Rencontres littéraires. Une proposition de Cœur de livres en préambule de la Comédie du livre qui célèbrera en 2015 les littératures espagnoles et portugaises.
Du 29 au 31 mai 2015, la Comédie du livre fêtera ses 30 ans. Cette édition exceptionnelle aura pour invitée la littérature ibérique. Fidèle à sa vocation de promouvoir le livre et la lecture dans la ville et à la vitalité des libraires associées à cette démarche, l’association Cœur de livres propose au grand public un cycle de rencontres littéraires mensuelles.
L’occasion de redécouvrir les auteurs classiques des pays mis à l’honneur (Espagne et Portugal en 2015) lors de la manifestation. Ces rencontres sont une opportunité pour appréhender le patrimoine littéraire des pays invités. Elles permettent en outre de se familiariser avec le corpus littéraire dans lequel les auteurs contemporains invités à Montpellier ont baigné. Après un tour vers le grand Nord l’an dernier, 2015 sonne donc le retour vers la Méditerranée.
Les littératures espagnoles -?basques, castillanes, catalanes, galiciennes?- et portugaises sont ainsi mises à l’honneur à travers cinq rencontres, à partir de janvier et jusqu’à la Comédie du livre. Chaque rencontre donne lieu à un dialogue entre un intervenant en lien avec l’auteur classique mis en avant et un modérateur.
En préambule de chaque rencontre, le public pourra trouver, dans les librairies partenaires de l’événement, une brochure d’une dizaine de pages présentant l’auteur classique dont il sera question et les différents auteurs présents lors de cette rencontre à travers leurs biographies, accompagnées de l’extrait d’une œuvre lu par des comédiens pendant la rencontre.
En 2014, on a appris à cohabiter avec les algorithmes, cherché de nouveaux leviers économiques, on a été horrifié par les décapitations de journalistes, on a déprimé en suivant la situation de LCI et celle de Libération, et on a vu le “brand content” s’inviter sur les sites d’informations et les applications.
Quel est le programme pour 2015? Voici, nouvelle année oblige, 8 prédictions qui pourraient avoir de l’impact sur les journalistes et la vie des rédactions.
La bascule sur mobile
“Sur le Web, le marché de l’information est arrivé à maturité, alors que sur mobile, les usages explosent”, constate Antoine Clément, ex directeur général adjoint de Next Interactive, lors des Assises du journalisme organisées à Metz en octobre 2014. Les chiffres lui donnent raison. Car en France, 75% des applications voient leur trafic progresser tandis que 60% des sites Web enregistrent une baisse de fréquentation, selon une étude d’AT Internet citée par Frenchweb.fr.
Quant aux réseaux sociaux, ils misent tout sur le mobile. Si la technologie avait été au point lorsque Facebook est né, “Facebook aurait été une application mobile”, et non un site pensé pour l’ordinateur, avait déjà lâché en 2012 Bret Taylor, directeur de la technologie de Facebook.
Lundi 22 décembre: j’ai reçu sur mon smartphone 9 alertes de BFM TV, 8 du Point, 8 du Figaro, 4 du Monde, 4 de France TV Info, 5 d’Europe 1, 8 de L’Express, 7 de France Info. Cette journée n’a rien de spécial – si ce n’est, tout de même, la mort de Joe Cocker. Elle est le reflet de la bataille du push qui se joue, depuis quelques années déjà, entre les médias pour squatter les écrans de téléphone à l’aide de notifications visant à alpaguer le chaland avec une information importante, lui faire vivre un événement en “live”, lui faire un résumé de la journée ou du week-end écoulé, ou se rappeler à son bon souvenir.
En effet, d’après nos estimations, un seul push peut générer 20.000 à 30.000 visites sur une application française d’informations généralistes.
