Sortieouest. Des spectacles vraiment vivants !

Il était une fois une pauvre enfant

Il était une fois une pauvre enfant Sortieouest du 25 au 28 novembre

Théâtre. Début de saison foudroyant dans le biterrois où l’étoile Sortieouest nous réchauffe le coeur et l’esprit.

 A quelques brassées de Montpellier, moins d’une heure de voiture, Sortieouest, forme d’oasis culturel sur les terres biterroises soutenu par le Conseil départemental, donne du souffle à sa saison théâtrale. Il s’agit moins de résistance que de jardinage car si l’occupation médiatique à laquelle s’emploie le maire de Béziers se base sur le terrain culturel (grossières déclinaisons du triptyque travail, famille patrie et des rituels catholiques conservateurs), elle reste tournée vers le passé tout en glissant vers un repli identitaire.

A l’inverse la programmation de Jean Varela portée par une équipe ouverte et avenante, cultive une sensibilité proche des racines populaires historiques tout en restant parfaitement compatibles avec les questionnements contemporains.

A ce titre, on peut souligner un étincelant début de saison avec des spectacles comme celui du chorégraphe belge Alain Platel Tauberbach qui inscrit la danse dans un monde qui appartient à tous. La création de Monologue du Nous par le metteur en scène Charles Tordjman, accueilli en résidence, d’après l’oeuvre majeure du poète français Bernard Noël. Le brûlot d’intelligence et de bonne humeur lucide véhiculé par la pièce de Jean Charles Massera, Que faire ? mise en scène par Benoît Lambert et magistralement interprétée par Martine Schambacher et François Chattot.

Max Matériau de Jacques Allaire et Luc Sabot à SortieOuest jusqu’à dimanche 29 novembre. (photo dr)

Max Matériau de Jacques Allaire et Luc Sabot à SortieOuest jusqu’à dimanche 29 novembre. (photo dr)

La saison démarre très fort et se poursuit actuellement avec le spectacle Marx matériau conduit par Jacques Allaire et Luc Sabot qui offre la possibilité de rencontrer l’auteur du Capital dans l’intimité. Et Il était une fois un pauvre dirigée par Jean-Baptiste Tur d’après Woyzeck de G Büchner.

Si les leaders de gauche ont brisé partiellement les rêves du peuple, à SortieOuest on s’applique à les faire revivre !

JMDH

Sortieouest

Source :  La Marseillaise 25/11/2015

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A Béziers, le Théâtre sortieOuest cerné par le FN

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Le Théâtre sortieOuest, situé sur le canton 1 de Béziers, est au cœur d’un combat politique et culturel. Jean-Michel Du Plaa, candidat socialiste aux élections départementales dans ce canton, affrontera en duel, dimanche 29 mars, l’élu du Front national, Henri Bec. Au soir du premier tour, le 22 mars, le FN a totalisé plus de 44 % des voix sur ce canton, devant le PS (25 %) et l’UMP (19 %). Précisons, pour compléter le tableau, que Jean-Michel Du Plaa, vice-président du conseil général, est aussi le président de l’association qui gère le Théâtre sortieOuest – une scène conventionnée avec le département, l’Etat et la région, installée sur le domaine de Bayssan, au milieu d’un parc.

Les phrases de l’entre deux-tours ont le mérite d’être claires, dans la ville dirigée par Robert Ménard depuis mars 2014, sous l’étiquette Rassemblement Bleu Marine. Voici ce qu’a déclaré, jeudi 26 mars, dans le quotidien La Marseillaise/L’Hérault du Jour, l’élu FN Henri Bec. Interrogé sur le devenir du Théâtre sortieOuest, fortement soutenu par le conseil général (PS), à hauteur d’un million d’euros, l’élu qui se dit monarchiste, tendance « orléaniste », a répondu avec détachement : « Cela ne me dérangerait pas que ce site ferme. On dépense trop pour la culture, on pourrait réduire les impôts en dépensant moins. » Dès avant le premier tour, la divers droite Fatima Allaoui, candidate sur le canton 3, ancienne de l’UMP évincée pour son appartenance au Siel, proche du FN, avait inscrit « la suppression » de sortieOuest dans ses promesses électorales – « un site qui coûte trop cher » – proposant son rapatriement dans le centre-ville avec une programmation comprenant « 50 % d’artistes locaux ». Depuis le 22 mars, elle a appelé à voter pour le candidat FN.

« Eviter un désert culturel à Béziers »

Pour Jean Varela, directeur de sortieOuest, ce sont les valeurs véhiculées par la scène contemporaine qui indisposent l’extrême-droite. « On nous attaque pour ce que nous sommes : un lieu de programmation exigeante, où la parole circule librement. Il y a d’autres scènes qui coûtent de l’argent sur le territoire, et qui font du divertissement. Elles ne sont pas du tout inquiétées », dit-il. Il rappelle l’histoire de ce théâtre, et l’enjeu pour le territoire. « C’est le conseil général qui a pris l’initiative de créer cette scène conventionnée, en 2006, pour éviter un désert culturel à Béziers, qui autrefois était un foyer artistique. Le président de notre association, Jean-Michel Du Plaa, est un homme de culture, très apprécié ici », poursuit Jean Varela, qui dirige par ailleurs le Printemps des Comédiens.

Lors des précédentes élections, en 2011 (les anciennes cantonales), le combat avait été ardu : Jean-Michel Duplaa l’avait emporté avec 170 voix d’avance, face au frontiste Guillaume Vouzellaud. Le scrutin du 29 mars s’annonce serré. Sur les deux autres cantons de Béziers, l’avance du FN est encore plus nette, tout particulièrement dans le canton 3 où il a totalisé 46,86 % des voix. Pour la presse locale, l’affaire semble ici pliée.

