Gisèle Vienne. APOLOGIZE

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Gisèle Vienne nous immerge dans un onirisme rare qui nous rappelle à quel point nous sommes à la merci des caprices d’un monde détraqué.
Les derniers souffles de l’humaine condition semble déjà des souvenirs.
Qui dès lors doit on considérer comme une entité vivante à part entière ?
Construction et déconstruction d’une métaphore existentielle postmoderne.
Puissant. A ne pas manquer !

JMDH

APOLOGIZE
3, 4 et 5 Décembre à 20h.

CONCEPTION GISÈLE VIENNE • TEXTES ÉCRITS ET LUS PAR DENNIS COOPERMUSIQUE ORIGINALE ET INTERPRÉTATION LIVE PETER REHBERG I Apologize part de la reconstitution d’un accident. Cette reconstitution engendre plusieurs versions de l’évènement afin d’en cerner la réalité. Diverses, elles ont un statut trouble entre mises en scène d’un évènement réel et mises en scène d’un fantasme; elles génèrent la structure de la pièce, une réflexion sur la réalité et ses représentations hypothétiques.Ces différentes versions, dirigées par un jeune homme, mettent en scène un homme et une femme et une vingtaine d’adolescentes d’une douzaine d’années sous la forme de poupées articulées.Si la musique et les textes sont à la base de l’écriture du spectacle, ce sont autant les corps et les poupées, et de cette manière, la proposition plastique qui sont les éléments premiers de la conception du spectacle. En ce sens, cette pièce, tout en s’inscrivant dans le champ chorégraphique, relève pourtant bien d’une démarche de travail proprement marionnettique. Il s’agit d’une exploration de l’émotion qui naît du lien intime entre l’érotisme, la mort et l’immobilité perturbante de la poupée.

Créé en collaboration avec, et interprété par Jonathan Capdevielle, Anja Röttgerkamp, Jean-Luc Verna • Lumière Patrick Riou • Maquillages Rebecca Flores Création des poupées Raphaël Rubbens, Dorothéa Vienne-Pollak, Gisèle Vienne • Production déléguée : DACM • Coproduction : Les Subsistances / 2004/ Lyon, WP-Zimmer/Anvers • avec le soutien du Centre Chorégraphique National de Grenoble dans le cadre de l’Accueil Studio 2004, de l’aide au projet de la Drac Rhône-Alpes, du Conseil Régional Rhône-Alpes, du Conseil Général de l’Isère et de ske/Autriche.Avec le soutien de L’Institut International de la Marionnette et de la Compagnie des Indes pour la captation.Remerciements :Anne-Claire Rigaud, Minijy/ Clara Rousseau, Séverine Péan, Sophie Metrich, Esther Welger Barboza, Théâtre Les Ateliers de construction du Théâtre de Grenoble,Boutique Catherine Lafon – Lyon, Robrecht Ghesquière, Mark Harwood, Jean-Paul Hirsch, Martin Lecarme, Antoine Masure, Paul Otchakov-Laurens, Isabelle Piechaczyk, Béatrice Rozycki, Estelle Rullier, Yury Smirnov, Alexandre Vienne, Jean-Paul Vienne, la Villa Gillet. La Compagnie DACM est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Alsace, la Région Alsace et la ville de Strasbourg Elle reçoit l’aide régulière de l’Institut Français – Ministère des Affaires étrangères pour ses tournées à l’étranger Gisèle Vienne est artiste associée au Théâtre Nanterre-Amandiers depuis janvier 2014 et au Parvis, Scène Nationale Tarbes Pyrénées depuis 2012.

Âme lumineuse sur lame de glace

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Hors Séries. Gisèle Vienne, une Éternelle Idole danse à la patinoire

Il ne fallait pas manquer  le dernier Hors Séries de la saison de Montpellier Danse confié à Gisèle Vienne jeune et prometteuse chorégraphe, metteur en scène et plasticienne vivant entre Grenoble et Paris.

Dès l’ouverture, la mise en espace nous plonge dans un hors temps dont l’esthétique va se graver en trente petites minutes dans un coin immortel et perdu de la mémoire. Le public culturel transposé dans une enceinte sportive pénètre un lieu d’outre monde qui donne à penser aux vues aériennes cotonneuses et froides, ère propice aux origines d’un monde nouveau. L’esprit de l’air cède au rite détourné du sol gelé avec la machine à refaire la glace qui entame son répétitif ballet. Conduit par un chauffeur encapuchonné, l’engin passe et repasse dans l’ombre. Vision d’effroi proche du cinéma fantastique, soutenue par une musique qui fait monter la tension. Mise en condition et participation passive du spectateur, mis en attente des sens. Maintenant le public déraciné, transi, affamé, veut se rassasier.

Sur ce sol re surfacé, parfaitement lisse, paraît Aurore Ponomarenko, patineuse, éternelle idole sortie du mirage sur ses lames. Un jeune corps modèle promis au succès, s’offre aux poursuites.

La patineuse s’élance. Grâce, vitesse, virtuosité, s’effacent par moments pour laisser place à des phases d’absence qui émergent comme des morceaux de vérité, part du comportement rendue tangible par des mouvements qui trouent la représentation attendue. On glisse progressivement vers l’onirisme dans un climat de brume existentielle. Quelques pulsions suffisent pour donner aux mouvements une part d’infini. Le solo charnel incarne tout à la fois le mal de vivre de l’individu fragile, en exil, et la générosité de l’être dans la réalisation consentie des figures imposées et idéalisées.

Dans le troisième et dernier tableau, la glace se peuple de jeunes patineurs enthousiastes. Ceux-ci tournent, s’amusent, s’affrontent dans des jeux variés comme on peut l’observer lors des séances publiques le mercredi.

Dans le sillage de la scintillante idole qui les rejoint, se trace une relation d’espace et de temps intermédiaire qui va progressivement capter le mouvement. L’interaction avec le collectif survient comme un enchantement, une nourriture spirituelle. Et les humains fraternisent comme les oiseaux migrateurs avec l’étoile qui se fait proche. La patineuse danseuse est comparable à un esprit suggère Gisèle Vienne.

La pièce se veut aussi le prétexte d’une réflexion sur l’adolescence. Période où se lient la volonté de perfection mise en lumière et le doute, le manque, la défaillance. L’éternelle idole s’affirme comme une âme incarnée qui transcende.