisi et à dédommager » les professionnels des médias agressés, a déclaré Tom Rhodes, un responsable du programme Afrique du CPJ.

Avant et après le jour du vote, des membres du pouvoir ont critiqué à plusieurs reprises les « médias internationaux », leur reprochant de « relayer de fausses informations », selon des journalistes de l’AFP.

Voir aussiSarkozy et la Françafrique , La vérité sur la mort du journaliste Bruno Ossébi

HCR : 42 millions de personnes déracinées dans le monde

Le nombre de personnes déracinées de force en raison des conflits et des persécutions dans le monde atteignait 42 millions à la fin 2008 dans un contexte de net ralentissement des rapatriements et de conflits plus longs conduisant à des déplacements prolongés, selon le rapport annuel « Global Trends » du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) rendu public mardi. Ce chiffre comprend 16 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile et 26 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, précise le rapport. 80% des réfugiés dans le monde se trouvent dans les pays en voie de développement, de même que la grande majorité des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Le nombre total de 42 millions de personnes déracinées à la fin 2008 représente une baisse d’environ 700.000 personnes par rapport à l’année précédente, mais les nouveaux déplacements en 2009 – qui ne figurent pas dans le rapport annuel – ont déjà plus que compensé cette diminution. « En 2009, nous avons déjà connu d’importants nouveaux déplacements, en particulier au Pakistan, au SriLanka et en Somalie », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. « Si certains déplacements sont de courte durée, d’autres peuvent prendre des années voire des décennies avant être résolus. Nous continuons à faire face à plusieurs situations de déplacement interne de plus long terme dans des endroits comme la Colombie, l’Iraq, la République démocratique du Congo et la Somalie. Chacun de ces conflits a également produit des réfugiés qui fuient au-delà de leurs propres frontières ».

Environ 2 millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (« personnes déplacées ») ont été en mesure de rentrer chez eux en 2008, en diminution par rapport à l’année précédente. Le rapatriement de réfugiés (604 000) a baissé de 17% tandis que les retours de personnes déplacées (1,4 million) ont chuté de 34%. Cette baisse reflète en partie la détérioration des conditions sécuritaires, en particulier en Afghanistan et au Soudan.

Sur le nombre total de personnes déracinées, le HCR s’occupe de 25 millions, dont un nombre record de 14,4 millions de personnes déplacées – contre 13,7 millions en 2007 – et 10,5 millions de réfugiés. Les 4,7 millions de réfugiés restant sont des Palestiniens sous le mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.

Dans le cadre du processus récent de réforme humanitaire des Nations Unies, le HCR a été de plus en plus chargé d’apporter une aide aux personnes déplacées, ce qui s’ajoute à son mandat traditionnel de protection et d’assistance aux réfugiés ayant franchi des frontières internationales.

Depuis 2005, l’agence a vu le nombre de personnes déplacées dont elle a la charge plus que doubler. La Colombie accueille l’une des populations de personnes déplacées les plus importantes dans le monde, soit environ 3 millions selon les estimations. L’Iraq accueillait quelque 2,6 millions de personnes déplacées fin 2008 – dont 1,4 million ont été déplacées au cours des trois dernières années seulement. Il existe plus de 2 millions de personnes déplacées dans la région du Darfour au Soudan. Le regain des conflits armés dans l’est de la République démocratique du Congo et en Somalie l’année dernière a conduit à un déplacement total de respectivement 1,5 million et 1,3 million de personnes dans chacun des deux pays. Le Kenya a connu de nouveaux déplacements internes massifs au début de l’année, tandis que le conflit armé en Géorgie a contraint 135.000 personnes supplémentaires à fuir leur foyer.

D’autres augmentations dans les déplacements en 2008 ont eu lieu en Afghanistan, au Pakistan, au Sri Lanka et au Yémen. L’année dernière, la population de réfugiés relevant de la compétence du HCR a diminué pour la première fois depuis 2006 en raison des rapatriements librement consentis et de la révision à la baisse des estimations du nombre de réfugiés et de personnes dans des « situations similaires aux réfugiés » en Iraq et en Colombie.