Une programmation « à caractère militant »

Jean Varela tire la sonnette d’alarme : « Ce n’est pas possible que Béziers soit représenté au conseil général uniquement par des élus Front national », s’inquiète-t-il. Il dit avoir reçu du soutien de certains élus de droite, mais d’autres à l’UMP ne cachent pas leur aversion pour la politique culturelle du département, sortieOuest compris. Ainsi, le député UMP Elie Aboud a abrité sur sa page d’accueil la lettre d’un auteur bitterrois, Jean-Pierre Pelaez, s’indignant de ne pas être programmé à sortieOuest, théâtre « grassement » financé par le département, écrit-il, et « engloutissant des budgets énormes » pour mener une programmation « à caractère militant ».

Jean-Pierre Pelaez a déjà été reçu au cabinet du président du conseil général, le socialiste André Vézinhet. « Nous lui avons dit deux choses : un, Jean Varela a une liberté de programmation, selon ses choix esthétiques, et l’on ne peut en aucune sorte imposer une préférence nationale en direction d’artistes locaux. Deux, le conseil général n’est pas du tout indifférent au sort des artistes locaux, puisqu’il soutient entre soixante et quatre-vingts compagnies sur son territoire », indique-t-on dans l’entourage d’André Vézinhet.

Une campagne sur les réseaux sociaux

Jean Varela défend sa programmation : « Les spectacles ont lieu sous un chapiteau, pour abolir la barrière symbolique entre la scène et le public. Nous menons une programmation hors-les-murs, appelée Le Grand Tour ; nous organisons une manifestation littéraire (Chapiteaux du livre), nous touchons un public de 35 000 personnes, dont 7 000 scolaires et étudiants. »

La campagne s’organise à présent sur les réseaux sociaux. Alors que la ville de Béziers accueille depuis le 24 février, et jusqu’au 23 août, l’exposition intitulée Gaulois : une expo renversante, conçue par la Cité des sciences, les partisans du candidat PS, lequel fait alliance avec la communiste Roselyne Pesteil, ont réalisé une affiche dans l’esprit gaulois. Jean-Michel Du Plaa est dans la peau d’Obélix – il en a la corpulence –, et porte sur son dos un dolmen coiffé du visage de la candidate PCF. Avec ce slogan : « La République contre-attaque ». Dans le journal municipal, Robert Ménard, lui, communique à sa façon sur l’exposition dédiée aux Gaulois : « C’est l’éternel retour du grand blond », indique le titre de l’article, complété par ce bandeau : « Comment nos élites réécrivent le passé ».

Source : Le Monde.fr |

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Politique culture 34 : Le maintien des grands axes

Culture. Le Conseil général entend la faire survivre à la récession. Il ancre son action autour de la cohésion sociale et la diversification des publics.

Le budget global 2011 du Département consacré à la culture s’élève à 13,1 M d’euros. En dépit des difficultés budgétaires,  le Conseil général maintient sa volonté de « faire de la Culture un outil de cohésion sociale. » Son président André Vezinhet s’est fait hier le rapporteur principal de la commission en l’absence de son vice-président Jacques Atlan grippé.

« La Culture ce n’est pas le PIB mais le PBB, le produit du bonheur brut que la culture est capable d’apporter à la population. C’est aussi, un outil pour l’équité territoriale », a indiqué André Vezinhet. Il s’est voulu rassurant en rappelant que la nomination précipitée de Jean Varéla à la direction du Printemps des Comédiens après le départ négocié de Daniel Bedos, ne priverait pas l’Ouest Héraultais de cet acteur. Déjà en charge de SortieOuest sur le domaine de Bayssan, celui-ci se retrouve à la tête de deux superstructures.

L’autre objectif poursuivi par la collectivité concerne l’élargissement et la diversification des publics. Ce à quoi s’emploie notamment Christopher Crimes le directeur  du Domaine d’O, qui interroge de façon nouvelle le concept du développement durable. L’espace culturel montpelliérain du Conseil général maintient la richesse  de son offre thématique  en matière de spectacle vivant avec Arabesques autour des arts arabes, dont la montée en puissance aurait contribué à des propositions de la mairie de Montpellier et de la Région.

Le festival Folies Lyriques et Les Nuits d’O, manifestations qui allient l’art et la convivialité initiées par l’ADDM sont également maintenues comme Saperlipopette.  Il semble que la popularité de ce festival dédié au jeune public qui s’est trouvé menacé  après le retrait du Centre dramatique national, ait joué en sa faveur.  De nouvelles négociations pourraient s’ouvrir avec le CDN, a laissé entendre André Vézinhet.

Dans l’ensemble, le financement des grands axes de la politique culturelle départementale sont reconduits. Le budget 2011 a cependant nécessité des redéploiements dont les effets ne sont pas encore visibles. Pour poursuivre ses ambitieux objectifs, le Conseil général entend notamment réduire ou supprimer des subventions aux établissements culturels situés dans l’agglomération de Montpellier. Le résultat d’un bras de fer, plus politique que culturel, entre Gorges Frêche et le Président du département, pourrait impacter le soutien au  Festival de Radio France et celui à Montpellier Danse. Mais l’élection du Conseiller général de Pignan, Jean-Pierre Moure, à la présidence de l’Agglo de Montpellier ouvre la possibilité d’un réchauffement climatique.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Politique culturelle, Crise : l’effet domino, Printemps des Comédiens une Orageuse réussite rubrique Politique locale