A condition de ne pas l’envoyer à tort et à travers. C’est là tout l’enjeu pour les rédactions en 2015: comprendre les besoins de leurs lecteurs, afin de leur envoyer des pushs personnalisés, ciblés et adéquats, pouvant même intégrer des images, au bon moment de leur journée. Cela nécessite de savoir répondre aux questions suivantes avant l’envoi d’une alerte, conseille cet instructif guide des notifications:
• Qui doit recevoir ce push ? Il y a a minima trois catégories d’utilisateurs dont les besoins ne sont pas les mêmes: les nouveaux arrivants, les utilisateurs assidus, et ceux qui ont téléchargé l’application mais s’en servent rarement. Ce à quoi s’ajoutent des utilisateurs géolocalisés selon leur lieu de vie – à qui on peut envoyer des informations concernant leur région ou leur pays.
• Quel message doit comporter ce push? Comment peut-il être personnalisé?
• A quelle heure chaque utilisateur doit-il recevoir ce push? Histoire d’éviter de bombarder les expatriés d’alertes lorsque c’est la nuit pour eux.
• Que se passe-t-il une fois que le push est envoyé? Quelle est l’action requise par l’utilisateur – qu’il lance l’application? Qu’il envoie un SMS? Qu’il conserve le message de l’alerte pour un usage ultérieur?
Va-t-on enfin voir un programme capable de marier la culture numérique et le “formatage” télévisuel? Il y a bien des programmes à la télévision qui sont des déclinaisons de formats et de talents nés sur le Web – la pastille Le Gorafi, sur Canal+, M. Poulpe à la météo du Grand Journal sur la même chaîne, Le Point quotidien de Vice News, sur France 4 -, il y a aussi des séries télévisées qui jouent à fond la carte de l’interaction sur le Web avec les fans – Fais pas ci, fais pas ça sur France 2 – mais jusque là, beaucoup se sont cassé les dents à vouloir mélanger ces univers.
Cyrille de Lasteyrie, alias Vinvin, a plusieurs fois tenté ce numéro d’équilibriste en lançant Le Grand Webzé puis Le Vinvinteur sur France 5, des expériences foldingues comme on les aime mais qui n’ont, comme on dit à la télévision, “pas trouvé leur public”. “Le Web est gratuit, libre, insouciant, insoumis. La télé, c’est l’inverse: calibrée, rigoureuse, institutionnelle. L’une est un format, l’autre un anti-format. Il faut cesser de vouloir à tout prix marier la carpe et le lapin”, analyse Cyrille de Lasteyrie dans Télérama.
En attendant que quelqu’un trouve la recette, les producteurs de télévision sont amenés à (re)penser leurs émissions pour qu’elles soient disponibles depuis n’importe quel écran. Et ce, même si, la France est un pays où le téléviseur “reste l’équipement privilégié pour regarder les programmes en direct (93 % des Français l’utilisent comme tel)”, selon un rapport du Crédoc (le centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie).
L’urgence, en 2015, c’est donc d’offrir une continuité dans la consultation des contenus selon qu’on est sur un téléviseur, une tablette, un ordinateur, un téléphone, en reprenant l’émission exactement où on l’avait laissée. “Pour l’instant, le mot télévision désigne toujours ce truc qui trône dans votre salon et les émissions qu’on a pris l’habitude de voir depuis presque 60 ans – même si ces émissions vous parviennent maintenant via Internet. Mais on a clairement besoin de créer une nouvelle nomenclature qui convienne au monde multi écrans et multi plates-formes dans lequel on vit”, prévient Roy Sekoff, le président du Huffington Post Live, cité par Mashable.
Le retour des newsletters
C’est le “come back” d’un format que l’on croyait obsolète: la newsletter. “Elle n’est plus tout à fait comme la cassette que l’on faisait par amour au collège, mais elle est une compilation du meilleur qui peut procurer le même type de sentiments” qu’à l’époque, explique Katie Zhu, développeuse chez Medium, dans ses prédictions 2015 au Nieman Lab.
