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Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a reçu à Paris son homologue tchadien Moussa Faki Mahamat pour s’entretenir des moyens diplomatiques face à l’offensive rebelle dans l’est du Tchad, a annoncé le Quai d’Orsay. M. Kouchner « vient de recevoir à sa demande son homologue tchadien Moussa Faki Mahamat de passage à Paris », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier.
Les deux ministres « ont exploré les actions diplomatiques pouvant être entreprises pour éviter une aggravation de la situation et les conséquences possibles sur la sécurité et la stabilité régionales », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur un possible soutien militaire de la France à l’armée tchadienne, M. Faki Mahamat a déclaré que son pays n’avait, pour l’heure, pas besoin d’aide pour contenir l’offensive rebelle.
« Nous avons un accord de coopération technique avec la France qui est toujours valide. Pour l’instant, l’armée tchadienne a toutes les capacités de faire face à cette nouvelle situation », a déclaré le ministre tchadien dans un entretien qui devait être diffusé soir sur Radio France Internationale. M. Faki Mahamat a en revanche appelé « tous les Etats membres du conseil de sécurité » de l’ONU ainsi que l’Union africaine à « condamner cet acte d’agression manifeste, de grande envergure » lancé selon lui par le Soudan voisin.
M. Chevallier a confirmé de son côté que les « groupes armés » venus lundi du Soudan « étaient encore ce matin dans l’est du Tchad ». Des dirigeants de la rébellion ont indiqué poursuivre leur « progression » à l’intérieur du Tchad avec pour « objectif final » N’Djamena. La France, « attachée à la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Tchad, condamne fermement l’entrée en territoire tchadien de groupes armés venus du Soudan », a ajouté M. Chevallier.
La France a engagé huit cents militaires dans la Mission de l’ONU au Tchad et en Centrafrique (Minurcat). Elle dispose également de 1.150 militaires du dispositif français Epervier, déployé au Tchad pour une mission de formation et d’assistance logistique ou sanitaire à l’armée tchadienne.
Début février 2008, une offensive de la rébellion avait failli renverser le président Idriss Deby. Celui-ci, retranché dans la présidence à N’Djamena, avait réussi à repousser l’attaque.
La France, liée au Tchad par des accords de « coopération militaire » prévoyant notamment une aide logistique et de renseignement, avait alors apporté une aide décisive aux forces loyalistes, notamment en tenant l’aéroport et en permettant leur ravitaillement en munitions.
Voir aussi : Sarkozy et la Françafrique