Le nombre de réfugiés en 2008 s’élevait à 10,5 millions, contre 11,4 millions en 2007. Le nombre de demandeurs d’asile déposant une demande d’asile à titre individuel a cependant augmenté pour la seconde année pour atteindre 839 000, soit une augmentation de 28%. L’Afrique du Sud (207.000 personnes) a été le pays recevant le plus de demandes individuelles, suivi par les Etats-Unis (49.000, selon les estimations du HCR), la France (35.000) et le Soudan (35.100).

Les pays en voie de développement ont accueillis 80% de tous les réfugiés, ce qui souligne la charge disproportionnée assumée par ceux qui en ont le moins la capacité ainsi que le besoin de soutien international. Parmi les principaux pays d’accueil de réfugiés en 2008, on trouve le Pakistan (1,8
million), la Syrie (1,1 million), l’Iran (980.000), l’Allemagne (582.700), la Jordanie (500.400), le Tchad (330.500), la Tanzanie (321.900) et le Kenya (320.600). Les principaux pays d’origine étaient l’Afghanistan (2,8 millions) et l’Iraq (1,9 million), qui représentent à eux deux 45% de tous les réfugiés relevant de la responsabilité du HCR. Parmi les autres pays d’origine, on trouve la Somalie (561.000), le Soudan (419.000), la Colombie, qui inclut des personnes dans des situations similaires auxréfugiés (374.000) et la République démocratique du Congo (368.000).

Source TERRA

Kouchner a reçu son homologue tchadien pour parler de l’offensive rebelle

France-Tchad-armée-rébellion-diplomatie

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a reçu à Paris son homologue tchadien Moussa Faki Mahamat pour s’entretenir des moyens diplomatiques face à l’offensive rebelle dans l’est du Tchad, a annoncé le Quai d’Orsay. M. Kouchner « vient de recevoir à sa demande son homologue tchadien Moussa Faki Mahamat de passage à Paris », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier.

Les deux ministres « ont exploré les actions diplomatiques pouvant être entreprises pour éviter une aggravation de la situation et les conséquences possibles sur la sécurité et la stabilité régionales », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur un possible soutien militaire de la France à l’armée tchadienne, M. Faki Mahamat a déclaré que son pays n’avait, pour l’heure, pas besoin d’aide pour contenir l’offensive rebelle.
« Nous avons un accord de coopération technique avec la France qui est toujours valide. Pour l’instant, l’armée tchadienne a toutes les capacités de faire face à cette nouvelle situation », a déclaré le ministre tchadien dans un entretien qui devait être diffusé  soir sur Radio France Internationale.     M. Faki Mahamat a en revanche appelé « tous les Etats membres du conseil de sécurité » de l’ONU ainsi que l’Union africaine à « condamner cet acte d’agression manifeste, de grande envergure » lancé selon lui par le Soudan voisin.

M. Chevallier a confirmé de son côté que les « groupes armés » venus lundi du Soudan « étaient encore ce matin  dans l’est du Tchad ». Des dirigeants de la rébellion ont indiqué  poursuivre leur « progression » à l’intérieur du Tchad avec pour « objectif final » N’Djamena. La France, « attachée à la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Tchad, condamne fermement l’entrée en territoire tchadien de groupes armés venus du Soudan », a ajouté M. Chevallier.

La France a engagé huit cents militaires dans la Mission de l’ONU au Tchad et en Centrafrique (Minurcat). Elle dispose également de 1.150 militaires du dispositif français Epervier, déployé au Tchad pour une mission de formation et d’assistance logistique ou sanitaire à l’armée tchadienne.
Début février 2008, une offensive de la rébellion avait failli renverser le président Idriss Deby. Celui-ci, retranché dans la présidence à N’Djamena, avait réussi à repousser l’attaque.

La France, liée au Tchad par des accords de « coopération militaire » prévoyant notamment une aide logistique et de renseignement, avait alors apporté une aide décisive aux forces loyalistes, notamment en tenant l’aéroport et en permettant leur ravitaillement en munitions.

Voir aussiSarkozy et la Françafrique