De Time To Sign Off (il est temps de conclure, en VF) à Brief.me, le projet lancé par Laurent Mauriac, en passant par Mondadori, les informations se distribuent plus que jamais par email. Et pour cause, ces newsletters offrent un “temps calme”, comme disent les instituteurs, aux lecteurs éreintés par ce flux incessant d’informations qui les assaille, en leur présentant ce qu’ils doivent savoir, rien de plus, rien de moins. Et ce, à un moment qu’ils ont choisi, c’est-à-dire le moment où ils où ouvrent l’email contenant la newsletter.
“Une des raisons pour lesquelles les newsletters fonctionnent, c’est parce qu’elles agissent comme un filtre intelligent”, écrit Mathew Ingram sur le site Gigaom. En un sens, elles court-circuitent le torrent d’informations que l’on lit sur Twitter, Facebook, sur les blogs, sur les sites d’informations, pour trouver ce qui compte vraiment. Et c’est quelque chose dont on a probablement plus besoin que jamais.”
En 2015, les rédactions vont activer ou ré-activer leurs offres de newsletters. Mais quelle newsletter va rester? Et comment se distinguer des autres quand on est un média généraliste? “Plus vous êtes générique, moins vous avez de valeur pour les lecteurs”, conseille Mathew Ingram. “Alors pensez à toutes les niches et les micro-marchés dans lesquels vous pourriez segmenter votre offre de contenus, et trouvez une façon de les incarner” avec un ton, un style, une sélection qui témoigne de votre patte.
Plus d’horreurs en ligne
La décapitation du journaliste américain James Foley filmée dans une vidéo diffusée sur YouTube – elle a, depuis, été retirée de la plate-forme -, celle ensuite d’un autre journaliste américain, Steven Sotloff….
Ces images de l’actualité, effroyables, témoignent de la la violence innommable des événements et des risques que prennent les journalistes sur le terrain. En 2014, selon le bilan de Reporters sans frontières, 66 journalistes ont été assassinés, 119 enlevés, 1846 menacés et/ou agressés, et 40 toujours otages.
Cette année, il y a eu une escalade dans l’imagerie de l’horreur, diffusée sans filtre et à des fins de propagande, via les plates-formes de distribution accessibles à tous. Les journalistes sont devenus des instruments au service de l’Etat islamique, déplore Jon Lee Anderson, grand reporter au New Yorker, invité à donner la leçon inaugurale de rentrée à l’Ecole de journalisme de Sciences Po. “Cliquer sur ces vidéos chorégraphiées et présentées comme un message à l’Amérique, c’est ce que souhaitent ces bourreaux. Or je ne vais certainement pas leur donner ce plaisir”.
Impossible de prédire ce qu’il adviendra en 2015 sur ce plan. Espérons néanmoins que les médias refuseront encore de relayer de telles horreurs en ligne. Même si, avant de décider de diffuser ou non une image dans un média, il faut bien les examiner dans les rédactions et les authentifier. C’est le travail des journalistes qui, pour tenir au quotidien, ont peu à peu appris à se blinder.
Plus d’intelligence artificielle dans l’information
Si, aux Etats-Unis, Forbes et le Los Angeles Times ont succombé aux sirènes de robots sachant écrire des articles de A à Z, les rédactions françaises n’ont pas encore recours à de tels services. En 2014, elles se sont contenté de mettre en place des “social media bots”, des robots actifs sur les réseaux sociaux.
C’est qu’a fait France TV Info lors des municipales avec un robot sur Twitter à qui les utilisateurs pouvaient demander de les alerter des résultats obtenus dans leur circonscription dès que ceux-ci étaient disponibles. Même système avec L’Equipe et son “automatic score”. Pour savoir où en est le score de votre équipe de foot préférée sans allumer la télé, vous interpelez le compte Twitter de l’Equipe en mentionnant le nom de l’équipe qui vous intéresse. Instantanément, vous recevez la réponse sur Twitter de la part de l’Equipe avec un lien qui renvoie sur le score du dernier match.
Le système, mis en place début novembre, a deux objectifs, me renseigne Emmanuel Montecer, community manager de L’Equipe:
1. générer du trafic sur les supports de L’Equipe en provenance des réseaux sociaux (au moment du lancement, alors que lequipe.fr récolte entre 50 et 70 millions de visites mensuelles, seuls 1 à 2 millions proviennent de Twitter)
2. soulager l’équipe humaine, qui croule sous près de 10.000 interpellations du compte Twitter de l’Equipe par mois, avec 70% de demandes sur le foot.
Et en 2015? L’Equipe réfléchit bien sûr à élargir l’”automatic score” au rugby, et notamment le top 14. Et d’autres rédactions vont intégrer des robots à la fabrication de leurs informations. Imaginez par exemple France 2 ou TF1 travailler avec l’application Wibbitz pour produire des commentaires sur images en presque temps réel dans leurs JT…
Le casse-tête de l’organisation des rédactions
A votre avis, à quoi les rédacteurs en chef et directeurs de rédaction passent le plus de temps? Réponse: à organiser les équipes, leur rotation, à faire des plannings, et à s’arracher les cheveux pour que les différents services parviennent à travailler ensemble.
Or dans bon nombre de rédactions, et c’est ce qu’a révélé le mémo “Innovation” du New York Times, il y a toujours un vrai mur entre l’Eglise et l’Etat, entre la rédaction et les autres services, comme si travailler à autre chose qu’à l’information était une tare. Développeurs, chefs de projet, graphistes bouent de ne pas connaître les requêtes des journalistes pour remplir leur mission, et la rédaction nourrit une peur viscérale de se faire “manipuler” par des intérêts marketing quand elle n’est pas débordée par le quotidien.
Parlez-vous et s’il vous plaît devenez les meilleurs amis du monde, implore Alisha Ramos, une graphiste de Vox Media. “Chers journalistes, les développeurs et les graphistes ne sont pas des aliens. Ils peuvent ne pas comprendre votre jargon mais ils peuvent avoir une idée intelligente pour rendre digestes toutes les données que vous regardez. Chers développeurs, les journalistes ne sont pas des extra-terrestres. Ils peuvent avoir des idées qui pourraient déboucher sur la créations d’applications dans lesquelles vous pourriez tester ce nouveau code Javascript qui vous tente.”
“Améliorer les passerelles et les collaborations avec les ingénieurs, les graphistes, ceux qui s’occupent des statistiques et des données, et ceux qui font de la recherche et du développement, ne représente aucune menace pour nos valeurs journalistiques”, insistent les auteurs du mémo du New York Times pour évangéliser leurs collègues. Et si la notion de “rédactions intégrées” passait de l’état de mirage à la réalité? Le message devrait enfin passer en 2015.
La montée en puissance du native advertising
Regardez ce contenu sur la préparation physique des danseuses du corps de ballet de New York publié sur le site du New York Times. Ce “reportage”, dont le format ressemble à s’y méprendre à celui de Snowfall, faisant la part belle à l’écriture, aux photos, dessins et aux vidéos, n’est pas une commande de la rédaction du New York Times, mais d’une marque de chaussures, Cole Hann. Même chose pour ce long format sur l’incarcération des femmes dans les prisons, avec des témoignages d’anciennes détenues en vidéo, des chiffres mis en scène dans des graphiques: il a été payé par Netflix pour la série “Orange is the new black”.
Ces deux exemples sont ce que l’on appelle du “native advertising”, une publicité qui reprend les codes journalistiques du média qui l’héberge. Le New York Times, Buzzfeed, Forbes, mais aussi lemonde.fr, Le Huffington Post, Lexpress.f, tous accueillent ces publicités d’un nouveau genre, cherchant par là à maximiser leurs revenus publicitaires. En France, les rédactions se cassent la tête pour réussir à les produire, à les insérer dans des espaces autrefois réservés aux informations, et à en assurer la distribution en fournissant au besoin des statistiques sur leur consultation aux annonceurs. De quoi provoquer quelques débats agités sur la ligne jaune entre contenus sponsorisés et journalistiques.
Le grand flou a commencé dès 2014, quand le native advertising, promesse de nouveaux revenus bienvenus, s’est invité à la table, avant que les règles ne soient gravées dans le marbre. En 2015, l’étiquetage des contenus, qu’ils soient payés par des marques ou écrits par des journalistes de la rédaction, va devoir être affiché.
Excellentes fêtes à tous et très bonne année 2015!
Alice Antheaume
Source Slate Labo médias école de journalisme de Sciences po : 25/12/2014
L’exposition d’hiver du Musée Paul-Valéry est placée sous le double signe de l’art contemporain et de son ancrage régional. A l’occasion d’une donation de 47 œuvres de l’artiste Jacques Clauzel, venue enrichir le fonds d’arts graphiques du musée, celui-ci lui consacre une exposition à découvrir jusqu’au 25 janvier 2015.
L’œuvre singulière et poignante de Jacques Clauzel résulte de combinaisons imprévues où la matière peinture occupe une place prépondérante. L’artiste explore les potentialités chromatiques du noir et du blanc, absolu où se résume la totalité des couleurs.
« Au début on regardait mes tableaux et on me disait : vous avez de belles couleurs. C’est sans doute ce qui m’a décidé à ne plus utiliser que le noir et le blanc sans faire de mélange. Les couleurs que l’on voit viennent de la lumière, comme par une sorte de miracle », confie l’artiste qui n’use que de matériaux pauvres comme la peinture acrylique de base, des vieux pinceaux ou outils d’ouvriers comme la truelle du maçon, « tout ce qui me tombe sous la main sauf les outils des gentils peintres », précise-il avec un petit sourire.
Jacques Clauzel dans son atelier
A partir de 1985, il utilise le papier kraft comme support, accumule les couches pour faire surgir les traces en jouant sur le rapport support et surface. Il s’impose un effacement, refuse la maîtrise, en laissant la peinture aux commandes.
Jacques Clauzel croise les tenants du mouvement d’avant-garde français support-surface Vincent Bioulès, Daniel Dezeuze, Claude Viallat… qui sont de sa génération, sans trouver de convergence avec leur réflexion théorique.
« De par ma pratique et mon rapport simple et spirituel à la peinture, je ne pouvais m’inscrire dans les intentions affichées ce qui ne m’empêchait pas de côtoyer ces artistes par ailleurs. En peinture, il faut être de son époque. Cela ne veut pas dire qu’il faut aller voir ses amis pour savoir si ça fonctionne. On n’a pas à dire, je veux dire ceci ou cela. C’est la peinture qui demande au peintre de travailler pour elle. Je travaille par série. Je suis aspiré par plusieurs toiles qui évoluent chacune à leur rythme et puis il y a un moment où ça fonctionne. Où on est dans le sujet et on réalise un, deux, trois, dix tableaux. C’est ce moment qui me captive où je sens que ça peut apporter quelque chose au monde, puis ça s’arrête et je m’en désintéresse. Je n’ai pas envie d’exploiter des filons. Je fais ce que j’ai à faire et rien d’autre. »
2013, acrylique sur papier kraft, 220 cm x 158 cm
L’exposition permet d’observer à différentes échelles, les étapes d’une création aux contours multiples qui appelle l’interprétation.
27 œuvres présentent différentes étapes et recherches de l’artiste. La seconde partie composée de 20 grands formats propose des travaux récents, « l’aboutissement de cinquante ans de peinture ». Où l’on sent de quelle manière la position de retrait de l’artiste agit sur notre rapport à la peinture.
Le musée Paul-Valéry renforce au fil du temps les liens tissés entre l’établissement et les créateurs liés à la région. Un travail précieux qui fait entrer les œuvres d’artistes vivants dans le patrimoine et les rend ainsi accessible à tous.
Jean-Marie Dinh
Source : LHérault du Jour 12/12/2014
Jacques Clauzel Bio
Né le 4 Mai 1941 à Nîmes. Étudie la peinture dans les écoles des Beaux Arts de Tourcoing, Montpellier et Paris (atelier Chastel). Grand logiste au Prix de Rome en 1964. De 1965 à 1973, d’abord décorateur à la télévision ivoirienne, puis enseignant de Peinture à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Abidjan.
Nombreux reportages photographiques sur l’Afrique (Mali, Burkina-Faso, Niger, Ghana, Togo, Dahomey). De 1965 à 1968, périodes des papiers, peints, découpés et recomposés. A partir de 1968 se consacre à la photographie de reportage. En 1973, retour en France. Est recruté par l’École des Beaux Arts de Montpellier en 1975 pour y fonder l’atelier de photographie. En 1976, retour à la peinture par le biais de dessins automatiques. Période de recherches (papiers froissés, puis déchirés et collés, grands papiers marouflés…).
Il choisit de travailler sur papier kraft. À partir de 1985, les thèmes essentiels qui déterminent son œuvre sont identifiés et présents dans l’ensemble du travail. Jacques Clauzel pratique d’autres techniques (gravure, lithographie, sérigraphie, et photographie), édite des livres d’artiste aux éditions « A travers » et collabore avec de nombreuses autres maisons d’éditions.
Danse contemporaine. Quatre créations dans le cadre des Rencontres hivernales de Mouvements sur la ville qui se tiennent samedi 6 décembre Espace Bernard Glandier à 15h.
Depuis 2008, trois chorégraphes montpelliérains Didier Théron, Hélène Cathala et Yann Lheureux sont à l’origine d’une proposition alternative pour défendre et faire vivre la danse contemporaine à Montpellier.
Mouvements sur la ville associe des artistes invités aux créations artistiques de chacun pour proposer un Off au Festival Montpellier Danse. L’initiative se veut complémentaire. Elle permet chaque années d’ouvrir les ateliers aux publics, aux programmateurs et aux professionnels afin de gagner en lisibilité de partager et de diversifier le champ de programmation proposé par le festival.
Cet été, le collectif a décidé de se porter solidaires et engagés dans le mouvement des intermittents en annulant les présentations publiques de Mouvements sur la ville #6. « Cette décision politique s’est prise dans la souffrance car nous avons le besoin de continuer à exister, explique Hélène Cathala. On connaît la formule scier la branche sur laquelle on est assis mais en faisant le tour des forces en présence y compris des équipes techniques nous avons assumer notre choix. Cela avec le soutien de certains artistes invités comme le chorégraphe tunisienne Selim Ben Safia qui a fait le déplacement pour nous soutenir dans ce combat.»
Rencontres hivernales
Samedi 6 décembre, le studio Glandier à Montpellier ouvrira ces portes au public pour Les rencontres hivernales. Occasion de découvrir le travail de trois chorégraphes invités qui présenteront les créations déprogrammées cette été.
On pourra voir la pièce P=MG de Jann Galois. Une mise en situation dans laquelle la gravité serait décuplée afin d’imaginer les différentes étapes que traverserait un corps pour s’adapter et surpasser une telle situation. Ou comment une contrainte peut devenir une force.
Michèle Murray proposera Atlas /Etude 2 une pièce mettant en scène différentes créatures, afin de mener une réflexion autour du corps, de l’identité et des communautés. Selim Ben Safia est de retour avec A Jour : Une esquisse d’une Tunisie en perpétuel mouvement, une lutte incessante entre deux modes de vie, le désir de liberté et l’attachement viscéral à la normalité.
Hélène Cathala proposera son solo Blanc Cassé. inspiré par son expérience en Afrique du Sud. Le cadre de cette création témoigne d’une déchirure qui incruste l’histoire de l’autre dans la conscience. « Mon travail en Afrique du Sud m’a apporté le matériel pour ce solo. Il a laissé des traces dans mon corps et dans ma vie.»
Gisèle Vienne nous immerge dans un onirisme rare qui nous rappelle à quel point nous sommes à la merci des caprices d’un monde détraqué.
Les derniers souffles de l’humaine condition semble déjà des souvenirs.
Qui dès lors doit on considérer comme une entité vivante à part entière ?
Construction et déconstruction d’une métaphore existentielle postmoderne.
Puissant. A ne pas manquer !
CONCEPTION GISÈLE VIENNE • TEXTES ÉCRITS ET LUS PAR DENNIS COOPERMUSIQUE ORIGINALE ET INTERPRÉTATION LIVE PETER REHBERG I Apologize part de la reconstitution d’un accident. Cette reconstitution engendre plusieurs versions de l’évènement afin d’en cerner la réalité. Diverses, elles ont un statut trouble entre mises en scène d’un évènement réel et mises en scène d’un fantasme; elles génèrent la structure de la pièce, une réflexion sur la réalité et ses représentations hypothétiques.Ces différentes versions, dirigées par un jeune homme, mettent en scène un homme et une femme et une vingtaine d’adolescentes d’une douzaine d’années sous la forme de poupées articulées.Si la musique et les textes sont à la base de l’écriture du spectacle, ce sont autant les corps et les poupées, et de cette manière, la proposition plastique qui sont les éléments premiers de la conception du spectacle. En ce sens, cette pièce, tout en s’inscrivant dans le champ chorégraphique, relève pourtant bien d’une démarche de travail proprement marionnettique. Il s’agit d’une exploration de l’émotion qui naît du lien intime entre l’érotisme, la mort et l’immobilité perturbante de la poupée.
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Créé en collaboration avec, et interprété par Jonathan Capdevielle, Anja Röttgerkamp, Jean-Luc Verna • Lumière Patrick Riou • Maquillages Rebecca Flores Création des poupées Raphaël Rubbens, Dorothéa Vienne-Pollak, Gisèle Vienne • Production déléguée : DACM • Coproduction : Les Subsistances / 2004/ Lyon, WP-Zimmer/Anvers • avec le soutien du Centre Chorégraphique National de Grenoble dans le cadre de l’Accueil Studio 2004, de l’aide au projet de la Drac Rhône-Alpes, du Conseil Régional Rhône-Alpes, du Conseil Général de l’Isère et de ske/Autriche.Avec le soutien de L’Institut International de la Marionnette et de la Compagnie des Indes pour la captation.Remerciements :Anne-Claire Rigaud, Minijy/ Clara Rousseau, Séverine Péan, Sophie Metrich, Esther Welger Barboza, Théâtre Les Ateliers de construction du Théâtre de Grenoble,Boutique Catherine Lafon – Lyon, Robrecht Ghesquière, Mark Harwood, Jean-Paul Hirsch, Martin Lecarme, Antoine Masure, Paul Otchakov-Laurens, Isabelle Piechaczyk, Béatrice Rozycki, Estelle Rullier, Yury Smirnov, Alexandre Vienne, Jean-Paul Vienne, la Villa Gillet. La Compagnie DACM est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Alsace, la Région Alsace et la ville de Strasbourg Elle reçoit l’aide régulière de l’Institut Français – Ministère des Affaires étrangères pour ses tournées à l’étranger Gisèle Vienne est artiste associée au Théâtre Nanterre-Amandiers depuis janvier 2014 et au Parvis, Scène Nationale Tarbes Pyrénées depuis 2012.